VILLE IVYPilES. a son confrère que le droit des gens et les conve nances diplomatiques ne permettaient pas a M. d'A- nethan d'agir autrement. Parler droit et convenances au Bien public, c'est comme si l'on parlait hébreu a M. l'abbé de Haerne. A tout ce qu'on peut lui dire, lui, n'a qu'une réponse Avant d'être gouverne- ment, vous êtes catholique et, comme catholique, d le premier devoir de votre conscience était de flé- trir, par une marque publique de votre mépris, l'infême qui a osé porter la main sur le patrimoine du saint Père. Je passe sous silence, faute d'es- pace, les kyrielles d'invectives a l'adresse du minis tère dont ce raisonnement est abondamment assai- sonné. II n'y a que le Bien public qui en veutle au minis tère de son attitude dans la question italienne. Les sentiments exprimés par le journal gantois sont par- tagés par un certain nombre de pointus de la droite et ils viennent de se traduire par l'élection de M. Mo- reau, qui doit certainement sa place a la Cour des comptesau désir qu'ont éprouvé ces pointus de don- uer une lecon au ministère, qui patronait ouverte- ment la candidature de M. Gisler. Bruxelles est en ce moment une ville morte, ou a peu pres. Tous les théêtres un peu importants sont fermés, et les concerts du Waux-Hail et du Jardiu Zoologique sont presque chaque jour empêchés par la pluie. Les étrangers, et il y en a encore pas mal en ce moment, ne savent réellemeut que faire pour tuer le temps. On ne concoit pas que notre administration communale ne fasse rieri, inais absolument rien, pour rendre Ie séjour de la capitale plus récréatif. On ne peut pas toujcurs admirer la colonne du Congrès en réparation, la Bourse et le Palais de Justice en con struction, le Tempie des Augustins en ruinesl Pour me résumer, ne venez pas a Bruxelles en ce moment- ci, il y fait aussi ennuyeux que chez vous. FAITS UIVEltS. Des journaux allemands rapportent un cas d'escro- querie presque sans exernple dans les annales de la police. 11 y a quelque temps, arrivait a Berlin un person- nage qui s'y fit passer pour un grand dignitairede l'Eglise catholique; il se présentait notamment comme l'évêque d'Orméa et s'appelait Lazarus-Bar Choecha- gah. A Pen croire, il avail snbi un véritable martyre et s'ólait vu en butte a des persécutions inouïes pour la cause de la foi. Même il pouvait montrer les tristes marques produites par 50 coups de baton qu'on lui avait administrés dans son diocèse. Que venait faire a Berlin eet homme vénérable? C'élait une oeuvre pieuse qui l'y amenait. II désirait construire de nouvelles églises dons son diocèse et venait faire appel aux sentiments religieux et chari- tables des catholiques, qui voudraienl sans doute lui venir en aide par leurs libéralités. La Bxrsen Zeitung contient a ce sujet des détails édifiants. Les bonnes Omes accueillirent le faux évêque avec autant de compassion quo de respect et d'admiration. II se montrait a l'église, et lorsque le chapelain Ma- junke, dans un sermon ému, eut retrace toutes les souffrances endurèes par le prélat ètranger pour la sainle cause de Dieu, l'auuitoire ne se bornait pas a répandre des larmesil fit aussi pleuvoir les silber- grosschen et pfenningen dans la bourse beante que lui tendait le pasteur d'Orraéa. Celui-ci, pour marquer sa reconnaissance, célébrait quelques jours après une messe a l'eglise St-fled- wig. Ensuite, muni des lettres de recoramandation né cessaires et accompagné d'une deputation, il fit une collecte dans toute la ville. Le produit en fut conside rable. Enfin, lorsqu'il jugeait que sa besace était suffisam- ment remplie, le digne besacier songeait a son départ. II retournaita Orméa, hélas! trop précipitamment au gré de la police, qui, un peu tardivemerit, avait dé- mêlé en lui un escroc de la pire espèce. L'évêque Lazarus-Bar Choechagah n'étail pas un évêque. II n'était pas même chrétien c'élait un juif napolitain. On se rappelle qu'il y a quelques années un pré- tendu évêque oriental fit la quête Ypres,chaperonné par un vicaire fort connu. Peu de temps après, le saint personnage fut emprisonné a An vers pourescro- querie. Ies broderies orientales. Si l'on remonte aux époques les plus reculées, des témoignages tels que ceux de Moïse et d'Homère montreut l'Orient déja en possession de l'art de la broderie, qui servaita déco- rer les ornements sacerdolaux, les objets consacrés aux différents cultes, et occupait les loisirs des reines a représenter les combats des héros. Denys d'Ilalicarnasse, en citant Tarquin l'Ancien comme le premier qui parüt, dans Rome, vêtu d'une robe brodée d'or, signale ainsi l'indroduclion en Eu rope de |a broderie, que Virgile et Pline nomment o phrygienne. Après l'écroulement de l'empire romain, Constan tinople donne asile aux débris des arts et lorsqu'un nouvel empire d'Occident est fondó par Charlemagne, c'est encore l'Orient qui vienl apprendre a l'AIIema- gne, a la France, a l'Italie, a broder ces nappes d'au- tel, ces riches chasubles, ces splendides dalmatiques conservées dans nombre d'antiques églises et dont le dessin révèle d'une facon incontestable ('origine by- zantine. Bien que demeurée jusqu'aujourd'hui le centre principal de Ia fabrication des broderies d'or,d'argent et de soie, Constantinople n'est pas la seule ville d'O- rient oü se soient conserves ces anciens procédés. L'Asie toute entière, la Chine, l'Inde, la Perse et sur- tout la Phrygie (Anatolie) peuvent revendiquer S bon droit l'honneur de perpétuer les antiques traditions orientales. Parmi ces objets si divers, on remarque ces curieuses passementeries a l'éguille, nommées oyaqu'on ne saurait assimiler a aucun produit des industries occidentales. Voya se confectionne du bout du doigt, sans mó tier et sans autre outil qu'une longue aiguille a pointe eflilée, avec laquelle la brodeuse passé et repasse tour a tour les fils d'une couleur, puis ceux d'une autre, et ainsi de suite, jusqu'a ce que son travail soit ter- miné. On estime la production générale annuelle de l'em pire Ottoman, en broderies et en passementeries diverses, a peu prés a 29 millions de francs. La Corporation des cordonniers pour dames haffaf de Constantinople emploie, en moyenne, mille bro- deuses celles des marchands de curiosités [anli- kadjisde la même ville en occupe environ deux mille; beaucoup dautres industries locales ne sau- raient se passer de la coopéralion des brodeuses. On peut estimer le nombre total de ces ouvrières a plus de dix mille pour Constantinople. Les dames turques brodent aussimais le plus souvent, c'est pour leur usage particulier et non pour l'induslrie et Ie com merce. petit Chcne et Ie Garde-Forestier. Fable dédiée auxpartisans de Vinslruclion obligatoire. Dn garde-forestier, tout en faisant sa ronde, Apercut, un beau jour, dans un plant de sapins, Un chèneau paraissant le plus chetifdu monde. Que fais-tu la, dit-il, avec de tels voisins? Vrai tu n'arriveras jamais a ta croissance. Helas I je le vois bien, répondit le chêneau. Mais on ne choisit pas le lieu de sa naissancel Quand j'étais gland, maitre corbeau Me prit, pour me croquersans doute, Et me laissa tomberen route: Alors, a la grêoe de Dieu. Tant bien que mal, je poussai dans ce lieu. Je te sauverai, reprit l'homme Je connais quelque part un excellent terrain, Oü tu seras comme un inoine dans Rome II le prit, en effet, et le. porta soudain Au beau milieu d'une clairière, En plein air, en pleine lumière. Le chêne y crut si bien qu'il est en ce moment D'une antique forêt le plus bel ornement. Bien plus d'hommes qu'on ne suppose, Nés dans le peuple, et bien douès, S'ils étaient cultivés, deviendraient quelque chose Mais sans instruclion, cloues Dans un milieu qui ne leur convient guére, Ils végètent dans la misère El meurent dans l'obscurité... Régènérés par la science, On les verrait bientót passer toute espérance, Et devenir l'honneur de la société. E. L. S. Boutades. Jusqu'a trente ans, l'homme est gourmand de la femmeensuite il en est gourmet. X Quand je vois un mari heureux, je suis toujours tenté de crier Au voleur X Si toutes les femmes sont les mêmes après Ia chute, chacune met a tomber, sa grêce, sa manière particu^ lière. C'est eet attrait qui fait les Don Juan. X, II en est de la femme comme de la philosophic on reconnait qu'on l'a étudiée a fond quand on com mence a ne plus rien y comprendre. X L'expérience, pour les femmes, est de savoircom- mettre leurs fautes avec sagesse. X Le grand mérite en notre siècle n'est pas de valttir, mais de faire valoir quelque chose. X L'adolescent a des illusions surce qui est, riiornme des espérances sur ce qui sera, le vieillard des chi mères sur ce qui a été. X Les femmès admirent la franchise com nap les poltrons admirent le courase. X La femme n'est paS faite pour partager l'existence de l'homme, mais pour l'en distraire. Expropriation pour assainissement. LOl DU 1." JUILLET 1858. En exécution de la délibération du Conseil communal du 27 Mai dernier, le Collége des Bourgmestre et Echevins prévient ses administrés que le plan indiquant les travaux a faire pour par- venir a l'élargissement de la ruelle des Aveugles et de ['expropriation pour cause d'assainissement de la propriété encore nécessaire a eet objet, sera déposè l'Administration communale pen dant un mois 5 partir du 19 du présent mois. L'information de commodo et incommodo aura lieu a la maisori de ville, salledes séances, lejeudi 20 juillet, 10 1|2 heures du matin, et tous les intéressés pourront y faire valoir leurs motifs d'oppositiou. A Ypres, le 14 Juin 1871. Les Bourgmestre et Echevins, Par Ordonnance P. BEKE. Le Secrétaire, J. DE CODT. YPRES. Etal-civil du 23 au 30 juin 1871. NAISSANCES. Sexe masculin 4. Sexe féminin S>. DÉCÈS. Duriez, Bruno, 71 ans, journalier.veuf de Charlotte Land- sheere, rue de Thourout. Deconinek, Florence, 27 ans, dentellière, célibataire, rue de Menin. Verstraete, Ade laide, 24 ans, sans profession, épouse d'Alphonse Giller,Nou veau Chemin St-Martin. Enfants au-dessous de 7 ans Sexe masculin 1. Sexe féminin tl. Etat-civil du 23 au 30 juin 1871 NAISSANCES. Sexe masculin 4 Sexe féminin 1. DÉCÈS. Bevos, Louis, 69 ans, cordonrier, époux de Barbe Delboo, rue d'Ypres. Tanghe, Mari^Anne, 69 ans, célibataire', propriétaire, rue de Eruges. Allaker. Isabelle, 68 ans, cul- tivatrice, veuve de Benoit Slavaut. Hipshoek. Uumon, Sophie-Gornelie, 23 ans, servante, célibataire, höpital. Neuvilla, Pierre-Jean. 60 ans, célibataire, organiste, rue des Prêtres. Enfants au-dessous de 7 ans Sexe masculin 2. Sexe féminin 1. E TAT indiquant les quantités et le prix mogen des grains, four rages et autres produits agricoles ven- dus le 1juillet 1871, sur le marche de la ville dYpres. NATURE QUANTITÉS PRIX MOÏEN POIDS DES MERCHANDISES vendues. pah MOVEN OR VENDUES Kilogrammes. 100 kilogram I'heclol. Froment. 21,50» 35 00 80 06 Seigle 6,506 24 62 73-00 Avoine 1,800 26 50 44-00 Pois 700 26-00 8 -00 Fêvo 900 24-25 80-00

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 3