JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENï VP RES. I)i manche ^È|imème année. 1\° 29. 16 Juillet 1871. Le tout payable d'avance. PKIX D'ABOMMEIHENT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 41 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes. PRIX RKS AAXOXCEÜ ET DES RECLAMES f O Centimes it petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes» Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez votre pensée On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalrue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduiles. Toules lettres ou envois d1 argent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Le discours de II, Spillebont. Le Journal d' Ypres publie le discours prononcê sur Ia tombe de M. Van Renynghe par M. Spil- lebout, président de l'association cléricale de notre ville. Nous ne dirons pas, avec le Progrès, que ce discours est une IScheté, que M. Spillebout s'est conduit corarae une fouine qui poursuit sou adversaire de son fauve regard. Cela nous paratt bien un peu outré. La vérité est que M. Spillebout a manqué de gout et de savoir- vivre en choisissant une parei'le circonstance pour se iivrer a une profession de foi manifestement blessante pour des adversaires politiques venus la pour rendre un dernier hommage aux qualités privées du défunt, et non pour s'entendre ser- monner et gourmander par M. Spillebout. Si M. le président de l'association cléricale s'imagine avoir fait, en cette occasion, preuve de tact et de convenance, il se trompe. Par le ton général de son discours, par les allusions inconve- nantes qu'il a pris soin d'y introduire, il a man qué 5 la fois de respect pour la mémoire du mort et de dèférence pour des sentiments que les plus simples notions de la politesse lui commandaient de ne pas froisser en un pareil moment. Plus personnc L'Economie de Tournai, examinant Ia situation electorale que la mort de M. Van Renynghe fait aux libéraux de notre arrondissement, s'exprime comme suit Quant a Ypres, il y aurait peut-êire des chances de réussite, si l'on en tamai t vigoureusement le combat; mais l'apathie et ('indifference ont passé par la aussi. On a déja songé cependant a deux ou trois candida tures qui ne manquent pas de valeur. On a mis en avant le nom de M. Beke, bourgmestre d'Ypres, ancien représentant, mais il parall avoir refusé de se laisser porter. On a pariéde M. Vandenbogaerde, un ancien candidat. On a pnrlé enfin de M. Carton, le commissaire d'arrondissement démissionnaire. M. Carton, a mon avis, serait un candidat trés sérieux. II a conservé dans l'arrondissement des sympathies fort nombreuses et fort vives qui se sont manifestoes lout récemment, comme vous avez pu le lire dans les journaux d'Ypres. Les bourgmestres d'un grand nombre de communes sont de ses amis. II a du talent, une longue expérience administrative, de grandes relations et, ce qui ne gêle rien, de la for tune. Pourquoi le libéralisme ne lutterait-il pas avec un nom comme celui-la Pourquoi Paree qu'on est las a Ypres comme dans beaucoup d'autres loca- lités... el aussi (disons tout) paree que dans le camp liberal il pourrait se faire qu'il n'y eut pas entente compléte sur ce nom. Le journal VOpinion, qui repré- sente un groupe de libéraux avancés assez remuant quoique peu nombreux, ne sdrait sans doute point partisan d'une candidature doctrinaire, et M. Carton est un doctrinaire endurci. Avec ce manque d'entente, on laisse se fortifier de plus en plus le parti ca- tholique. Ah I'union que ne l'avons-nous dans nos rangs I Nous n'avons pas a nous prononcer sur les chances de succès plus ou moins hypothétiques des candidatures mises en avant par notre con frère tournaisien. Ni M. Vandenbogaerde, ni M. Béke, ni même M. Carton n'ont pu se fourrer un seul instant dans la tète que, dans une lutte ouverte contre les cléricaux, leurs noms avaient le moindre espoir de sortir triomphants de I'urne électorale. Cet espoir, il avait quelque raison d être a l'époque oü les «.frères et amis étaient tout-puissants auprès du ministère doctrinaire. Aujourd'hui qu'ils ne sont plus rien, leur influence électorale a disparu, et comme ils n'ont semé autour d'eux que la corruption, ils ne recueilleut que l'ingratitude. projet de loi de M. Slalou. La malencontreuse proposition de la loi de M. Malou,battue en brèche par la presse entière, semble définitivement abandonnée. Le Sénat l'a renvoyée a la commission de la justice, celle-ci n a pas fait son rapport et le Sénat ne se réunira plus avant que la Chambre ait terminé ses tra— vaux. Par conséquent, celle-ci ne pourrait plus être saisie de la proposition pendant la session ac- tuelle alors même que le Sénat la lui renverrait. On pourrait en conclure qu'il ne s'agit que d'un simple ajournement, mais le contraire résulte des appréciations des feuilles catholiques qui vont jusqu'a se moquer de l'importance attachée par leurs adversaires b une idéé biscornue. L'Escaut s'en explique en termes trés peu révórencieux pour l'homme d'Etat qui fut, pendant plusieurs mois, la têle et qui reste l'Amedu cabinet clérical Depuis quelques jours, dit-il, la presse est trés occupée d'une fantaisie de M. Malou. Cet homme d Iïtat a le droit d'êlre fier de voir l'importance qu'aussitól l'on accorde au premier caprice qui, de hasard, lui passe par la téte. Que demande-t-il? Une chose qu'il était sür d'a vance de ne pas obtenir, paree qu'elle est impossible inconstitutionnelle, et de plus aussi daDgereuse que dépourvue d'utiülé. OiM. Malou, qui n'cst pas général el ne parait guère avoir l'étoffe d'un courtisan, fait cependant chorus avec ces partisans du plus grand nombre possible de soldats, de canons et de bastilles. 11 va même plus loin qu'eux. Non content d'encourager les prodigues qui gaspillent en folies guerrières les res sources du trésor public, il veut même qu'on se tienne coi, qu'on ne murmure point, sinon une main quelconque, audacieuse, léméraire, toucherait O la Constitution. Sa proposition est un épouvantail, que nous n'hó- sitons pas a qualifier d'absurde et de ridicule. Absurde, paree que l'intérêt social exige que toutes les opinions surgissenl librement, paree que c'estau grand jour de la discussion que la vérité i'emporte inévilablement sur I'erreur et le sophisme. Les sociétés secrètes ressemblent souvent aux cloa- ques d'ou ne s'exhalent, dans l'ombre, que des miasmes. Si l'on souhaite d'assainir les cerveaux en core mcultes, qu'on laisse tout système se produire en plein soleil. Ainsi, le danger disparalt. Ridicule, paree que le caractère beige n'est pas le moins du monde niais et qu'on ne lui tend avec suc cès aucun pióge grossier. II voit de ses propres yeux, scrute, juge, raisonne, et hausse les épaules quand l'homme, même le plus malin, essaie de lui donner !e change. II a pitié des gens qui offrent de sauver la patrie en la ruinant et en confisquant nos libertés. Et c'est l'auteur de cette proposition absurde et ridicule, de cette tentative d'attentat cootre la liberté qui est aujourd'hui l'homme le pins in fluent de la droite et le tuteur des jeunes minis- tres! Ce nouveau pavé est d'un joli poids. II en pleut, on le voit, sur le cabinet. Toute discussion ultérieure de Ia proposition fantaisiste de M. Malou est done devenue super— flue. Le débat qu el Ie a próvoqué aura cependant eu son cóté utile. Le Journal de Bruxelles dè- clare, en effet, conformément a notre opinion, que e est tenter cette démonstration impossible que de chercher établir I identité entre la proposi tion de M. Malou et l'article 2 du décret du 20 juillet 1831. Pour tenir un tel langage, le Journal de Bruxelles doit avoir appris que le ca binet adopte l'opinion de M. Schuermans, et que par conséquent, il ne considère pas l'article 2 comme otteignant les provocations non suivies d effet. Cette déclaration nous rassure et nous sa- tisfait complétement. Nous en prenons acte. Malgrc que je sussc Qui ne se rappelle cette célèbre exorde cicé- ronienne dont les quatre premiers mots suffirent a eux seuls pour faire une réputation impórissable a un représentant de Bruges. Jan de lokker a fait souche dans les personnes des savants professeurs qui rédigeot le Journal d'Ypres. f

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L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 1