JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT, Le toot payable d'avance. YPRES, Dimancbe euvième année. I\° 34. 20 Aoüt 1871. PltlX D'ABOWWEMEMT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an4 fr. 50 par semestre. Pour 1'Etranger, le port en sus. Uk Numéro 25 Centimes, PRIX OES AilKOlCES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes» Paraissant le ^dimanche. Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez votre pensèe On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, rue de Dixmude, 59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduitesToutes lettres ou envois dargent doivent étre adressés franco au bureau du journal. Assez de duperies Nous I'avons dit et nous tenons a le redire en core i! n'y a rien a espérer des efforts que les frères et amis font en ce moment pour re- constituer le parti liberal dans notre arrondisse ment. Ces efforts sont-ils sincères? On en doute gê- néralement. Les libéraux n'ont pas oublié les belles promesses dont les frères et amis» les ont bercês si longtemps. Quelles garanties leur donne- t-on que les promesses nouvelles ne subiront pas le même sort que les anciennes, restées en souf- france en dépit de toutes les réclamations? Nous ne voudrions pas jeter dans ce débat des récriminations personnelles. Mais enfin il nous sera bien permis de rappeler que, lorsqu'il y a quelques années, nous entreprimes de démontrer a ces aveugles la nécessité de réformer le regle ment de Association libérale, nos réclamations, si modérées pourtant, furent accueillies par les plus grossières invectives. Le Progrès allait jus— qu'a insinuer que nous n'avions pas d'autre but, en entamant cette campagne contre ses patrons, que d'affaiblir le parti libéral dans notre arron dissement afin de ménager plus surement le re tour des cléricaux au pouvoir. Si nous rappelons ces odieuses accusations, ce n'est pas qu'elles nous aient bien vivement ému. Elles ne nous ont pas empêché de poursuivre notre tèche, sans plus nous en occuper que des injures des cléricaux, qui nous reprochaient, eux, de pac- tiser avec les émeutiers et les fauteurs de Ylnter- nalionale. Mais quand nous voyons des hommes qui nous ont si longtemps poursuivi de leur haine se ranger tout a coup aux opinions que nous n'a- vons pas cessé de défendre contre eux, nous avons ie droit de nous défier et d'engager nos amis se défier comme nous-mêmes. Personne, du reste, ne se méprendra sur ce brusque revirement. Tout Ie monde sait bien a Ypres que si nos feseurs consentent faire quel ques concessions a l'opinion publique, ces conces sions ne seront qu'un mensonge de plus a ajouter la longue série de manigances au moyen des- quelles, tout en protestant de leur libéralisme, les frères et amis ont fait fructifier pour euxseuls, pendant plus de trenle ans, l'iufluence électorale qn'ils tiraient de l'Association, influence qui, exercée d'une manière plus désintéressée, aurait assuré tout jamais la suprêmatie du parti libé ral dans notre arrondissement. Aujourd'bui qu'ils sont batlus et qu'ils se sen tent isolés, discrédités, perdus, nos feseurs font patte de velours et proposent des concessions. Ou sont les naïfs qui croiront leur bonne foi, a leur sincérité? Ce n'est pas qu'une conciliation soit impossible et, quant nous, nous verrions avec bonheur que toutes les nuances de l'oppositioa pussent se réu- nir dans un effort commun pour balayer du pou voir le gouvernement honteux qui s'y maintient installé depuis un an. Mais neus ne voulons pas que cette union soit une duperie. Oui, nous le disons avec franchise, plutöt les cléricaux pendant dix ans encore que de prêter les mains la res- tauration du gouvernement doctrinaire que nous avons aidé h renverser. L'union, si on la veut loyale, ne sortira jamais que d'un congrès qui en détermine nettement les conditions sur des bases acceptables par tous les libéraux. Hors de lè, l'union ne peut être qu'une duperie. Nous sommes las d'être dupes. Un moyen infaillible. Le conseil central du denier de saint Pierre vient d'imaginer un admirable moyen d'arracher le saint Père a l'épouvantable tyrannie qui pèse sur lui et de le rétablir sur son tróne ponti fical. Car vous n'ètes pas sans savoir que, depuis l'occupation de Rome par les troupes italiennes, le malheureux Pie IX endure journellement les plus affreux supplices. Lisez le Journal d'Ypres i! vous donnera la-dessus, deux fois par semaine, des détails a vous faire dresser les cheveux sur la tète. Comment le vicaire de Jésus-Chrisl résiste-t-il tant de lourments accumulés? Evidemment, e'est par grèce spéciale d'en haut. Un mécréant n'anrait pas tenu huit jours. Le pape, lui, souffre tout cela avec une admi rable sérénité. Même les correspondences de Rome assurent qu'il engraisse. A ce dernier signe, reconnaissez l'intervention directe de la divine Providence, ou vous n'ètes qu'un impie digne du bücher. Mais ce n'est pas une raison, paree que le pape engraisse dans le malheur, pour que de bons et fidèles catholiques ne cherchent pas a le délivrer. Le conseil central du denier de saint Pierre y a done songé et, après de longues méditations, voici ce qu'il a trouvé, avec la permission du saint Esprit. Nous laissons parler ces hommes pieux. Humainement, disent-ils dans une circulaire que publie !e Journal d'Ypres, la cause de Jésus-Christ semble perdue. Mais si Dieu dédaigne les secours des hommes, indignes de cette grace, c'est qu'il se. réserve de vaincre seul. Confiance done, plus que jamais, confiance car nous avons entre les mains une arme toute-puissante, la prière. Que cette prière soit unanime, ardente. irrésis- lible par sa force et son ensemble Appelons a noire aide les Saints vénérés a qui notre beau pays doit sa civilisation, ses gloires et ses ricbesses I Ameuons leurs restes glorieux, comme une armée divine autour du corps du saint patron de l'égiise métropolilaine des églises beiges. Demandons aux bienheureux et puis- sants patrons de nos dioeèses, d'être auprès de Dieu les porte voix de nos cris d'alarine, les intermédiaires de nos prières, les défenseurs de nos droits et de nos consciences. Et quand nous aurons fait violence au Ciel par l'incomparable force de cette sainte milice, le Di- manche 27 aoüt, nous couronnerons nos efforts et nos prières, le premier Dimanche d'Octobre, par un pèle- rinage lTmmaculée Protectrice des Ghréliens a Lépante, a la Vierge sans têche que Pie V salua du titre de Secours des Ghrétiens, daus son sanctuaire favori de Montaigu. d Et nous obtiendrons infailliblement ce que nos coeurs réclamenl avec tant de foi el d'espérance, ie rétablissement de Pie IX dans tons ses droits, la paix de l'Eglise et Ie salut de la sociélé. Nous sommes tout fait de l'avis du conseil central du denier de saint Pierre son moyen est infaillible... comme le pape. Ainsi que nous I'avons annoncé, l'Association dite libérale s'est réunie le 12 aoüt. Quarante personnes a peine avaient répondu 'a l'appel adressé a la ville et a l'arrondissement. Conformément a nos prévisions, presque tous nos amis étaient absents. On peut dire que cette première réunion a été un immense fiasco. Pourquoi? Paree que personne n'a confiance. Quoi- que la réconciliation des diverses fractions du parti soit dans les voeux de l'immense majorité des libé raux, on se rappelle involontairement le passé et, en voyant comment les meneurs ont procédé cette fois encore, cbaoun, même parmi ceux qui se sont ren- dus a leur appel, avail sur les lèvres le mot Tau- tufesI C'est le chalimentde ceux qui ont vécud'in- trigues et de trahisons de ne plus inspirer confiance a personne. Sans vouloir répéter ici tout ce que nous avons écrit sur les inoyens de sceller une union durable, nous dirons que l'opinion publique demande Ia dis solution de l'Association actuelle et, si l'on avait dé- buté par la, il est certain qu'a la réunion suivante beaucoup auraient adhéré de ceux qui se tienuent aujourd'hai a l'écart. Mais non. Loin d'écouler le sentiment public, la coterie a débulé comme toujours par vouloir imposer sa volonté. M. Henri Carton voulait séance L'OPIHIOK

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L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 1