JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDISSEMENT VPRES, Dimanche Neuvième année. J\° 35. 27 Aoüt 1871. P1UX U'ABVSIEIIEIT POUR LA BELG [QUE 8 francs par an; -4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Us Numéro 25 Centimes. PltlX RES AIKOXCES ET DES RECLAMES 10 Centimes It petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes» Le tout payable d'avance. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez votre pensee On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, rue de Dixmude59. On traite a forfait pour les annonces souvent reproduites. Tout.es lettres ou envois d'aryent doivent être adressés franco au bureau du journal. Leur tour vicndra. Le Journal d'Ypres essaie de rire nos dé- pens. II a tort. La plaisanterie est une arme excellente, mais difficile manier. II faut y mettre, pour qu'elle porte coup, beaucoup de légèreté, de finesse et d'esprit, toutes choses qui ne s'apprennent pas au séminaire. A la bonne heure, I'injure et la calomnie Voila votre affaire! Sur ce terrain, vous ètes de première force. Malheur a l'imprudent qui vous y donne la réplique! II est vaincu d'avance. Mais pour ce qui est de la plaisanterie, croyez-nous-en, renoncez-y, elle ne vous fera jamais honneur. On n'a pas d'exemple d'un hippopotame ayant du succes sur le flageolet. Vous ne nous avez pas compris, dites-vous, bons petits pères. Oil que si fait! Vous nous avez si bien compris, que nous vous fesons peur et que vous avez la naïveté d'en convenir. Relisez plutót ce que vous êcriviez samedi der nier en terminant 1'artide que vous avez eu la fócheuse idéé de nous consacrer. Heureuse- ment, disiez-vous, que pas plus que nous nos doctrinaires ne prennent ce monsieur au sé- rieux, et songent déja, depuis ce chaleureux appel la fraternisation, se reconstituör senls, saus lui, malgré lui, et un peu contre lui. Heureusement, car ce serait fait de nous! C'est une plaisanterie, n'est-ce pas? Soit, pre- nons-la pour telle, puisque vous ne nous, avez pas douné le droit d'être difficile en pareille matière. jVIais ètes-vous bien surs, bons petits pères, de ne pas parler sérieusement? II n'y a guère plus d'un an, les doctrinaires plaisantaient aussi.quand nous prêdisions leur ruine prochaine. Eux aussi, comme vous aujourd'hui, n'avaient pas assez de sarcasmes pour ridiculiser le monsisur qui avait l'outrecuidance de jeter des barres a travers les roues de leur char triomphal. Or, nous na- vons pas besoins, bons petits pères, de vous rap- peler ce qui est arrivé le char doctrinaire, ce char que les frères et amis croyaient fait dechêne et de fer, a misêrablement culbute dans I ornière, ce dont le monsieur s'est réjoui autant que vous-mêmes. Le char clérical a pris la place du char doctri naire, et vous aussi vous avez une inélvanlable confiance dans sa solidité. Tant mieux Plus vous le croyez solide, plus il sera facile a renverser. Car nous le renverserons, bons petits pères, soyez-en bien convaincus, non pas nous seuls, mais avec l'aide de tous les honnètes gens pour qui le spectacle de votre triomphe est une insulte a la raison humaine et un défi a la civilisation moderne. Le nombre de ces honnètes gens est considé- rable, bons petits pères, et grèce a vos impru dences il augnrmnle tous les jours. Car si vous croyez être prudents, mesurés, politiques, en un mot, vous vous trompez lourdement. Incorrigibles comme vous ètes, on peut vous parler a coeur ouvert sans impudence, bons pe tits pères que vous êtesl Or done, parceque beau coup de ces honnètes geus sont sincèrement atta chés la foi catholique, vous vous imaginez bon- nement qu'ils se laisseront gouverner par vous comme bon vous semble et qu'ils vous permet- tront de gérer leurs intéréts a votre guise sans mot dire. C'est ia une erreur, une grosse erreur. Si sou mis que vous les supposiez, ces honnètes gens font trés bien la différence des choses saintes d'avec les temporelles, et lorsqu'ils vous voient, par exemple, faire des lois pour augmenter le nombre des imbéciles dans les éleclions ou le taux de leurs contributions, ils comprennent fort bien que la religion n'est nullement intéressée dans ces choses-la et qu'ils peuvent trouver que vous faites des bêtises sans manquer de respect ce que vous leur avez appris a vénérer. Ces honnètes gens, excellents petits pères, finiront bien par venir a nous et alors nous au- rons le piaisir ue vous mettre dehors avec leur secours, comme nous vous avons naguère aidé a mettre dehors les doctrinaires, qui ne vaiaient ni mieux ni pis que vous, mais qui, pardonriez-nous le mot, étaient plus difficiles a décrocher que vous. Comprenez-vous cette fois, délicieux petits pères? Les doctrinaires, dites-vous, s'organisent sans nous, malgré nous et un peu coatre nous. Beaucoup contre nous eüt été plus exact. Les frères et amis nous connaissent et vous connais- sent. lis savent qu'a l'occasion ils peuvent attendre de vous des concessions, des complaisances, tandis qu'ils nous out toujoursr trouvés inexorables sur la question des principes. Vous leur convenez, nous le savons de reste, beaucoup mieux que ces libéraux qui out l'audace insigne de leur remettre sans cesse sous les yeux leurs promesses et de les rappeler aux principes qu'ils professaient dans l'opposition. Ils s'organisent spécialement contre nous. Parbleu! c'est bien naturel, et nous ne pouvons pas leur en vouloir. Mais que le Journal d'Ypres ne croie pas nous annoncer lè une bien grande nouvelle. Du jour oü il a été question, pour la première fois, de la réorganisation de l'Association, nous nous sommes expliqués sur le but véritable de cette tentative de manière a prouver aux plus récalcitrants sauf, paratt.il, au pieux confrère que nous n'en étions nulle ment dupe. Ces explications satisferont—elles enfin les bons petits pères du Journal d'Ypres? Si claires qu'elles nous paraissent, nous n'osons pas l'espérer. Les bons petits pères comprennent trés bien que Satan tourne, comme Ie soleil, autour de Ia terre et que le pape a Ie droit de déclarer infailliblement qu'il fait jour en plein midi mais ils ne comprennent pas du tout que MM. Kervyn, Wasseige et autres Cornesse se trouvant au pou- voir, on songe a les en chasser. Vous comprendrez plus lard, onctueux petits pères. Les doctrinaires ont bien compris, eux. *Vous comprendrez aussi, comme eux, quand il sera trop tard. Une prediction. Le Comité de l'Association des Artistes de Paris vient de nummer M. Augusle Böhm, notre gracieux paysagiste, vice-président honoraire pour les ser vices par lui rendus aux artistes francais durant la guerre. A cette occasion, le Progrès reproduit, avec une complaisance marquee, la lettre flatteuse que ledit Comité a adressée a notre éminent concitoyen. C'est trés bien I Mais personne ne se laissera prendre a eet amour affecle du Progrès pour les ar tistes dont. notre ville a le droit de s'enorgueillir. Devienne vacante la première place, a laquelle le talent de M. Böhm et ses solides connaissances en fait d'arl lui donneraient tous les litres possibles, et l'on verra que nos hommes du Progrès, faiseurs de crèa- lures avant tout et, par cela même, grands prolec- leurs de toutes les nullités ambilieuses, s'empresse- ront de la donner au premier droguiste venu, disposé a être un soumis. II faut un malhématicienVite un danseur!... C'est plus souple d'echine, el mieux organise pour les courbeltes A-t-on jamais vu faire aulrement Les catholiques au pouvoir. Voici un an, a peu prés, que la Belgique est livrée au ministère de la Visitation. On était alors au lendemain des affaires Langrand, au lendemam de la proclamation de l'infaillibilité papale. Au dehors, l'Europe semblait menacée d'une guerre

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 1