li» perfection dn mouibre trois.
Les fails et gestes de la Société générale d'ex-
ploitation relatés ci-dessus sont irieomplets. Ce
n'est pas un seul retard qui s'est produit Ie 12 au
soir sur la ligne ferrée d'Ypres a Poperinghe, mais
trois retards successifs.
D'abord.le train de Poperinghe ypres, qui ne
doit quitter la première de ces villes que lorsque
celui allant d'Ypres 5 Poperinghe est arrivé a des
tination, a passé le premier mais un accident
arrivé entre Ylamertinghe et Ypres, a empêehé
le départ d'Ypres du train de 8 h,.50 m. qui !ui-
mème était déjft en retard. C'est all heures et
demie que ce train est arrivé Poperinghe
Celui de Courtrai a passé avant en retard lui-
même d'une heure 1
Voilé un délicieux chassé-croisé dont les
voyageurs ont fait la musique.
Entrcz, entrez, Messieurs et Dames. Le
spectacle va comuiencer.
La première semaiue du mois a été remplie par une
comódie bien réjouissante. Les cléricaux avaient in-
venté une nouvelle manifestation pour la déiivrance
de leur Pape et l'on sait si ces comediens s'entendent
a la mise en scène'!
Une remarque soit dit en passant qui con-
sterne tout homme bien pensant, c'est que, malgré
toutes les sirnagrées des cléricaux et toutes leurs
prières au ciel, les affaires du Pape sont toujours
mauvaises. N'est-ce pas désespéranl
Done, le spectacle était annoncé longlemps d'a-
vance par affiches glissées sous toutes les portes. La
representation avail lieu au théótre S. Jacques. Les
divertissements étaient variés.
Soli chaque jour par les plus célèbres ténors de la
troupe, chants d'ensemble, choeurs, duos, trios et
quatuors, et même une procession solennelle, bien
inférieure pourtant a celle de la Juive; il y avait pour
lous les goüts, même des pèlerinages pour lesquels
on avait recruté dans tous les environs la plus fine
fleur du crélinisme. En voyant ces figures idioles,
nous nous sommes demandé en quoi pareille exhibi
tion peut plaire Dieuï
Poui'tant ils sont inouïs les efforts que le clergé a
faits dans les communes rurales pour pousser les po
pulations au pèlerinage. Faut-il s'en étonner? Plus
est nombreuse la foule au spectacle, plus la caisse se
remplit. Dans un village que nous pourrions nom-
mer, le vicaire et le curè prêchaient a qui mieux
tófeux qu'il fallait marcher a la déiivrance du Pape et
l'arracher de sa prison (sic) dont les catholiques tien-
nent la clé- Si Victor-Emmanuel a enlendu ces
sermons, jl aura tremble. Par bonheur, explication
donnée, celte clé redemptrice n'est autre qu'un cha-
pelet. Nous pouvonsdonc être tranquilles.
Et cependant tant d'efforts ont été bien mal récom-
pensés. Beaueoup d'enfants conduits par des reli-
gieuses mattresses d'école, des vieilies femmes, quel-
ques hommes clairsemés, deceuxauxquels leroyaume
des cieux est le mieux assure, voila ce qu'on a vu,
cette semaine, a Ypres.
Le 300mo jubilé a décidément fait un four, comme
on dit en style de coulisse.
P.-S. Ne pas s'attendre a une représentation
supplementaire a la demande générale.
On nous écrit de Wervicq
üaus une petite feuille d'Ypres, intitulée hetNiemus
blad, parut dimanche dernier un article qui fait la
jubilation de Ia calotte werviquoiso.
Comme il roule agreablemenl sur les fêtes popu
lates, données par la Sociéte des Fanfares, finement
nommèe par l'auteur een hoopken spelers
1! est si spirituellement écrit, les principaux per-
sonnagés du parti libéral y sont si gracieusement de-
peints, Iraveslis en ónes, chats, singes, renards et
boues Geitebok, bole die wroelelt. que le
lecteur ne peut s'empêcher de demander Quel est
doncce Lafontaine N° 2?...
Comme c'est beau et bon Comme c'est délicat.
En ilairez-vous d'ici Ie fumet, le parfum?... C'est
délicieux. Oh! ces bons, ces charitables catholiques
Ce qui surlout contribue au succès de ['article en
question et en fait te mérite tout spécial, c'est le ca-
raclère de celui qui l'a écrit.
II ne porie ni Ie froe ni l'épée; ui la capoie ni la
blouseil est payé pour moraliser le peuple et il s'en
acquitte... au rebours
Bok die wrolelt. Comme c'est moralisateur!
II est payé pour faire régner la concorde parmi les
habitants. Comme il excelle dans l'art de seiner... la
haine et la division
II n'est pas payé pour illustrer les brigands; il
transmet seulement leur mémoire aux races fu
tures !!l
II n'est pas payé pour boucber les trous des battes
des libéraux aux jambes Quetles dont parle ['article
en question défaut de l'Evangile.
Mais a coup sur il est encore bien moins payé
pour trouer les bourses arrondies par de pénibles la-
beurs
Ces trous-lè, malheureusement, ne se bouchent
point, pas même avec tous les stoppe koorden pos
sibles
Quel est done ce poëte-naturaliste-opérateur-Lan-
grandisle, ou plutótbouffon?
Vous le connaissez tous, amis lecteurs, c'est un
servus Dei!
Ces gens-la ont seuls le monopole du vocabulaire
poissard.
Un abonnë.
Le Journal de Liége répondait dernièrement au sen
timent public, en répétant ce cri, qui est aujourd'hui
dans toutes les bouches
Des écoles, et encore des écoles! o
Le Journal de Liége se gardait bien de réclamer
des écoles, lorsque ses patrons étaient au pouvoir.
Aujourd'hui, il joint sa voix a la nötre, et ce n'est
pas nous que cela déplaira.
Mais il nous sera bien permis de rechercher ce qui
le rend tout a coup si bruyant solliciteur, auprès des
catholiques, tandis qu'il s'était tenu systématique-
ment coi, sous l'administration précédente nous
trouverons peut-êlre, en même temps, ['explication
de la difficulté que la Belgique, toujours tenant,
selon M. Hymans, la tête des nations, éprouve h
donner I'instruction a sts enfants pauvres.
Les doctrinaires, ces prétendus libéraux, ont si
bien fait les choses, lorsqu'ils disposaient en maitres
des deniers publics, que tout manque a l'enseigue-
ment, professeurs et Ioceux.
Aussi la Discussion disait elle, avec infinimeut de
raison, dans I'un de ses derniers numéros, que nous
u'oserions décréter I'instruction obligatoire, en ce
moment, parce que cent quatre-vingt mille enfants
nous tomberaient sur les bras.
Qu'en ferions-nous? dit-elle. Qd sont nos insti-
tuteurs, nos écoles, nos mobiliers de classe, nos bud
gets et nos subsides?
Si nous voulons inspirer aux enfants pauvres,
el ils sont au nombre de cinq cent mille en Bel
gique Ie goüt du trayail et le respect de I'instruc
tion, il faut que nos locaux d'école ne soient pas sim-
plement des hangards plus ou rnoins salubres, 11 faut
que ce soient de beaux, de splendides monuments,
construits dans de larges proportions et placés non
pa3 dans des ruelles infectes, mais sur des places
publiques ou dans la large perspective de nos grandes
rues.
Or, nous sommes loin d'en être la. Sur 3,200
locaux d'école appartenant aux communes, il en est
plus de 1,000 qui ne sont pas convenabies, aux
termes même du rapport triennal. De plus, il a été
constaté que ,500 de ces locaux coutenaient 183,000
élèves, alors qu'il n'y avait place que pour 128,000,
d'après les règlements.
o Enfin, le mobilier d'école u etait complet que
dans 2,000 écoles environ.
Or, si les doctrinaires n'ont pas bóti des écoles,
cependant indispeusables, a leur propre avis, ne
croyez pas qu'ils soieut les adversaires de I'instruc
tion publique. Non, ils ont tout simplement manqué
d'argent. Et s'ils ont trouvé Ie fond de la caisse,
chaque fois qu'il fullait y puiser pour l'enseignement,
c'est que les dépenses ordonnées par la Cour l'avait
mise a sec.
C'est la Cour, en offet, qui ne veut pas de i'in
struction, parce qu'elle a besoin de nos deniers pour
dorer le palais du roi et lui faire une garde digne de
ses cousins, les princes, comme les clowns, s'ap-
pellent ainsi entre eux. Le palais royal est le
théótre oü se passe la vie des courtisans, et l'armée
est leur chose, avant d'étre la prétendue sauvegarde
de notre indépendance Tout pour l'armée et le
palais, tel est done Ie premier et le dernier mot de la
Cour.
Les doctrinaires le savent, pour avoir subi cette
volonté suprème, durant de longues années. Ils ne
doutent pas que leurs successeurs se verront forcés
de passer, comme eux, sous les fourches caudines
forcés de gaspiller, comme eux, les meilleures res
sources du tresor public, et, comme eux, impuissants
a satisfaire aux besoins les plus pressants de i'instruc
tion populaire.
Voila pourquoi le Journal de Liége réclame
aujourd'hui des écoles, certain dene les pasobtenir,
mais certain aussi de discréditer par la ses adver
saires dans l'opinion publique. Ceux-ci n'auront,
d'ailleurs, que ce qu'ils méritent, et nous y concour-
rons, pour notre part, de tout coeur. Mais il importe
de n'être pas dupes des autres et de ne pas perdre de
vue que les patrons des feuilles doctrinaires s'em-
presseraient de leur imposer silence et de ne rien
faire eux-mêmes, si, par impossible, ils revenaient
au pouvoir.
La Fédération générale des instituteurs beiges,
s'est occupée, dans sa dernière réunion, de l'organi-
sation des écoles d'adultes, des concours cantonaux
et de la hiërarchie dans le personnel enseignant.
Plusieurs instituteurs ont émis l'avis que l'organi-
sation générale et définitive des écoles d'adultes ne
pouvait convenablement se faire avant que le service
de l'enseignement primaire fut complétement assure
par l'augmentation du nombre des instituteurs et des
écoles primaires, nombre insuffisant aujourd'hui.
La majorité de l'Assemblée, au contraire, tenant
surtout compte de l'utilitó des écoles du soir, a décidé
que la Fédération adresserait au gouvernement une
requête ayant pour objet de le prier d'user de tous
lesmoyensen son pouvoir pour amener les communes
a ouvrir le plus tót possible des classes du soir, oü les
jeunes gens pourront compléter leur instruction pri
maire ou l'acquérir s'ils ne la possèdent pas.
Le débat ouvert sur la seconde question a été clos
par un vote unanime impliquant l'abolition des con
cours cantonaux entre les élèves des écoles commu-
nales, et l'institution, dans chaque canton, d'un jury
devant lequel tous les Beiges puissent se présetner
pour obtenir un cerlificat d'études primaires.
L'assemblée a, également a l'unanimité. émis
l'opinion que l'intérêt de l'enseignement populaire en
Belgique, réclame, pour le corps enseignant, une
hiërarchie nouvelle, de nature a attacher a leur car
rière les hommes qui se vouent a l'éducation des
enfants du peuple.
Beautés de la presse elcricale.
Un journal catholique, le Courrier de Huy, du
1" octobre, nous apporle un fait divers que sa redac
tion recomraande a l'attention de tous les amis de la
vraie gaité. Nous le citons sans commentaires,
nous bornant a souligner quelques mots
II n'est bruit dans nos contrées que des ravages
que vient de faire un chien enragé. Arrivé, dit-ou,
du cótè de Wanze, oh il aurait mordu plusieurs per-
sonnes, ainsi que dans la campagne des Croix, il a
déchirè a Longpré, la blouse a un enfant et mordu
un chien; a Lavoir, il a mordu deux chiens et deux
enfants; sur ia route de Héron, un petit garcona
Héron, il a mordu deux chiens, dont l'un, a son tour,
a mordu une vache; a Waret-l'Evêque, il a mordu
quatre personnesenfin on est parvenu tuer la
mèchante béte dans le bois de Bierwart. Tous les
mordus sont partis hier, vendredi, a 4 heures du ma-
tin, pour Saint-Hubert.
t> P. R. Nous apprenons l'instant que ce chien a
mordu deux personnes a Wanze un chien et un
homme de Moha. On dit qu'il venait du cóté de Ton
gres. Chronique
Curieuse statistiane.
On vient de faire a Paris une enquête officielle sur
la situation induslrielle et commerciale de cette ville
depuis la guerre de la Commune. Nous y remarquons
une slatistique indiquant la part que les différents