JOURNAL D'YPRES DE L'ARRÖNDISSEMENÏ YPRES, Bimancbe Neuvième année. i\° 47, 19 Novembre 1871. PltlX U'ABOMXEIKGHT POUR LA BELGIQUE francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour 1'Etranger, le port en sus. Uk Numéro 25 Centimes PRIX IIES AXXOXCES Eï DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes» Le tout payable d'avancb. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vons blamer, mais publiez votre perisee On s'abonne a Ypres, au bureau du Journal, rue de Dixmude, 59. Oil traite a forfait pour les annonces Souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d1 argent doivent être adressés franco au bureau du journal. Les petits-frères. Nous n'avons pas espéré cpie le Journal d'Ypres allait prendre la peine de discuter gravement la grave question de la demora lisation des écoles de la Doctrine Chrétienne; mais jamais, au grand jamais, nous n'au- rions voulu lui faire l'iiijure de supposer que les infamies dont ces écoles oflrent a tout instant le dégoutan t spectacle deviendraient, sous sa plume, un tcxte a calembredaines de paillasses. La conliance des parents indi- gnement trahie, des centaines d'enfants li- vrés a la plus infame lubricité, la conscience publique sou levee par une longue suite de crimes sans oom, tout cela, parait-il, n'est pas fait pour émouvoir notre pieux confrère. Bien loin de s'en émouvoir, il s'en amuse énormément. Le eynique a trouvé le mot C'est a mourir de rire Soit, riez, messieurs les petits vicaires. Aussi bien, avez-vous grand sujet de vous égayer. La bêtise publique, que vous ex- ploitez avcc une babileté qui tient du génie, vous a portés au pinacle. Yous êtes large- ment attablés au festin de la vie, grace a la superstition qui remplit votre escarcelle au for et a mesure qu'elle se vide. Vous avez bonne cave, bon gite et tout le reste a l'ave- nant. En vérité, la nature vous aurait dote d'un bien mauvais caractère si, dans de telles conditions d'existence, vous éticz poussés a voir les choses humaines sous un triste aspect. Ricz done et riez a plein ventre. Yos sales petits-frères scandalisent le monde par leur ignominie. Qu'est-ce que cela vous fait, après tout? Yous en serez toujours quittes pour prétendre que ce sont la des cas isolés qui ne prouvent rien. Et les imbeciles dont vous vivez le croiront, Parbleu! n'êtës-vous pas infaillibles? II vous est arrive un jour de parler du soleil qui tourne autour de la terre, et bien certaine- ment, aucun de ceux qui font leurs délices de votre prose ne s'est jamais permis d'émettre le plus léger doute sur l'exactitude de vos connaissances astronomiques. Ainsi font-ils pour tout le reste. Hé! vous leur en faites avaler tous les jours bien d'autres, qu'ils gobent avec une sérénité parfaite! Riez, riez, chers petits vicaires. L'imbécillité humaine est un inépuisable trésor oü vous pouvez plonger vos mains sacrées jusqu'a l'aisselle sans avoir a craindre d'en trouver le fond. Que cependant cette bonne gaieté ne vous aveugle pas sur les perils qui vous enton- rent. Nous sommes bêtes, extrêmement bêtes, mais il règne, de par le monde, voyez- vous, un mauvais esprit qui pourrait, tot ou tard, vous être fatal, si vous n'y preniez garde. Get esprit, c'est l'esprit de liberie, autrement dit le libéralisme, qui chcrche a faire le jour dans votre sainte boutique et qui pourrait bien un jour arriver a ses fins, pour peu que vous vous relachiez de votre surveillance. Voyez, chers petits vicairesquels affreux ravages eet esprit-la a fait dans les gran des villes, que vous appelez si juste- ment des foyers de corruption. II n'y a pas a dire, les grandes villes vous out échappé et les petites suivent la inême pen te. Prenez garde, redoublez de vigilance et, au besoin même, usez d'un peu de violence. La vio lence vous a faits, au moyen-age, une posi tion admirable. Ne l'oubliez pas et profitez des lecons du passé. Quant a discuter avec vous la question des petits-frères, nous y renoncons. Vous êtes trop gais pour nous. Fnifs ct gestes de la Soeiélé (TlAploifation générale. Cette société a sans doute des remords quand elle mérite les éloges du publiccar a peine y a-t- il eu pendant peu de jours plus de regularity dans le service. Aujourd'hui tout est reinis sur l'ancien piedde nouveau les trains qui arrivent a l'lieure font l'exception. Ainsi le 10 le train venant de Poperinghe a 7 h. 40 m. du matin arrive a Ypres avec un retard de plus d'un quart d'heure. II en est de même le 11 Les trains du soir a 9 h. et a 9 h. 30 m. ne sont pas plus exactsOn peut s'estimer heureux lors- qu'ils ne sont en retard que de dix ou quinze mi nutes. C'est bien pis encore pour les marchandises. lei aucune régularité. Impossible aux expediteurs de prévoir ni quand ni comment leurs colis arri- veront a destination. Le 11 au soir, vers 7 heures, une locomotive asthmatique poussait des soupirs a fendre les coeurs les plus endurcis. Peine inutile, -vains ef forts, le train était arrêté prés du passage a ni veau, entre Ypres et Vlamertinghe, et ne bougeait pas d'une semelle. Du reste, le mauvais état du matérie! de la So ciété d'exploitation ne fait plus de doute pour personne. Voici ce que disait a ce sujet, il y a quelques jours, aux délégués dés diamines de commerce, M. Wasseige, ministre des travaux publics, qu'on n'accusera'certainement pas d'hostilité a l'égard de la Société d'ex2iloitation A l'arsenal de Malines, disait le ministre, il existe encore actuellement une quantité de wa gons en reparation. On a cependant exagéré le chiffreil n'y en a que 1,400 seulement, provenant de la reprise par le ministère précédent des li- gnes de la Société générale d'exploitation; ce ma teriel était dans un état de délabrement tel, qu'il y a eu en réparation d M alines deux wagons de la Société d''exploitation contre un de I'Etat. Si le matériel de la Société d'exploitation repris par le gouvernement était, de l'aveu du ministre, dans un tel état de délabrement, on peut ju- ger de celui qui est aujourd'hui encore la propriété de la Société. Les idéés de IBkoum sur les qualilcs nécessaires «ux électeurs. Nous sommes persuade que, pour les raisons qui précédent, vous avez admis, avec nous, que l'élec- teur, avautd'être digne de sa mission, doit connaitre ses droits et devoirs de citoyen. Vous avez également admis, nous n'en doutons point, que seule, cette con- naissance le rendra libre et indépendant. Or, comme nous voulons lous des électeurs intelli gents, qui ne courbent point la tête, mais qui soient fiers de leur mission, nous devons également tous vouloir recliercher le moyen par lequel ils acquerrout cette connaissance aussi indispensable. Inutile de chercher bien longU mps. Ce moyen, nous l'avoiis c'est ('instruction ce levier autrement puissant que celui d'Architnède, bien appuye et dirige par l'intel- ligence, relèvera le sens moral, le sens politique des masses-, malgré loutes les forces de résistance opposées par l'ignorantisuie et l'obscurautisme. Mais, qu'on ne s'y méprenne pas, quand nous parions de ('instruc tion, nous la voulons donoée tout autrement qu'elle ne l'est actuellement. Car, il faut bien le constater par une coupable nègligence, ou plutöt par un calcul tout machiavélique, on a toujours écarté de ['instruc tion des enfants, même de celle des adultes, l'ensei- gnemenl des droits et des devoirs du citoyen. Par suite de i'éternelle contradiction existant entre la logique et l'esprit de routine, nous voyons perdre un teinps infiniment précieux a fatiguer inutilement l'esprit des jeunes élèves. On leur fait apprendre des sciences aussi futiles que la mythologie, et plus tard, quand ces jeunes in telligences se sont développées, on leur enseigne la géologie el d'autres sciences tuutes aussi inuliles i) la plupart d'entr'cux. Cortes, si la mythologie est utile V

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L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 1