aux peinlres et aux poëles si Ia gèologie, la zoologie,
la cosmographie, la botanique sont des sciences néces
saires aux savants, il n'en est pas raoins vrai que la
plupart des hommes peuvent trés bien s'en passer.
Du reste, loin de nous opposer syslématiquement a
l'étude de ces sciences, nous voudrioos voir élablir
des cours spéciaux pour chacune d'elles. Elles pour-
raient ainsi étre toujours acquises par ceux qui, soit
nécessité, soitgoüt, senlent Ie besoin de les posséder.
Mais ce dont personne ne peut se passer, c'est la
connaissance de ce qui est réellement utile, indispen
sable a tout homme dans toutes les phases de sa vie.
II est des sciences qui ont Ie même degré d'utilitè
pour tous, telles, par exemple, que l'hygiène, l'éco-
nomie politique et le droit public.
Quelle est pourtant la place occupée par elles
dans l'enseignement d'aujourd'hui
Le droit public et l'hygiène ne sont pas du tout
enseignés, et l'économie politique l'est si peu que
beaucoup d'élèves, en sortant de l'école, ont bientót
oublié ce qu'ils en ont appris. Ce sont la pourtant
des sciences dont cnacun peut avoir besoin a tout
instant.
Dans les contestations entre patrons et ouvriers,
la géologie ne pourra jamais être appelee comme
médiatrice, tandis que l'économie politique serait
d'un secours tout-puissant, tout cormne quelques
notions d'hygiène seront d'une utilité bien plus reelle
que la cosmographie pour nous aider,a travailler sans
encombre lesdiverses phases de notre existence.
Combien de fois ne jetterait-on pas volonliers tout
ce bagage de sciences inutiles pour posséder la
moindre uotion de droit, d'économie politique ou
d'hygiène
Une reforme sérieuse et vèritablepient utilo,
selon nous, consisterait a élaguer du programme
d'études actuellement suivi, les cönuaissances futiles
et celles qui sont inutiles a la gènéralite, pour
y substituer celles qui sont indispensables a tout
homme, a tout citoyen. Nous ferous jeter de hauts
cris a quelques-uns nous sommes convaincu cepen-
dant que notre appieciation sera adoptée par tous
ceux que l'idolétrie du statu quo n'aveugle pas el qui
en toute choses poursuivent un progrès realisable.
Comment, nous dira-t-on, vous voulez enseigner
une science aussi abstraile, aussi aride que le droit
a des enfanls que l'on arraehe des bancs de l'école
avanl d'êlre arrivés a l'êge oü l'on concoit des choses
sérieuses Nous répondons, que rien ne serait plus
facile, si l'on décrétail l'instruction obligataire. Alors
tout enfant serait forcé, en vertu de la loi même, de
rester sur les bancs de l'école jusqu'a i'age dê concep
tion et il ne serait plus impossible de lui inculquer
les principes les plus essentiels du droit public.
Nous répondons encore Quoi done de plus abstrait
que l'enseignement religieux
Et cependant il est donné eet enseignement sous
forme de cateehisme a de jeunes enfanls cle dix a onze
ans, et ces jeunes élèves ne sont délivrés de eet ensei
gnement qu'après avoir subi convenablement un
examen.
Si jamais l'intelligence des enfants est mise a Ia
torture et doit s'égarer, n'est-ce pas a l'enseignement
catholique tout plein de mystères, de miracles et de
non sens La raison des enfanls est violentée par
('obligation de croire a des absurdités que leur esprit
repoussera tót ou lard.
Vous voyez done, vous qui criez a l'impossibililé,
que l'enseignement du droit public serait beaucoup
plus facile que celui du dogme religieux. Dans l'en
seignement du droit, en efïet,point de mystères, ni de
miracles itnposés a la eroyance toule la ditliculté
consisterait a inculquer aux enfanls des principes
admissibles par tous, a leur faire comprendre les
devoirs que la société exigera d'eux, les droits qu'eile
leur donnera, quand ils seronl devenus des hommes.
Le manuel ou caléchisme de droit public ne serait
pas plus déplacé, entre les mains des jeunes élèves,
que le caléchisme de Malines, qui a toujours été,
nous nous en souvenons parfaiteinent, le cauchemar
de tous les enfants. Ou peut enseigner le droit comme
certains professeuisenseignenl la physique, lachimie,
sous forme d'entretiens familiers mis a la portée des
jeunes intelligences. Ce cours de droit serait donné
en troisouquatreans,au bout desquelsl'enfant sortira
de l'école conuaissanl ce qu'ii y a de plus utile pour
lui dans les lois qui régissent son pays.
Ce manuel de droit public, concu dans un esprit
largement libéral, aiderait promplement a relever le
sens moral du peuple qui ne tend que trop a s'af-
faisser.
Les vendeurs dn Teiïij>le.
12. Jésus étant entré dans le
temple cTe Dieu, chassa tous ceux
qui vendaient et qui achetaient
dans le temple il renversa les
tables des changeurs et les siéges
de ceux qui y vendaient des co-
lombes
13. Et il leur dit II est écrit
Ma maison sera appelée la mai-
son de la prière et vous autres
vous en avez fait une caverne de
voleurs.
(Ev. sel. S. Matthieu. Ch. xxi.)
Les vendeurs, cliassés du temple par Jésus-
Christ,y sont rentrés.Les changeurs y ont replacé
leurs tables.
Mais la voix de ceux qui leur rappellent les
paroles du divin Maitre, et leur reprochent d'avoir
fait cle la maison de Dieu une caverne de voleurs,
est impuissante a les en faire sortir.
On vendait des colombes dans le temple1 de
Jérusalem...
Depuis saint Matthieu, les choses n'ont guères
changé.
Aujourd'hui, dans nos temples, c'est de pigeons
qu'on fait commerce.
La seule différence, c'est que maintenant on les
y plume...
Ahpar pxemple, on les y plume bien
Les pauvres pigeons ne sortent plus du temple
que nus, nus comme la main.
Ah ceux qui vendent dans les temples et qui
y font le change des monnaies sont plus forts que
les Juifs qui vendaient dans le temple de Jéru
salem
Tout s'est perfectionnéet ces malheureux mar-
chands. que Jésus chassait en leur reprochant de
faire de la maison de la prière une caverne de
voleurs, étaient de bien pauvres sires a cóté de
ceux qui ont repris aujourd'hui leurs places...
Les voleurs d'aujourd'hui ne ressemblent pas
non plus aux voleurs d'autrefois qui allaient tout
simplementse poster, un gourdina la main, au coin
du bois, a la nuit tombante, et qui assaillaient les
passants attardésils fondent des sociétés finan-
cières, ils vont a confesse, et, au lieu d'attendre,
protégés par l'obscurité, quele paysan traverse le
bois, ils vont en plein jour, la tête haute, le trouver
chez luiils ont la bouche pleine cle belles paroles
et de riantes promesses ils se moquent de sa
crédulité, de son inexpérience des affaires
ils lui promettent la fortune dans ce monde, le
paradis dans l'autre, et ils parviennent toujours a
emporter l'argent qui devait servir a nourrir la
femme et les enfants.
Autres temps autres fagons de voler et de
vendre c'est ce qu'on appelle le progrès.
Les marchands de Jérusalem dans leur temple
étaient chez eux, chez leur Dieu.
Ceux-ci sont des intrus qui ne sont entrés dans
la maison de la prière que pour y établir leur
échoppe, et qui se rient, en comptant leurs écus,
des mystèresqu'on y célèbre et de la crédulité
uaïve de la foule.
Ce sont les renégats de la libre-pensée.
lis avaient autrefois leur boutique dans le tem
ple d'en faceils l'ont quitté le jour oü ils n'y ont
plus trouvé des benefices suffisants, ou peut-être
lejour oü l'on a découvert qu'ils étaient de faux
marchands, vendant a faux poids et trompant
l'acheteur; ils ont transpor té leur échoppe dans
e temple catholique...
La première chose qu'ils y ont vendue, c'est
leur conscience...
Si toutefois de pareilles gens ont une con
science
II est vrai que jamais ils n'ont eu honte de ven
dre de la fausse marchandise, et de faire commerce
de ce qu'ils n'avaient pas
Ils ont dü se déguisermais ils ne sont pas si
bien déguisés qu'on ne voie passer, sous la dé-
froque religieuse, dont ils se sont tant bien que
mal affublés, le costume qu'ils portaient jadis...
Mais ils ne s'en préoccupent guères...
Le temple est bien achalandóet chaque fidéle
qui vient y faire sa prière est mis par eux a con
tribution. Pas un n'échappe a la rangon. Ils voient
les piles d'écus se dresser devant euxet ils se
félicitent...
Imprudents, qui ne savent pas qu'il ne faut
compter longtemps sur la crédulité et sur la bêtise
publiquesqu'a force de tondre la brebis, on finit,
en l'écorchant, par la faire crier, et qu'un jour
doit venirinévit'ablement oü l'indignation des hon-
nêtes gens de tous les partis fera justice de leurs
scandales et de leurs vols...
Ils sont tranquillesils Se disent que Jésus ne
reviendra pas tout expres pour chasser les ven
deurs du temple.
Mais ce que Jésus ne fera plus, l'opinion pu-
blique peut le faire...
Elle le fera avant peu.
Ce ne seront pas les vendeurs du temple qui
seront cliassés cettefois...
Ce seront, puisqu'il faut appeler chaque
chose par son nom, les voleurs du temple.
ICjiiiK divers.
Un proces singulier, nous apprend la Revue de
Mons, va bientót se dérouler au palais de dame
Thémis a Bruxelles. Yoici ce qu'une indiscretion
nous a appris, car l'héroïne de l'affaire est une
jeune et jolie Montoise du grand monde.
Cette jeune dame était allée dernièrement, en
compagnie de son mari, passer quelques jours a
Bruxelles. Or, une recreation introduite dans la
bonne société bruxelloise, pour charmer les soi
rees que l'on ne passé pas au théatre, consiste a
faire des ventes au profit des pauvres. Les denrées
qui se vendent le plus dans ces soirées, sont les
baisers et les mèches de cheveux que ces grandes
dames vendent souvent le prix d'un diamant.
Si un baiser vaut un diamant au profit des
pauvres, je me demande ce que coütera le
reste.
Done, pendant le séjour de notre jeune couple
montois a Bruxelles, une de ces ventes avait lieu.
M. X., après quelques paroles banales, demande
a notre jolie concitoyenne ce que coüte une mèche
de ses cheveux
Monsieur, répond la gracieuse marchande,
je vous le dirai demain.
Le lendemain, M. X. reitère sa question, et il
apprend, d'une bouche charmante et rose, que ce
blond trésor lui coütera la modeste somme de
mille francs.
II s'incline, tire son carnet, paie et regoit un pli
parfumé contenant la mèche demandée.
Or, Mm0 Z. ne se contente pas d'être blonde;
elle a un mari aussi blond qu'eile, et que, en
femme qui n'a rien a cacher a 1'homme dont elle
pbrte le nom elle avqit consulté sur le cas de
M. X.
Que fit le mari? D'abord, il embrassa sa femme,
puis il prit une paire de ciseaux, se coupa une
mèche de ses cheveux et la lui remit en disant
Je serais bien surpris que vos pauvres n'aient
pas mille francs de ces cheveux-la.
Qa n'était pas trop maladroit pour un Montois,
n'est-ce pas? Mais, par malheur, l'on a parlé.
A qui? Mystère Toujours est-il que M. X. vient
d'adresser a Mme Z. et au sieur son mari, pour
validation, comme on dit au palais, une somma-
tion par huissier, d'avoir a fournir une mèche
autlientique et féminine et en cas de refus, se
voir condamner pour tromperie sur la qualité de
la chose vendue.
Un mariage, auquel le nom et la qualité des
conjoints donnait un certain attrait de curiosité,
a été célébré a Thótel de la légation de France
■^c'était celui du prince Pierre Bonaparte et de
mademoiselle Rifflin, qui depuis bien des années
porte le nom de princesse Bonaparte.
Ce mariage n'est que la consécration d'une
autre union contractée, il y a nombre d'années,
devant l'officier de l'état-civil d'une petite localité
du Luxembourg beige, nommé Lacuisine. Cette
union, de laquelle sont nés deux enfants, avait été
désapprouvée par l'ex-empereur, qui, aux termes
des lois de l'empirel'avait déclarée nulle.
L'empire n'existant plus, le prince Pierre a pensé
sans doute que, pour régulariser sa position, pour
assurer les droits futurs de ses enfants, ce nouveau
mariage était nécessaire.
Une malheureusè femme nominee Marthe Biggm
femme d'un ouvrier paralytique de Sheffield, ayant
récemment perdu 2 de ses enfants et étant encemte
de 8 mois, est devenue folie par suite des horri
bles infortunes qu'eile a subies.