JOURNAL D'YPRES DE L'ARRONDLSSEMENT Lr todt payable d'avancb. YPRES, l)imanche Neuvième année. N° 53. 31 Décembre 1871, PltlX U'lltOIHEIHËnT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par semestre. Pour l'Etranger, Ie port en sus. Un Numéro 25 Centimes PU1X DES AilXO.VCEK ET DES RECLAMES 10 Centimes It petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes» Paraissant 1c dimanche. Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez votre pensee On s'abonne d Ypres, nu bureau du Journalrue de Dixmude, 59. On traite, n forfait, pour les annonces souvent reproduitésToules lettres ou envois d'argent doivent être adressés franco nu bureau du journal. PARTI CLÉRICAL LA PRESSE LIBÉRALE. Depuis qnelque temps, une nouvelle croi- sade est prêchée dans toutes les églises de la, Belgique contre la mauvaise presse, ou autrement dit, contre la presse libérale. Chaque année, a pareille époque, c'est-a- dire au moment tin renouvellement des abonnements, la même chose se reproduit. Tout journal qui n'est pas entièremcnt au service ou a la discretion de nos seigneurs les évêques, "doit étre impitoyablement ex- pulsé du foyer domestiquetoute publica tion, grande on petite, périodique ou hebdo- madaire, qui ne recoit pas le mot d'ordre des jésuites ou de la sacristie, doit être écartée. Ce que l'on veut, le but que l'on cherche a attemdre, n'est pas difficile a deviner on voudrait empêcher la vérité de se faire jour sur toutes les turpitudes du parti clerical, sur tous les tripotages cles langrandistes, sur les immoralités et les faits et gestes de nos bons petits-frères, etc., etc. Si par impossible, l'idéal rêvé et prêché par nos cléricaux du haut de leur chaire, dite de vérité, pouvait se réaliser, seuls les joürnaux de l'éteignoir auraient des abon- nés et des lecteurs, on ne verrait plus par- tout que des feuilles orthodoxes, on n'en- tendrait plus qu'une cloche et partant qu'un son; en un mot, il n'y aurait plus de contra diction possible, puisqu'il n'y aurait plus de contradict eurs. Depuis longtemps déja, et surtout depuis le congrès de Malines, d'illustre mémoire, le clergé travaille active ment a la réalisa- tion de cette pieuse idée. Après la christia- nisation des capitaux, la crétinisation des individus; rien de plus logique. Quel malheur pour le parti clérical qu'il ne soit pas encore arrivé a ce résultat! Quel malheur pour lui qu'il ne soit pas encore parvenu a entourer nos belles provinces wallonnes de cette nouvelle muraille de chine et... d'obscurantisme ainsi qu'il l'a fait d'une partie des Flandres! Espérons que malgré ses efforts réitérés, et quoi qu'il fasse, il ne parviendra jamais a ses fins, car autrement, c'en serait fait de l'indépen- dance et des institutions de la Belgique! Un jeune vicaire du canton de Fontaine- l'Evêque s'est tout particulièrement distin- guédans cette croisaded'un nouveau genre; il a couru sus aux journaux libéraux avec une ardeur dont il lui sera certainement tenu compte auprès de Monseigneur. II ne s'est pas borné, comme acquit de conscience, et pour satisfaire aux ordres donnés par l'évêché, de prêcher une seule fois, un seul dimanche, non, a l'effet de gagner ses épe- rons, il est revenu a la charge une deuxième fois, dimanche dernier. Dans cette seconde édition de la première homélie du bouillant et pathétique vicaire, celui-ci s'aidant d'un passage de la lettre cii'culaire de Monsei gneur l'évêque disant qu'il ne pou vait pas dormir en repos aussi longtemps qu'il n'aurait pas extirpé les mauvais jour naux de la commune, il s'est écrié qu'il n'aurait ni trève ni merci, qu'il n'ait atteint ce but! et afin de prouver combien il lui serait personnellement agréable qu'il en soit ainsi, il a ajouté qu'il s'estimerait déja bien heureux s'il parvenait, pour commencer, a faire renoncer a un seul abonnementPas dégoüté notre cher vicaire! Cependant, s'il avait entendu les réflexions que chacun de ses paroissiens faisait après l'avoir entendu, il aurait été convaincu qu'il en serait pour ses frais d'éloquence. Le clergé ne comprendra-t-il done jamais que tout ce qu'il cherche a gagner en in fluence politique, il le perd en considéra- tion et en influence morale. II est temps, s'il ne vent pas ruiner a jamais la religion, dont il se dit l'apötre, qu'il revienne aux préceptes et aux doc trines de celni qui a ditAimez-vous les uns les autres. A Monsieur l'éditeur de ^'Opinion. Dans le n° du 5 mars de cette année, vOus vou- lütes bien accueillir dans vos colonnes, une lettre ou je préconisais l'union et la nécessité d'un nou veau Congrès entre toutes les nuances du parti liberal. J'y disais entr'autre ceci qui est aujourd'hui plus en situation que jamais Les journaux doctrinaires en sont encore toujours aux recriminations stériles, quoique n les quarante-huit heures que lecondamnéa pour maudire ses juges soient passées. Vainesplaintes n qui ne servent a rien pour notre cause, aujour- d'liui vaincue Mettons-nous plutót a l'ceuvre sans perdre un j, seul jour pour combattre et ren verser la theocratie qui nous menace, que pourrons-nous avec la discorde et la désorganisation contre une armée qui obéit comme un seul liomme, et suit stoïquement le mot d'ordre L'entente est done la question d'êlre ou de ne pas être. Mais comment l'obtenir Comment n faire cesser cette espèce de schisme qui crée o autant de petites Eglises qu'il y a de représen- tants libéraux a la Chambre. Un moyen digne du parti du libre examen et de la libre discus- sion se presente, que beaucoup de bons esprits ont déja préconisé, ce serait une assemblée des délégués du libéralisme beige. Et puisque les n cléricaux ont leur Congrès de Malines, ayons le nótre a Bruxelles. Huit mois se sont écoulés et cette idée, qui était alors partagée par peu de personnes, tend aujour d'hui a se généraliser. Déja les Association libé- rales de Verviers, de Louvain de Namur s'y sont raliées. Celle de Bruxelles compte prendre la tête du mouvement, et se propose d'envoyer une lettre circulaire a toutes les associations du pays, avec exposé de motifs pour en démontrer la nécessité. L'on pourrait y reviser le programme de 1846, car le monde a marché depuis 25 ans bien des choses que l'on disait impraticables se sont accom- plies et pour ne citer que l'abolition de la peine de mort proposée par M. Bara n'est-elle pas vir- tuellement admise Si l'on n'exécute plus aujour d'hui en Belgique, qui s'en plaint? Les cléricaux, pour quile bourreau était comme la clef de voute de la société, ne respectent-ils pas aujourd'hui au pouvoir ce qu'ils combattaient il y a peu de temps dans 1'opposition N'ayons aucune crainte des discussions qui se produiront au Congrès. II en résultera une en tente devant laquelle céder ont des intéréts ina- vouables et secondaires. Si nous voulons lutter avec chance de succes aux élections de l'été prochain, immolons nos ran cunes et nos discours sur le terrain des concessions réciproques et donnons-nous la main. Nous aurons bien mérité du pays, auquel nous épargnerons une révolution*qui, un peu plus tót un peu plus tard, éclaterait par suite des lois réactionnaires que nos Polignac et nos Peyronnet ne manque- raient pas de faire édicter par la majorité servile de nos évêques. Un Congrès libéralun Congrès libéralVoila le mot d'ordre que nous voudrions voir adopté par tous les libéraux a quelque nuance qu'ils ap- partiennent. Deux fois en peu de jours le Journal d'Ypres a cité 1'Opinion avec mention de sa satisfaction. La satisfaction, les éloges du Journal d'Ypres, c'est aussi rare qu'une perle dans les huitres. Aussi sommes-nous transportés au septième ciel La dernière fois que la sainte feuille s'est oc- cupée de nous, c'était a propos de quelques me- sures préventives de la peste bovine que nous avions critiquées paree que nous trouvions qu'elles dépassaient le but. Ce que nous avons dit alors, nous le maintenons, dar nous sommes ennemis de toutes les exagérations. Mais il n'en faudrait ce pendant pas conclure que nous soyons partisans, dans l'espèce, de l'inaction. Non, certes, et nous dirons même, puisque nous parlous de la peste bovine, que si la maladie a éclaté dans nos envi rons, la responsabilité en incombe en trés grande partie au gouvernement et a ses agents dans l'ar- rondissement, qui négligent d'établir un cordon LB

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L’Opinion (1863-1873) | 1871 | | pagina 1