D'YPRES DE L'AMOUDISSEMENT VPRES, I)imanche Dixième année. N° 5. Lk tout payable d'avance. V PRIX D'iBOlXEIIElT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 60 par semestre. Pour l'Etranger, Ie porl en sus. Un Numéro 25 Centimes PRIX DES AXXOHCES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes» Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez votre pensee On s'dbonne a Ypres, au bureau du Journal, rue de Dixmude, 59. On traite a, forfait pour les annonces souvent reproduüès. Toutes lettres ou envois d'aryent doivent ëtre adressés franco au bureau du journal. QECil pour oeil. Aucune des Associations liberates du pays n'a encore fait connaitre son opinion sur l'appel qui leur a été adressé par l'Associa- tion-mère de Bruxelles. Quelle que resolu tion qu'elles prennent a eet égard, le lan- gage de la presse libérale indépendante fait suffisamment pressentir que, sur le terrain oü 1'Association de Bruxelles entend cher- cher la conciliation, il n'y a aucune chance d'aboutir. Yraiment, e'est a ne pas comprendre com ment des hommes politiques ou soi-disant tels ont pu s'imaginer qu'il sufFirait d'ar- borer le drapeau de la diffusion de l'ensei- gnement pour rallier autoux de lui toutes les forces du libéralisme. Comme si le plus vulgaire bon sens ne disait pas que, pour arriver a un tel ré- suitat, la première chose a faire était de dé- terminer un point de ralliement, non pas sur une question qui n'a jamais divisé les libéraux, mais précisément sur une de celles qui les divisent le plus pro fondement. La diffusion de l'enseignement, mais, tous autant que nous sommes, doctrinaires, avancés, progressistes de toutes les nuances, nous avons toujours été d'accord sur ce point en principe, du moins. Ce qui nous divisait, ce qui nous divise encore, c'étaient les mesures d'application, le parti doctri naire repoussant l'enseignement obligatoire et la revision de la loi de 1842, tandis que les avancés considèrent ces deux mesures comme des conditions essentielies de tout développement sérieux de l'instruction pu- blique. Evidemment, si l'on voulait tenter sérieu- sement bépreuve d'une conciliation, c'était sur l'un de ces deux points qu'il fallait la chercher. Sinon, a quoi bon un Congrès libe ral ou une reunion de délégués? Mais nous avons tort de douter de la pe netration et de l'esprit politique des gros bonnets de l'Association de Bruxelles. La vérité est qu'ils sentent aussi bien que nous ce qu'il y a de puéril dans la tentative de conciliation dont ils ont pris l'initiative. Be- connaissons, au contraire, l'habileté de leur tactique. La conciliationétant dansles voeux de la grande masse des libéraux, ils ont voulu tout simplement, en forimjlant des propositions inacceptables, rejeter l'odieux du refus sur les progressistes. Nos compli ments, messieurs, c'est fort bien joué. Que fe parti doctrinaire, qui a conservé la majörité dans le comité de l'Association libérale de Bruxelles, ne veuille pas de la conciliation, c'est ce que le langage de l'Ecno du Parlement prouve a touteévidence. Ben dons hommage a la franchise deTEcho II s'exprime sur ce point avec une netteté qui ne laisse place a .aucun doute «Pas d'union Nous sommes assez forts pour n'avoir besoin du secours de personne. Tel est le thème qu'il développe chaque jour avec une con viction parfaite, que nous ne chercherons pas a ébranler. Seulement el la est son grand tort, 1'Echo n'envisage la question qu'au point de vue exclusivement bruxellois. Non, il n'est pas impossible que le doctrinarisme ne se trouve assez puissant, a un moment donné, pour triompher seul et pour exclure de la Chambre les représentants progressistes de la capitale. Nous ne connaissons pas assez l'état des esprits a Bruxelles pour pouvoir affirmer que les espérances de 1'Echo n'ont aucune chance de se réaliser. Mais ce que nous tenons pour certain, c'est que, dans une foule d'arrondissements, les représen tants doctrinaires ne parviennent a se faire élire qu'avec le concours des progressistes, et que, sans ce concours, ils serai ent in failli- blement battus par leurs concurrents cléri- caux. Eh bien, que 1'Echo du Parlement se le tienne pour ditS'il combat la reelection des représentants progressistes de Bruxelles, les journaux progressistes des provinces com- battront la reelection des représentants doc trinaires de leurs arrondisscments respec- tifs, et nous verrons bien, après la bataille, qui, de lui ou de nous, aura laissé le plus de morts sur le terrain. Oui, digne Echo es- sayez, si vous pouvez, de renverser de leurs siéges MM. Bergé, Demeur, etc. Mais nous prendrons notre revanche a Charleroi, a Liége, partout oü nous pourrons et, quant a votre M. Yandenpeereboom, tenez pour certain qu'il paiera pour deux nouvellement des conseils provinciaux et partielle- ment de la Chambre, la nouvelle loi electorale dont le feu roi Léopold Ier ne voulait pas, parce v qu'elle aurait donné la suprématie d'un parti sur 1'autre, mais que la majorité actuelle de la Chambre vota d'enthousiasme poitr ce motif. En attendant, le parti liberal, au lieu de se pre parer a cette lutte décisive par l'entente, donne le triste spectacle de la division la plus' complete. Les doctrinaires nè veulent de l'union que sur le terrain des personnes. Voir M. Frère-Orban et ses amis au pouvoir, voila leur unique objectif. Les progressistes, au contraire, ont le culte des principes, et les hommes n'ont de valeur pour eux, que pour autant qu'ils les mettent sérieusement en pratique. Le moi, et c'est assezn'est pas leur crité- rium. A Monsieur l'éditeur de ^'Opinion. Dans quelques mois va fonctionner pour le re- Rien ne profite moins a l'homme que l'expé- rience. Aphorisme qui semble paradoxal, mais qui est vrai si l'on examine quelque peu les faits. S'il est incontestable que la désunion a été la cause de la défaite du parti libéral, l'on est. en droit, de soutenir que l'union lui donnerait la vic- toire. L'Echo du Parlement n'est pas de eet avis, lui. II propose la politique d'extirptaion, qu'il définit 11 La santétandis que conciliation, c'est la ma- ladie. Mais en supposant cette définition exacte, a quoi servirait-elle pour la prochaine élection? Car si les progressistes ne peuvent rien sans les doctrinaires, ces derniers, livrés a leurs propres forces, seront complétement impuissants. D'oü il suit que si une lueur de raison et de bon sens ne vient pas éclairer ce chaos, le parti libé ral avec toutes ses nuances (même les intermé- diaires) se prépare a recevoir la plus belle raclée de bois vert que oncques ne se sera vue. Admettons pour un instant que les elections de eet été ont eu lieu. Le libéralisme est vaincu. Sur sa tombe l'on pourra écrire en guise d'épitaphe Mort pour n'avoir pas voulu vivre. Non-seulement les Chambres et le Sénat sont au parti clérical par des majorités écrasantes, mais les deux derniers représentants libéraux des Flandres, ainsi que leurs principales régences qui étaient encore libérales, sont balayés par le souffle réactionnaire. Alors au silence prudent que le ministère des sept Malou avait gardé avant les elections, sur l'instruction, sur la milice (notamment) sur les cimetières, sur les couvents et la main morte, suó- cède, a la rentree des Chambres, la presentation d'une série de lois empreintes du génie du Sylla bus, édictées en haine de la Constitution. Le pape n'a-t-il pas déclaré que la civilisation et la liberté modernes étaient des fléaux, une peste qu'il fallait extirper pour assurer mieux la domination absolue de l'Eglise

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L’Opinion (1863-1873) | 1872 | | pagina 1