sied mal de donner leur indignation en spectacle, lorsque le parti clérical ne fait qu'appliquer, en somme, les lois dont leurs amis nous ont gra- tifiés. Cesont des lois doctrinaires que les catholiques exploitent aujourd'hui, et ils n'auront besoin d'y rien changer pour faire de la reaction a ou- trance. Les récriminations actuelles de YEcho du Parle ment sont done autant de soufflets qu'ils adminis- trent peu charitablement a leurs propres amis. lis jurent, mais un peu tard; ils devaient se joindre a nous, lorsque nous réclamions a cor et a cri la révision de la loi de 1842, les catholiques n au- raient pas le beau jeu dont ils s'apprêtent a tirer profit. ON DEMANDE UN GOUVERNEUR. Le ministère ne sait décidément pas a quel Van Cromphaut se vouer pour trouver uil gouver- neur du Limbourg. On avait parlé de l'éminent M. Verwilghem il a été également question de M. Tack, l'illustre Colbert courtraisien, dont le court passage au ministère des finances a laissé de si agréables souvenirs. Mais il parait qu aucun de ces Messieurs ne se soucie d'aller occuper le poste laissé vacant par M. De Decker. D'après la Jrnrnéenos gouvernants ont songé un instant a M.Rembry, représentant de Dixmude mais ils se sont ravisés, par crainte de voir rem- placer par un député libéral eet honorable membre de la droite, une des lumières de la majorité. On met aussi en avant les candidatures de MM. de Montblanc d'ingelmunster, Notelteirs, Vander Donckt, etc. Jusqu'ici rien n'est décidé et le pays reste dans l'attente la plus anxieuse. P.-S. La palpitante question du remplace ment de M. De Decker attire l'attention de toute la presse. LIndépendance de hier matin publie les dernières nouvelles que voici Dernières nouvelles du gouvernement pro vincial du Limbourg On nous assure que l'archevêque de Malines a opposé son veto a la nomination de M. Notel teirs. Le prélat estime que cette nomination ferait un tort sensible a la députation malinoise, dont, M. Notelteirs n'est pas le moins bel ornement. li Le ministère hésite a nommer M. Van der Donckt, de peur de désobliger M. Tienpont, fort mal arrangé par son collègue et confrère d'Aude- narde, dans un rapport que celui-ci a présenté a la Chambre au sujet d'une petition relative a la peste bovine. II nommerait volontiers M. Tien pont, mais ce serait tomber de Charybde en Scylla, car cela désobligerait M. Vander Donckt. Et puis cette nomination homoeopathique serait mal accueillie par les vétérinaires allophates du Limbourg. Enfin, les administrations commu- nales et les populations elles-mêmes craignent d'etre poussées a des dépenses considérables par M. Thienpont, qui a le culte des paratonnerres et qui, serait capable d'en faire placer sur tous les monuments et sur toutes les maisons de la pro vince. il La perplexité du ministère augmente chaque jour. Tour le moment, il flotte incertain entre M. le comte de Meulenaere et M. Mulle de Ter- scliueren. Le pays n'est plus anxieux il est haletant. DEÜXIÈME SOIREE MUSICALE Donné'e au bénéfice. des pauvres par la société des sous- officiers et la musique du ler régiment de ligne. Succès obligé. Messieurs les organisateurs de la fête ont voulu s'en souvenir, et ont donné, le jeudi, 8 courant, une deuxième soirée au bénéfice des pauvres. Constatons-le de suite, cette fois le succès de foule a fait défaut. On a fait a peine demi-salle. Cela tient, en grande partie croyons- nous, a la division des places en premières réser- vées a 3 francs, et en secondes communes a 2 francs. Une fête de bienfaisance n'est pas un spectacle ordinaire, et les gens charitables ne sont, pas plus que les au tres, exempts d'une certaine suscepti- bilité. II y a, au. surplus, dans ces conditions, un double risque a courir on peut, ou bien être trés mal avoisiné, ou bien n'avoir pas de place du tout. On hésite alors, et... on finit par s'abstenir. Laissons cela, e£ disons bien haut que les ab sents ont eu tort: La fête, en effet, a été trés belle, plus belle presque que la première, ce qui n'est pas peu dire. MIle Simar, pour pai'ler d'elle en premier lieu, n'a pas seulement été ravissante comme toujours, elle s'est même surpassée, laissant voir, tour a tour, les diverses faces de son talent souple et varié. Pleine de naïveté adolescente et de ten- dressse émue dans Adrienne; espiègle et lutine dans les Dragons de Yïllars; coquette et spirituelle dans l'opérette Comment l'esprit ment aux gar- gonschantant avec une j olie voix rompue a toutes les difficultésnaturelle et vraie dans tous ses rolesMUe Simar a été bien applaudie et méritait de l'être. Signalons, après. £He, d'abord M. Henckes, qui a été parfait de correction et de style dans le röle de Jules de Mériel. Celui de Silvain a été moins bien tenu. Pour le mieux remplir, M. Henckes au- rait du dissimuler précisément ces mêmes qualités qui le rendent si apte aux róles de,gentilhomme. Nous avouons que e'est la chose difficile. Chassez le naturel, il revient au galop. Viennent ensuite MM. Colleman, Braham, De Lescaille et Pottelet, qui ont trés heureusement représenté leurs per- sonnages respectifs de Bélamy, de Jean-Pierre Tir'tout, de Eortunien d'Illoy et de Mathurin. MM. Lune et Herman, deux nouvelles connais- sances, ont trés convenablement débuté,l'un dans le róle de Tliibaut, l'autre dans celui de Paul d'Avenay. Un peu plus de laisser aller óu, ce qui revient peut-être au même, un peu plus de con- fiance en soi, et M. Herman deviendra aussi un excellent acteur. La musique du régiment a exécuté deux grands morceaux Sifétais Boi et le Trouvère. Nous n'ap- prendrons rien de neuf a personne en disant qu'elle y a mis tout le brio et la maëstria qui lui sont habituels. Deux chceurs, le Drapeau et la Noce du village ont été parfaitement enlevés par la section chorale des sous-officiers, sous la correcte direction de M. Ch. Simar. Enfin, une jolie romance, toujours agréable a l'oreille et au coeur, le Lacde Lamartine et Nie- dermeyer, a trouvé dans M. Stein un interprète mélodieux et sympatliique. LA QUESTION RE L'ALABAMA. La question de VAlabama, qui peut se résoudre par une déclaration de guerre entre l'Angleterre et l'Amérique, mérite qu'on rappelle son origine. Le principal grief de l'Amérique contre l'An gleterre repose sur ce que cette nation aurait, pendant la guerre dela secession, violé le droit des neutres, en construisant ces croiseurs qu'elle livrait aux Etats confédérés du Sud pour chasser et capturer sur mer la marine des Etats du Nord. L'Angleterre, èn effet, a livré, il y a dix ans, quatre corsaires confédérés. Ces quatre corsaires forment l'objet des réclamations directes des Etats-Unis et des reproches qu'ils n'ont cessó d'adresser a laGrande-Bretagne, et se nomment la Floridala Georgiale Shenaudoah, enfin le plus célèbre et le plus formidable de tous, 1'Alabama. IA Alabama était un steamer de 900 tonneaux, pourvu de machines de 300 clievaux. II était visi- blement construit pour la guerre, et Ton se douta, dès 1'origine, qu'il était destine aux confédérés. Peu de jours avant son lancement, a la fin de mai 1862, le consul d'Amérique a Liverpool donna l'éveil au ministre des Etats-Unis a Londres. Mais un matin, sous le prétexte plausible d'une prome nade d'essai, le navire avait, sans armement, sans enregistrement préalable, quitté la Mersey et gagné précipitamment la haute mer. C'est a plus de 400 lieues des cótes anglaises, aux iles Agores, qu'il fut équipé et armé. On se rappelle ses courses audacieuses dans les deux Océans, ses prises innombrables, ses cap tures, ses abordages, les navires coulés, les car- gaisons détruites, jusqu'au jour oh, après avoir été chassé pendant plus de mille lieues par la corvette fédérale le Kearsageil se trouva bloqué par elle dans le port de Cherbourg. La un duel émouvant, le 19 juin 1864, fut engagé entre ces deux naviresaprès 600 coups de canon, YAla bama s'engloutissait silencieusement dans les flots. Faits divers. L'Almanach de Matliieu Laensberg, qui avait si bien prédit la guerre de 1870, annonce encore cette année une lutte qui pourrait bien être celle qui se prépare entre l'Amérique et l'Angleterre. Ses predictions de février 1872 disent Deux grands empires sont ébranlés; celles de mars ajou- tentFormidables apprêts pour entrer en campagne enfin les predictions d'avril disent encore Armées en présence, imminentes hostilités. Nous verronsbien si le vieux Mathieu Laensberg a prédit juste. S'il a compté sur la bêtise et la fé- rocité des hommes, il pourrait bien ne pas se tromper. Un guet-apensOn lit dans le Progrès de Ver vier s M. X..., de Liége, grand et fort, était venu passer la journée du premier janvier chez son oncle habitant Verviers. Ilse proposait de prendre le train de 9 h. 6 m. du soir pour retourner dans sa ville. Un ami l'accompagna a la station, mais le quitta avant qu'il eut pris son billet. A la gare, le Liégeois appritque le train était parti. II était seul et ne savait que faire pour tuer son temps jusqu'au depart de l'express a 1 h. 30. II entra dans un café de la, rue de la Tranchée, chez Bur- necheidt et y fit la connaissance de trois ouvriers allemands. Les petits verres aidant, l'intimité fut ra,pide,car aminuitle Liégeois sortait du café ac- compagné des trois Allemands qui allaient lè con- duire jusqu'a la gare. Ces derniers le conduisirent par la rue aux Laines et le Liégeois, qui ne con- naissait pas la ville, comptait bien aller a la sta tion par cette rue. Ils marchaient tranquillement, le Liégeois don- nant le bras a un des Allemands, lorsque arrivés au bout de la rue, au moment ou M. X.,. s'aper- cevait que la rue était un eul-de-sac et oü il allait demander pourquoi on le conduisait dans eet im passe, son compagnon lui donna un coup de cou- teau sous l'ceil droit. M. X... se para avec lé bras gauche et en regut un second coup au coude, un troisième coup, plus fort que les deux premiers, lui fut donné a la tempe droite. M. X... cria a l'as- sassin. Ses agresseurs se sauverent. M. X..., craignantle retour des laches coquins, alia sonner a laporte d'une maison pour réclamer du secours. On vint sur le balcon Que voulez-vous. a cette heure? cria une voix d'homme. Monsieur, dit le Liégeois tout ensanglanté, je suis étranger et victime d'une lache agression, sauvez-moi dans votre maison. Vous aurez un coup de fusil si vous ne partez pas, fut la réponse a cette prière. M. X..., affolé de terreur, souffrant beaucoup de ses blessures, que le froid rendait plus vives, se croyant sans doute dans un pays de cannibales oii l'on donne des coups de couteau en traitre et oül'on accueille des supplications par des menaces de mort, M. X..., dans ce moment, perdit la raison et sauta la liaie qui ferme la rue. II tomba inanimé sur la voie ferrée. Un garde vint heureu sement a temps pour le préserver d'une mort cer taine. Un train allait passer et aurait infaillible- ment broyé l'infortuné M. X... Conduit a la sta tion ou il fut soigné, il donna les renseignements qui pouvaient éclairer la police et celle-ci fut assez heureuse pour mettre la main sur les trois Alle- t mands. Ils comparaissaient hier devant notre tribunal correctionnel, qui en a condamné deux chacun a une année d'emprisonnement et a 100 francs d'amende. Le troisième a été renvoyé des poursuites. Les deux condamnés ont avoué avoir porté des coups sur M. X... Le but du guet-apens semble avoir été le vol, car M. X... n'a plus retrouvé son mouchoir. S'il n'a pas été complétement dévalisé c'est paree que ses cris auront effrayé les bandits. Archéologie. On vient de découvrir aux envi rons de Nérac (Lot-et-Garonne), les ruines d'un palais ou d'une magnifique villa, dont l'origine semble remonter au deuxième ou au troisième ET DRAMATIQUE

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1872 | | pagina 2