['ILLUSTRATION EUROPËEfflE COMPAGNIE GÉNÉRALE formant un cöne parfait et surmontée d'une croix, c'est la que se font leurs fromages et qu'ils man gent aux jours mauvais. Mais a quelque chose malheur est bon, comme dit le proverbe, et leur misère est une garantie de sécurité. M. Roller, a ce propos, cite un souvenir poi gnant recueilli jadis, par lui, au centre de la Sicile Dans une vallée, dit-il, a quelque distance de L er car anous trouvames une pauvre mère s, étendue devant la porte de sa cabanepale et 3> gonflée par la fièvre a cóté de trois enfants non 3) moins jaunis et bouffis par la maladie. En visi- 3) tant son pauvre réduit, nous lui demandames si pourquoi elle ne mettait point de paille dans sa n couchetteSi nous avions l'air moins miséra- bles, répondit-elle, on nous viendrait voler. La crainte manifestée par cette pauvre créature était celle de bien des habitants de VAgro Ro- mano. Deux fois l'année, absolument comme les sau- vages des forêts vierges de l'Amérique, bêtes et gens émigrentil en résulte rpie la terre ne pro duit en grande partie que du chardon. Et voici un exemple des consequences de ce régime agricole désastreux. Dans une grande ferme romaine de 8,000 mou- tons, 300 boeufs de labour et autant de chevaux élevés a la grace de Dieu, M. Roller, pour lui et ses compagnons, demande un gite, contre rému- nération. Avec peine l'on remise ses chevaux dans un taudis que l'on appclle écuriedans la cour il voit pêle mêle des fumiers en désordre, des moël- lons éboulés et dans les corridors, les escaliers, des traces de destruction croissante. Cuisine nue, et si vous y demandez a manger pour votre ar gent, l'on vous répond (Citons textuellement.) II n'y a rien. Quoi! rien? Yous avez du pain pourtant Oui, mais il est de quinze ,i jours, assez moisi et tout noirYous avez du n lait?Non.-Comment, avec 300 bêtes a cornes? Ce sont des boeufs de labour, nous n'entretenons pas une vache, Rome est trop loin pour y vendre du lait. Vous feriez des )i fromages? Nous en achetons quelquefois. n En avez-vous en ce moment? Point. Alors n donnez-nous des ccufsNous n'avons pas de poules. De quoi vivez-vous? Di acqua ii cotta, signore (d'eau cuite, Monsieur).Qu'est- n ce done que votre aqua cotta C'est de l'eau ii avec du sel et un peu d'huile, quand nous en ii avons. Vraiment! et rien de plus? On ii peut y mettre aussi de la chicorée. Que faut-il ajou^er a cela? Ce régime n'en dit-il pas plus qu'un long poëme? A ce pauperisme per manent se joint la malaria, redoutable fléau qui tue en quelques heures, et qui est le résultat des emanations morbides des marais que l'ignorance et l'égoïsme empêchent de drainer. Aussi, les quatre ou cinq families princières qui doivent la rente de ces domaines au Saint-Siége, 'ne sont- ellos, pour la plupart du temps, pas en état de la payer. Les Gaëtani qui, il y a cinquante ans, louaient 130,000 hectares de Marais-Pontins, pour la pêche, au prix de 25,000 francs par an, se sont toujours refusés obstinément au desséchement de ces marais. Avec de pareils propriétaires, com ment rendre ces fanges a la fertilité et faire dispa- raitre ces foyers d'infection? Quand il faudrait pour cela, ainsi que le dit M. Th. Roller, pour conclusion do son excellente étude Les intéréts multiples divisés entre mille pro- ii priétaires, pour rendre a la culture, et par suite a la vie, des terrains d'alluvion qui feraient la ii joie des maraichers de nos grands centres. IIn'y ii a quel'intérêt privé, sous l'impulsion des libertés ii modernes, qui soit capable de surmonter le ii grand obstacle de la malariail faut l'apreté du ii gain, la soif de vivre, pour faire reculer cette ii forme de la mort. Aujourd'hui l'habitant de l'ancien patrimoine de Saint-Pierre est encore l'homme qui convient aux aristocraties et aux théocratiesapte seule- ment a quelques grossiers labeurs, indispensable pour cela au maitre, mais nul sur tout le reste./ Des renseignements que nous donne M. Th. Roller dans cette étude si véridique sur VAgro Romana, dont nous avons cherché a exposer aussi brièvement que possible les faits saillants, il ré sulte qu'a la fertilité de l'ancienne campagne ro maine a succédé la stérilité et la misère, qui, a leur tour, ont engendré la malaria et le bandi tisme. C'est A l'Italie, aujourd'hui libre et unifiée, a faire disparaitre ces fléaux séculaires. Mais elle ne le pourra qu'en faisant de ces parias de VAgro Romanopar l'instruction et le travail, des citoyens libres et intelligents, créant la richesse publique et sachant la défendre et la conserver. Car c'est en intéressant le plus de monde a un régime, qu'on est le plus certain de le mainteniret c'est pour cause d'utilité publique que la théocratie, qui n'était bonne uniquement que pour les prê- tres et les nobles, a cessé de gouverner l'ancien patrimoine de Saint-Pierre. La bonté, chez les gens du monde, indique l'espritet chez les personnes mal élevées, la sot- tise. Lequel est le plus déraisonnable, de l'homme séricux qui s'afflige de ce qui devrait le faire rire, ou du viveur qui rit de ce qui l'afflige? Les convictions, des illusions qui se res pectent, ii disait un sceptique. On s'avise souvent sur l'escalier d'un bon mot qu'on aurait pu placer dans le salon. Un esprit naturel ne prouve pas le naturel dans le caractère. Leshommes philosopheront mieux qu'une femme sur lecoeur humain, mais elle lira mieux qu'eux dans les cceurs des hommes. Que la femme qui prétend a une constance iné- branlable de la part de son amant garde, pour être logique, le même visage, le même age, la même humeur; qu'elle soit toujours la même, si elle peut. Mais changer sans cesse et vouloir tou jours être aimée, ce n'est pas chercher des cceurs constants, c'est en chercher d'aussi changeants que soi. L'Illustration Européenne qui a paru, il y a un an, a Bruxelles, commence la deuxième année de son existence. Nous avons applaudi a cette création nationale, paree qu'elle est venue combler, dans Ia presse beige, uue lacune deplorable, celle d'une publication illus- trée indigène. L'Administration de cette publication a parfaite- ment compris ce qu'il fallait pour réussir Dunner un texte moral et toujours intéressant, publier des gravures dont le mérite artistique est incontestable, et mettre son prix a la portée de toutes les bourses. Nous ne saurions trop vivement recommander I'Illustration Européenne qui est vraiment, dans toute l'acceplion du mot, po reeueil destinè a la familie et nous la reeommandons également a nos braves ouvriers qui pourront, chez tous les corres pondents de province, se procurer le numéro de la semaine. Accueillie par un immense succès dés sa naissance, nous sommes convaincus que ce succès ira toujours en grandissant. Nous le souhailons de tout cuenr a notre confrère de Bruxelles. Le vrai Lait des Steppes nes'obtient veritable qu'au depótgénéral de l'institut Kumys, a Berlin, Gneisenau strasse, 7 De tous les moyens médicaux employés jusqu'a ce jour dans les maladies de la poitrihe et des poumons, un seul a su acquérir un grand renom comioe anti- phl.ysique, c'est le Lait des Steppes (Kumys,) boisson préparèe par les peuplades des Steppes russ. s et asiatiques avec du lait de jument, employé depuis tous les temps dans les maladies d'épuisement et dont la merveilieuse vertu curative attira l'atlention des médecins. Les essais tentés pour appliquer ce reinède dans d'autres contréeséchouèrent en grande partie a cause de la difficulté du transport, jusqu'a ce qu'enfin une des lumières de la science, Liebig, réussit a produire la préparation sous forme d'extrait, de telle facon que le transport peut s'en opèrer désormais sans grands frais dans tous les nays du monde. d'importation, d'exportation. des produits bruts el manufactures. Siége social rue du Temple 176, a Paris. Directeur M. REBOUL. La Compagnie a pour but de venir en aide au commerce, a l'industrie et a ['agriculture en facilitant l'écoulement de leurs produits. Elle se charge a la commission du placement au comptant, sur la place de Paris, de toutes espèces de marchandises, et de toutes provenances, francaises et etrangères. Elle se charge également de l'expédition en pro vince et a l'etranger des produits de la fabrication parisienne. La Compagnie fait aussi des avances sur toutes les marchandises qui lui sont adressées; pour connaitre les conditions el les tarifs, écrire franco a la direction. Elle désire avoir aussi des représentants dans toutes les villes de France el de l'etranger appointe- ments et remises. Ongnent et Pilules ïloïloway. Remède pour les affections du foie et de la bile. Ceux qui souffrent de ces maladies devronl essayer des eflets de ce précieux remède. Quelques doses rendront au malade son elasticitó et sa vigueur, chas- seront toutes les impuretes, donneront une saine ac tion au foie el fortifieront l'estomac. Si ou laisse les attaques de bile se continuer sans employer co pré- ventif, les accidents les plus graves peuvent en ré- sulter, et le malade peut s'exposer a rester alite. Les Pilules llolloway sont un remède extraordinaire, agissant immédialementen chassanl l'acidité de l'estomac, ('indigestion, la dèbilitè, les nausées, pre- parant la nourrilure pour l'assimilationrendant chaque organe tributaire parfait dans ses fonctions, el en stimulant les reins. YPRES. Etal-civil du 1er au 8 mars 1872. NAISSANCES. Etat-civil du 1°' au 8 mars 1872, E TA T in liquanl les quantités et le prix mogen des grains, fourrages et autres produits agricoles ven dus le 9 mars 1872, sur le marche de la uille d' Ypres. nature JOURNAL HEBDO.VIAIRE 1LLUSTRE. Publicatiou iu-folio, contenant 8 pa.ues de texte et 4 magmfiques gravures dans le numéro de chaque semaine. Ceux qui s'abonnent pour un an, partir du 18 novembre 1871, recevront gratuitement douze gravures magnifiques tirees a part. Prix d'abon- nement fr. 10 Bruxelles; fr. 10-30 pour la pro vince. Le 1r volume, renfermant plus de 400 pages de texte et plus de 200 gravures, se vend chez tous les libraires, broché fr. 10 30 el.relie avec luxe 13 francs. C'est l'ouvrags le mieux c'noisi qui pu.ssc être donné en cadeau d'étrennes. Notes. Sexe masculin 6. Sexe féminin 8. I1ÉCËS. Baeij, Clémpnce, 45 ans, denlellière, célibataire, rue de I'Etoile. Seplon, Alix. '22 ans, au 1cr régiment de ligne, célibataire, rue des Bouchers. Dehollander, Benoil, 68 ans, cordonnier, vehf de Vir,linie Noseda, V'eux-Marché-an-Bois. Decock, Pélagie. 48 ans, journalière, épouse de Pierre Dumoulin, rue de Menin. Batailiie, Pierre, 80 ans, sans profession, veufdeMerie Decroix, rue de Menin.Dueorneij, Marie, 66 ans, sans profession, veuve de Modeste Reunion, rue de Menin. Williart, Jean, 69 ans, brigadier des douanes pensionné, rue Traversière. Enfants au-dessous de 7 ans Sexe masculin 2. Sexe féminin 5. S»OI»Si£&BN4iSSÏi. NAISSANCES. Sexe masculin 3. Sexe féminin 2 DÉCF.S. Liefvoglie, Louise-Cornélie, 49 ans, denlellière. célibataire, hópital. Verhaeghe, Charles-Bertin, 58 ans, magon, époux de Marie Thérèse Lcfever, hópital. Butaye, Victorin- Joseph, 62 ans, tailleur, épnux de Fidalie-Thérèse Rycke- waert, hópital. Delboo, Julien, 29 ans, domestiqne, céli bataire. Edewaerthoek. Boucquey, César-Auguste, 44 ans, hrasseur, époux de Rosalie Mostaerl, rue de Fumes. Bruneel, Amélie-Sophie, 67 ans, denlellière, céttbataire, hópital. Dupotil,Amélie,56ans, ménagère,épouse de Félix Doom, rue de Furnes. Baelde, Frangoise, 8i) ans. céliba taire, sans profession. Campagne, Méianie, 22 ans, ser- vante, célibataire, hópital. Leuwers, Anne-Thérèse, 69 ans, denlellière, épouse de Pierre Degrysn, rue de Boe- schepe. Cayzeele, Pierre-Pa I, 35 ans. ouvrier, époux de Jeanne Descbryver, llagehaershoek-Notre Dame. Enfants au-dessous de 7 ans Sexe masculin 1. Sexe féminin 1. ES MERCHANDISES VENDUES yUANTlTE» I PRIX. BOÏEN VENDUES. PAR Kilogrammes 100 kilogram POIÜS MOVEN DE I 'lieclol. Fromeul. Seigle Avoine Pois Févo 20 100 4,400 3 400 4,500 11,000 5l «O 19 37 17 50 19-25 19-00 80-00 73-00 44-0C 8 -CO 80-00

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1872 | | pagina 3