réglementaire qui sonne a Wervicq, parait-il, a
dix keures. Refus formel de M. le commissaire,
motive sur des 'raisons de bon ordre ou d'hygiène,
mais formulé en ces paroles solennellement sen-
tencieuses On ne donne pas de concerts pen
dant le carême(Sic).
Toute la Belgique s'est amusée des intelligents
administrateurs de Courtrai qui interdisaient les
representations théatrales pendant le carême. II
faut savoir gré a M. le commissaire de police de
Wervicq de renouveler ces éclats de rire. Aussi
lui prédisons-nous qu'il passera a la postérité en
compagnie de MM. Nolf et autres aigles du Capi-
tole. Ajoutons que la permission demandée fut
gracieusement accordée par M. le bourgmestre de
Wervicq et que le concert eut lieu,, qu'il fut même
tres brillant, en dépit du veto de M. le commissaire
de police qui n'aura eu rien de plus empressé
espérons-le pour le salut de son ame que d'al
ler 'se confqsser de tons les péchés commis a ce
concert par les infames libóraux, membres de
1' Union chorale. Puisse M. le commissaire avoir
regu de son chér curé une bonne et fructueuse
absolution. C'est ce que nous lui souhaitons au
nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.
Ainsi soit-il
Si la Belgique a pu, souvent et a juste titre, être
citée comme étant la Patrie des Arts, nous
croyons qu'aujourd'hui elle a beaucoup dégénéré
sous le rapport artistique, si pas dans les ceuvres
venant des hautes sphères de l'art, tout au moins
dans l'application des regies du beau a divers pro
duits marqués du cacliet de l'Etat. Depuis notre
monnaie d'argent, de nickel ou d'affreux cuivre
dont les formes diverses manquent toutes de grace
et de gout et la placéraient a l'un des derniers
rangs dans un concours avec les autres monnaies
de l'Europe et même de l'Amérique, jusqu'aux
timbres-poste les plus laids du continent et des
lies, et notre Guide officiel des chemins de fer lelges
le plus sale livret du monde entier, tout nous té-
moigne un art décrépit. Ce Guide officiel semble,
en outre, vraiment fait pour égarer le public la
plupart du temps il est en retard d'un mois ou
deux pour les cbangements des heures de départ,
et il signale existantes des correspondances sup-
primées depuis plusieurs annéesvoila pour
l'exactitude. Mais que ne pourrait-on pas dire de
son format, de son impression, de son papier, tous
au pis Parions seulement de la carte accompa-
gnant les livrets a couverture jaune cette espèce
de chiffon, qu'on décore du nom de carte, plein
de fautes et d'erreurs, brouille entre elles toutes
routes, ne tient aucun compte des distances qu'il
allonge ou diminue sans respect pour la géogra-
pkie et la topographie, ne donne même pas les
frontières des Etats, porte comme achevées des
lignespas même projetées,et oublie d'importantes
voies existantescette carte, comme du reste tout
le liyret, est imprimée sur le plus mauvais papier
qu'il' -soit possible de trouver, et se déchire dès
qu'on la déploie, au grand bénéfice de l'éditeur.
En fait de chemins de fer beiges, une seule chose
ne s'est point améliorée le livret. Aussi l'officiel
a-t-il des concurrents qui finiront par l'emporter
pourvu toutefois qu'ils tachent d'être bien et tót
renseignés Que ces concurrents soignent en même
temps la carteet, a ce sujet, qu'il nous soit per
mis de marquer notre surprise de ne pas voir
l'impression photographique appliquée a la repro
duction des cartes géographiques a bon marché et
de petit format.
La Belgique est aussi dans un rapport d'infé-
riorité marquée vis-a-vis des autres pays, pour ce
qui regarde l'impression des titres de rente, d'ac-
tions' ou d'obligations. Quand vous passez vis-a-
vis de la boutique d'un changeur, arrêtez-vous un
moment et comparez la confection, la forme et
l'impression des divers titres en montre, et vous
direz que nous avons raison. Les titres d'outre
l'Atlantique sont des chefs-d'ceuvre de typogra
phic prés de ceux du 4 1/2 beige et de la plupart
de nos titres de chemins de fer.
Belgique, Patrie des Arts
LES DÏX CENTIMES.
La loi frangaise du 22 janvier 1872, art. 3, a
établi un nouveau droit de douane a charge des
frontières et dont on se plaint généralement. Voici
eet art. 3
Art. 3. II est établi, pour subvenir aux frais
de la statistique commerciale, un droit spécial de
10 centimes par colis sur les marchandises en
futailles, caisses, sacs et autres emballages, de
10 centimes par mille kilogrammes ou par metre
cube sur les marchandises en vrac et de 10 cen
times par tête sur les animaux, vivants ou
abattus, des espèces chevaline, bovine, ovine,
caprine et porcine. Ce droit, indépendant de toute
autre taxe, mais affranchi des dixièmes addition-
nels, sera pergu tant a l'entrée qu'a la sortie,
quelle que soit la provenance ou la destination.
Cet art. 3 est une violation flagrante du traité
de commerce de la Belgique avec la France, du
1" mai 1861La France l'a si bien compris qu'elle
n'a pas placé le nouveau droit parmi les droits de
douane, mais l'a baptisé du nom de droit de statis
tique commerciale, comme si l'appellation chan-
geait la nature du droit
Des reclamations diplomatiques ont été adres-
sées a la France. Réussira-t-on a faire èntendre
raison a nos voisins du midi, qui s'imaginent que
le besoin d'argent les autorise a tout faire, même
a l'encontre des traités? Nous en doutons.
Nous avons tenu a publier l'art. 3 de la loi du
22 janvier 1872 dans l'intérêt des habitants des
frontières contre lesquels la douane frangaise est
devenue extrêmement tracassière.
D'après le texte de cette loi, le droit ne peut être
pergu que sur des marchandises et sur certains
animaux dont l'énumération est donnée. Parmi
les animaux ne sont compris ni les chiens, ni les
coqs, ni les poules, ni les lièvres, ni les lapins sur
lesquels on ne peut percevoir aucun droit d'entrée
ou de sortie. Tout objet renfermó dans un sac ou
autre emballage, et ne présentant pas le caractère
de marchandise, ne tombe pas sous la taxe, tels
seraient le cercueil contenant un corps mort, un
paquet de papiers d'affaires, une malle d'effets de
corps personnels, le sac contenant les outils d'un
ouvrier, etc. Ces objets ne peuvent être considérés
comme marchandisesc'est-a-dire comme produits
achetés pour être vendus ou choses dont on tra-
fique.
UN FORT EN GÉOGRAPHIE.
Le chroniqueur parisien de V Office de Putlicité,
parlant de la ville de Dordrecht ou s'était retiré
M. le comte de Chambord, ditElle est a deux
lieues de la Haye, a cinq de Rotterdam et a quatre
seulement d'Amsterdam. Autant de mots, autant
d'erreurs Chacun sait que Rotterdam n'èst
distant de Dordrecht que d'une vingtaine de kilo
metres et que pour aller de eette dernière ville a
La Haye il faut passer par la première de Rot
terdam a La Haye il y a également une vingtaine
de kilomètres, et Rotterdam se trouve a peu pres
a mi-route de Dordrecht a La Haye. De Dordrecht
a Amsterdam il y a 60 kilomètres a vol d'oiseau,
et, par la route suivie d'habitude, c'est-a-dire en
passant par Rotterdam et La Haye, nous trouvonè
une centaine de kilomètres.
Le chroniqueur parisien s'est joliment trompé
De Dordrecht a La Haye, il y a non deux lieues
mais environ hult lieues.
De Dordrecht a Rotterdam; quatre lieues, non
cinq.
De Dordrecht a Amsterdam, vingt et non quatre
lieues.
Dans les notions de grammaire allemande qui
précédent les dialogues frangais-allemands d'Al-
bert Leroy, publiés par la librairie Ilachette de
Paris (Guides diamant), page 35, nous voyons i
En allemand comme en francais, il y a plu
sieurs féminins qui ne dérivent pas de leurs mas-
culins. Exemples
Der Ochsele bceuf. Die Kuhla vache.
Der Oheim, l'oncle. Die Nichtela nièce.
Depuis quand le masculin de Kuh, vache, n'est-
ce plus Stier, taureau L'eunuque a-t-il pris la
place du maitre?
Le masculin de nièce, Nichte, nous avait paru
jusqu'ici neveu, Neffe. Ces Frangais nous en ap-
prendraient des belldfe! Si nièce est le féminin
d'oncle, neveu est le masculin de tante, tout aussi
bien qu'aïeul est le masculin de petite-fille, et pe-
tit-fils celui de grand'mère.
Et notons que le grammairien ne donne que
trois exemples dont nous en rencontrons deux.
Lundi dernier, M. le commissaire Ruzette a
donné un grand banquet politique auquel assis-
taient MM. Berten et Biebuyck, représentants,
Verhaeghe et Devos, conseillers provinciaux,
Ricquier, bourgmestre de Warnêton, et une foule
d'autres notabilités cléricales.
Pour faire droit a une demande de M. Vle-
minckx, on vient de déposer sur le bureau de la
Ghambre la liste des patentes de noblesse accor-
dées depuis 1857 et qui n'ont pas été publiées au
Monüeur. Cette liste, trés curieuse a parcourir
comprend 239 noms, dont 129 représentant les
concessions ou reconnaissances de noblesse dues
au ministère liberal pendant ses 13 années de
pouvoir; les 110 autres appartiennent aux deux
cabinets cléricaux qui se sont succédés au pouvoir
depuis le mois de juin 1870.
Le gouvernement libéral a done fabriqué en
moyenne 9 nobles 7/8 par an. Le gouvernement
catholique en a fabriqué annuellement environ
65 9/10. II a done du trouver des moyens de fabri-
La 5™ livraison (février 1872) des Causeries d'un
octogénaire, par M. Alb. d'Otreppe de Bouvette,
vient de paraitre cliÉz M. Vaillant-Carmanne,
imprimeur, a Liége.
Le navire la Victoire, capitaine Lamarclie,
venant de Bordeaux, est arrivé a Nieuport, le 4
de ce ,mois, avec un chargement de vins pour
compte de M. Leleup-Giét, négociant, a Ypres.
SIGNES DU TEMPS.
Les cléricaux 's'ancrent au pouvoir (1871).
Les doctrinaires sedésolent. (Janvier 1872.)
Alphonse vote avec les cafjioliques pour le
maintien d'un ambassadeur inutile prés du pape.
(Mars 1872.)
M. Malou, clerical, ministre des finances, dit
en séance publique des Chambres Mon hono
rable ami, M. Vandenpeereboom. (Séance du 8
inars 1872).
Le cher cousin Alphonse respire.
Les catho.liques se réunissent en banquet, chez
le commissaire d'arrondissement d'Ypres, et y
invitent de nouveaux convertis venus en droite
ligne du comité de l'Association doctrinaire.
(11 mars 1872.)
X
La mine d'Alphonse s'améliore. (12 mars 1872.)
Les élections approchent.... mais les cléricaux
sont si bons enfants
(La suite a, plus tard.)
Hearts divers.
Bulletin sanitaire (février 1872). L'état sani
taire se maintient dans les meilleures conditions a
Bruxelles et dans la plupart des villes de Belgique.
A l'exception d'un petit nombre de localités de nos
provinces ou Ton observe encore quelques cas de
variole, la santé publique n'a pas depuis long-
temps été aussi bonne qu'elle l'est depuis plusieurs
mois dans notre pays. Les seules affections aiguës,
généralement bénignes, que Ton observe dans les
hópitaux de Bruxelles, sont les bronchites et les
rhumatism.es, auxquels viennent se joindre depuis
quelques jours les affections catarrliales des or-
ganes digestifs.
Les pneumonies sontrares etles fièvres typhoïdes
plus rares encore. Quelques rougeoles se montrent
disséminées ga et la. (Journal de médecine.)
Une victime de l'liuïle minérale. Un horrible
spectacle était offert, hier, aux personnes qui tra-
versaient, vers 8 heures et demie, le passage
i