JOURNAL D'YPËES DE L'ARRONDISSEMENT'
V FIVES, SH manche
Dixième année. N° 24.
PRIX. D'AROXXEMEXT
POUR LA BELGIQUE
A francs p^an; 4 fr. 50 par semestre.
Pour^fitraKger, Ie port en sus.
25 Centimes
PRIX DES 7AWWOXCES
ET DES RECLAMES
10 Centimes la polite ligne.
Corps du Journal, 30 centimes*
"1
Paraissnnl le <ii manche.
Laissez dire, laissez-vous blamer, mais ptibiiez votre pensee
On s'abonne a Ypres,
au bureau du Journal., rue <V Èlyerdinghe52.
On traite a forfait pour les annonces souvent reproduces. Toutes lettres
ou envois rTargent doivent étre ndressés franco au bureau du journal.
Notre abstention.
ünc iutte suprème et decisive s'engage
aujourd'huidans nolre arrondissement,
entre lescléricanx et le doctrinarisme repré-
senté par M. Alpbonse Vandenpeereboom.
Certes, si nous n'avions a consulter que
notre horreur pour les doctrines du Syllabus,
si effrontément affirmées par le Journal
d'Ypres, tous nos vceux seraient pour le
succes du candidat de la doctrine.
Mais nous ne pouvons pas, nous ne devons
pas oublier nou plus que le triomphe de
MYandenpeerebom raffermirait dans
notre arrondissement la domination d'une
coterie dont nous n'avons pas cessé, depuis
dix ans, de combattre la funeste influence.
A quel juste reproche d'inconséquence ne
nous exposerions-nous pas si, aumoment oft
il va dépendre de quelques voix que cette
coterie périsse ou subsiste, nous lui appor
tions le concours de nos amis
Notre conduite est done toute tracee: nous
nous abstiendrons aux elections du 11 juin
comme nous nous sommes abstcnus aux
elections du 27 mai, comme nous sommes
résolus de nous abstenir dans toutes celles
oü, parmi les candidats présentés aux suf
frages du corps électoral, nous n'en trou-
verons pas qui donnent une satisfaction
suffisante aux idees que nous avons ton-
jours défendues et dont le triomphe est lie,
dans notre conviction la plus profondc, aux
destinées mêmes de la patrie.
On peut nous critiquer, on peut nous
blamer. Nous aurons, pour nous soutenir
contre les attaques, de quelle part qu'elles
puissent nous venir, le témoignage de no
tre conscience et la satisfaction qu'apporte
toujours avec lui le sentiment du devoir
rempli.
Nous ne serons injustes envers personnc.
M. Vandenpeereboom a rendu au pays et a
notre arrondissement des services que nous
ne voulons point méconnaitre.Mais ces ser
vices sont peu de choses, a nos yeux, a cöté
de ceux qu'il aurait pu nous rendre et qu'il
ne nous a pas ren dus.
M. Vandenpeereboom ne doit pas être
jugé a l'aune des Biebuyck et des Berlen,
simples comparses a qui l'on ne pent deman-
der que de ne pas détonner dans le chceuT. II
a occupé, pendant de longues années, le
pouvoir a la Chambre, il a tenu un role
important parmi ses amis de la gauche. En
un mot, e'est un homme politique.
Or, ce que nous demandons, avant tout,
a un homme politique, ce sont des opinions
politiques. M. Vandenpeereboomn'en a pas,
n'en a jamais eu, et n'en aura jamais.
Homme d'expédients, et non de principes,
il a gaspillé 1'influence énorme qu'il devait
a son talent et a sa position sociale, au profit
d'une petite coteriesoi-disant libérale
dont il s'est fait le chef, et qui, vingt ans
durant, a tenu le corps électoral sous sa
main. La commune, la province et la
Chambre étaienta luiM. Vandenpeereboom
n'en demandait pas davantage. Quant a
liberaliser l'arrondissement, il ne s'en
souciait nullementLes électeurs éliraient
sans résisfance ses creatures. II n'en deman
dait pas davantage.
Un beau jour, le vent a tonrné, et il a
suffi d'un souffle pour jeter sur le sable toute
cette construction si laborieusement édifiée.
On avait conquislecorps électoral par des
influences: le jour oü ces influences ont fait
défaut, comme on n'avait rien d'autre a
mettre a la place, les électeurs sont allés
naturellement du cóté oü leur intérêt les
appelait, et la coterie s'est vue abandonnée.
Elle tente aujourd'hui un dernier effort
pour maintenir an moins sa position a la
Chambre. Nous trouvons cela tout naturel,
mais elle ne doit pas compter sur nous pour
étanconner son edifice.
LES ELECTIONS DU 11 JUIN.
Le 19 mai, a propos des elections provinciales,
nous écrivions
Qu'on nons permette d'assister en specta-
teurs indifférents a la lutte qui se prépare.
Et plus loin
La loi que nous nous sommes imposée de ne
reconnaitre en rien les droits que s'arroge notre
Association, en matière électorale, nous fait un
rigoureux devoir de nous abstenir.
Nous n'avons rien a, changer a ces paroles. Les
mêmes motifs d'abstention subsistent aujourd'hui
comme au 27 mai, renforcés même, s'il est pos
sible, quand on fait le bilan des candidats en
présence.
De la liste cléricale, inutile de nous en occuper.
Ceux qui viennent au nom d'une prétendue infail-
libilité papale, l'Encyclique et le Syllabus en
mains, renier, attaquer toutes les conquêtes de
l'esprit moderne, ne peuvent compter sur notre
concours. Notre vote n'est pas acquis aux enne-
mis de la liberté.
Est-ce une raison pour que nous appuyions le
candidat de l'Association
Nullement. Car s'il nous faut dire notre pensee
tout de suite, sauf certaines nuances dans la
forme, nous n'apercevons qu'une bieii légere dif-
férence entre les pretentions de beaucoup de clé-
ricaux et les actes politiques de M. Alpbonse Van
denpeereboom.
Ne parions pas ici des aspirations du parti pro-
gressiste, mais uniquement du programme du
Congres liberal auquel M. Vandenpeereboom, en
sa qualité de délégué, donna son acquiescement
avec tout le parti libéralet qui est encore aujour
d'hui le Credo de l'Association dont M. Alpb. Van
denpeereboom est le candidat.
L'un des articles de ce programme prescrit la
secularisation de l'enseignement a tous les degrés,
e'est-a-dire, entre autres réformes et l'une des
plus importantes, la revision de la loi de 1842.
Or, on sait que M. Vandenpeereboom est un des
partisans les plus résolus de cette loi inconstitu-
tionnelle qui plaqa l'enseignement du peuple sous
laférule du prêtre.
D'autres libéraux, nous dira-t-on, sont parti
sans de cette loi.
Qu'est-ce que cela prouve Et depuis quand
l'erreur de l'un justifie-t-elle 1'erreur de l'autre?
Mais il y a plus. Quand M. Vandenpeereboom
occupait le département de l'intérieur, il ne se
contenta pas d'appliquer, de défendre la loi selon
son cceur, disant un jour en pleine Chambre qu'il
ne connaissait rien de mieux que cette loi et que
si elle n'existait pas, il faudrait la faire il l'ag-
grava sans nécessité en plaqant les écoles d'adultes
sous le régime de cette loi, e'est-a-dire qu'il vou-
lut faire enseigner le catéchisme a des jeunes
gens de 18 ans et faire contróler par l'évêché les
livres mis entre leurs mains. Cette pretention fut
cause que les écoles d'adultes une excellente
institution en elle-même, n'eurent aucun suc-
cès et amena la retraite deM. Vandenpeereboom,
du ministère. Tout doctrinaires qu'ils étaient, ses
collègues ne voulurent pas assumer la responsa-
bilité d'un' acte aussi anti-libéral. A partir de ce
moment aussi, leprestige de M. Vandenpeereboom
qu'on commencait a mieux apprécier, fut sensi-
blement diminué dans son parti.
Pourtant ses antécédents étaient assez signifi-
catifs et nous aurions fort a faire s'il nous fallait
énuinérer ici tous les actes, tous les votes réao-
tionnaires qui remplissent la carrière administra
tive et politique de M. Vandenpeereboom. Ce
n'est pas a Ypres qu'on peut avoir oublié ses ten-
tatives pour fusionner le collége communal avec
celui de l'évêque, fusion qui devait aboutir fatale-
ment a l'absorption du premier par le second, ni
sa conduite a l'époque de l'agrandissement du ci-
metière lorsqu'il se soumit complétement aux exi-
Le TOUT PAYABLE I)'aVANfiSt