L'ILLUSTRATIOi\ EUROPÉENNE
prison sombre, liérissée de punitions et d'ennui
que l'enfant redoute c'es't comme un prolonge-
ment du foyer domestique, oü règne le doux
esprit de la familie et oü la soeur ainée instruit ses
frères et ses sceurs cadets.
Voici un second avantage, non moindre que le
premier, et dont l'état social profite directement.
Les institutrices sont presque toutes jeunes parce
qu'elles ne restent que cinq ou six ans au plus
dans la carrièreelles la quittent presque toujours
en se mariant. Or, les habitudes d'ordre et d'au
torité, les idees claires avec la facilité de les
exprimer, 1'instruction supérieure qu'elles y ont
acquise, les préparent admirablement au róle de
mère de familie. En élevant les enfants des au tres
d'abord, elles apprennent a élever plus tard les
leurs. II est facile de comprendre l'immense in
fluence que ce sévère noviciat des jeunes filles
exercesur la culture intellectuelle du peuple. Par-
tout oü pénètre Paction d'une de ces anciennes
institutrices,l'ignoranceest défmitivementbannie.
Les impressions persistantes de l'école sont
aussi pour beaucoup dans ce respect sérieux et
profond qui entoure par tout la femme aux Etats-
Unis, au point d'étonner et même d'excéder
l'étranger. Les jeunes gens sont habitués a
s'incliner sous 1'autorité des femmes qui les instrui-
sentelles sont habituées, elles, a s'en faire obéir.
De la nait, chez les uns, un sentiment de défé-
rence, chez les autres, une confiance en soi, une
assurance qui commande les égards et protégé
Pinnocence. La femme est aussi d'ordinaire plus
instruite que Phomme, parce que celui-ci se lance
tres jeune a la poursuite de la fortune, tandis que
celle-ladégagée de tout souci de ce genre peut
s'appliquer a la culture de son esprit. En Europe
une école de gallons, dirigée par une femme,
serait dóconsidérée, et aucun père, assure-t-on,
n'y enverrait ses fils. Cependant il ne serait peut-
être pas impossible de róagir contre ce préjugé et
d'imiter en ceci l'Amérique. Le dernier rapport
de M. Natoli, sur 1'instruction primaire, en Italië,
nous apprend qu'a Milan on l'a essayé avec un
plein succes. On a constaté, comme aux Etats-
Unis, que les maitresses f'aisaient faire aux élèves
des progrès beaucoup plus rapïdes. En outre,
pour le salaire, malheureusement trop minime,
que les communes accordent aux instituteurs,
elles ne peuvent conserver que des sujets générale-
ment médiocres, tandis que, pour la même somme,
elles obticnnent des institutrices bien plus capa-
bles.
Emile de Laveleye.
Fails divers.
Nous apprenons de source certaine que les mi
liciens et remplaqants de la levée de 1865 et 1867,
appartenant ux corps de l'infanterie, ainsi que
les classes de 1867 et 1868 des régiments d'artil
lerie et de cavalerie, qui ont été rappelés sous les
armes pour la période des manoeuvres, seront en-
voyés en cotué illimité d >ns leurs foyers du 20 au
25 juiliet courant.
On écrit d'Anvers,le 10 juiliet, qu'une demande
d'annulation des élections communales a été
déposée hier a l'hótel du gouvernement provincial
et qu'il s'agirait d'obtenir le ballotage de dix
candidats.
Une majorité imposante resterait done acquise
dans le conseil aux libéraux, au cas même oü la
demande d'annulation serait accueillie et oü les
candidats catholiques admis au ballotage fussent
élus.
Reste a savoir si la députation permanente
trouvera les motifs d'annulation invoqués assez
sérieux pour exposer la ville d'Anvers a une nou
velle agitation électorale, après l'éclatant succès
qu'ont remporté les libéraux le ler juiliet.
Qu'est-ce que le vol? Qu'est-ce qu'un volfrnr?
Quelle est la nuance qui sépare le vol dè l'indéli-
catesse et l'homme que la justice condamne
comme voleur, de celui que le monde appelle sim-
plement un malhonnête homme? Les honnêtes
gens la connaissent, mais il est des consciences
plus grossières, plus larges, qui entendent la pro-
bité a leur manière. Ce sont celles-la qui mettent
dans leur poche les objets trouvés, sous prétexte
que si elles les portaient chez le commissaireper-
sonne ne viendrait les y demander. Puisque
e'est perdu et que le perdant n'est pas la pour ré-
clamer, disent-elles, il vaut autant que ce soit
moi qui en profite qu'un autre Combien de fois
avons-nous entendu prononcer autour de nous
cette phrase singulière
Or, qu'on le sache bien, le voleur n'est pa.s seu-
lement l'homme barbu qui fait peur aux petites
filles, qui arrête les diligences et force les secré
taires le voleur n'est pas seulement le Rocam
bole en habit noir, membre d'une société téné-
breuse, qui, sous les dehors de l'hómme du
monde, dévalise dans les salons et dans les cer-
clesle voleur est avant tout celui qui s'empare
du bien d'autrui et qui le garde sans en avoir le
droit, sachant parfaitement qu'il n'a pas ce droit.
On vient de faire a Paris, au Conservatoire des
arts et métiers, dit une feuille parisienne, une
série d'expériences fort intéressantes sur le papier
incombustible. Depuis longtemps ce problème
était l'objet des plus savantes recherches qui jus-
qu'a ce jour étaient restées vaines. II a fallu les
incendies de la Commune pour faire enfin com
prendre tout l'intérêt que l'on aurait a posséder
des registres d'état, des actes civils, des dossiers
judiciaires, a l'abri de tout incendie, et encourager
les chimistes a poursuivre leurs travaux.
C'est a M. Doynes, membre de plusieurs acadé
mies, ancien professeur de chimie au collége
d'Anvers, qu'était réservé l'honneur de la pre
mière découverte. Le procédé qu'il veut popu-
lariser est encore un secret, mais les résultats
sontsurprenants.il nous a distribué hier plusieurs
feuilles de son papier, et c'est en vain qu'on le
promenait sur une lampe a esprit de vin, le papier
restait intact, tout au plus raccorni par la chaleur.
Sur le même papier imprimé, les résultats de
l'expérience sont encore les mêmes. Enfin, il a
plongé un volume de ce papier dans une flamme
produite par plusieurs becs de gaz, pendant cinq
minutes au moins, sans que le papier ait été en
rien endommagé.
Une lettre du doe te ar Kirk, de Zanzibar, an
nonce que M. Stanley, qui avait, comme l'on sait,
été trouver le docteur Livingstone a Ujiji, sur le
lac Tanganyika, a quitté le célèbre voyageur pour
revenir vers la cóte d'Afrique.
Aux dernières nouvelles datées du commence
ment de mai, M. StaUey n'était plus qu'a quelques
journées de marche de la cóte et faisait transpor
ter sous sa surveillance une grande caisse chargée
d'écrits.
M. Livingstone était dans l'Unyanyembe, oü il
se proposait de rester jusqu'a l'arrivée de nom-
breux approvisionnements. Son projet était de
continuer ensuite ses explorations.
Les écrits confiés a M. Stanley contiennent le
récit des derniers voyages de Livingstone, au nord
du lac Tanganyika.
L'expédition anglaise qui a quitté Londres il y
a quelques mois avec le projet d'aller a la recher
che de Livingstone, se disposait a quitter la cóte
pour pénétrer dans le cceur du pays. Le fils de Li
vingstone, comme on sait, fait partie de cette
expédit on.
La chaleur en Amérique. Tandis qu'en Bel-
gique le pardessus est d'une utilité incontestable
dix-huit jours sur vingt, les Américains souffrent
d'intolérables chaleurs qui amènent de nombreux
cas de mort subite. Oyez
Depuis le 19 juin 54° centigrades a l'ombre,
pas la moindre brise. L'asphalte bout dans les
rues, l'eau des ruisseaux fume et croupit. A
New-York, Broklyn et New-Jersey 480 morts de
suffocation dans les trois derniers jours.
Affaires suspendues. Moitié de la population
émigrée sur la cóte ou a l'embouchure de l'Hud-
son, sur tous les bateaux disponibles. Campagnes
désolées, herbages rótis bestiaux mourant de
chaleur et d'inanition. Dans les avenues, feuilles
des arbres grillées et tordues comme avec un fer
a tuyauter.
Les plus vieux habitants n'ontpas souvenance
d'une pareille température.
YPRES.
Etal-civil du 12 Juiliet 1872.
^orEïtï^fiiEaEi;.
Etat-civil du 12 Juiliet 1872.
E TA T in liquant les quantitès et le prix mogen dei
grains, fourraqes et. autres produits agricof.es ven-
dus le 13 juiilet 1872, sur le marche de la ville
L'Illustration Européenne qui a paru, il y a un
an. a Bruxelles, commence la deuxième année de sou
existence.
Notts avons applaudi cette creation nationale,
parce qn'elle est ventte cotnbler, dans Ia presse beige,
uue lacune deplorable, celle d'une publication illus-
trée indigene.
L'Administratiori de cette publication a parfaite
ment compris ce qu'il fallait pour réussir Donner
un lexte moral et toujours intéressant, publier des
gravures dont le mérite artistique est incontestable,
el mettre son prix a la portée de toutes les bourses.
Nous ne sanrions trop vivement recommander
VIllustration Européenne qui est vraiment, dans
touie l'acception du mot, un recueil destine a la
famiile et nous la recommandons egalement a nos
braves ouvriers qui pourmnt, chez tous les corres
pondents de province, se procurer le numero de la
semaine.
Accueillie par up immense succès dès sa naissance,
nous sommes convaincus que ce succès ira toujours
en grandissant. Nous le souhaiions de tout cceur a
notre confrère de Bruxelles.
Onguent et EMIiiles üolloxvay.
L'hydropisie est ordinairement, precedée d'une
action irrégulière du cceur et d'une respiration diffi
cile; les symptómes en sont continuellement graves
el vont toujours de mal en pire, a moins qu'on ai re-
cours a un traiiementconvenable. L'bydropique trou
vera toujours du secours dans les Remèdes sans pa-
reils du prolesseur llolloway. Le soulagement qu'on
ressent de leur emploi est merveilleusement prompt
et en persèverant a bien appliquer ce noble Onguent,
on obtient une guerison parfaite. el permanente. Ces
deux medecines agissent avec une telle énergie sur la
circulation et le système absorLant, que les üuules
hydropiques s'evanouissent et ie malade s'apercoit
que tous les symptómes opjiressifs diminuent de jour
en jour jusqu'au retour de l'etat naturel de la santé.
NAJSSANCES.
Si;xt' masculin 2 Sexe féminin: 2
MAKI AGES
Arfrnillr, Jean, couvreur et Ghys. Marie, ilenlellière.
Rreyne, Florimonit. lapissier et Orraii, Clémence. sans pro
fession. Lesaffre, Angusle, négociant et Beharelle, Marie,
sans profession, s
DÉCÊS.
Verlieke, Victor, 20 ans, sans profession, célihataire, rue
Longue <1* Thourout. Vermeulen. Sophie. 71 ans, sans
profession, épouse d'Alexandre Melsens. Grand'Place.
Vanhlyenherghe, Sophie, 75ans, sans profession, éponse de
Benoit Besain, rue d'Elverdinghe. De Groote, Clémence,
16 ans, sans profession, rue Jansénius.
Enfants au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 2 Sexe féminin 1.
NAISSANCES.
Sexe masculin 5 Sexe féminin 4
M ARIAGES.
Chrislarn, CHarles-Louis. 25 ans. cordonnier, célihataire,
avec üehandt, Mathilde, 27 ans, dentellière, célihataire,
Boutez Aioïse Cnrneille, 24 ans, domestique. célihataire avec
Vanborren. Louise Cornelie, 28 ans, laveuse, célihataire.
Steïchler. Jules-Corneille, 25 airs, ou'vrier agricole, céliha
taire avec Demeersseinan, Rosalie, 52 ans. servanle. céliha
taire. Degruyter, Aloïse-Corneille. 21 ans, ouvrier, céliha
taire avec Lefever, Marie-Thérèse, 19 ans, dentellière, céliha
taire. Plaetevoet. Pierre-César. 29 ans, domestique céliha
taire avec Cappelaere, 51arie-Louise,2l ans, ouvrière, céliha
taire.
DÉCÊS
Dumon. Auguste-Prosper, 29 ans, particulier, éélibaiaire,
rue di s Prètres. Deraeve. Charles Louis. 57 ans. culliva-
leur. célihataire, Hamhoek. Herreman, Pierre-Louis, 85
ans, sans profession, rue de Cassel.
Enfants au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 2 Sexe féminin 0.
d' Ypres.
NATURE
QUANTITÈS
1"UX MOÏEN
POIDS
DES M V RCH A N 01S ES
VENDUES.
PA 11
MOVEN II Jt
VENDUES
Kilogrammes
tOO kilogram
riipotoi
Proraenl.
16.700
55-50
80-00
Setgle
5.900
18 00
75-00
Avoine
400
18 50
44-OC
Pois
1 200
19 00
8 -CO
Féve
2,700
18 75
80-00
JOURNAL 1IEBDOMADA1R1-: 1LLUSTRE.
Publication ju-folio, contenant 8 pages de texte et
4 magnifiques gravures dans le numéro de chaque
semaine.
Ceux qui s'abonnent pour un an, a partir du
18 novembre 1871, recevront gratuilement douza
gravures maguifiques tirees a part. Prix d'abou-
nement Ir. 10 Bruxelles; fr. 10-50 puur la pro
vince.
Le 1r volume, renfermaut plus de 400 pages de
lexte et plus de 200 gravures, se vend chez lous les
tibraires, broche fr. 10-50 et relie avec luxe Li francs.