JOURNAL D'YPRES DE L'AKRONDISSEMENT YPRES, öimanche üixième aonée. 32. 28 Juillet 1872. PKIX D'ABOlVWEMEIT POUR LA BELGIQUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par seniestre. Pour I'Etranger, le^ort en sus. Us Numéro PKIX DES ANNONCES ET DES RECLAMES 10 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes. Le tout payable d'avanuk. Paraissant le dimanche. Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez voire pensee On s'abonne a Ypres, au bureau du Journalrue d'Elver ding he, 52. On traile a forfait pour les annonces souvent reproduites. Toutes lettres ou envois d'aryent doivent être adressés franco au bureau du journal. Kevwe die la presse t>elg-e Bon appétit, Messieurs les cléricaux. Ne vous gênez pas. Enquête sur les elections d'Anvers, annil lation du scrutin de bailottage de Namur enquête sur les elections de Malines Frappé au cceur par notre victoire du lerjuillet, le cléricalisme essaie de se ranimer grace a des mesures iniques et arbitraires. II veut se maintenir a l'aide de coups de parti. II brave l'opinion publique avec une incroyable audace. C'est a se demander si ces gens-la sont aveugles et sourds ou s'ils ont perdu la tête. Ordonner une enquête a. Anvers, dans une ville oü il est prouvé que la corruption la plus éhontée a pu seule prolonger la domi nation des meetingistes C'est ce qui s'ap- pelle avoir du toupet et s'en servir. L'Opinion, en annoncant la decision prise par la deputation permanente, s'écrie Une enquêteCes six jésuites de robe courte, après avoir pendant dix ans ratifié des élections faites sur de fausses listes electorates, ont 1'au dace, la première fois qu'une élection loyale a lieu a Anvers, d'en révoquer en doute la sincérité. C'est par trop fort et nous nous demandons oü s'arrêtera l'insolence de ces gens-la. N'osant pas annuler l'élection, ils cberchent a gagner du temps. Ils traineront l'enquête en longueur. En un mois, on fait bien des choses 1'administration Van Put et Ce aura le temps de mettre de l'ordre dans ses petites affaires, de trier ses papiers, de tripoter les listes électorales, de créer de faux électeurs, d'en rayer de véritables. Voila pourquoi les Dellafaille et les Yande Wiel, après avoir mis buit jours a examiner un dossier, dont l'étude comporte une heure de travail, viennent de décider une enquête complémen taire. n Le gant qu'ils viennent de jeter au pays serarelevé. Voila trop longtemps que le parti des malhonnêtes gens nous exploite et nous trompe. Et dans quelles conditions se fait cette •-enquête Le Précurseur va nous l'ap- prendre La decision de la Deputation permanente du Conseil provincial d'Anvers n'a pas été annoncée par les journaux cléricaux de notre ville. L'en quête aura lieu sans qu'on ait fait officiellement connaitre les faits sur lesquels elle porte. Les si- gnataies de la reclamation sont restés dans l'om- bre, leur requête n'a pas vu le jour, les témoins seront entendus a huis-clos, laDéputation statuera mystérieusement. Ni controle, ni publicité Seul le Nederduische Bond sera tenu au courant. II a préparé et conduira l'enquête. Dans ces conditions, celle-ci ne saurait être sérieuse. II eüt été plus loyal de la part de la Dé- putation de casser brutalement les élections. Le correspondant anversois de la Gazette dit, dans sa dernière lettre Les reclamations qui ont été soumises a la députation étaient suffisantes pour motiver l'an- nulation, ou elles ne l'étaient pas. Si elles l'é- taient, les élections devaient être annulées, sinon elles devaient être ratifiées. II n'y a pas de milieu la Députation n'en juge pas ainsielle dit les motifs d'annulation n'ét mt pas suffisants, je me réserve de reckercher s'il n'y en aurait pas d'au- tres. Et a quel mode de recherche a-t-elle recours A une enquête administrative qui ne donne au- cune garantie aux électeurs, qu'elle dirige d'une manière arbitraire, en citant des témoins qui sont libres de répondre on de ne pas répondre a son appel et qui ne prêtent pas serment. II n'y a qu'un cri aujourd'hui a Anvers, c'est que l'Hötel-de-Ville veut gagner du temps a tout prix et qu'il faut que l'installation du nouveau conseil soit retardée. ij L'émotion est grande, et tous lés comités de nos associations politiques se réunissent ce soir pour aviser aux mesures a prendre. A Namur, la Députation permanente, acquise tont entière au cléricalisme comme celle d'Anvers, a, sur la reclamation de M. Del Marmol, declare ce candidat élu au premier tour de scrutin et a annulé le scrutin de bailottage. Nous lisons dans 1'Organe De cette manière, le premier scrutin donne pour résultat sept candidats libéraux élus et aux cléricaux neuf voix auxquelles sans doute ils espèrent adjoindre trois voix au nouveau scrutin de bailottage. Nous aurions ainsi au conseil communal douze cléricaux contre sept libéraux et notre vic toire du ler juillet se changerait, par s-dte d'un système incroyable de partialité, en une défaite réelle. Ce coup de parti effronté est l'ceuvre des gros bonnets de la majorité du conseil provincial et des hommes de loi cléricaux, réunis en conciliabule au cercle catholique. i) C'est dans ce pieux conclave qu'a été élabo- rée l'honnête combinaison qui consistait a annuler certains bulletins défavorables a M. le baron Del Marmol (de Salzinnes) et a valider ceux que pou- vaient lui faire obtenir la majorité absolue. Tout se passera-t-il au souhait de nos peu loyaux adversaires? Un coup électoral aussi auda- cieux ne fera-t-il que révolter la conscience pu blique La justice, violée par l'arbitraire de la députation permanente, devra-t-elle se borner a d'infructueuses protestations C'est le cas aujourd'hui pour nous et pour le pays tout entier de savoir si nous avons encore des juges a Berlin, ou s'il nous faut subir, pieds et poings liés, la domination de MM. les cléri caux On écrit de Namur a la Gazette Le débat porte surtout sur deux bulletins catholiques lignés au crayon. La députation a jugé que ces deux bulletins étaient parfaitement valables. Ligner un bul letin, ce n'est pas lui ajouter une marque pouvant le reconnaitre i) Les scrutateurs de divers bureaux avaient parfaitement annulé ces bulletins et pourtant, la plupart de ces messieurs étaient catholiques et beaucoupd'entreeux appartiennent a l'ordre judi- ciaire et semblent par la même plus compétents a trancher une question qui certes est du domaine du droit. Notons en passant que bon nombre de bulle tins lignés ont été détruits comme marqués lors des élections législatives et cela au grand détri ment du candidat libéral M. Delisse qui a perdu par annulation plus de 90 voix Le nouveau bailottage, qui aura lieu a une date encore inconnue, nous donnerait, au cas oü nos trois candidats passent, une majorité de 10 voix contre 9. C'est peu, sans doute, mais cela suffirait pour réduire les cléricaux a Timpuis sance. Vous comprenez que la lutte sera chaude, engagée dans des conditions semblables. M. de Baillct, gouverneur, s'est montrd défavorable a l'annulation. Comme il lui appartient de prendre recours au Roi en dernier ressort et qu'il est fort probable que l'avis émis par lui soit écouté, nous verrons bien ce qu'il y a de sincère dans l'opposition qu'il a faite a ses allies politiques. Enfm, a Malines, oü la pression gouver nementele a été poussée jusqu'a J'impu- dence, on parle aussi de faire annuler les élections sur lesquelles on ordonne une en quête. Dans cette ville, pendant Ja période electorale, le cabinet intervenait personnel- lement. M. Moncheur, ministre des travaux publics se rendait dans les ateliers de la L'OPINION

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