station, qui comptcnt quelques centaines d'élecleurs, it allait ensïiite promettre uno station aux 'habitants d'un hameau oü se tient l'un des principaux marches de bes- tiaux du pays. Le département de la guerre accordait des congés aux miliciens malinois afin de faire gagner quelques voix a la liste de l'archevêché. Et c'est après avoir employé de tels moyens qu'on a l'efïronterie de crier a la corruption Le correspondant bruxellois du Journal de Gand ne croit pas que le gouvernement prête la main a de pareils tripotages II ne suffit pas qu'il y ait dans le parti clérica^ quelques enragés qui feraient sauter le pays plu- tót que d'avouer leur défaiteil ne suffit pas non plus qu'il y ait dans les députations permanentes cléricales des fanatiques aveuglés par l'esprit de parti. La deputation d'Anvers annulerait les elec tions d'Anvers et celles de Malines que je ne m'en eflraierais pas. La députation permanente ne juge pas en dernier ressort. II y a le gouvernement au- dessus d'elle et de ce cóté je suis bien tranquille. Le ministère n'assumera pas la responsabilité de l'annulation. Ce serait un scandale dont il ne se souciera pas de charger sa mémoire. II faut avoir une certaine vigueur pour oser fhire un coup de parti cette vigueur, cette viri- lité, cette audace manquent au ministère. Son existence ne tient plus qu'a un fil il n'aura garde de le couper de ses propres mains. En faisant va- lider les élections que la députation aurait annu- lées, il cédera au sentiment de la conservation personnelle. SOCIÉTÉ DE SECOURS JMTÜELS LES LÉOPOLDISTES, A ROULERS. Nous donnons ici une analyse du rapport pour l'exercice 1871 que publie Fadministration de cette Société qui comptait, au 31 décembre 1871, 313 membres. Les recettes, pendant l'exercice, se sont élevées afr. 3,188 47 Les dépenses a2,878 88 Soit un boni defr. 309 59 qui, ajouté au solde du 31 décembre 187 0.fr. 5,139 91 donne un encaisse, au 31 décembre 1871 defr. 5,449 50 Les dépenses ont été majorées, pendant le pré sent exercice, par suite de secours extraordi- naires, accordés dans divers cas de maladie pro- longée. D'autre part, le chiffre des sociétaires est quelque peu descendu, mais cette diminution est accidentelle et déja, depuis le commencement de l'année 1872, plusieurs nouvelles adhésions sont parvenues a la Société. La bibliothèque continue a être bien fréquentée. Elle se compose actuellement de 597 ouvrages fla- mands et de 104 ouvrages francais; 1,723 volumes ont été donnés en lecture a"91 personnes. La caisse d'épargne a regu fr. 497-85, somme inférieure a celles revues les deux premières années de son existence. Cette difference doit être attribuée, dit le rapport, a la cherté de la vie et au défaut de prévision de beaucoup de parents qui négligent d'iuculquer l'esprit d'épargne a leurs enfants. En somme, le rapport constate avec une légi- time satisfaction que la situation de la société est prospère. GREVE DE MONS. Nous lisons dans le Ilouilleur La grève des houilleurs du Couchant de Hons n'était pas finie avant-hier voila trois semaines que la moitié des ouvriers chómentEt quel est le véritable motif de cette grève? Per- sonne assurément ne saurait le dire. Ce qui me semble certain, c'est qu'elle n'est pas le résultat d'une entente; quoi qu'il en soit, ce ne peut être ni le taux des salaires, ni la durée du travail qui qui ont pu la provoquer. La moyenne du salaire des ouvriers de toutes les catégories, hommes, femmes et enfants, est actuellement de fr. 3-25. La durée de la journée des ouvriers du bord est de 6 heures du matin a 6 heures du soir quant aux ouvriers du fond, tous ou a peu prés travail- lent a la tache, et il en est peu dont la besogne se prolonge au-dela de 10 heures les ouvriers a veine descendent d'ordinaire entre 4 et 5 heures du matin, tous ont fini avant 2 heures de l'après- midi. Les ouvriers ont cessé de travailler sans en dire le motifils n'ont formulé aucune reclama tion, ils n'ont articulé aucune plainte. Nous igno. rons ce qu'ils espèrent gagner a ce jeumais ce que nous savons parfaitement, c'est la perte énorme qu'ils subiront. Jusques avant-hier soir, dit-huit journées a fr. 3-25 l'une, en moyenne, cela fait par ouvrier, fr. 58-50, et pour bien des ouvriers a veine et.sclauneurs, gagnantde 5a 6 fr., cela fait de 90 a 110 francs A aucune époque, l'ouvrier n'a eu moins qu'aujourd'hni de sujet de plaintes il gagne beaucoup et travaille peul'effet utile de l'ouvrier sera done toujeurs en raison inverse du taux des salaires. La suspension du travail dans nos mines, est extrêmement regrettable le charbon est rare, il est déja a un prix élevé s'il devait être vrai que l'extraction dut aller en diminuant, alors que les besoins deviennent de plus en plus grand, bien des industries auraient a en souffrir. Nous espérons cependant que cette situation malheureuse touche a son terme il nous revient que les tentatives coupables faites prés des exploi tations de 1'extreme couchant ont éclioué que le travail, suspendu pendant quelques jours a deux puits, y a recommencé que dans tous les autres charbonnages de cette partie du bassin, on n'a pas arrêté un instant. SINGULIÈRE MOISSON. On lit dans la Voix du Luxembourg Un fait curieux, sans précédent peut-être dans l'histoire de l'apiculture, vient de se passer a Fond-de-Nenty,près deFlorenville. M.. T. Busch, du dit lieu, se promenant par hasard sur la route qui longe le bois a proximité de sa maison, aper- gut un énorme essaim d'abeilles, sur une branche volante, trés élevée, d'un gros chêne. M. Busch laisse aux abeilles le temps de bien se pelotonner, va chercher une ruche, et revient avec M. Lejeune garde-forestier a Mogues, et le bücheron Guiot. Ce dernier monte sur l'arbre, frappe la branche a coupsredoublés de maillet, mais ne parvient a faire tomber que la moitié de l'essaim. M. Busch lui fait passer une petite scie, la branche tombe mais au grand ébahissement des spectateurs, voila toutes les abeilles qui se relèvent en un véritable tourbillon et vonts'abattre comme une trombe sur la tête de Guiot, encore sur la branche tronquée, a quarante-cinq pieds au-dessus du sol. Une ter rible angoisse s'empare de MM. Busch et Lejeune Guiot, pris de vertige et percé de mille dards, ne va-t-il pas se précipiter en bas Mais le pauvre gargon, en bras de chemise, la tête seulement enveloppée d'un petit mouchoir bariolé, fait appel a toute sa prudence, a toute son énergie, laisse l'essaim se reformer en deux longues pelottes pendantes a chaque cóté de sa tête, et, a moitié aveuglé par les insectes qui lui couvrent la figure et presque tout le corps, il opère sa descente avec des précautions inouïs pour ne pas froisser et exciter les abeilles collées sur ses jambes, son ventre, ses bras, sa poitrine et sur la branche le long de laquelle il lui tallait glisser. Enfin, Guiot arrive a terre recouvert d'un man- teau d'abeillesles tempes ornées de deux énormes guirlandes d'insectes, qui ondulaient au gré des inflections de la. têteil présentait un aspect indes- criptible. Comment faire maintenant pour le débarrasser de cette incommode légion Busch, le fit mettre a genoux, lui plaga la ruche su- les épaules, la tête entièrement prisonnièremais ces maudits insectes ne se dépêchaient pas de prendre possession du nouveau palais qu'on leur offrait et le pauvre jeune homme, les bras fatigues de main- tenir ainsi la ruche, ne pouvait rester plus long- temps dans cette position. On courut chercher une chaise au village, Guiot s'assit a rebours, les deux coudes appuyés sur le dos de celle-ci pre caution nécessaire, car ce ne fut qu'au bout de trois heures que le héros de cette aventure fut mis en liberté. Aussi la joie folie qu'il témoigna, par ses cris, ses sauts, ses gambades, sa course verti- gineuse a travers les buissons, prouve quelles poignantes angoisses il avait ressenties pendant cette longue et rude épreuve. Chose extraordinaire, providentielle, il n'avait pas regu une seule piqure Cette histoire est afiirmée par plusieurs té- moins. Les apiculteurs en feront sans doute leur profit etn'oublieront pas qu'il faut apporter dans chaque cueillette d'essaims beaucoup de douceur, une grande prudence, et pas mal de précautions. VARIÉTÉS. Nous commengons aujourd'hui la publication, d'après la Helgique judiciaire, d'un curieux procés pour refus de sépulture suivi devant la Cour supé rieure de Montréal(Canada). Les détails instruc- tifs de ce procés démontrent a toute évidence l'in- tolérance, le fanatisme, l'esprit de domination du clergé catholique, partout le même, au Canada comme en Belgique, en France comme a Rome. Nous ferons suivre cette intéressante publica tion du jugement prononcé par le tribunal catho lique d'Ypres en cause de la ville contre les fabri- ques, jugement qui réduit a néant les nombreuses réclamations et protestations de M. le doyen Boone et de ses acolytes. COUR SUPÉRIEURE DE MONTREAL (CANADA). Appel comme d'abus. Refus de sépulture. Com- pétencè. Délimitalion entre la juridiciion civile et la juridiction ecclésiastiqueMceurs judi- ciaires canadiennes. I. Sources. Que connaissons-nous, de ce cóté-ci de l'Atlantique, de Fadministration judi- ciaire au Canada Rien. C'est pourtant en langue frangaise qu'on plaide devant la cour de Mont réal, et l'on y invoque principalement l'autorité de jurisconsultes frangais, comme chez nous. Mais la France ne sait rien de ce qui se passe a l'étran- ger. même la oü se parle sa langue, et quant a l'Agleterre, le lien politique qui l'unit a sa colo- nie ne suffit point pour y donner de l'intérêt a, l'application qui se fait au Canada, de lois et or- donnances qui ne Font jamais régie elle-même. Nous a.vons sous les yeux un volume in-8°, a deux colonnes de texte extrêmement serré, ayant pour titre: Cour supérieure de Montreal. Plaidoiries des avocals el jugement in re Henriette ISromn (veuve Guibordc. la. fabrique de Montréal typographic L. Perrault1870. Rien n'indique dans ce volume, qui contient h peu prés la matière de quatre cents colonnes de la Belgique Judi- cïaire, par les soins de laquelle des parties cette publication est faite, et elle semble devoir pré senter toutes les garanties d'un compte-rendu sténograpliique correct et integral. Nous avons également sous les yeux la Corres- pondance entre S. Exc. le cardinal ftarnabo et l'ho- norable V. Dessaules (Montréal, 1871, 40 pages in-8°) et, de plus, quelques numéros du journal le Pays, de Montréal, oü il est rendu compte d'in- cidents du même proces Guibord, entre un feuil leton d'Erckmann-Chatrian, un article de fond sur la démocratie anglaise comparée a celle d'Amérique avec citations de Tocqueville, et une annonce de librairie oü nous trouvons, sous la ru- brique Droit civilles noms de Duranton, Locré, Laurent, Pothier, Zachariseet au chapitre des livres nouveaux, Erckman-Chatrian, CEuvres com putes; Laboulaye, Paris en AmériqueLan- frey, Napoléon PTLaurent, VEmpire La- martine, etc. On se croirait en France. II n'en sera plus de même lorsque nous entendrons les avocats et le juge. II. Faits antérieurs a ceux du procés. Mont réal possède un Institut littéraire, fondé par des particuliere avec octroi du Parlementet qui compte grand nombre de membres. Catholiques (la Ve GUIBORD C. LA FABRIQUE DE MONTRÉAL.)

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1872 | | pagina 2