Nous le savons maintenantces honnêtes jour- naux vivent des ressources qu'ils soutirent aux imbeciles, sous prétexte que le pape croupit dans la plus profonde misère. On s'en doutait dója bien un peu. Mais l'aveu n'est pas mauvais a recueillir. Un petit teuc. Un journal religieux aima- giné un bon petit truc. C'est de faire passer pour des libéraux tous les galeux de son parti. Hier encore, a propos des désordres commis a Essen, par les catholiques, il écrivait ceci Si les catholiques d'Essen ont commis les exces qu'on leur impute et qui sont probablement fort exagérés, ils ont agi, non en catholiques, niais en libéraux. En poursuivant ce petit système, ledit journal en arrivera bientót a qualifier de libéraux les petits-frères ennuyés par la justice. Dédié a M. Vandebdonckt. A une des der- nières séances du jury de droit, le professeur chargé d'interroger sur le droit civil demande a un des récipiendaires de lui énumérer les condi tions requises par la loi pour pouvoir faire une donation entre vifs. L'élève en indique quelques-unes. II y en a une essentielle que vous oubliez, lui ditle professeur. Voyons, chef chez bien. J'ai beau chercher, répond l'élève, je ne trouve pas. Que dit l'article 901 du Code civil? Je ne me rappelle pas... L'article 901 ne dit-il pas que, pour faire une donation entre vifs, il faut être sain d'esprit? Oh pour qa, je suis sur que non, s'écrie le récipiendaire, car, pour faire une donation entre vifs, il faut être un fichu imbécile. Le jury, hilare mais non désarmé, a ajourné a l'année prochaine cette future gloire du barreau beige. (Gazette.) SUITE A L'IIISTOIRE DE VOLEURS. Nous avons regu de Bastogne la lettre suivante que nous nous faisons un devoir de publier Bastogne, le 30 Aoüt 1872. Monsieur le Bédacteur, Certains journaux reproduisent d'après votre journal, n° du 25 courant, une correspondance datée de Bastogne et relatant une histoire oh la police de cette ville aurait joué un róle passable- ment ridicule. Laissez-moi vous apprendre, Monsieur, que presque tout est d'invention dans cette histoire, trop plaisante pour être vraie. Vos concitoycns n'ont été ni arrêtés, ni fouillés, ni injuriés, ni menés vers la prison. Tout au plus y a-t-il eu certaines explications provoquées par leur tentative de mystifier la police dans la per- sonne d'un agent subalterne, trop zélé, comme vousle dites.Rien de vexatoire doned'outrageant encore moins; et c'est bien volontairement que vos jeunes et joyeux concitoyens ont exhibé les armes et les chandelles (un peu aplaties) dont parle votre farceur de correspondant, plus une canne a épée, une fiole d'eau-de-vie et deux sifilets dont il ne parle pas. Les faits étant ainsi rectifies, il me reste, Monsieur, a vous prier d'agréer mes salutations distinguées. Jambonneatj, Commissaire de Police. Nous n'avons garde d'ajouter des commentaires a une lettre écriteen termes si convenables. C'est un gentleman préhistorique que ce commissaire- la, et nous serions trés flatté de faire sa connais- sance. Mais quel dróle de nom tout de même pour un constable de Bastogne Eh Jambonneau, notre amidites done, y a-t-il de l'indiscrétion a vous demander si vous êtes du devant ou du der rière? Votre signature n'en dit rien et ce point nous intéresse. Un petit mot S. V. P. CE QUI DEVRAIT SURPRENDRE. Le Journal de Bruxellesdans son numéro du 26 aoüt, rendant compte des désordres graves qui ont éclaté a Essen, fait, avec une satisfaction toute cléricale, la judicieuse remarque que voici On ne manquera pas de constater avec une certaine surprise que ces désordres et ce mépris r des autorités gouvernementales se manifestent prëcisément dans la localité d'oü sortent ces fameux canons Krupp auxquels la Prusse doit certes pour une grande part sa grandeur ac- tuelle. Nouvelle preuve de la fragilité des choses humaines. La constatation serait curieuse, en effet, et la surprise legitime, si on ne savait que la ville d'Essen a été longtemps sous la domination reli- gieuse des jésuites qui l'ont fanatisée. Cela étant, il n'y a plus lieu du tout d'être sur- pris des violences qui ont été perpétrées. C'est l'absence de désordres qui aurait du surprendre au contraire. Ajoutons que pour les jésuites expulsés, il y a bien quelque peu lieu aussi de méditer sur la fra gilité des choses humaines qui, en ce qui les con- cerne, deviennent partout de plus en plus f'ra- giles. M. DUMAS PILS ET CONSORTS. La France est en train de se régénérer. On se souvient de la fameuse lettre de M. Dumas fils attribuant a la démoralisation les récents revers desonpays,etpréconisant, comme remède, la restauration des mpeurs publiques. N ous avons eu depuis, dans eet ordre de refor mation et du même moraliste, la Princesse Georges et la Visite de noces. Après cela, la Timbale d'ar gent de je ne sais plus quiet, tout récemment, les Vieïlles filles d'un M. de Courcy. Si la France n'est pas encore prête a prendre sa revanche, ce ne peut être que la faute de M. Thiers. Les fortes moeurs sont restaurées, et la Prusse n'a qu'a bien se tenir. BONNE SURVEILLANCE DU P0ISS0NA BRUXELLES. On lit dans YFtoile beige du 27 aout Samedi dernier, a la tombée de la nuit, les experts et la police ont saisi chez un négociant n du bas de la ville dix-neuf sacs de moules qui qui s'y trouvaient déposées depuis plus de n 48 heures et qui ont été reconnues tout a fait i) impropres a la consommation. Proces-verbal a i) été dressé a charge de ce dépositaire. D Hier lundi, on a également saisi environ 70 sacs de ces molusques gatés expédiés d'An ti vers a Bruxelles par chemin de fer. D'un autre cóté, les agents préposés a la surveillance du marché aux poissons ont saisi depuis quelques jours de trés gr an des quantités li de poisson de mep reconnu également d'une nature malsaine et tres compromettante pour la santé publique, vu son état avancé. L'autorité redouble d'efforts pour cette surveillance, et il i) faut lui en savoir gré. II en est de même pour la viande de boucherie et autres denrées alimen- taires. Sans doute queles agents et les experts ci-dessus ne font pas sous main le commerce pour leur compte. Cene seraient encecas que des imbéciles. UN PRÉCEPTE DU SERMON SUR LA MONTAGNE. Le Figaro a raconté, et tous les journaux catho liques se sont empressés de reproduire, la petite histoire qui suit Avis aux communards lis feront bien de il choisir leurs curés quand ils voudront insul- ter le clergé, et de ne pas s'adresser a M. le curé deS... n En effet, le digne ecclésiastique, insulté avant- hier au milieu du pont d'Argenteuil par un so il cialiste du cru, et se trouvant dans le cas de ii légitime défense, lui a administré une paire de ii soufïlets avec une telle conviction que le pau- I! vre prolétaire en a roulé a trois pas. li Mon ami, lui a dit ensuite avec douceur M. le ii curé de S..., voyant que le démocrate seprépa- it rait a récidiver, ne recommencez pas... je me ii trouverais, bien malgré moi, dans la dure né- ii cessité de vous jeter al'eau. Le communard, touché par ces divers argu- ii ments, s'est replié en bon ordre. Bien. Mais une petite observation. Quelle que soit la douceur avec laquelle M. le curé de S... a répondu au grossier communard, il n'en reste pas moins vrai que le Christ a parlé avec une douceur infiniment plus grande lorsque, dans le sermon sur la montagne, il a dit (v. 40.) Ne résistez point au méchantmais si quelqu'un ii vous frappe sur la joue droite, présentez-lui ii encore la gauche. On voit que M. le curé S... ne s'est. pas tout a fait conformé a ce précepte, ce au grandplai- sir des cléricaux de tous les pays. Mais on est homme avant d'être curé, et 1'on ne sait que trop que, soit qu'ils se défendent, soit, ce qui arrive plus souvent, qu'ils attaquent, messieurs les ton sures nè se piquent guère de prendre l'évangile au pied de la lettre ni les préceptes du fameux sermon comme règle de conduite. LE PAPE MARTYR. On ignore généralement de qui et de quoi se compose cette cour pontificale dont l'entretien coute si cher aux catholiques beiges. On le sait maintenant. Une correspondance de Rome, adressée a la République francaisepublie la liste des fonction- naires qui composent la cour du Souverain pon- tife, ce qu'on appelle, a Rome, la familie pontifi cale Le sacré collége des cardinaux. 553 patriarches, aréhevêques et évêques assis tants au tröne pontifical. 17 autres prélats ou nobles assistants au tróne. 5 ministres. Tous les archevêques et évêques du monde. 150 protonotaires apostoliques surnuméraires non participants. 9 abbés généraux des ordres monastiques. 22 généraux et vicaires généraux des ordres mendiants. La municipalité de Rome. (Elle a récemment abandonné le privilege de servir le pape dans les cérémonies religieuses.) Les 9 prélats votanti della segnatura. Les 12 prélats abbreviatori del parco maggiore. Les 19 avocats consistoriaux. Les 19 procureurs généraux des ordres men diants. Les maitres des cérémonies. 17 camériers secrets participants. 40 chapelains chanteurs, parmi lesquels 8 cas- trats. 13 clercs de la chapelle. Les acolytes cérophéraires. 12 maestri ostiarii di virga rubea. 23 massiers. 4 courriers pontificaux. 215 prélats domestiques de sa Sainteté. 241 monseigneurs camériers secrets surnu méraires. 4 camériers secrets de cape et d épée. 32 gardes nobles ayant le grade de colonel, de lieutenant et de sous-lieutenant. 163 camériers secrets de cape et d'épée surnu méraires. 295 monseigneurs camériers d'honneur en habit violet.- 72 monseigneurs camériers d'honneur extra ur- bem. 7 camériers d'honneur de cape et d'épée. 85 camériers d'honneur de cape et d'épée surnu méraires. 4 officiers de la garde suisse pontificale. 8 officiers de la garde paladine d'honneur. 8 monseigneurs chapelains secrets. 67 monseigneurs chapelains secrets d'honneur. 76monseigneurs chapelains d'honneur extra ur- bem. 2 clercs secrets. 22 chapelains communs. 2 aides de cliambre. Le maitre d'hótel secret du saint-père. (C'est M. Filippani, décoré d'une croix de commandeur.) 43 bussolanti (gens vêtus de velours et de satin rouge et portant sur leurs épaules un plancher de bois sur lequel le pape entre en triomphe dans Saint-Pierreil ya parmi eux un prélat et plu- sieurs chevaliers.) r MANIÈBE DE EE METTBE EN PEATIQUE.

HISTORISCHE KRANTEN

L’Opinion (1863-1873) | 1872 | | pagina 2