On se rappelle que, clans sa dernièro reunion,
la commission avait decide qu'elle ne prendrait
aucuno"resolution sur le rapport de la sous-com
mission aussi longtemps que M. leministre de la
guerre ne lui aurait pas fait connaitre son opinion
sur la question du service personnel.
A l'ouverture de la séance, il a été donné
lecture d'uno lettre de M. le ministre de la guerre
clans laquelle co haut fonctionnaire, sans s'expli-
qwer d'aucune far,on sur la question du service per
sonnel, maintient que la grande commission n'a
regupour mission que de délibérer sur les cinq
points specifies dans l'arrêté royal quil'ainstituée,
et qu'en s'occupant de lui soumettrc un projet
complet de reorganisation militaire, la commis
sion avait outrepassé son mandat.
La lettre de M. le ministre se terminait par une
invitation formelle adrëssée a la grande commis
sion d'avoir a se renfermer strictement dans l'cxa-
men des cinq points soumis a sos délibérations.
Inutile de dire que la persistance de M. le mi
nistre de la guerre a ne pas répondre a la question
capitalc du service personnel a vivement indispose
iamajorité cle la commission.
Comment s'expliquercette persistance si cen'est
par le désir de lui endosser devant le pays la rcs-
ponsabilité désagréable d'avoir, la premiere, pro
pose un accroissement considerable des charges
militaires
Quoi? il y a une question, celle du service per
sonnel, qui domino évidemment toutes les autres;
selon qu'elle sera rcsolue clans un sens ou clans un
autre, l'armée dcvra recevoir une organisation
toute différente, et. quand le ministro de la guerre
est invite par deux fois a faire connaitre son senti
ment personnel sur cette question, il s'obstine a
garder le silence
Ce silence est plus que suspect, et l'on comprend
que la commission s'en soit trouvée offensée.
C'est sous l'impréssion de ce sentiment que M.le
sénateur Van Sclioor a propose do renvoyer pure-
ment et simplement le travail do la sous-commis
sion a M. le ministre dela guerre.
M. le ministre, a dit l'honorablo membre,
réduit notre mission a cinq points determines,
i) Eh bien 1 ces cinq points sont traités dans le tra
il vail de notre sous-commission. Quod abundatnon
vitial. SiM. le ministre ne veut pas tenir compte
des autre points traités clans ce travail, libre a
ij lui. i)
La proposition de M. Van Schoor aliait êtrc
adoptee, lorsque M. Thonissen a fait observer
qu'ainsi formulée, la proposition impliquait ap
probation des conclusions du travail de la sous-
commission.
Quant a moi, a ajouté l'lionorable représcn-
tant de Hasselt, je suis adversaire convaincu
du contingent de quinze mille hommes et d'un
budget militaire de quarante-cinq millions, et
je ne veux pas qu'il puisse y avoir le moindre
doutesur mon sentiment a eet égard.
L'lionorable membre a done amende la propo
sition de M. Van Schoor dans ce sens que le ren
voi du travail do la sous-commission a M. le mi
nistre de la guerre ne préjugerait en aucune fa§on
les opinions personnelles des membres cle la grande
commission, chacun d'eux restant absolument
maitre, pour l'avenir, de ses appreciations et de
son vote.
La proposition, ainsi amendée, a été adoptée
sans opposition.
II est a peine besoin d'ajouter quo la commis
sion militaire ne se réunira plus et quo e'en est
fait, pour longtemps, de cette grosse question de
la reorganisation de l'armée qui a, pour le mo
ment, si vivement ému l'opinion publique.
TOUJOURS LES MÊMES
Sous le ministère doctrinaire, deux évêques ont
été enterrés dans leurs cathédrales et n'ont pu
être exhumés.
Le mépris systématiquement afficlié par le
clergé, selon les expressions mêmes de M.Bara,
a été puni d'une amende dérisoire, et force est
restée au fait accompli contre les dispositions de
la loi.
Ce que les ministres doctrinaires ont fait alors,
le ministre clerical le fera aujourd'hui, mais rien
de plus. Et c'est bien naturel. Car si los libéraux,
éclairés par l'expérienco, n'ont pas juge a propos
d'assurer a la loi une sanction assez puissante
pour en empêcher la violation dans l'avenir, ce
n'est pas une majorité cléricale qui se chargora
sottement de faire la besogne qui leur cncombait.
M. le ministre de la justice, dit YL'toilen'a
pas montré le moinclre embarras pour répondre a
M. Bergé. C'est un usage de l'Eglise qui existe
depuis onze siècles, a-t-il dit, d'inhumer les évê
ques dans les cathédrales, mais personne ne sou-
tient que c'est un drqit. Aussi la justice est-elle
saisie cle l'affaire de Tournai depuis le londemain
du jour oü elle s'est produite, et justice aura
son cours contre les violateurs de la loi, quels
qu'ils puissent être. II y a deux délits punis par
le code, celui d'inhumation dans la cathédrale et
celui d'inhumation sans permis de l'autorité. II y
en aura peut-êtreuntroisième, celui de laprésence
permanente du corps dans l'église, et celui-la est
puni d'une peine qui peut aller jusqu'a deux mois
d'emprisonnement. Quant a ordonner l'onlèvement
du corps, le ministre ne connait aucun texte cle
loi qui le permette.
n L'attitude du gouvernement en cette circons-
tance est correcte, comme on voit. Mais la loi
restera néanmoins violéc, et l'on continuera a
inhumcr dans les cathédrales. n
Personne n'a pu citer a la Chambre un texte de
loi en vertil duquel le gouvernement put être mis
en demeure de prendre d'autres mesures que
celles auxquelles M. de Landsheeré se soumet
sans aucune difficult?,.
II appartenait aux libéraux qui ont occupé le
pouvoir avec une majorité toute-puissante, cle
faire une loi sérieuse. Ils ne l'ont pas voulu, ou ne
l'ont pas osé. L'opinion publique s'est prononcée
sur leur politique, nous n'y reviendrons pas.
Mais nous constaterons combien il est deplorable
cle voir lour faiblesse et. leur inertie passées ne
laisser plus aucun point d'appui au jeune libéra
lisme. Le silence des vieux chefs de la gauche
conservatrice, en cette circonstance, est signifi-
catif.
Nous lisons dans YJEcho du Parlement
On nous écrit d'Ypres
On se rappelle le proces quo la villo d'Ypres
a du soutenir d'abord contre la religieuse dirigeant
l'école Lamottc, ensuito contre sa succession,
pour faire reconnaitro les droits do l'administra-
tion communale sur cette fondation d'enseignc-
ment. L'on n'a pas oublié non plus les difficultés
qu'un honorable magistrat, M. le procureur du
roi d'Ypres, a rcncontrées dans le confessionnal
en raison de ses conclusions prises a l'audiencc et
dont rétraetation était exigée par son curé avant
toute absolution. C'est, on le sait, a Ixelles, chcz
M.le chanoine d'Hanis,que M. Iweins a enfin, sans
rétraetation aucune, obtenu cette absolution
refusée a Ypres, tandis que le jugement avait cté
de nature a ne former aucun obstacle a l'absolu-
tion do M. Biebuyck, alors président du tribunal,
aujourcl'hui membre de la Chambre.
Nous apprenons que l'arrêt do la cour d'appcl
de Gand, qui a donné gain de cause a la ville
d'Ypres, est déféré en ce moment a la cour de
cassation, de telle sorte que M. le premier prési
dent baron de Grassier, MM. les conseillers de la
chambre civile, M. le procureur général Faider,
M. l'avocat général Mestdagh de Ter Kiele sont
tous exposés, s'ils suivent l'exemple de l'liono
rable M Iweins et que le clergé de Bruxelles
imito celui d'Ypres, au même sort que M. le pro
cureur du roi, coupable d'avoir conclu en faveur
de la ville. Leur faute sera même plus grave s'ils
prononcent en faveur de la ville, de toute la dis -
tance qu'il y a d'un avis de ministère public a un
arrêt dénnitif de la cour suprème. Et nous aurons
ainsi en définitive, comme la plus haute juridiction
de Belgique, pour l'interprétation des lois, au
dessus de la cour de cassation elle-même, le clergé
se constituant le juge des juges. Ajoutons néan
moins que les magistrats de Bruxelles seront
moins a plaindre que ceux d'Ypres, n'ayant pas
comme M. Iweins un long voyage a faire pour
aller trouver M. Ie chanoine d'IIanis, curé do
Saint-Boniface, a Ixelles.
LES INONDATIONS.
Depuis quatre semaincs la valléo do la Lys ros-
somble a une mer. Les eaux ont cnvahi toutes les
prairies et les terrains basplusieurs fermos sont
submergées et leurs habitants sont livrés a mille
et mille embarras. Si, encore, les inondations ne
procuraient quo des embarras mais celles-ci cau-
seront des pertes énormes choz les riverains de la
Lys. D'ordinaire, a cette époque, los cultivateurs
livrent en bateaux leur récolte do betteraves a
sucre; cette année-ci, l'interruption do la naviga
tion a empêché les transports en bateaux et la
plupart des betteraves déposées aux bords de la
rivière et prêtes aux chargements ont été enle-
vées par les eaux. On cite de nombreux fermiers
dont les betteraves ont été enlovées de cette fagon
et qui subiront des pertes qui do cinq cents, qui
de mille francs, etc. Les pluies ont été si sulfites
et si inattendues qu'il n'est pas permis de les
taxer d'imprudence il nous faut plaindre ces
malhcureusess victimes des intempérios.
Les pluies empêchent les semailles. A la cam
pagne, les plaintes sont généralesil est presque
trop tard pour les semis avant l'hiver.
Espérons que le beau temps reviendra, et que
nous serous enfin délivrés des ondées et des bour-
rasques.
CIIEMIN DE FER OSTENDE-ARMENTIÈRES
II parait que la section de Thourout a Ypres ne
sera pas exploitée au lcr janvier prochain, ainsi
qu'on l'avait annoncé. Des difficultés dans la re
prise des travaux retarderont la mise on exploita
tion de cette section qu'on disait terminéc-
II est malhcureux pour les habitants de Boc-
singhe et de Langhemarcq, de devoir patir du
peu d'entente qui règne entre les constructeurs,
les conccssionnaircs et les exploitants.
Nous saurons bientót auxquéls de ces messieurs
nos populations sont redevables de leurs mó-
comptes.
Une nouvelle livraison des Tablettes liégeoiscs
par Alb. d'Otreppe de Bouvettc vient do paraitro
chcz MM. Yaillant-Carmanne, éditeurs a Liége.
Dans cette nouvelle ccuvre, l'infatigable auteur
trace un tableau de Liége ancicnne et nouvelle
avec une verve toute juvenile.
Un nouveau journal vient do paraitro a Anvers,
intitule la Rive droile. Cette publication de
fend, dit-elle, conimo son titre l'indiquè, les inté
réts du vieil Anvers.
ACTES OFFICIELS. (Extraits du Moniteur.)
Administration de 1'cnregisbrernenl el des do-
maines. Bar arrêtés royaux du 28 novembre
sont nommés, savoir
Vérificateur de classe
Le sieur Noël (E.), receveur de l'enregistrc-
ment et des domainos a Messincs (Flandre occi
dentale)
Receveur de l'enregistrement et des domaines
A Messines, le sieur Deraedt (A.), receveur des
mêmes impóts a Wyneghcm (Anvers).
-Bar arrêté royal du 30 novembre, le sieur
Dewildc (J.), candidat huissier a Hooghlede, est
nommé huissier prés le tribunal de première in
stance séant a Ypres.
lUalfcs div iirs.
Économie culinaire. L'hippophagie est en
pleine voie do prospérité, a Bruxelles. On compte
déja dans la capitale seule, sans les faubourgs,
plusieurs établissements fort achalandés oii l'on
ne débite quo de la viande de cheval de première
qualité a un franc le kilogramme. II parait que
cela devient une concurrence sérieuse pour les
marchands do viande do boucherie ordinaire.
Le tigre! Des mauvais plaisants ayant ró-
pandu liier soir le bruit qu'un tigre du Bengale
s'était échappé de la Zoologie d'Anvers, une
grande panique a régné pendant une partic do la
soiree aux abords de la place de la Commune
plusieurs marchands avaient même l'ermé leurs