lourd et bien cnnuyeux si, ses leqons données, il
s'abstenait de s'occuper des grands intéréts
moraux et intellectuels de sa patrie et des autres
nations, s'il évitait de penser et sijrtout de penser
tout haut, on bien si,cauteleux et prudent, il écri-
vait, par exemple, sur le Taciturne, un volume
dans lequel, equilibriste consommé, il éviterait
d'exprimer une doctrine, une conclusion sincere
et généreuse, s'il n'était préoccupó que de l'idée
de voir ses écrits accueillis a la fois dans les écoles
congréganistes et dans les écoles publiques, s'il
admettait que dans l'histoire, dans l'économie
politique, dans les sciences sociales, on doit éviter
tout ce qui pourrait éveiller, dans la jeunesse, les
convictions, l'initiative, l'esprit d'examen et la
libre discussion, ohalors, M. de Laveleye vivrait
tranquille et signalé comme un savant modèle.
Mais M. de Laveleye n'est rien de tout cela. Au
milieu du marasme de l'enseignement supérieur,
de l'intolérance de Popinion, fortifióe par l'effroi
qu'elle inspire en général aux hommes de science,
qui devraient cependant la guider et la raffermir,
M. de Laveleye donne le noble et glorieux exemple
d'exprimer hautem.ent ses convictions etd'appeler
sur elles la discussion. II donne a la jeunesse
cette précieuse leg,on que la liberté intellectuelle
et la sincórité des opinions, qui ont élevé si liaut
l'enseignement supérieur en Allemagne, peuvent
et doivent être aussi pratiquées en Belgique,
malgré les clameurs intéressées et parfaitement
calculóes des ultramontains, malgré les défail-
lances trop fréquentes et la timidité trop générale
p.armi les hommes d'études.
ön écrit de Bruxelles a la Meme
La Chambre vient demettreal'ordredujour
de la séance du 4 mars la discussion du projet de
loi relatif au rachat du Luxembourg, lequél doit
être ratifié par les deux Chambres avantle 15 du
même mois, Le ministère parait s'attendre a ce
qu on ne discute son projet que peu ou point. Je
ne crois pas qu'il se bercé de la même illusion pour
1An vers - G1 adb acl II est certain dès aujourd'hui
que le traité conclu avec la Hollande, a des .con
ditions désastreuses pour lepays, seral'objet d'une
opposition trés vive. La presse ministérielle per-
siste a ne souffler mot de cette négociation, dans
laquelle on a subi toutes les exigences du gouver
nement néerlandais, La seption centrale chargée
de l'examen de la question ne parait pas avancer
beaucoup dans ses travaux. Elle attend toujours
la réponse du gouvernement a ses questions pré-
liminaires, et comme je vous l'annongais dans
une lettre préeédente, on peut compter que le
ministère cherchera a retarder le plus longtemps
possible la discussion, pour essayer d'emporter
un vote a la dernière lieure. n
M. Ivervyn de Letten'nove a été convaincu,
pièces en main, en séance publique du conseil
communal de Gand, d'avoir dit a la Chambre la
chose qui n'est pas onprétendant que la ville ne
remplit pas les devoirs que la loi lui impose en
matière de subside pour l'enseignement popu
laire.
Le conseil a décidó que les rectifications faites
par M. le bourgmestre et par M. Wagener, au
discours de M. Kervyn de Lettenhove, seront,
d'aprcs le texte du Bulletin communaladrèssées
a la Chambre et au Sénat.
On nous assure que M. le général Thiebault a
décliné a son tour l'honneur qu'on voulait lui
faiie de le mettre a la tete du département de la
guerre.
Le cabinet devri done se representor devant
la Chambre pour discuter sa politique militaire a
1 occasion du budget de la guerre, sans avoir pu
trouver.un général qui consentit a partager avec
lui la responsabilité de la situation faite a l'ar-
mée.
Le Bien publicdont on s'est occupé a la Cham
bre a l'occasion des récents débats sur le Syllabus
et de la fagon dont les ultramontains concilient
leur respect pour la Constitution avec les ordres
infaillibles du Vatican, le Bien public tient a ac-
centucr encore son opinion.
II est pour le Syllabus sans aucune restriction,
il ne subordonne son adhesion a aucune inter
pretation particuliere. Les enseignements du
Syllabus ne sont pas pour lui parement théori-
ques, lis sont politiquesils ne s'appliquent pas
seulement aux individus, mais aux nations
C'est un désaveu et une legon infligós a M.Tho-
nissen et a ceux qui ont approuvé son langage.
Et il faut reconnaitre qu'en cette circonstance le
Bien public a le beau role, car il fait preuve de
logique et de sincérité, tandis que M. Thonissen
et ses amis donnent au Syllabuspour se tirer
d'un mauvais pas, une interpretation inadmis
sible.
CHRONIQUE RELIGIEUSE.
L'affaire du Dufour grand-ducal a eu son de
nouement vendredi.
Le tribunal d'Arlon a condamné le sieur Fox,
cure a Born, grand-duché de Luxembourg, a
100 francs d'amende, et sa complice, la demoi
selle K.,., a 26 francs d'amende, pour conversa
tion trop intime dans un train en marclie, entre
Sterpenich et Arlon.
O
On assure qu'une instruction judiciaire a été
ouverte par le parquet de la R''ole(Gironde), con-
tre unprêtre dupays, accusé d'outrage a la pudeur
et de tentative de seduction.
Deux enfants,une petite fille de douze ou treize
ans et un petit gargon, auraient fait des déposi-
tions. La dernière serait surtout particulièrement
grave.
La commune oü se sont passés les faits si re-
grettables que nous venons de signaler, dit la
Gironde, est dans l'indignation mais il faut
espérer que les magistrals feront bonne et prompte
justice.
O
On écrit de Merville
Des faits de la dernière gravité viennent de
jeter l'émoi dans Merville.
Mardi dernier le frère Floride, des écoles
chrétiennes, disparut subitement.
La police, mise en éyeil par certains bruits se
rattachant a ce départ mystórieux, poursuit acti-
vement une enquête. Ilier sept ou huit enfants ont
été ent'endus.
Des actes ignoblesinfames auraient été
révélés.
n Nous attendons que l'instruction soit termi-
née pour vous donner plus de détails. Vous com-
prendrez notre réserve.
Avis aux pères de familie partisans de l'en
seignement congréganiste. 1
Progrès dit, Nord.)
IVaits <Sivers.
Un accident, qui aurait pu avoir des suites plus
facheuses, est arrivé avant-hier en la station de
Lophem. Le garde-convoi, Pierre Van Hecke, sor-
tant d'un wagon, au moment ou le train a'llait
s'a-rrêter, a glissé du marche-pied et s'estcassé
le jpnou. Le dooteur Valcke qui se trouvait sur
le train, a donné les premiers soins au malheureux
garde.
On écrit de Roulers, 25 février
Avant-hier matin deux femmes, la mère et la
fille, se rendaient a la messe de 5 heures, quand,
arrivées dans la rue de Gits, elles furent assaillies
par deux individus qui les terrassarent et leur
volèrent l'argent qu'elles avaient en poche. Aux
cris poussés par la fille., des fenêtrps furent ouver-
tes dans le voisinage et les malfaiteurs, craignant
1 arrivée de secours, décampèrent.
La mère et la fille sont alitées. La police recher
che encore les brigands.
On écrit de Dixmude, 22 février
Un vol hardi a été commis a Stuivekenskerke
dans la nuit du 20 au 21. Le nouveau receveur
communal ayanttenu séance, avait déposé l'argent
dans un cofire fermé a clef et placé chez le bourg
mestre Ilier matin, on constata que la serrure du
coffre avait été brisée et que 1c magot, s'élevant
a prés de 1000 fr., avait dispara. Les voleurs ont
pénétré dans la chambre en brisant un carreau de
vitre et ont brülé pn certificat qui se trouvait sur
la table
Un nouveau meurtre a Anvers. La victime est
une femme de 37 ans, originaire de Strasbourg et
cigarière de sa profession. Elle vivait séparée de
son mari et était arrivée a Anvers il y a deux ans,
c'est-a-dire a l'époque de la guerre franco-prus-
sienne.
Elle s'était logée dans une cliambrette de l'es-
taminet la Reine des Fleurs,roe du Convent, et au
bout d'un certain temps de residence h Anvers,
avait lié connaissance avec un ex-sous-óffieier des
pontonniers, le sieur Alphonse - Joseph Colin,
actuellement préposé des douanes.
Des relations intimes s'étaient établios entre
Colin et la femme Alt et jusqu'ici los deux amants
avaient vécu en bonne intelligence. Mais pendant
ces jours de carnaval, Coli qui était extréme-
ment jaloux, avait défendu a sa maitresse de se
rendre mardi soir a un bal qui se donnait au local
dit le Grand salondans la même rue du Convent.
Mais la femme Alt, n'attacliant aucune impor
tance a la défense de son amant, s'y était rendue
quand même.
Colin, furieux,l'attendit au retour a l'estaminet
ou elle logeait, ce qui avait lieu vers 5 heures du
matin. Une violente querelle s'engagea entr'eux
et prit bientot de telles proportions que Colin
'saisit une chaise pour en assommer sa maitresse.
Toutefois des personnes présentes a l'altercation
s'interposèrent et parèrent le coup la chaise alia
briser un carreau de la porte vitrée de l'établisse-
ment.
La querelle sembla apaisée. Colin et la femme
Alt montèrent ensemble a la chambre do cette
dernière, située sur le derrière de la maison.
Ce qui se passa alors dans eet appartement, on
l'ignqre.
Vers onze heures du matin, Colin est redes-
cendu de la chambre de sa maitresse et a quitté
l'estaminet, la figure entortillée dans un cache-
n.ez et en emportant la clef de l'appartement.
Mais vers 3 lieur.es de l'après-midi, la dame de
eet est.aminot, ne voyant point paraitre sa loca-
taire, est dev.enue inquiète et est montée pour
connaitre les motifs de son retard a descendre.
Elle heurta a la porte de la chambre et, ne rece-
vant point de réponse, regarda par le trou de la
serrure. Elfe apergut la femme Alt étendue sur le
plancher devant le litetles mains couvrantlaface.
La dame de l'estaminet avertit immédiatement
la police qui en référa au parquet. Celui-ci arriva
bientot et, comme nous venons de le dire plus
haut, constata que Caroline Alt avait été la vic
time d'un horrible assassinat.
L'enquête a commencé immédiatement.
la mère Moreau. La troupe de Mons se rcn-
daitlundi a Condé poury jouer Luciele Chalet
et un lever de rideau. Mais par suite de la négli-
gence des gargons de théatre, des malles conte-
nant les costumes n'accompagnaient point les
artistes, et la plupart de ceux-ci, au moment de
commeneer la représentation, se retrouvèrent
dans leurs vêtements de voyage.
Mais bah! a Condé... Après délibérationon
décida que la représentation nepouvaitêtre ajour-
née. Les dames qui avaient des chfilcs les prêtè-
rent généreusement aux chasseurs, qui s'en affu-
blèrent tout en conservant lours paletots et en
relevant jusqu'a mi-jambe leur pantalon, et le
chef-d'oeuvre de Donizetti, joué dans ces condi
tions, n'en cut que plus de succès, les auditeurs
pouvant savourer la musique du maitre sans être
distrait par la richesse de la mise en scène.
Pour le Limietautre expédient: les vestes des
pompiers de l'endroit furent requises, et les Con-
déens eurent ainsi sous les yeux un type tout a
fait nouveau du soldat autrichien.
On pariera longtemps a Condé de cette repré
sentation mirifique qui pourrait inspirer un vau-
devilliste.
La cour d'assises de Seinc-et-Marne vient de
condamner a mort un fils qui a assassiné'son père