clès lors k quoi bon insérer la formule dc
l'article 8 dans une nouvelle loi sur l'ensei-
gnement primaire Veut-on séculariser
franchement l'enseignement public, qu'on
le dise alors et la clause 8 devient inutile.
Veut-on s'assurer l'appui du clergé Qu'on
insère tont au long dans la loi la convention
d'Anvers, mais en cé cas ce n'est pas la
peine de changer quelque chose a la .loi
de 1842.
Cetle franchise, on ne l'obtiendra pas du
doctrinarisme. II ne dira pas qu'il vent sé
culariser l'enseignement, n'avouera pas
davantage qu'il entend garder l'appui du
clergé. 11 sait que la mesure qu'il propose
est illusoire. Mais il espère qu'elle lui sera
néanmoins comptée comme une concession
a l'esprit liberal, en même temps que des
allies clérieaux lui seront gré de ne rien
compromettre.
L'ARRIVÉE DE M. THIEBAULD.
Le pays sort enfin du pénible état de marasme
oü nous plongeait la privation d'un ministre de
la guerre et la noble obstination que mettaientnos
officiers supérieurs a refuser d'entrer dans un
cabinet dont l'un d'entre eux avait été éliminé par
le spirituel M. Malou.
Aujourd'bui, nous respirons plus a l'aise, la
Belgique militairequi avait prédit au milieu de
la foudre et des éclairs, que pas un seul officier
beige ne consentirait a reprendre la succession de
M. Guillaume, revient a des sentiments moins
rigoureux. Le journal officiel des divers ministres
de la guerre qui se sont succédés en Belgique,
prélude en ces termes a l'avénement de M. Thie-
bauld, et tout d'abord entre en aveu
Nous ignorons quel est le programme de l'ho-
norable général. L'armée accueillera son élévation
avec sympathie et avee le legitime espoir de nous
voir enfin sortir de ce statu quo si funeste aux
éléments de notre défense nationale. Toutes les
mesures favorables a l'armée que le général
Tliiebauld pourra prendre ou solliciter de la legis
lature, nous les recevrons avec reconnaissance et
nous en ferons ressortir l'utilité.
Nous l'aurions bien gagé. La Belgique militaire
est dans son róle et tant qu'il restera une plume
aux colonels de Varméeils en useront pour prouver
que les projets du ministre occupant surpassent
de plusieurs longueurs de sabre les intentions des
précédents ministres.
Nous saurons bientöt quels sont les projets de
M. Thiebauldles renseignements que nous avons
pu recueillir jusqu'ici et les informations que
nous avons pu puiser dans les journaux de nos
confrères n'ont jusqu'ici aucun caractère de pré-
cision.
La Belgique militaire croit toutefois que lalégis-
lation sur le remplacement militaire subira des
réformes urgentes de manière a n'être plus acces
sible qu'aux millionnaires.
On ne croirait pas a tant d'impertinence si l'on
n'avait le texte sous les yeux.
Lorsque le remplacement sera condamné et
flétri partout comme une injustice sociale et une
calamité militaire, on ne trouvera plus de sujets
honnêtes et intelligents qui consentent a exercer
Findigne profession de mercenaire, et s'il s'en
trouvait, on devrait les payer si clier que le rem
placement deviendrait le primlégq exclusif de V'aris
tocratie, de la haute finance et de la grande pro-
priéte. t>
Le recrutement, le remplacement seraient livrés
au bon plaisir du département de la guerre, ''aris
tocratie, la haute finance et la grande propriété se
raient seuls dégagós de ce que la revue ministé-
rielle dépeindra en temps et lieu comme un devoir
sacré.
Voiia ce que l'on peut appeler de la démocratie.
C'est la un faible aper<ju de la manière dont se réa-
iisera le programme de la fédération des associa
tions conservatrices qui exploitaient jadis au
profit d'une opposition inepte Yinfame impCt du
sang.
Punica fides En 1870 on promettait la dimi
nution des charges militaires; en 1871 et 1872 on
maintenait ce qui existait en 1870 en 1873, on
aggravera les charges dont on demandait a cor et
a cri l'abolition et l'on établira en lieu et en place
de Vinfame impöt du sangdada favori des meetin-
guistes, une róglementation d'une iniquité telle
qu'elle menacera les sources vives de laprospérité
de la nation.
Attendons-nous a de curieux débats, a des tours
de haute voltige du spirituel M. Malou, a de bien
bonnes charges de la Belgique militaire et la fin de
tout cela a de nouvelles impositions du chef du
plus lourd de nos budgets.
'4-' -
Ahles architectes
On sait qu'un palais de justice se construit en
ce moment a Bruxelles-.
Le devis primitif était de 9,723,418 francs et
vingt cntimes.
Toutes les démarches faites auprès de 1'auteur
du plan pour obtenir au moins la réduction de
ces vingt centimes, avaient été inutiles. C'était a
prendre ou a laisser. II fallait de la prudence. On
ne savait pas ce qui pouvait arriver. Ces vingt
centimes devaient rester pour parer aux frais im-
prévus.
Aujourd'hui, le batiment n'est encore qu'au
rez-de-chaussée.
Et on s'aper^oit qu'il a couté déja 8,213,000
•francs et quarante-quatre centimes.
Et on s'aper§oit aussi que pour le terminer, il
faudra encore une petite trentaine de millions
pour le moins.
Ce qui dépasse de vingt-neuf millions neuf
cent quatre-vingt-dix neuf francs et quatre-vingts
centimes, la somme réservée par le devis primitif
pour les frais imprévus.
La section centrale a le toupet de trouver que
c'est raide.
On voit bien qu'elle n'entend rien a l'architec-
ture.
Urie assemblée d'actionnaires a voté la disso
lution de l'ancienne commandite Jacobs frères et
C° Banque de I'Union).
Le rapport de la séance constate que jusqu'ici
les pertes du portefeuille commercial a Bruxelles
n'ont été que de 1 p. c. au lieu de 6 p. c., chiffre
de l'estimation des commissaires au sursis.
Un projet de reconstitution de la Banque est
en voied'élaboration. On créerait une société ano-
nyme de la nouvelle Banque de 1'Union, au capi
tal de 15 millions, ou 30,000 actions de 500 francs,
complétement libórées. Ces actions seraient offer
tes, par préférence, aux actionnaires anciens, et
les opérations commenceraient aussitót que 5 mil
lions seraient souscrits. De plus, pour fournir aux
actionnaires de la Banque Jacobs un moyen de
récupérer les pertes éprouvées, il serait créé
30,000 bons de jouissance qui participeraient
dans une certaine mesure aux bénéfices réalisés
par la nouvelle société anonyme. Ces bénéfices se
répartiraient comme suit
5 p. c. aux actionnairessur le restant des
bénéfices 10 p. c. a la réserve, 15 p. c. aux admi
nistrateurs, 60 p. c aux actionnaires et 15 p. c.
aux bons de jouissance.
La dissolution a été votée par 849 voix contre 91
Faits divers.
La cour d'appel de Bruxelles, chambre des
mises en accusation, vient de renvoyer devant les
assises du Brabant cinq prévenus impliqués dans
l'affaire de banqueroute frauduleuse, etc., Van
Leeu"w,ex-directeurdela maison do santé d'Evere.
Cette affaire viendra dans la prochaine session
des assises.
Décidément, Bruxelles doit en faire son deuil
M"e Nilsson ne vient pas et nous ne pourrons pas
applaudir la célèbre cantatrice dans son róle ini
mitable d'Ophélie. M'1" Nilsson se dit trop souf-
frante pour chanter. L'administration théatrale,
voulant offrir au moins un certain dédommage-
ment au publicbruxellois, traite en ce moment
avec Mlle Albani pour une série de representa
tions.
En dépit de la température printanière dont
nous jouissons, les representations de M. Faure
attirent la foule au théatre de la Monnaie. Tout
était loué depuis plusieurs jours pour la repre
sentation d'hier un grand seigneur étranger de
passage aBruxelles, leprinceRadziwil, a dü payer
250 francs une loge de premier rang rachetée par
lui a un spéculateur intelligent.
Samedi soir, le nommé Delescure (Antoine),
gar (jon mac.on, agé de dix-huit ans, travaillant
route de Montrouge, a Malakoff, fut attiré par
des crisAu secourspoussés par une dame X...,
locataire de cette maison. Un porc qu'elle avait
était tombé dans le puits de la maison, d'une pro-
fondeur de dix-huit mètres, dont quatre mètres
d'eau.
Le jeune liomme s'offrit a descendre dans le
puits par la corde, tandis que deux femmes la
tenaient.
Au moment oüil revenait et oü il était presque
a la surface, la corde s'est brisée, et le jeune
homme fut précipité dans le puits oü il s'est cassé
la jambe gauche.
On a cherché une deuxième corde, a laquelle,
malgré ses souffrances, le jeune homme s'est at
taché lui-mêmecette corde s'est également rom-
pue, et le malheureux fut précipité une deuxième
f'ois dans le puits. Le bruit de l'accident avait
attiré des gendarmes. On a descendu une troi-
sième corde cette fois encore le jeune homme
s'est lié a cette corde, et on a pu le retirer du
puits.
Le médecin de Malakoff, M. Guignard, lui a
donné les premiers soins et a ordonné qu'il fut
conduit d'urgence a l'hópital Cochin. II est main-
tenant hors de danger. Le porc s'est noyé.
Une dame Murgalet, demeurant rue de Puebla,
a Paris, n'ayant pas paru depuis deux jours a sa
boutique au marché de la Villette, des voisins
inquiets allèrent prévenir M. Lévy, commis-
saire de police du pont de Flandres. Ce magistrat
se transporta au domicile de la dame Murgalet et
fit ouvrir la porte.
Au milieu de la chambre gisait le cadavre de la
marchande. Elle était en chemise, étendue la
figure a terre. La malheureuse avait été frappée
d'une attaque d'apoplexie foudroyante au moment
oü elle allait se mettre au lit.
Un détail horrible auprès du cadavre allait et
venait un petit chien liavanais, qui, sans nourri-
ture depuis deux jours, avait dévoré l'oreille de
sa maitresse
Lundi soir, la representation de Cartoucheau
théatre du Chatelet, a été interrompuepar un acci
dent qui a failli coüter la vie a l'excellent acteur
Dumaine.
M. Dumaine, dans le sixième tableau, monte
par une corde pour s'évader de la prison. Le cro
chet qui le tenait par la ceinture a la corde a
manqué, et, comme Ie pauvre artiste n'est pas
excellent gymnasiarque, il tomba d'une hauteur
de quelques mètres sur la scène. Le rideau resta
baissé pendant vingt minutes.
M. Dumaine n'avait fort heureusement que des
contusions, et, après quelques soins, il reprit son
róle.
L'inhabile Cartouche, en essayant de se cram-
ponner a la corde, y avait laissé la peau des
mains, et ses brülures lui faisaient éprouver de
cuisantes douleurs.
ACarbini, hameau de l'arrondissement de Sar-
tène, un jeune homme,Canarelli, a séduit deux
jeunes filles de la maison oü il a re§u l'hospitalité.
Vrai don Juan de village, il a promis mariage a
toutes deux. La familie tient conseil et décide
que le séducteur sera puni de mort.
Un matin, en rase campagne, trois hommes se
jettent sur Canarelli, lui serrent les bras derrière
le dos, avec une corde dont l'un d'eux tient l'ex-
trémité, le font marcher a la laisse, traversent
ainsi trois villages, et pendant qu'ils prennent