VILLE D'YPRES.
leur repas, dans la commune de San Martino,
attachent le condamné a la porte de l'auberge
comme on lie le bceuf que l'on mène a l'abattoir.
Au col du malheureux pendait un écriteau sur
lequel était écrit en grosses lettres Infame
Les gens du pays regardaient... et passaient.
Le cortége reprend sa marche, et vers la fin du
jour arrive au hameau de Poggiale. On s'arrête
sur la petite place.
Alors, un des trois hommes entre dans l'église
et met les cloches en branie on entend le glas
des agonisantsa genoux disent les deux
autres au patient, et demande pardon a Dieu
puis deux coups de feu retentissent Canarelli
roule a terre, le crane fracassé.
Au bruit des cloches, la foule s'était amassée.
Un des hommes prend alors la parole Yous
qui êtês ici, savez-vous qui est ce cadavre C'est
Antoine Canarelli. II avait déshonoré ma familie.
Celui qui l'a tué, c'est moi, Francois Cucchide
ces deux hommes que vous voyez la, Fun est mon
cousin Noël Cucchi, l'autre un ami dévoué, Paul
Tramoni. Maintenant, allez, et racontez ce que
vous avez vu. Justice est faite
Le steamer Atlantic s'est perdu sur l'ile de
Mars, cóte du Canada.
Le bruit court qu'il y avait mille personnes a
bord 700 auraient été noyées, y compris des
femmes et des enfants..
L'Atlantic cherchait a entrer a Halifax pour
faire du charbon.
"Variétés.
Les Guêpes racontent sur la vente des messes
une bien jolie histoire.
O
Tout le monde sait qu'il y a au centre de la
terre un lieu beaucoup plus grand que la terre
elle-même, puisque, a part un petit nombre de
justes, on y a renfermé toutes les générations qui
ont habité la terre depuis 6,000 ou 8,000 ans, ou
davantage, plus toutes les légions de diables et de
démons.
On sait également que, dans ce séjour, les
légions de diables et de démons sont occupées a
bruler de diverses fa-^ons a tres peu pres tous les
hommes qui naissent et qui meurentles uns sont
rötis, les autres bouillis, quelques-uns frits dans
l'huile bouillante, d'autres grilles.
Et cela pour l'éternité.
Un moine a même révélé que on éteignait le
feu vingt-quatre heures tous lès mille ans, pour
empêcher les damnés de s'y habituer.
Sainte Thérèse, qui raconte qu'elle est descen-
due dans l'enfer, dit que on n'y aime pas et ga
sentmauvais.
Personne n'ignore que les cris, les hurlements
de douleur, les prières des damnés, n'apitoient
pas Dieu. Orabat veniam quam non erat consecutu-
rus, dit l'Ecriture.
Les pleurs, les gémissements, les prières des
parents, des amis qu'ils ont Jaissés sur la terre
n'ont guère plus de résultats, le seul moyen d'ap-
porter du soulagement aux damnés, c'est de don-
ner des pieces de vingt sols aux prêtres, paree
qu'au bout d'un certain nombre de messes qu'ils
ont récitées, Dieu se croit obligé de pardonner
un ange va chercher le condamné amnistié et
l'amène dans le ciel. Le ciel, je n'ai pas besoin
de vous dire que c'est cette voute bleue que vous
voyez au-dessus .de la terre, voute solide dans
laquelle sont fichées les étoiles.
On ne sera done pas étonné de la quantité de
pieces de vingt sols données par les catholiques,
et du nombre de messes récitées par les prêtres a
20 sous la piece pour racheter les damnés.
II n'est pas besoin de dire que cela se passé avec
la plus parfaite régularité dans les ciel. Cliaque
damné a son compte ouvert sur un grand livre
chaque messe dite a son intention y est inscrite a
son avoir. Quand le nombre quel nombre je
l'ignore est atteint, un ange balance son compte,
et, qui de l'éternité paye tant de messes, reste
zéro. Le damné est réputé avoir payé son éter-
nité, avoir fait son temps. On déclare que, s'il
n'est retenu pour autre cause, il doit être élargi.
II sort de l'enfer et s'en va au ciel. Mais si la chose
se passe avec régularité et honnêteté dans le ciel,
il n'en est pas de même sur la terre.
Un proces a révélé, il y quelque temps, un sin
gulier trafic au sujet de ces messes.
De temps presque immémorial il y aeu trafic.
Quelques villes, quelques paroisses, quelques
prêtres inspiraient plus ou moins de confiance.
Ceux-la recevaient des fidèles plus de messes
qu'ils n'en pouvaient lire, et ne se faisaient pas
scrupule d'en céder une partie a des prêtres sans
ouvrage, en retenant pour la commission
une partie de l'argent payé par les fidèles. Telle
messe payée un franc c'est aujourd'huile cours,
qui a varié est souvent dite par un prêtre qui
ne retjoit que dix sous. J'aime a croire qu'il n'en
donne pas seulement pour l'argent.
M. l'avocat impérial Aulois, qui portait la
parole dans cette affaire, s'est trompé en prenant
pour la règle cette transmission des messes, comme
valeurs commerciales par voie d'endossement, et
pour une chose permise, d'accepter un nombre
de messes illimité.
Le Concile de Paris (1212), défend positive-
ment aux prêtres d'accepter plus de messes qu'ils
n'enpeuvent dire,etd'en céder a d'autres. Conduc-
titios sacerdotesproliibemus
Ce même Concile s'élève par la même occasion
contre un procédé, une vente a faux poids, une
sophistication des messes. II défend de livrer
comme messesdes messes sèchesmissas siccas. On
appelait, on appelle encore, jecrois, messes sèches,
celles oü on ne consacre pas d'hostie.
Ce qu'il y a done de nouveau, c'est la création
(Tintentions de messes,une sorte de papier monnaie,
d'assignat, au moyen duquel un prêtre pour-
rait escompter les messes qu'il comptait ou espé-
rait recevoir a dire de la piété des fidèles. Avec
ce papier, on achetait, l'un du vin de dessert,
l'autre un parapluie, un autre un vélocipède.
Q
II s'ensuivit un gachis et l'intervention de la
j ustice, par suite de quoi le prêtre Vidol et le ban-
quier Dousset furent condamnés le premier, a
cinq ans, le second, a un an de prison.
O
Mais ce n'est pas toutil restait non acquit-
tées, a peu prés 71,000 messes pour les trépassés.
Ainsi, M. l'abbé Thirion en devait 9,457le
chanoine Guérin, 11,608; l'abbé l'Hommeau,
28,100, etc., etc.
Ces messes ont-elles été, seront-elles dites
Pour plusieurs des débiteurs, leur vie ne suffirait
pas pour les célébrer.
Elles ont déja été fort retardées. Pendant ce
temps-la, les damnés sont rótis, grillés, bouillis
et frits.
Pour quelques - uns peut-être, il ne s'agissait
plus que d'un appoint qui devait les délivrer.
Qu'a fait, que fera l'Eglise A-t-elle fait, fera-
t-elle faillite? Donnera-t-on aux damnés 50,25,10
pour cent de prières libératrices Ce ne serait ni
loyal, ni humain.
II faut done que ces messes soient acquittées.
S'en est-on occupe depuis le jugement
G
Le pape a-t-il consacré l'abus que M. Aulois 'a
pris pour un droit de la transmission et de la
division des messes
A-t-il autorisé les prêtres débiteurs a dire plu
sieurs messes par jour
La discipline de l'Eglise a beaucoup varié sur
ce sujet dans les commencements, un prêtre en
pouvait dire autant qu'il lui plaisait, et le pape
Léon III, pape canonisé, en disait neuf tous les
matins.
Mais aujourd'hui, c'est un péché mortel d'en
dire deux, sauf dans certains cas déterminés et
rares.
0
Quel que soit le parti qu'ait pris ou que prenne
le saint père, je ne doute pas qu'il n'avise a ce
que les damnés ne soient pas volés ils sont lit-
téralement sur le gril, et il ne serait pas digne
du père des chrétiens de les faire longtemps atten-
dre. Cependant, il n'en a plus été question, et il
est a craindre qu'on compte sur l'oubli des vivants
et que beaucoup de damnés soient aujourd'hui
détenus injustement dans la Géhenne.
V ILL US TRA TION E UROPEENNE
Journal de grand format a huit pages,
3° ANNÉE D'EXISTENCE.
la seule publication hebdomadaire beige.
Actualités - vues du pays reproduction des
tableaux des maitres modernes inventions
célèbres.
XIIllustration Européenne commence la publi
cation des gravures les plus importantes de
«Londres de Gustave Doré, dont le recueil se
vend 80 francs.
Bruxelles 10.00 francs. Province 10,50 francs.
Prime gratuite. a Chüte des Angesle chef-
d'oeuvre de Gustave Doré, valeur 20 francs.
Les deux premiers volumes richement reliés,
en toile anglaise, revêtus de fers dorés spéciaux,
sont le plus beau cadeau que l'on puisse donner.
Sommaire du N° 20.Gravures M. Thibaut,
Président de la Chambre des Représentants.
Le Christ et St-Jean, par Ary Scheffer. Une
veuve inconsolable. L'hiver pour les riches et
et pour les pauvres. Texte Nos gravures.
Correspondance portugaise. Le joueur d'orgue.
Traduit du flamand de Aug. Snieders. Le vin
au point de vue historique. Deuxième article.
Petit souvenir d'une grande revolution Les
voies du chatiment. (Roman.) Rébus 4.
,A_vis.
Les fonctions de Commissaire de Police
étaut vacantes en ce moment, par suite de
la demission dn titulaire, les personnes, qui
voudraient obtcnir cette place, sont prices
de s'adresser par écrit au collége des
Bourgmestre et Échevins.
Le traitement a été fixé au chifïrc de
fr. 2,500 minimum.
Par suite de la réorganisation de la
Police, il y a aussi a pourvoir a la nomi
nation de deux nouveaux Agents.
Le traitement de ces Agents est fixé au
chiffre de fr. 900 minimum.
YPRES.
Etal-civil du 28 mars au 4 avril 1873.
s - s: es «i eb a-j
E T A T indiquanl les quantités el le prix mogen des
grains, fourrages et autres produits agricoles ven
dus le 5 avril 1873, sur le marche de la rille
d' Ypres.
NAISSANCES.
Sexe masculin 5. Sexe féminin 5.
DÉCÈS.
Van Ghelinde, Léonard, 54 ans. journalier, veuf de Sophie,
Florin, rue de IHenin. Delahaye, Francois. 68 ans, sans
profession, époux de Mélanie Pollet, rue St-Jacques.
Calteeuw, Ange, 77 ans. journalier, veuf de Marie Deklerck,
rue St-Jean. Cornillie, Bruno, 62 ans, sans profession,
célibataire, rue au Beurre. Saey. Dorothée, 7.3 ans, sans
profession, célibataire, rue de üixinude. Cornette, Jean,
68 ans, sans profession, époux de Catherine, Beimaeit,
Sl-Nicolas lez-Ypres.
Enfants au dessous de 7 ans
Sexe masculin 5. Sexe féminin 5.
Etat-civil du 28 mars au 4 avril 1873.
NAISSANCES.
Sexe masculin 8Sexe féminin 1
DÉCÉS
Vancaeyseele, Jeari-Bapliste-Emmanuel, 75 ans, rentier,
époux de Marie Btddeleem, rue d'Ypres. Delluke, Pierre-
Fran^ois-Antoine, 74 ans, cordonnier, époux de Pauline
Trioen, rue de Furnes. PyckPhilomène, 32 ans, menagère,
épousede JulesGadt, rue du Bassin. DelbacreMaric-Thérére,
71 ans, cultivatrice, veuve de Ferdinand Baillieu, Eeklioek.
Enfants au-dessous de 7 ans
Sexe masculin 2. Sexe féminin 3.
NATURE
O U AN TH Es
PHIA MOYEN
i POIDS
DES MERCHANDISES
VENDUES.
PAR
[moven ur
VENDUES
Kilogrammes
100 kilogram
1 l'liectol.
Froment.
34.0110
30 50
80-00
Seigle
8,200
19 75
73-00
Avoine
200
22-50
44-OC
Pois
2.000
21 25
8 -CO
Fêve
1 81)0
22-00
80-09
l'operin^he.
Prix mogen du marché du 4 avril 1873.
Froment, l'hectolitre23 30
Seigle 14 50
Avoine9 00
Pommes de terre, les 100 kilog8 00
Beurre,le kilog. 3 40
lloublon.les 50 kilog. (llécolte 1871.). 000 5 O0Ü