crédit il y a lieu d'accorder a cette vieille rengaine
cléricale celui qui mange du pape en meurt.
Sil faut en croire les saintes feuilles, le roi
Victor Emmanuel et l'empereur Guillaume n'ont
pas d'autres nourritures et jamais cependant
souverains de laterre ne se sontmieux portés.
Un ancien médecin de régiment, M. Meynne,
vient d'adresser, sous forme de brochure, a M,. le
général Guillaume, ex-ministre de la guerre, une
lettre qui contient de bien tristes détails sur le
régime alimentaire et l'état sanitaire de l'armée
beige. Donnons quelques ex traits de eet opus
cule
Ce qui démontre, du reste, que le régime
alimentaire de la troupe n'est pas digne de la
bureaucratie, c'est la remarque suivante Dans
l'armée, tout est prévu, réglementé et minutieuse-
ment décrit l'épaisseur d'une visière, la largeur
d'un passe-poil, le diamètre d'un bouton font
l'objet d'une instruction ministérielle et nous
nous souvenons encore de cette ébouriffante cir
culaire dans laquelle on décrivait si savamment
le salut que le soldat doit a son supérieur. Tout
est done bien pesé, mesuré, prévu. Une seule chose
fait exception a cette admirable prévoyance, c'est
la nourriture du troupier. Ici on se fie aux tradi
tions et a la bonne volonté des chefs. Qu'importe
si des abus s'y glissent II ne s'agit que du man
ger du soldat.
O
II est vrai que, si l'on ne s'occupe pas beaucoup
de la nourriture des simples soldats, on veille
avec une touchante sollicitude sur celle des génc-
raux. Nous citons toujours
Ainsi, Monsieur le Général, de mauvaises ca
sernes, pas de feu, pas de lumière et parfois pas
de lit, telle est la situation vraie du troupier en
Belgique.
Et vous voulez que le soldat aime cc métier-
la?
Continuons. L'armée étant mise sur pied de
guerre, vous avez des millions (je dis des mil
lions pour payer a nos officiers toutes sortes
d'indemnités et de supplements de guerre. Vous
vo.us donnez des indemnités d'entrees en campagne
les généraux re<joivent de ce chef 4,000 ou 6,000
francs, je pense, selon leur grade. Et, ce qui est
fabuleux, les officiers attachés aux bureaux de la
guerre et qui n'ont pas même une paire d'éperons
a acheter, reQoivent aussi cette indemnité. Vous
vous donnez aussi des Vivres de campagne (16 ra
tions par jour, je pense, pour un lieutenant-gé-
néral)puis des Rations supplémentaires de four-
rages puis des Frais de representation pour les
gros bonnets, etc., etc. Mais quand il s'agit du
soldat,'c'est autre cl>ose on n'a pas un sou a lui
donner, ni pour usure extraordinaire de vête-
ments, ni même pour augmenter un peu sa ration
alimentaire.
Et vous voulez, Messieurs, que le soldat vous
aime
n Quand vous aviez des millions pour payer
aux officiers tous les supplements de guerre, vous
faisiez payer au troupier Yaiguisage de son sabre,
avec lequel il allait défendre le pays. C'était une
dépense de 25 a B0 centimes par homme, mais
vous n'aviez pas de fonds pour eet objetn
Ce dernier trait est a peine croyable. Après
cela on peut tirer l'échelle.
LYS-YPERLÉE.
II a été beaucoup question dans ces derniers
temps du canal de Lys-Yperlée et le moment est
opportun pour dire un mot de quelques-uns des
travaux d'art exécutés sur ce canal. Nous voulons
parler surtout des ponts si étroits qu'un chariot
chargé y peut a peine passer et qu'il est impos
sible aux piétons de se tenir sur les trottoirs de
ces i onts, quand un véhicule y passe, sans risquer
d'etre écrasés.
Nous citerons comme modèle du genre ceux
établis sur la route de Kemmel, a proximité de la
Maüon blanche et sur la route de Dickebusch, a
cöté du cabaret la Maison jaune. Si l'on ajoute aux
inconvénients énormes résultant de eet état de
choses ceux qui résultent desfortes rampes données
aux routes pavées a leur point de jonction avec
certains ponts, ainsi que le prejudice considérable
causé a do nombreux intéréts par les lenteurs
mises a la construction de quelques ceuvres d'art,
notamment du passage a niveau des voies ferrées
au-dessus du canal, pres le cabaret YHtoilecon
struction qui devait durer trois mois eten a duré
neuf on comprend les plaintes du public
Comment pareilles choses peuvent-elles être
tolérées Nous avons pourtant dans nos murs un
ingénieur des ponts et chaussées qui a pu voir
tout ccla, aussi bien que nous, et nous aimons a
croire qu'il a rempli son devoir. II a dü consé-
quemment informer le gouvernement des agisse-
ments des concessionnaires du canal Lys-Yperlée
et de leur manière d'exécuter les travaux. Le gou
vernement a-t-il approuvé ces travaux, a-t-il
sacrifié l'intérêt, lasécuritépubliques a un intérêt
privé Et si ce n'est le gouvernement, qui est-ce
alors
Un de nos concitoyens, M. Theodore Ceriez,
artiste peintre déja bien connu dans le monde
des arts, vient d'obtenir un beau succes a l'Expo-
sition lyonnaise. Voici ce qu'on lit dans la Revue
des Heaux Arts, Salon.de 1863, publié par le
journal le Progrèsde h/on
PEINTURÈ DE GENRE.
La Société a prouvé son flair en acquérant le
Joyeux soldat (Louis XIII) de M. Th. Ceriez.
C'est la une bonne toile.
La mise en scène est des plus simples. Un
soudard épais en pourpoint safran et bottes
molles, trone, ventre au vent, sur une chaise, au
centre du tableau. II tient de la main droite, a
hauteur de l'ceil, un verre dont il couve avec une
ineffable tendresse le ruitelant contenu.
i) La figure est fine, expressive et les détails
sont délicatement traités, n
Nous n'avons rien a ajouter a ces paroles
pareil éloge venant de l'étranger honore l'artiste
et se passe de tout commentaire.
Nous venons également de parcourir le Cata
logue des ceuvres d'art et des produits industriels
de l'Exposition internationale de Londres (1873),
et nous voyons que M. Ceriez y a exposé deux
tableaux, VArtiste au tillageet Craesbehe d Vétude.
D'après ce qu'on nous rapporte, il parait que le
même succes l'attend a cette exposition on le dit
déja en marché pour son Artiste au village.
ACTES OFFICIELS.
Un arrêté royal du 6 mars 1873 autorise, sous
certaines réserves et conditions, le conseil com
munal de Gheluive, a augmenter le maximum de
la cotisation personnelle permanente jusqu'acon
currence de la somme de 10,500 francs.
Par arrêté royal du 16 février, la démission de
M. F. Sursan, de ses fonctions de juge suppléant
a la justice de paix du premier canton d'Ypres
est acceptée.
Les assises de la Frandre Occidentale, pour
le 2e (rimestre de l'annóe courante, s'ouvriront a
Bruges le 7 mai prochain, sous la présidence de
M Coevoet, conseiller a la cour d'appel de Gand.
Faits divers.
On lit dans VFtoileLes catholiques qui ont
fait triompher l'idée du statu quo en matière d'or-
ganisation militaire dans la dernière assemblee
générale de la fédération des associations conser
vatrices, demandent ouvertement l'éloignement
de M. le colonel Brialmont, directeur de la pre
mière division au ministère de la guerre. Cet éloi-
gnement serait teut un programme.
Des jetons en cuivre doré, a l'effigie de l'em
pereur Maximilien du Mexique, ont été mis en
circulation et ont pu passer chez quelques per-
sonnes pour des pièces de 20 fr. Cette grossière
tromperie aassez bien réussi, même a Bruxelles.
Comme suite a l'arrêté royal du 20 février der
nier, ouvrant un double concours de cantates, il
est parvenu au secretariat de l'Académie, avant
le terme fatal, fixé au leravril, cinquante-trois
poëmes francais et trente-et-un poëmes flamands.
Le jury chargé de juger ces cantates vient de
decider d'admettre en outre une piece fran^aise
portant le timbre de Termonde et la date du lcr
avril comme date de départ,'pièce qui a pour titre
la Vort de César. Epigraphefeni, vidivici.
Une scène qui a manqué de devenir tragique
s'est passée dimanche au faubourg Vivegnie, a
Liége.
Une servante ayant voulu s'interposer entre
son maitre et la fille de ce dernier, qui se dispu-
taient, fut menacée par le premier, qui dirigea
sur elle un pistolet elle s'enfuit au grenier, oü,
se croyant encore poursuivie, elle grimpa sur le
toit par la lucarne. Mais elle tremblait de tous
ses membres et, perdant pied, elle roula tout a
coup a bas du toit... Heureusement, sa robe s'ac-
crocha a la corniche, qu'elle saisit avec les mains
et elle resta ainsi suspendue dans le vide jusqu'au
moment oü un voisin parvint, a l'aide d'une
échelle, a la tirer de cette position critique.
Voici les détails de l'épouvantable crime de
Schooten et fournis par Tassassin lui-même.
Pierre Van Doren est arrivé dimanche, vers 8
heures du soir,chez sa vieille mère pour lui emprun-
ter une cinquantaine de francs, qu'elle refusa de
lui donner.
Exaspéré par ce refus, Pierre bonditversla
vieille femme, lui étreignit le cou et la frappa a
la gorge, si violemment que le fer pénétra a 10
centimètres de profondeur et que l'entaille béante
ressemblait a un coup de hache.
La vieille femme tournoya sur elle-même en
poussant un rale affreux. A ce cri de suprème
détrease, l'enfant endormi s'éveilla en sursaut et
regarda avec terreur autour de lui. L'assassin fit
un pas vers lui, le saisit au cou comme il venait
de faire avec la grand'mère, et lui plongea dans
la gorge son couteau tout fumant encore... Le
pauvre petit retomba sur le matelas sans pousser
un cri.
Le meurtrier se retourna pour quitter la maison;
mais au moment oü il se trouva devant sa mere
renversée, ses cheveux se dressèrent sur sa tête
la vieille femme, non complétement tuée sur le
coup, s'étaitredressée de toute sa hauteur, ruisse-
lant de sang, mais raide, livide, les yeux effroya-
blement dilates et tendant ses mains crispées vers
l'assassin! Celui-ci, un instant paralyse d'épou-
vante, sauta avecun hurlement de désespoir vers
la porte et disparut dans la nuit pendant que sa
mère retombait lourdement contre le seuil de la
demeure oil Ton a, comme on salt, trouvé son
cadavre.
Un nouveau mystère. Au mois de janvier der
nier est mort a Paris un vieillard de soixante-
quatorze ans, portant un nom historique. M. de
X... avait été soigné, a ses derniers moments, par
un médecin anglais, qu'il avait autrefois connu a
Londres.
M. de X... qui était tombé en enfance depuis
deux ans, manifestait une crainte trés vive en pre
sence de ce médecin, et les domestiques disaient
a qui voulait l'entendre qu'il y avait un secret
entre ces deux hommes. Uneheure avant la mort
du vieux gentilhomme, le docteur s'enferma avec
lui et on l'entendit parler d'un ton de violente
colère au moribond, sans distinguer pourtant ce
qu'il disait.
Deux jours après le cadavre fut embaumé, et
transporté a Londres oü le docteur l'accompagna.
Le médecin alia ensuite.se fixer a Bradfort.
II y a quinze jours, il mourut lui-même avant
de rendre le dernier soupir, il demanda un prêtre
catholique et lui fit sa confession, Fautorisant a
la répéter a la justice anglaise.
II parait que ses révélations ont été singuliè-
rement étranges, car un agent de Scotlancf-Yard
est immédiatement parti pour Francfort oü il a
demandé a la police allemande une importante
arrestation.
Deux au tres detectives sont attendus aujour-
d'hui a Paris, pour suivre une piste mystérieuse,
mais sans demander le concours de la police fran-
$aise.
f