J YTliES. IlimjiDche 27 Avril 1813 7 AT T PRIX D'ABOMEMEAT POUR LA BELG1QUE 8 francs par an; 4 fr. 50 par setueslre. Pour 1'Eiranger, le port en sus. Un Numéro 25 Centimes PRIX «ES AXXOXCES ET DES RECLAMES .- Ï0 Centimes la petite ligne. Corps du Journal, 30 centimes', Paraissant le dimanehe. On s'abonne a Ypres, an bureau du Journal, rue Close, n" 1 On traite a forfait pour les annonces souvent reproduiten. Tout.es lettres ou envois <Taryent doivent être adressés franco au bureau du journal. Les catlioliques. Les catholiques, a en croire les organes de la sacristie, malgré les affirmations dró- latiques et les maledictions gênantes dont la papauté accouche, a certains intervalles, depuis quelques aunées, les catholiques res- tent attachés a nos institutions, conspuées par l'héritier de saint Pierre. Ces gens sans malice voudraient-ils' par hasard jouer sur les mots et se figurer, dans leur imagination, la Constitution beige sous la forme du boulet que les forcats trainent attaché a leur pied La religion, pour eux, est la vérité, et ce qu'elle condamne est le mensonge un com promis honteux avec sa conscience pent seul permettre a un catholique de respecter le mensonge (nous lie parlous pas même d'attachement on d'amour), surtout dans un temps ou le chef de la religion saisit toutes les occasions pour cxalter la vérité et flétrir Ic'mensonge. Votre religion, liommes a la foi rohuste, condamne la liberté des cultcs, de la presse, etc. ces liberies sont le mensonge, le mal, l'émanation. de Satan e'est Ie con traire de ces liberies que nous devcz aimer. Comment diable vous y prenez-vous pour croire line chose, tout en restant attache a l'opposé de cette même chose C'est a n'y rien comprendre. On était plus loyal au bon vieux temps qui ne se rappelle ces paroles, apprises au college, del'évêque qui bap tisaClovis"Adore ce que tu as brülé, brule ce que tu as adore Encore primitifs, les gens de cette époque avaient, avouons-le, phis de franchise que nous il est vrai qu'alors on ne songeait pas a se coaliser et a chercher aide et secours chez des ennemis acharnés, devenus les amis d'un jour. Athées et cagots s'embras- sentaujourd'hui; chrétiens et païens de jadis ne connaissaient pas ces capitulations de conscience. Y aurait-il progrès L'IGNORANCE. On a dit avec raison que l'oisiveté est la mère de to us les vices. On peut allirmer, avec la même autorité, que l'ignorance est la source de tous los manx. Interrogez les philosopher, les crimina- listcs, les jurisconsultes, les économistcs, les magistrals, lesindustriels, les négociants, les observateurs, les écrivains, la généralité des hommes enfin, tous seront d'accord sur ce point, tons vous diront qu'il n'est pas de faute, pas de délit, pas de crime commis dans les classes pauvres, qui ne puisse trouver sa cause dans l'ignorance. L'ignorance est l'obstacle au progrès c'est a elle qu'on attrihuê les pretentions outrées ou jugées telles des classes déshé- ritées. C'est sur elle que lepouvoir s'appuie pour refuser mille réformes. Si l'ouvrier lie veut connaitre que ses droits et ne pas accepter les devoirs qui en sont la consequence, on répond C'est qu'il est ignorant; s'ilétait instruit, nous n'hésiterions pas a lui accorder ce qu'il réclame. Si l'ouvrier se met en grève, s'il s'irrite et s'attaque a la propriété, c'est l'ignorance qui a tout fait. S'il s'enivre, c'est que l'ignorance l'em- pêche de comprendre ce que l'ivresse a d'odieux. Si on lui refuse le droit de vote, c'est paree qu'il est ignorant. Si, mauvais père, époux coupablc, ilquitte le foyer de la familie pour le cabaret, c'est l'ignorance qui l'a conduit au désordre. Enfin c'est l'ignorance, nous le répétons, qui est cause do tons les maux dont souffre la société, dc tous ceux qu'elle redoute. Instruisez, instruisez, instruisezdisent les heureux du jour, et nous tendrons une main fraternelle aux déshérités, car l'in— straction, cn éclairant leur intelligence, les rendra djgnes de nous, les fera nos égaux. Voila qui est convenu, on reconnaitpubli- queinent, on crie par-dessus les toits qu'avee la disparition de l'ignorance la société verra renaitre l'age d'or, et une foule de crimes et de misères, de méfaits et de souffrances dis- paraitre de la terre. Mais alors, pourquoi ne rend-t-on pas l'instruction obligatoire LES FRÈBES DU MASSACRE. Tandis que l'on perpétue avec tant d'art, de patience et d'opiniatreté le souvenir des excès, d'ailleurs fort regrettables, qui se commettent parfois dans les mouvements révolutionnaires, on oublie trop facilement les monstruosités, les scélé- ratesses, les massacres, organisés a froid par les coteries dominantes. Qu'un liomme marquant soit tué dans un moment d'effervescence populaire, et après avoir posé des actes capables d'exaspérer le peuple, ce fait est soigneusement grossi, denature et conserve a perpétuité dans les annales réactionnaires, Mais qu'une coterie puissante complote le massacre et l'asservissement d'un peuple qu'elle arme des légions d'assassins contre une république, cela ne tire pas a consequenceon en parle un peu sur le moment, paree qu'il le faut bien, mais, au bout de quelques mois, personne n'en dit motla chose est classée dans le domaine des faits acceptés Nos doctrinaires, plus que personne, pratiquent ce salutaire oubli, qui leur est d'ailleurs si profi table. Ne les entendons-nous pas morigéner sévè- rement les catholiques qui font des voeux et qui envoient de l'argent pour le succes de don Carlos Et de quel droit ces pourvoyeurs du banditisme au Mexique viennent-ils épiloguer sur le bandi tisme espagnol! N'ont-ils pas aussi du sang répu- blicain sur les mains Qu'ils aillent done essayer de le laver dans le même baquet que les cléricaux, au lieu de chercher noise a leurs frères du mas sacre. La montrera-t-il Ne la montrera-t-il pas Grave question Palpitant problème II s'agit d'une lettre que notre désopilant con- citoyen M. Barthélemy Dumortier a regue du Saint-Père au sujet du discours sur l'Encyclique et le Syllabus dont le député de Roulers a régalé récemment nos honorables. Le Journal de Bruxelleset le Bien public ergotent la-dessus, et la discussion menace de tourner a l'aigre, pour la plus grande joie de la galerie. Le Journal de Bruxelles soutient que, par la lettre dont il s'agit, le Pape aurait donné son entière approbation aux deux theses suivantes 1° L'Encyclique et le Syllabus ne condam- nent ui nos institutions, ni nos libertés constitu- tionnelles ij 2° L'infaillibilité pontificale, ne s'appliquant qu'aux dogmes et a lamorale, n'a rien de commun avec la politique, et elle ne doit alarmer, ui émou- voir les souverains ni dès lors les gouverne- ments. Le Bien public trouve que cela sent un tantinet le fagot. II a des doutes comme Arthur dans Luciedit le Journal de Grand, et, sans vouloir suspecter le moins du monde la véracité de son bien-aimé confrère en Loyola, il declare qu'il lui est difficile de croire a une approbation for- melle, donnée a des propositions au moins équi- voques dans leur généralité. D'insensés téméraires feront remarquer peut- être qu'il y a un moyen bien simple de savoir h Lk tout payable d'avanck. Laissez dire, laissez-vous blamer, mais publiez votre pensée.

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L’Opinion (1863-1873) | 1873 | | pagina 1