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envers la Belgique qu'une guerre fran
co-allemande mettrait en péril, une
obligation enfin envers l'humanité,
qui des torrents de sang doivent par
tous les moyens possibles être épar-
g Le Roi, après avoir réfléchi, ac
quiesce ma suggestion. Je vois se dé
tendre ses traits contractés par les pen
sées qui l'obsèdent. L'heure de l'ou
verture des musées, qu'il désire visiter,
ayant sonné, il consent que je le con
duise d'abord au Friedrichmuseum
aux salles où sont exposés les tableaux
anciens de cette belle collection, puis
au musée des arts décoratifs, un des
plus riches de l'Allemagne. Je m'ef
force d'attirer son attention sur les
pièces capitales, sans parvenir le dis
traire complètement de ses loures pré
occupations.
A une heure, il me fait l'honneur de
présider, dans l'hôtel de la Légation,
un déjeûner auquel je n'ai invité, sa
demande, aucun personnage officiel.
Les convives sont d'abord l'ancien
consul général de Belgique Berlin,
M. Franz von Mendelssohn, et le nou
veau, M. Ravené. Le premier, nom
mé par l'empereur membre de la
Chambre des seigneurs de Prusse,
mandat incompatible avec une charge
consulaire, a dû résigner ses fonctions,
qu'il remplissait la parfaite satisfac
tion du gouvernement belge. Le se
cond, grand industriel berlinois, a
noué des relations en Belgique du
temps qu'il était un des commissaires
de la section allemande l'Exposition
universelle de Bruxelles en 1910. 11
descend, comme son nom français l'in
dique, et il en tire vanité, d'une de ces
familles calvinistes, réfugiées, après la
révocation de l'édit de Nantes, dans
les Etats du Grand Electeur, où elles
ont apporté un peuple de 'paysans
leurs qualités industrieuses, en même
temps que leur haine du gouvernement
de Louis XIV. J'ai invité également,
outre les officiers du Roi, tous mes
collaborateurs la légation, M. de
Ridder, notre vice-consul, le président
de notre société de bienfaisance, et
mon jeune ami, le comte Edouard
d Ursel, qui accomplit en ce moment
un stage d ingénieur-électricien dans la
grande maison Siemens et Schucker.
Après s'être entretenu aimablement
avec chacun des convives et plus par
ticulièrement avec l'attaché militaire,
le Roi a voulu visiter le nouveau sta
de, aménagé sur le champ de courses
du Grunewald en vue des jeux olym
piques qui auront lieu Berlin l'été
prochain. De là je l'accompagne chez
M. von Mendelssohn, où il prend le thé
avec la famille de notre ancien con
sul général.
A 9 heures, le même soir. Sa Ma-
LE RÉGIME
DU CHOMAGE INVOLONTAIRE
1Quels sont ceux qui en prin
cipe peuvent être admis au chômage
Tout travailleur lié avec un em
ployeur par un contrat de travail ou
par un contrat d'emploi est admis
toucher des allocations de chômage.
2. Quels sont les conditions qui
lui permettent d'être admis
11 faut d'abord que le chômeur soit
assurable.
Il faut ensuite que depuis douze
mois il soit cotisant d'une caisse de
chômage agréée par le gouvernement.
Mais après avoir rempli ces condi
tions, c'est encore le chômeur qui doit
fournir la preuve qu'il chôme par man
que de travail et qu'il est chômeur in
volontaire.
3. Quelles sont les périodes d'in
demnisation qui sont prévues par le
code du régime de chômage
Deux grandes périodes d'indemni
sation sont prévues
1 La période d'assurance qui est
celle pendant laquelle la cotisation
payée par le travailleur est sensée cou
vrir le risque chômage. Cette période
est fixée par les statuts de l'organisme
assureur. Elle est de 60 jours par an.
2) La période d'indemnisation par
le Fonds National de Crise.
4. Quel est l'organisme auquel
s'affilie directement le travailleur
Le travailleur s'affilie la caisse
de chômage agréée du syndicat. Cette
caisse prend l'affiliation, perçoit les
cotisations, contrôle partiellement les
chômeurs et leur paie les allocations.
5. Quels sont les organismes
centraux qui s'occupent du chômage
C'est d'abord le Fonds Intercom
munal de chômage qui contrôle les
caisses et répartit entre elles les .sub
ventions et allocations des pouvoirs pu
blics.
C'est au-dessus du Fonds Intercom
munal le Fonds National de Crise qui
est chargé de gérer et de répartir les
sommes mises sa disposition par les
pouvoirs publics pour venir en aide
aux chômeurs.
jesté quitte Berlin par l'express de Co
logne, emportant de son rapide voya
ge le souvenir des amabilités du cou
ple impérial, sur lequel planent, com
me un orage menaçant, les sombres
avis de l'empereur.
De la fenêtre de son wagon le Roi
penche la tête pour me dire adieu et
ajouter Ne manquez pas d'aller voir
M. Cambon
6. Pour quelles professions un
travailleur est-il assurable
L'admission des membres dans les
caisses de chômage agréées ne peut
être enregistrée que si le postulant
exerce une profession telle qu'il soit
contrôlable s'il venait chômer.
7. Quels sont, par exemple, des
professions dont les personnes ne sont
pas assurables
Les artistes-musiciens, ouvriers agri
coles, gens de maison, femmes jour
nées, colporteurs, facteurs surnumé
raires, ouvreuses de théâtre, vendeurs
de programmes, etc...
Pour les veilleurs de nuit il faut
distinguer entre ceux qui sont affectés
exclusivement et normalement une
surveillance de nuit. Ceux-ci ne sont
pas assurables. Mais peuvent être assu
rés les gardes, chefs-gardes, concier
ges d'usines, etc... dont l'occupation
s'exerce alternativement le jour et la
nuit.
8. Quels sont, en outre, les cinq
conditions exigées pour être admis
Les conditions sont
1 Appartenir la profession et,
le cas échéant, la région auxquelles
l'activité de la caisse est limitée par les
statuts.
2) Etre âgé de 15 ans au moins et
ne pas avoir atteint l'âge de 65 ans.
3) Avoir travaillé effectivement
pendant un an au moins, dans l'indus
trie et le commerce en qualité d'ou
vrier ou d'employé, pour le compte
d'un ou de plusieurs employeurs occu
pant habituellement du personnel sa
larié ou appointé.
4) Etre domicilié en Belgique.
5 Etre de nationalité belge ou être
ressortissant d'un pays qui a passé,
avec la Belgique, une convention de
réciprocité.
9. Quelles sont les règles spécia
les qui conditionnent l'affiliation des
jeunes gens de 15 18 ans
Ceux-ci peuvent être admis dans
une caisse de chômage.
1 s'ils se trouvent en état de chô
mage, lorsqu'ils fournissent la preuve
qu'ils ont travaillé effectivement pen
dant six mois au moins
2) lorsqu'ils suivent les cours de
plein exercice d'un établissement d'en
seignement professionnel en général,
créé ou agréé par l'Etat
3) lorsqu'ils sont liés par un con
trat d'apprentissage dont la conclu
sion est reconnue et l'exécution con
trôlée par le gouvernement.
(A suivre) C. v. R.
(Reproduction interdite).
Avis important aux cultivateurs
et autres intéressés.
Nos lecteurs savent obtenir gratui
tement tous renseignements agricoles
en adressant leurs demandes par écrit
au bureau de ce journal.
Les réponses seront données par voie
du journal.
-ooo-
QUELQUES NOTIONS
DE FUMURE
La nutrition des plantes a une grande
influence sur la production, tant au
point de vue qualité, qu'au point de
vue quantité. L'agriculteur dispose
d'une multitude d'engrais pour assurer
la fertilisation de ses terres.
Il y avait tout d'abord les engrais
organiques, tels que fumier et purin,
les guano's bruts, les tourteaux ou fa
rines de colza et de ricin, les déchets
de laine etc.etc.
Cette catégorie d'engrais a une ac
tion doublement bienfaisante, en ce
sens qu'à côté de l'apport d'azote, d'a
cide phosphorique et de potasse, 1 y
a amélioration générale de la couche
arable, sous l'influence des matières
humiques. La structure du sol, et l'uti
lisation même par les plants des élé
ments nutritifs sont avantageusement
changées.
Un terrain pauvre en matières hu
miques acquiert un état physique des
plus défavorables pour la végétation.
Nonobstant une abondance en azote,
acide phosphorique etc..., on ne sau
rait obtenir en pareil terrain de bons
résultats, parce que la vie microbienne
y laisse désirer, le développement
des racines des plantes y est défec
tueux, le pouvoir dissolvant en est im
parfait et la nutrition des plantes in
complète. Nos terres franches devien
nent peu perméables, d'autant moins
s'il y a en même temps absence de
chaux, elles se dessèchent rapidement
et sont d'ordinaire difficiles labourer.
Les engrais organiques en général in
fluencent avantageusement la qualité
des produits ils ont été de tout temps
et doivent rester toujours la base de
la fumure de nos terres. Le fumier de
ferme est appliqué de préférence la
culture venant en tête de la rotation
betteraves, pommes de terre, tabac etc.
Un fumier mixte, mi-décomposé con
tient en moyenne
%o d'azote
°ij0 d'acide phosphorique
5 %0 de potasse
La valeur en fosse d'un pareil fu
mier serait donc actuellement zh 30 frs
par 1.000 Kgr.
Le fumier de ferme est surtout ur*
engrais azoté et potassique, et contient
beaucoup moins d'acide phosphorique.
On doit en tenir compte lors des fu
mures.
On applique en général de 25
40.000 Kgr. l'hectare il va sans
dire que le fumier mi- ou complète
ment décomposé convient le mieux
pour nos terres.
Un fumier pailleux doit en tout ca9
être enfoui longtemps avant le semis
ou la plantation appliqué tardive
ment il se peut que la plante déve
loppe mal par suite d'un manque d'hu
midité en période de sécheresse, la
couche de fumier pailleux formant
obstacle la capillarité.
Les autres engrais organiques se
ront aussi épandus tôt en même temps
que le fumier de ferme la décomposi
tion et la répartition dans le sol se
fera mieux et l'alimentation des plan
tes sera mieux assurée.
Les engrais azotés, part la cyana-
mide, sont de préférence appliqués
plus tardivement, on le fait en 2 ou
3 fois pour les plantes-racines, l/2>. lors
des façons culturales et I/o en cou
verture pour les céréales on les ap
plique juste avant le semis.
Les engrais phosphatés et potassi
ques doivent être incorporés au ..ol
avant ou pendant l'hiver pour les cé
réales d'automne avant les semis ce
ne sont pas des engrais de couverture.
Pour les céréales seigne, froment,
escourgeon et avoine on applique
400-600 Kgr. d'engrais phospha
té 1 5 ac. phosphorique
100-200 Kgr. chlorure de potasse
40
Pour les betteraves fourragères et
sucrières
800-1000 Kgr. d'engrais phos
phaté 1 5
400-500 Kgr. chlorure de potasse
40
Pour le tabac
300-500 Kgr. d'engrais phospha
té 15
500 Kgr. de sulfate de potasse
48
Pomme de terre
600 Kgr. d'engrais phosphaté
15
300-400 Kgr. chlorure de po
tasse 40
La dose d'engrais azotés est déter
miner d'après la fertilité du sol et
il est établi qu'on abuse assez souvent
de leur emploi, alors que les autres en
grais sont insuffisamment appliqués.
No 1
par
HONORE DE BALZAC
Il se trouve dans certaines villes de
province des maisons dont la vue ins
pire une mélancolie égale celle que
Provoquent les cloîtres les plus som
bres. les landes les plus ternes ou les
ruines les plus tristes. Peut-être y a-t-
la fois dans ces maisons et le si
lence du cloître, et l'aridité des lan
des, et les ossements des ruines. La
vie et lt mouvement y sont si tran
quilles qn'un étranger les croirait in
habitées, s'-] ne rencontrait tout coup
le regard P||e et fro;d d' une personne
immobile dont Ja figure demi mo
nastique dépgsse l'appui de la croi
sée, au bruit d'un pas inconnu. Ces
principes de rnélancolie existent dans
la physionomie d'un logis situé Sau-
mur, au bout de \a rue montueuse qui
mène au château, par Je haut de la
ville. Cette rue, Maintenant peu fré
quentée, chaude eu froide en hiver,
obscure en quelques endroits, est re
marquable par la sonorjté de son pe
tit pavé caillouteux, toujours propre
et sec, par l'étroitesse d* sa Voie tor
tueuse, par 'a paix de ses maisons qui
appartiennent la vieille ville, et que
dominent les remparts. Des habita
tions trois fois séculaires y sont encore
solides, quoique construites en bois, et
leurs divers aspects contribuent l'ori
ginalité qui recommande cette partie
de Saumur l'attention des antiquai
res et des artistes. Il est difficile de
passer devant ces maisons, sans admi
rer les énormes madriers dont les
bouts sont taillés en figures bizarres
et qui couronnent d'un bas-relief noir
le rez-de-chaussée de la plupart d'entre
elles. Ici, des pièces de bois transver
sales sont couvertes en ardoises et des
sinent des lignes bleues sur les frêles
murailles d'un logis terminé par un
toit en colombage que les ans ont fait
plier, dont les bardeaux pourris ont
été tordus par l'action alternative de la
pluie et du soleil. Là se présentent
des appuis de fenêtre usés, noircis,
dont les délicates sculptures se voient
peine, et qui semblent trop légers
pour le pot d'argile brune d'où s'élan
cent les œillets ou les rosiers d'une
pauvre ouvrière. Plus loin, c'est des
portes garnies de clous énormes où le
génie de nos ancêtres a tracé des hié
roglyphes domestiques dont le sens ne
se retrouvera jamais. Tantôt un pro
testant y a signé sa foi, tantôt un li
gueur y a maudit Henri IV. Quelque
bourgeois y a gravé les insignes de
sa noblesse de cloches la gloire
de son échevinage oublié. L'Histoire
de France est là tout entière. A côté
de la tremblante maison pans hour-
dés où l'artisan a déifié son rabot s'é
lève l'hôtel d'un gentilhomme où, sur
le plein cintre de la porte en pierre,
se voient encore quelques vestiges de
ses armes, brisées par les diverses ré
volutions qui depuis I 789 ont agité le
pays. Dans cette rue, les rez-de-chaus
sée commerçants ne sont ni des bou
tiques ni des magasins, les amis du
moyen âge y retrouveraient l'ouvrouè-
re de nos pères en toute sa naïve sim
plicité. Ces salles basses, qui n'ont ni
devanture, ni montre, ni vitrages, sont
profondes, obscures et sans ornements
extérieurs ou intérieurs. Leur porte
est ouverte en deux parties pleines,
grossièrement ferrées, dont la supé
rieure se replie intérieurement, et dont
l'inférieure, armée d'une sonnette
ressort, va et vient constamment. L'air
et le jour arrivent cette espèce d'an
tre humide, ou par le haut de la porte,
ou par l'espace qui se trouve entre
la voûte, le plancher et le petit mur
hauteur d'appui dans lequel s'en
castrent de solides volets, ôtés le ma
tin, remis et maintenus le soir avec
des barres de fer boulonnées. Ce mur
sert étaler les marchandises du né
gociant. Là, nul charlatanisme. Sui
vant la nature du commerce, les échan
tillons consistent en deux ou trois ba
quets pleins de sel et de morue, en
quelques paquets de toile voile, des
cordages, du laiton pendu aux soli
ves du plancher, des cercles le long
des murs, ou quelques pièces de drap
sur des rayons. Entrez. Une fille pro
pre, pimpante de jeunesse, au blanc
fichu, aux bras rouges, quitte son tri
cot, appelle son père ou sa mère qui
vient et vous vend vos souhaits,
flegmatiquement, complaisamment, ar-
rogamment, selon son caractère, soit
pour deux sous, soit pour vingt mille
francs de marchandise. Vous verrez
un marchand de merrain assis sa
porte et qui tourne ses pouces en cau
sant avec un voisin, il ne possède en
apparence que de mauvaises planches
bouteilles et deux ou trois paquets
de lattes mais sur le port son chan
tier plein fournit tous les tonneliers
de l'Anjou il sait, une planche près
combien il peut de tonneaux si la ré
colte est bonne un coup de soleil
l'enrichit, un temps de pluie le ruine
en une seule matinée, les poinçons va
lent onze francs ou tombent six li
vres. Dans ce pays, comme en Tou-
raine, les vicissitudes de l'atmosphère
dominent la vie commerciale. Vigne
rons, propriétaires, marchands de bois,
tonneliers, aubergistes, mariniers, sont
tous l'affût d'un rayon de soleil
ils tremblent en se couc^^oi;
d apprendre le lenderp^ matin
a gelé pendant la
nuit ils redoutent
la pluie, le vent, la sécheresse, et veu
lent de l'eau, du chaud, des nuages,
leur fantaisie. Il y a un duel con
stant entre le ciel et les intérêts terres
tres. Le baromètre attriste, déride,
égaie tout tour les physionomies.
D un bout l'autre de cette rue, 1 an
cienne Grand Rue de Saumur, ces
mots Voilà un temps d'or se
chiffrent de porte en porte. Aussi cha
cun répond-il au voisin Il pleut des
louis en sachant ce qu un rayon de
soleil, ce qu une pluie opportune lui
en apporte. Le samedi, vers midi, dans
la belle saison, vous n obtiendrez pas
pour un sou de marchandise chez ces
braves industriels. Chacun a sa vigne,
sa closerie, et va passer deux jours
la campagne. Là, tout étant prévu, l'a
chat, la vente, le profit, les commer
çants se trouvent avoir dix heures sur
douze employer en joyeuses parties,
en observations. commentaires, es
pionnages continuels. Une ménagère
n'achète pas une perdrix sans que les
voisins demandent au mari si elle était
cuite point. Une jeune fille ne met
pas la tête sa fenêtre sans y être vue
par tous les groupes inoccupés.
(A suivre).
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