Les Laines de l'Arsenal
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11 est d'exécution très facile, et se
fait avec deux cent cinquante grammes
de laine six fils et un jeu d'aiguilles
No cinq. La laine chinée convient fort
bien.
Devant. Monter 86 mailles. Faire
14 rangs de côtes (2 m. l'endroit,
2 m. l'envers). Continuer au point
de jersey (1 rang l'endroit, 1 rang
l'envers). A 8 centimètres au-
dessus des côtes, rabattre dix mailles
des bords deux fois vingt mailles pour
former les poches. Au rang suivant
remplacer les mailles fermées par un
même nombre de mailles jetées. A
trente six centimètres de hauteur to
tale, rabattre chaque extrémité de
l aiguille une fois six mailles, et trois
fois une maille pour former les em
manchures. A quarante deux centimè
tres de hauteur former un empiècement
de côtes en tricotant les 5 mailles
du milieu du rang en côtes. Aux rangs
suivants continuer graduellement l'em
piècement en remplaçant une maille
l'endroi. par une maille l'en
vers, ceci de chaque côté des
côtes du rang précédent. A qua
rante-huit centimètres de hauteur
totale, fermer au milieu du rang dix
mailles puis ne travailler que d'un côté
en fermant une maille chaque rang
du côté du décolleté. A cinquante deux
centimètres de hauteur, fermer l'épaule
en biais, en rabattant les mailles cinq
par cinq. Finir l'autre côté de même.
Le dos est semblable au devant
l'exception du décolleté, les trente six
mailles entre les épaules seront fermées
droites on terminera par le même
empiècement de côtes que pour le de
vant. Faire pour l'intérieur des poches,
deux rectangles de sept centimètres sur
neuf au point de jersey, lesquels sont
cousus l'envers garnir le bord ex
térieur avec deux bandes de côtes de
vingt mailles sur huit rangs cousues en
surjet pour former le haut des poches.
Assembler les morceaux par une cou
ture et border l'encolure et les em
manchures d'un rang de demi-brides au
crochet en laine unie.
CARPETTES ET TAPIS
DE LINOLEUM OU TOILE CIREE.
Employez pour entretenir ces tapis
et ces carpettes un morceau de laine,
drap ou flanelle, une pièce tricotée, ils
dureront plus longtemps et garderont
mieux leur fraîcheur. Pour remettre en
bon état une carpette qui a été lavée
fréquemment, faites chauffer de l'huile
douce, trempez une flanelle dans cette
huile, frottez-en très fort la surface du
tapis, afin qu'il reprenne sa souplesse
Quand il faut laver les toiles cirées,
employez simplement de l'eau chaude,
ou de l'eau et du lait, jamais de brosse
ni de savon. Lavez avec une flanelle
propre, sur un aussi large espace que
possible. Essuyez en frottant ferme avec
une flanelle sèche ou de la laine gros-
FOURNEAUX, FONTE.
En ajoutant un peu de sucre et une
cuillerée de vinaigre la mine de
de plomb dont on frotte les fourneaux
on obtient un très beau poli.
On mêle encore la mine de plomb
pulvérisée, de la pâte de farine et de
1 eau où l'on a fait dissoudre de la colle
forte.
Saupoudrez de sel les places du four
neau où vous avez répandu du lait
bouillant, du bouillon ou tout autre li
quide ou graisse l'endroit sera facile
ment nettoyé et la mauvaise odeur com
battue.
On fait bouillir dans une eau de
soude les ustensiles sentant le poisson
ou l'oignon.
SOUFFLÉ AUX ÉPINARDS
Cuisez deux cent cinquante grammes
d'épinards l'eau bouillante salée,
égouttez-les et hachez-les. Faites une
béchamel, en employant vingt-cinq
grammes de beurre et une cuiller
soupe de farine par quart de litre de
lait. Ajoutez-y hors du feu trois jau
nes d'oeufs et cent grammes de jam
bon haché, les épinards et les blancs
battus en neige. Goûtez et rectifiez
l'assaisonnement.
Remplissez aux trois quarts un mou
le beurré, cuisez au four chaud vingt
minutes et servez.
Si vous voulez le démouler cuisez-le
trente minutes au bain-marie et recou
vrez-le d'une légère béchamel la
quelle vous avez ajouté un peu de crè
me fraîche (facultatif) et servez en
saupoudrant de jambon haché (facul
tatif)
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No 7
par
HONORE DE BALZAC
Peu de personnes connaissent l'im
portance d une salle dans les petites
villes de l'Anjou, de la Touraine et du
Berry. La salle est la fois l'anti
chambre, le salon, le cabinet, le bou
doir, la salle manger elle est le
théâtre de la vie domestique, le foyer
commun là, le coiffeur du quartier
venait couper deux fois l'an les che
veux de monsieur Grandet là, en
traient les fermiers, le curé, le sous-
préfet, le garçon meunier. Cette pièce,
dont les deux croisées donnaient sur
la rue, était planchéiée des panneaux
gris, moulures antiques, la boisa;ent
de haut en bas son plafond se com
posait de poutres apparentes égale
ment peintes en gris, dont les entre
deux étaient remplis de blanc en bourre
qui avait jauni. Un vieux cartel de
cuivre incrusté d'arabesques en écaille
ornait le manteau de la cheminée en
pierre blanche mal sculpté, sur lequel
était une glace verdâtre, dont les
côtés, coupés en biseau pour en montrer
l'épaisseur, reflétaient un filet de lu
mière le long d'un trumeau gothique
en acier damasquiné. Les deux giran
doles de cuivre doré qui décoraient
chacun des coins de la cheminée étaient
deux fins, en enlevant les roses qui
leur servaient de bobèches, et dont
la maîtresse branche s'adaptait au pié
destal de marbre bleuâtre agencé de
vieux cuivre, ce piédestal formait un
chandeliei pour les petits jours. Les
sièges de forme antique étaient garnis
en tapisseries représentant les fables
de La Fontaine mais il fallait le
savoir pour en reconnaître les sujets,
tant les couleurs passées et les figures
criblées de reprises se voyaient diffi
cilement. Aux quatre angles de cette
salle se trouvaient des encoignures,
espèces de buffets terminés par de
crasseuses étagères. Une vieille table
jouer en marqueterie, dont le dessus
faisait échiquier, était placée dans le
tableau qui séparait les deux fenêtres.
Au-dessus de cette table, il y avait
un baromètre ovale, bordure noire,
enjolivé par des rubans de bois doré,
où les mouches avaient si licencieuse
ment folâtré que la dorure en était
un problème. Sur la paroi opposée
la cheminée, deux portraits au pastel
étaient censés représenter l'aïeul de
madame Grandet, le vieux monsieur
de La Bertellière, en lieutenant des
gardes françaises, et défunte madame
Gentillet, en bergère. Aux deux fe
nêtres étaient drapés des rideaux en
gros de Tours rouge, relevés par des
cordons de soie glands d'église. Cette
luxueuse décoration, si peu en harmonie
avec les habitudes de Grandet, avait
été comprise dans l'achat de la maison,
ainsi que le trumeau, le cartel, le
meuble en tapisserie et les encoignures
en bois de rose. Dans la croisée la plus
rapprochée de la porte, se trouvait
une chaise de paille dont les pieds
étaient montés sur des patins, afin
d'élever madame Grandet une hau
teur qui lui permît de voir les passants.
Une travailleuse en bois de merisier
déteint remplissait l'embrasure, et le
petit fauteuil d'Eugénie Grandet était
placé tout auprès. Depuis quinze ans.
toutes les journées de la mère et de la
fille s'étaient paisiblement écoulées
cette place, dans un travail constant,
compter du mois d'avril jusqu au mois
de novembre. Le premier de ce der
nier mois elles pouvaient prendre leur
station d'hiver la cheminée. Ce jour-
là seulement Grandet permettait qu'on
allumât du feu dans la salle, et il le
faisait éteindre au trente et un mars,
sans avoir égard ni aux premiers froids
du printemps ni ceux de 1 automne.
Une chaufferette, entretenue avec la
braise provenant du feu de la cuisine
que la Grande Nanon leur réservait
en usant d adresse, aidait madame
et mademoiselle Grandet passer les
matinées ou les soirées les plus fraîches
des mois d avril et d octobre. La
mère et la fille entretenaient tout le
linge de la maison, et employaient
si consciencieusement leurs journées
ce véritable labeur d ouvrière, que,
si Eugénie voulait broder une colle
rette sa mère, elle était forcée de
prendre sur ses heures de sommeil en
trompant son père pour avoir de la
lumière.
(A