Un ordre nouveau. Steenstraete. Hebdomadaire Catholique d'Intérêt Général dans le SUD Un système de primes qu'il faut proscrire. Ire ANNEE No 16. PRIX 35 centimes le numéro. DIMANCHE 22 AVRIL 1934. ABONNEMENT UN AN 15 FRANCS Direction Ch. van REMYNGHE, Ypres. Rédaction-Administration A. BREYNE, 16, rue d'EIverdinghe, Ypres. Compte chèques postaux 4086 97 Les deux conférences du Ministre Crokaert, Comines comme Ypres, ont provoqué une forte émotion. La sincérité de l'orateur, ses vues profon des sur les problèmes angoissants de l'heure, tout la fois sa clairvoyance et son souci de la vérité, ont posé nettement le problème du redressement de cette machine politique, économi que et sociale. On sent que Crokaert a raison, mais comment sortir de l'or nière Est-ce le problème de la Réforme de l'Etat Est-ce la nécessité d'élabo- Ter un plan aussi compliqué qu'incom plet Est-ce l'obligation de suggérer des réformes parlementaires multiples et inutiles tant que 1 esprit n'y est pas Non, là n'est pas le problème. Où se trouve le mal Dans le fait que notre Etat est artificiel, qu'il ne tient pas compte de la personne hu maine, qu'il n'est qu'une addition d'in dividus. C'est la société qui doit être organisée, de peur que l'Etat ne nous fasse abdiquer totalement. Déjà il a obtenu notre abdication sociale. Peu peu il enregistre l'abdication écono mique. Le libéralisme nous conduit di rectement l'Etatisme. Il faut réagir. Cette réaction, c'est la défense de la personne humaine, par la réorganisa tion de la société. La cellule sociale n'est pas l'individu, mais bien la famille. Le moyen de dé fense de l'homme dans son métier, c'est la compensation. Famille et cor poration, doivent constituer côté de l'Etat, la société de demain. Qui peut, qui doit prendre la dé fense de la famille D'où procède l'idée de la corporation N'est-ce pas des Encycliques Qui a parlé de la Réforme de l'Etat Gand comme Dinant Et ne sont- ce pas des catholiques qui viennent de se réumr Bruxelles, Patria, pour dis cuter de cette réforme Ne sont-ce pas les jeunes catholi ques, qui ont tenu cet excellent con grès de l'A. C. J. B. les I 4 et 15 avril, où ils ont délimité le rôle de l'Etat et celui de la personne humaine Ne sont-ce pas des patrons chrétiens qui ont tenu cette assemblée pleine le promesses, présidée par M. Theunis, et qu? marche hardiment dans la voie corporative. La pensée catholique, l'idée catholi que seule peut répondre l'angoisse du t»mps présent si nous ne voulons pas aller aux aventures. de ces hommes attardés. Le libéralisme actuellement est une curiosité ce n'est plus un mouvement. Et le socialisme sombre dans le plus lamentable ridi cule, en frappant au guichet des ban ques pour qu'on lui vienne en aide. Calme, invincible et sage, l'idée ca tholique tient seule tête la tour-< mente. Crise économique, non. Crise politique, non. Crise spirtuelle, oui. Ce sont d'abord les esprits qu'il faut conquérir, qu'il faut remettre d'a plomb. Nous avons vécu dans le men songe. On nous a caché trop long temps les faiblesses du régime, et sur tout son vice fondamental la faci lité. Laisser faire, tout laisser faire, et se soutenir les uns les autres dans cet immense chaos des petites compromis sions et des petites facilités. 11 nous faut secouer cette torpeur morale, il nous faut être droits, francs, sincères, tout d une pièce. Il nous faut vouloir avec passion le bien général, le bien de tous au-dessus des classes, des comités et des partis. Nous patau geons en plein désordre. Nous devons nous appliquer la discipline. Est-ce la Révolution de l'ordre Soit Mais cette révolution se fait d a- bord dans le cœur des chefs. C est la révolution chrétienne de l'exemple. Ci tons Clémenceau La Révolution se- ra complète, quand les chrétiens se mettront vivre leur christianisme. Alors nous serons prêts vivre comme dans une place assiégée selon la forte expression de Paul Crokaert. Et ainsi seulement nous servirons notre pays et notre peuple. Tous ceux qui s'attardent aux vaines et miséra bles querelles de la politique locale, tuent leur pays et ajoutent ce crime l'hypocrisie de prétendre jouer aux pa triotes. Un pays est fait de solidarité, de charité, de dévouement. Faire la révolution, c'est balayer les égoïstes, et mettre la tête de la chose pu blique ceux qui ont le cœur large, le cerveau clair, et la volonté hardie. Ch. van Renynghe. Une manifestation nationale des commerçants s'est déroulée dimanche Anvers. Le petit commerce se plaint notamment du système des primes ac tuellement en usage et qui constitue une véritable nuisance. On nous signale ce fait qu'à Gand, dans tel magasin, l'acheteur d'un kilo, de café de 26 francs se voit attribuer en cadeau une chaise en osier d'une dizaine de francs. Dans tel autre ma gasin, la prime consiste en une mal lette contenant les ustensiles nécessai res au nettoyage des fenêtres. A Thielt, tout acheteur d'un kilog. de café de obtient comme prime une couverture d'une valeur de 16 francs. Pour un demi-kilog. de café, la prime consiste en un service composé de six grands verres avec carafe. On signale aussi qu'à Bruxelles pour un achat de trois cravates, le commer çant accorde son client un bracelet- montre, le tout représentant soixante- quinze francs. Toutes ces primes sont d'une qua lité que l'on devine, comme la mar chandise elle-même. Mais la clientèle qui est assez simple généralement, se laisse séduire par l'appât de ces pré tendus cadeaux. Et la conséquence de ce régime est que le consommateur ne connaît plus le prix exact des marchan dises qu'il achète, sans compter que ce système a une répercussion néfaste sur les chiffres de l'index. La question préoccupe depuis quel que temps M. Van Cauwelaert et il est probable que le ministre de l'In dustrie qui est aussi le ministre du commerce intérieur et des Classes moy ennes prendra des mesures qui ten dront, sinon interdire ce genre de né goce du moins le réglementer. -ooo— Cela en faisant appel aux hommes de bonne volonté. Le libéralisme n'e xiste plus qu'à l'état de souvenir. Où sont ceux qui prétendent appliquer doctrine libérale les faits se moquent sire savoir si la reprise saisonnière a été suffisamment accentuée pour lui permettre de certifier qu'il n'y aura pas augmentation. Quoi qu'il en soit, voici quelques précisions sur les dépenses que 1 Etat a assumées du chef des allocations de chômage. Il a payé par semaine 12.570.000 francs en novembre 1932; 14.485.000 francs en décembre 17 millions 728.000 francs en janvier '33 et 1 7.285.000 francs en février. Cette année, la dépense a été de 10.538.000 en novembre 1933 13.612.000 fr. en décembre 13.454.000 fr. en janvier 1934 et 13.712.000 francs en février. Aujourd'hui Sa Majesté Léopold III inaugurera le monument des grena diers Steenstraete. Anniversaire dou loureux de l'attaque des gaz du 22 avril 1915. Ce jour-là, vers 5 heures de l'après-midi un bombardement in tensif annonça une attaque allemande contre les lignes françaises et les tran chées occupées par les grenadiers. Pré cédées de brouillards cuivrés les trou pes allemandes partirent l'attaque. Le courage de nos soldats empêcha l'ennemi de tirer l'avantage qu'il at tendait de cette surprise. La science des chimistes allemands n'eut pas rai son de l'héroïsme belge. Douloureux anniversaire. Rendons hommage no» morts. LES STATISTIQUES DU CHOMAGE. Au moment où l'on s'inquiète du développement que prend le chômage dans notre pays, il n'est pas sans in térêt de citer ici quelques chiffres. A la fin du mois de janvier dernier, le nombre des chômeurs était de 206.000 complets et de 183.000 partiels, soit au total 389.000, ce qui représente une réduction de 10.000 chômeurs com plets et de 4.000 partiels. En janvier et février 1933, les chiffres étaient res pectivement de 403.000 et 386.000. Le budget du chômage devra-t-il être majoré 5 M. Van Isacker, qui étu die le problème de près, ne se dé clare pas suffisamment éclairé pour formuler cet égard un pronostic cer tain. 11 sera fixé lorsqui'l possédera les chiffres pour mars et avril, car il dé- A l'occasion de l'inauguration d» monument de Steenstraete, voici le» heures du programme officiel. 9 h. 50 Arrivée Ypres par train spé cial venant de Bruxelles, de la mu sique des grenadiers et des détache ments français et anglais. 1 0 heures Formation du Cortège. 1 0 h. V2 Les grenadiers déposent de» fleurs au monument aux morts yprois 10 h. 45 Fleurs déposées la porte de Menin. 12 h. 45 Départ du train spécial pour Zuydschoote - Steenstraete. 1 3 h. 15 Hommage au monument de Zuydschoote. 13 h. 30 Fleurs déposées au monu ment français de Steenstraete. 1 4 h. I 5 Inauguration du monument des Grenadiers. S. M. le Roi assiste au défilé de» troupes et des anciens combattants de» grenadiers. Page 2 Chronique d'Ypres. Page 3 Chronique de Comines. Page 4 Chronique de Comines (suite) Cinéma. Page 5 Annonces notariales. Page 6 Page de la femme Chro nique de Wervicq. Page 7 Chronique Sportive. Page 8 Page de la T. S. F. Page 9 Chronique agricole. Ar ticles sur les eaux. Feuilleto- Page 10 Chronique de Co- Briele - Bizet-Ploes steert. Marché*

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