CHRONIQUE AGRICOLE Comment faire un bon puits. LE PAIEMENT DES PRIMES POUR LE FROMENT ET L ORGE. Les fermiers sont juste titre très impatients quant au paiement des pri mes promises en vue de la valorisation du froment et de l'orge. Les froments et orges importés doivent payer une taxe spéciale de 10 francs au quintal, somme versée dans la caisse de la Centrale grainière d'Anvers, en vue de constituer un fonds permettant de payer au producteur belge une subven tion de 30 francs au quintal. Les grands centres producteurs at tendent impatiemment. Payera-t-on ou ne payera-t-on pas Personne ne dou te la liquidation prochaine de cet aide la culture les payements ont commencé, mais pas en Flandre Occi dentale on a commencé par la pro vince d Anvers où l'on fait très peu de froment et encore moins d'orge. La subvention étant de 30 francs au quintal, le Ministère de l AgricuI- ture a pris les moyennes de statisti que, fournies par les agronomes de l'Etat comme bases de calcul. Pour la région Sud cette moyenne oscille aux environs de 30 quintaux l'Ha pour le blé et le montant de la subvention h Ha. sera donc de 900 frs environ. Il est bien vrai que cette somme n'é quilibrera pas le budget de la produc tion du blé, il n'en reste pas moins in contestable que les pertes seront forte ment diminuées. ooo LES CONTINGENTEMENTS D'IMPORTATION POUR LE MOIS D'AVRIL Les contingents qui peuvent être importés ont été fixés comme suit Beurre 1.000.000 Kgr. Viande bovine fraîche 75.000 Kgr. Viande porcine fraîche 100.000 Kgr. Viande ovine fraîche 125.000 Kgr. Pommes de terre 32.464.000 Kgr. Voilà des quantités qui pourraient régulièrement être introduites, mais qui souvent ne le sont pas parce que la demande fait défaut. C'est ainsi que pendant le mois de mars le contingent de 100.000 Kgr. de viande porcine fraîche n'a de loin pas été importée «n tous cas pas régulièrement. La frau de, qui ne tient compte d'aucun con tingentement, ni d'aucune taxe, détruit en grande partie les effets utiles de l'intervention gouvernementale. C'est ainsi que, pour le beurre notamment, on introduit toutes les semaines frau duleusement des milliers de Kilogr. Le fraudeur trouve en moyenne un bé néfice de 1 0 frs. au Kilogr. Ce qui fait pour une petite opération, avec 3-4000 Kgr., un chargement d'auto, il gagne une bonne journée I... tout en frus-# trant le fisc d'importantes recettes. La répression de la fraude, surtout la frontière hollandaise, devrait être une des grandes préoccupations de no tre gouvernement l'agriculture et le trésor belge y trouveraient avantage. L'ANGLETERRE PAYS IMPORTATEUR D ŒUFS Au cours de Janvier 1934, la Gran de-Bretagne a augmenté assez sensible ment ses importations d'œufs 155 millions contre 139 millions en jan vier 1933. Les principaux pays fournisseurs sont le Danemark, la Chine, l'Austra lie, l'Irlande, la Pologne, la Finlande, la Norvège. Le Danemark a regagné en tonnage et en position relative, l'Australie et l'Irlande reculent, tandis que la Chine, la Pologne et la Finlande avancent de manière notable. La participation de la Belgique a baissé de 20.500.000 œufs en 1932 5.400.000 en 1933 et 1.100.000 en 1934. L'Angleterre, qui était un débouché de premier ordre il y a quelques an nées ne prend pour ainsi dire plus rien. o QUELLE ORIENTATION DONNER A NOTRE POLITIQUE AGRICOLE Lors d'une grande réunion politi que Thielt, M. Sap, ministre de l'A griculture a répété, avec beaucoup d'à- propos, que notre production porcine et beurrière, risque de dépasser les pos sibilités d'absorption du marché. Per sonne n'ignore quelles en seraient les influences pour notre agriculture. La surproduction signifierait le beurre au prix mondial et même plus bas par suite des primes l'exportation des différents pays, le porc baisserait en dessous du prix de revient, ce qui na turellement aurait -pour effet une prompte diminution du cheptel porcin. Il y aurait malheureusement en même temps aussi tarissement des dernières sources de recettes. Cependant l'Etat exige que le culti vateur continue payer ses lourds im pôts, le propriétaire entend encaisser, lors des échéances, et côté de sa pro pre famille, le fermier, employeur a soutenir celle de ses ouvriers. L'agriculture, la première industrie du pays, va sombrer si l'Etat ne prend les mesures nécessaires. Si l'agriculteur belge est arrivé, ou peu près, four nir le marché en produits animaux au (Suite) Pour éviter tout mécompte, comment fa çonner cette couronne Cette couronne doit être tronconique, au moins sur deux mètres d'élévation, ensuite sur les ouelaues mètres restants elle peut devenir cylindrique pour le surplus de la maçonnerie foncer. Le dernier mètre maçonner se fera encore tronconique pbur façonner la poire. Pour entrer dans le boulant sans dan ger, le ^uisatier ne travaillera qu'avec de la maçonnerie avant acouis de la raideur nar 72 heures de prise pour le mortier au ciment, oui se fait en proportion de ciment riche. Quand la portion de la couronne sera arrivée en dessous du sol riverain, on monte la couronne de 2 mètres, 3 jours complets de repos permettent au, manœuvre d'affouil- ler l'argile sableuse jusqu'à ce qu'il ap proche du boulant. A ce point-là, stop (Par sécurité on verrouille le portillon.) Le oatron entrepreneur évalue la disponi bilité de son ouvrage foncer, il sait" qu'il doit aller 2, même 3 mètres dans le bou lant il prépare sa couronne oour cette opé ration. Trois quatre jours de orise, il atta que le boulant sans désemparer, sans arrêt, fut-ce même la nuitJ II ne peut être ques tion d'arrêter pour le repas, non le travail se fera d'un trait, l'ouvrage s'enfonçant vue d'œil sans risque, arrêtera au moment voulu par lui, le puisatier verrouille la porte, charge le fond de 0,50 mètres de grenaille de Dornhyre bien propre et c'est fini. Mais comment et pourquoi débuter par une maçonnerie tronconique La roue du puits sera tronconique avec un retrait de 8 centimètres par mètre d'élé vation donc environ de 12 16 centi mètres au total. Cette forme tronconique permet un fonçage plus aisé de l'ouvrage, elle empêche les Dressions des terrains contre la couronne, Dressions caoables en bien des cas d'arrêter la descente de la couronne en la tenant en suspension dangereuse par compression des terres supérieures. point de rendre superflu toute impor tation étrangère, on ne peut que l'en féliciter il n'est pas arrivé là pour les produits de la terre, et il apparaît de suite que c'est de ce côté là, que devra venir le soutien. Une plus grande valorisation des produits de la terre, non par des pri mes, mais par relèvement du prix de vente, aurait d'ailleurs immédiatement pour effet diminution de la production de viande porcine et en conséquence possibilité du maintien des prix. La surproduction de beurre peut être conjurée en prescrivant la colora tion de la margarine, ou l'incorpora tion obligatoire d'un certain pourcen tage de beurre, comme cela se pratique en Hollande. No 15. par HONORE DE BALZAC Grandet, Grandet, s'écria sa femme, qui, poussée par un vague sen timent de peur, s élança vers la porte de la salle. Tous les joueurs se regardèrent. Si nous y allions, dit monsieur des Grassins. Ce coup de marteau me paraît malveillant. A peine fut-il permis monsieur des Grassins d'apercevoir la figure d un jeune homme accompagné du facteur des messageries, qui portait deux malles énormes et traînait des sacs de nuit. Grandet se retourna brus quement vers sa femme, et lui dit Madame Grandet, allez votre loto. Laissez-moi m'entendre avec monsieur. Puis il tira vivement la porte de la salle, où les joueurs agités repri rent leurs places, mais sans continuer le jeu. Est-ce quelqu'un de Saumur, monsieur des Grassins lui dit sa femme. Non, c'est un voyageur. 11 ne peut venir que de Paris. En effet, dit le notaire en tirant sa vieille montre épaisse de deux doigts et qui ressemblait un vaisseau hol landais, il est neuffe-s-heures Pes te la diligence du Grand Bureau n'est jamais en retard. Et ce monsieur est-il jeune de manda l'abbé Cruchot. Qpi, répondt monseur des Gras- sns. 11 apporte des paquets qui doi vent peser au moins trois cent kilos. Nanon ne revient pas, dit Eu génie. Ce ne peut être qu'un de vos parents, dit le président. Faisons les mises, s'écria doucement madame Grandet. A sa voix, j'ai vu que monsieur Grandet était contrarié peut-être ne serait-il pas content de s apercevoir que nous parlons de ses affaires. Mademoiselle, dit Adolphe sa voisine, ce sera sans doute votre cousin Grandet, un bien joli homme que j'ai vu au bal de monsieur de Nu- cingen. Adolphe ne continua pas, sa mère lui marcha sur le pied puis, en lui demandant haute voix deux sous pour sa mise Veux-tu te taire, grand nigaud 1 lui dit-elle 1 oreille. En ce moment, Grandet rentra sans la Grande Nanon, dont le pas et celui du facteur retentirent dans les esca liers il était suivi du voyageur qui depuis quelques instants excitait tant de curiosités et préoccupait si vivement les imaginations, que son arrivée en ce logis et sa chute au milieu de ce mon de peut être comparée celle d'un colimaçon dans une ruche, ou 1 intro duction d'un paon dans quelque obs cure basse-cour de village. Asseyez-vous auprès du feu, lui dit Grandet. Avant de s'asseoir, le jeune étran ger salua très gracieusement l'assem blée. Les hommes se levèrent pour répondre par une inclination polie, et les femmes firent une révérence céré monieuse. Vous avez sans doute froid, monsieur, dit madame Grandet, vous arrivez peut-être de... Voilà bien les femmes dit le vieux vigneron en quittant la lecture d'une lettre qu'il tenait la main Le vide dû la conicité se remplit de fines cendres jusqu'à une hauteur de 1,50 m. Ces fines cendres sont damées d'argile sa bleuse retirée du puits, si bien que la couronne n'est pas entravée dans sa des cente. Le fond de la roue, qui doit tou jours être fait en bois de peuplier, sera composé de 4 morceaux de battens accou plés par mortaises. Le milieu de cette char pente aura environ 0,80 mètres d'espace libre: Cet espace est le seul sur leauel tra- vaillerie le puisatier. Les 4 segments seront charpentés par du plancher énais et forte ment cloué ^ar de vrais clous forgés. Le vide de 0,80 m. se fermera au moyen d'une porte solide, verrouillée sur chaque côté dans 4 forts crochets. Cette porte est prête d'avance, elle doit être portée de l'ouvrage qui doit avoir I m. 20 de dia mètre intérieur. Dès que la porte est ver rouillée, l'entrepreneur verse peu près Z/4 de mètre cube de porphyre, le puisatier ciale cette grenaille. Et c'est fini. Vous pourrez m'objecter, si vous faites ur couronne au mortier de ciment riche par où passera l'eau dont vous aurez besoin. Voici, c'est facile Sur le fond de la roue le puisatier pose ui premier tas de briques en boutisses elle1- sont divergentes les unes des autres. I deuxième tas s'y j-ose également en bou- i'sscs avec joints recoupés et rayonnants. Un troisième tas s'y pose, cela fait 24 cen timètres de maçonnerie bien étanche. A partir de ces 24 centimètres le maçon aménagera sur le quatrième tas 5 ou 6 joints secs entre 2 boutisses. Ces joints secs doivent être faits au moyen de 2 briques dont les plancresses serci t diessées par usure, l'une contre l'au tre d façon que ce joint sec soit aussi serré que possible. C'est par ce joint sec et serré que l'eau de boulant entrera dans le puits. Sur un mètre de hauteur tronconique on aura 70 80 joints secs oui amèneront l'eau de la couche la plus profonde environnant le puits. Les joints du portillon verrouillé seront quoiquq recouverts de grenaille de por phyre, encore des passages pour l'eau sous l'ouvrage. La brique cimentée en boutisse sera éga lement un filtre pour l'eau sur toute la hauteur, mais cette brique par sa texture formera un filtre de tout repos, si bien que le propriétaire aura par.le boulant un bon puits d'eau excellente. Au temps de la reconstruction de nos régions dévastées, les entrepreneurs assu raient l'alimentation d'eau au moyen de puits en rouleaux de ciment armé. Ces rou leaux s'emboîtaient les uns les autres et des cendaient oar l'affouillement du puisatier. Ces éléments de ciments armés joignaient très mal, si bien que les eaux superficielles étaient poussées -ir ces gros joints dans le puits. Ces eaux superficielles, chargées d'en grais en transformation microbienne de dé tritus de végétaux en décomposition orga nique. étaient souillées d'avance avant d'ar river dans le puits. Un autre élément désavantageux était l'imperméabilité des oarois. L'eau du bou lant entre par les joints, si elle est chargée laissez donc monsieur se reposer. Mais, mon père, monsieur a peut-être besoin de quelque chose, dit Eugénie. 11 a une langue, répondit sévè rement le vigneron. L'inconnu fut seul surpris de cette scène. Les autres personnes étaient faites aux façons despotiques du bon homme. Néanmoins, quand ces deux demandes et ces deux réponses furent échangées, l'inconnu se leva, présenta le dos au feu, leva l'un de ses pieds pour chauffer la semelle de ses bottes, et dit Eugénie Ma cousine, je vous remercie, j'ai dîné Tours. Et, ajouta-t-il en regardant Grandet, je n ai besoin de rien, je ne suis même point fatigué. Monsieur vient de la capitale demanda madame des Grassins. (A suivre) -'îei

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Le Sud (1934-1939) | 1934 | | pagina 9