RERUM
NOVARUM.
Steenstraete.
Procession
Saint Sang
Douze Pages.
Hebdomadaire Catholique d'Intérêt Général
LE LUNDI 7 MAI.
Lisez dans le
SUD
La presse et les
fonds secrets.
DU
BRUGES
Ire ANNEE No 17.
PRIX 35 centimes le numéro.
DIMANCHE 29 AVRIL 1934.
ABONNEMENT UN AN 15 FRANCS
Direction Ch. van RENYNGHE, Ypres. Rédaction-Administration A. BREYNE, 16, rue d'Elverdinghe, Tpres. Compte chèques postaux 4086 97
Qu. est chrétien se doit d'être dé
mocrate, et il n'est pas de vraie dé-
mocra! e, si elle n'est chrétienne.
Le capitalisme libéral du dix-neuviè
me siècle avait réduit l'ouvrier un
état misérable. La voix des Papes s'est
élevée. Rerum Novarum fut l'origine
d'un grand mouvement social chrétien,
et, avec le recul du temps, nous ne
pouvons qu'admirer l'oeuvre entreprise
en obéissant aux directives pontificales.
Hélas il ne fut pas donné la
démocratie chrétienne de construire la
société toute imprégnée de justice et
de chanté, telle que l'idéal catholique
l'eut souhaitée. La démocratie chré
tienne a dû conquérir son droit la
défense des ouvriers. Avant de con
struire, elle a été obligée de combattre
le matérialisme sous toutes ses formes,
et chez nous plus particulièrement sous
l'aspect socialiste.
Quand le Comte de Broqueviile dit
que l'heure de la démocratie chré
tienne a sonné en Belgique, il traduit
notre pensée tous. L'effondrement
du socialisme, qui doit fatalement suc
céder sa banqueroute financière, lais
sera le champ libre la Ligue des Tra
vailleurs Chrétiens. La Ligue, après
avoir conquis la place, pourra orienter
toutes ses forces vers l'organisation de
la Société de demain.
Rerum Novarum a donné aux ca
tholiques les directives suivre pour
arracher le prolétariat au sort malheu
reux qui lui était fait. Première lutte,
et première étape. Quadragesimo Anno
nous indique plus spécialement com
ment nous devons harmoniser, orga
niser la vie en société. C'est l'orga
nisation corporative de la société, que
la Ligue des Travailleurs apportera
toute son activité. Le Congrès de Gand,
et les directives qui nous sont don
nées par les chefs de la Ligue sont for
mels cet égard.
Ainsi l'ordre de demain, continuera-
t-il le mouvement magnifique de Re-
rum-Novarum. 11 faut fêter Rerum No
varum. Ce grand anniversaire de la
charité chrétienne du travailleur, est
un anniversaire pour nous tous. Que
le Seigneur permette que la période
de combat était achevée, sonne l'heure
de la démocratie-chrétienne, et que
tous nous trouvions dans la fête de la
grande Encyclique, non pas la joie de
constater l'effondrement de notre ad
versaire, mais l'espoir de temps nou
veaux l'esprit chrétien sera la base
d'une société chrétienne.
Ch. van Renynghe.
La cérémonie de l'inauguration du
monument aux Grenadiers, qui a eu
lieu Steenstraete, dimanche dernier,
a été parfaite.
Le matin Ypres voyait passer dans
ses rues, la musique des Grenadiers
suivie d'un détachement français e*
d'un détachement des régiments qui
étaient l'honneur. Des fleurs furent
déposées au pied du monument aux
morts yprois, et la porte de Menin.
A Steenstraete, la foule A son ar
rivée, comme son départ, Sa Ma
jesté fut chaleureusement acclamée. Le
général de Grox et le Colonel Six re
tracèrent les événements des journées
glorieuses et tragiques. Mgr Lamiroy
bénit le monument. De nombreuses
gerbes de fleurs sont déposées, et
l'émotion prend 1 assistance au mo
ment où la veuve d'un glorieux offi
cier, la Comtesse d'Oultremont, accom
pagnée de sa fille s'incline devant le
monument, tandis que la musique des
Grenadiers joue en sourdine.
Et devant Sa Majesté défilent les
détachements français et belges, sui
vis de l'immense colonne des anciens
combattants. Minutes de grandeur,
quand d'un pas cadencé passent de
vant le jeune Roi. les survivants de
l'armée d'Albert 1. Tous se sentent
grandis, et c'est là que l'on retrouve
l'âme d'un peuple, bien plus que cl «z
ces intellectuels pour qui les senti
ments simples et généreux de la masse
n'ont plus aucune valeur. Pour qu'un
peuple soit grand et vivant, laissez-le
suivre tout simplement son penchant
naturel aux sentiments collectifs. L'in
dividualisme des intellectuels, stérilise
l'âme d'un pays force de chercher
tout moment en disséquer et cri
tiquer l'expression. Steenstraete était
vivant", sain, loyal. Steenstraete était
un signe de santé dans notre Europe
malade.
C. v. R.
Faut-il accompagner cette nouvelle
de nombreux commentaires Jan
vier, quatre pages. Février, huit.
Mars, dix. Avril, douze. Et
une troupe de collaborateurs et d'amis.
Plusieurs initiatives ont été prises.
Nous n'avons enregistré que d'heu
reux résultats. La confiance naît en
notre mouvement. Ceux qui travail
lent avec nous, sur place, l'appré
cient. Nous n'osons pas croire, nous-
mêmes, au programme qui se précise
devant nous. C'est presque trop bien.
On nous demandait au début quel
est votre programme Notre sous-
titre le dit suffisance. Défenseurs
de 1 idée catholique, sans laquelle no
tre société et notre pays ne peuvent
vivre, forts de cette base doctrinale
solide, nous nous attachons, d'autre
part, saisir la réalité vivante qui nous
entoure. C'est cela la Politique
Ce n'est pas vivre dans un bureau.
C est savoir regarder, comprendre,
adapter.
Le Sud s'attache aux besoins,
aux nécessités de notre région. Très
simplement, il travaille dans l'intérêt
de tous, et selon les circonstances spé
ciales notre contrée. Cela n'exige ni
phrases, ni programmes. 11 suffit d'un
peu d'imagination et de beaucoup de
bonne volonté.
Nos lecteurs nous comprennent
c'est ce qui explique nos pages. Mais
les succès remportés ne sont pas une
raison pour que nous nous reposions.
Repos ailleurs Ce sont des
stimulants qui nous poussent mar
cher de l'avant.
LE SUD.
ooo
Page 2 Chronique yproise.
Page 3 Chronique yproise (suite).
Chronique mouscronnoise (suite)
Cinéma.
Page 4 Chronique cominoise - wer-
vicquoise - ploegsteertoise - bizetoise
Page 5 Tirage de l'emprunt. Paul
Crockaert écrit.
Page 6 Page de la femme.
Page 7 Chroniques agricole et sociale.
Feuilleton.
Page 8 Page de la T. S. F.
Page 9 Marchés. Chronique agri
cole (suite). Intéressante appli
cation d'une science nouvelle.
Page 10 Annonces notariales. In
terview Romain Maes.
Page 11 Chronique sportive. Nou
velle.
Page 12 Chronique mouscronnoise.
A la Commission d'enquête, dite
des voleurs M. Mandel vient
d'arracher M. Daladier un inquiétant
aveu.
11 s'agissait du journal radical La
Volonté, dirigé par Albert Dubarry,
aujourd'hui sous les verroux. Ce jour
nal avait soutenu tous les ministres
cartellistes, ce qui s'explique d'autant
mieux qu'il émargeait pour une jolie
somme aux fonds secrets des minis
tères de l'Intérieur et des Affaires
étrangères.
M. Mandel s'est étonné de ce que
le président du Conseil ne se soit pais
préoccupé de savoir de quoi vivait un
jornal, ainsi subventionné par son gou
vernement,et qu'il ait ignoré que cétait
en réalite Stavisky qui soutenait la
Volonté.
Réponse de M. Daladier 11 aurait
fallu alors me poser le problème pour
les quatre cinquièmes des journaux.
La plupart des journaux français sont
aidés par tous les gouvernements.
Est-ce là ce qu'on appelle, en France
1 indépendance et la liberté de la
Presse
Au point de vue moral et social,
il est plus dangereux d'avoir une presse
vénale livrée aux puissances d'argent
ou la politique occulte, que de lui
imposer un régime officiel de tutelle
gouvernementale. Dans cce dernier cas,
le public sait quoi s'en tenir. 11 n'est
pas trompé. Au contraire, il est dupe
d une presse qui se pare d'un faux air
d indépendance, mais qui obéit se
crètement des mobiles serviles.
Sans doute, il y a des journaux
français indépendants. Mais lesquels
Lorsqu'on «apprendra que la plupart
des journaux ne le sont pas, on se
demande quel signe reconnaître les
autres. L opinion ne sait plus qui
se fier et les politiciens souvent véreux
qui tiennent les ficelles égarent leur
gré les meilleurs citoyens.
En Belgique, jusqu'ici, nous échap
pons ces dangers. La presse belge
est certainement, dans sa généralité,
les plus indépendante.
Mais, pour qu'une presse soit vrai
ment libre, il faut qu'elle puisse vivre
par ses propres moyens. A bien com
biner les choses, le prix trop bas des
journaux est un danger, dont il ne
faut pas sous- estimer l'importance.
Ajoutons que la concurrence des jour
naux français en rend le relèvement
très difficile. Le public belge devrait
conclure des révélations de M. Daladier
qu il a réserver sa préférence nos
honnêtes gazettes nationales.
E. V. P.