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Le tirage de l'Emprunt 5 p. c. 1932
Mercredi, 1 0 heures, a eu lieu le
26me tirage au sort de l'Emprunt
5 p. c. 1932 (Emprunt de la Con
fiance).
Assistaient aux opérations MM.
Glibert, délégué du ministre des Fi
nances De Rycker, délégué de la
Cour des Comptes, et Coryn délégué
du Fonds d'amortissement de la Dette
publique.
Les numéros des titres amortir ont
été extraits du tambour par les aveu
gles de guerre Camille Meulemans, de
Châtelineau, et Georges Pardaens, de
Wayaux.
Le lot de 250.000 francs est échu
la série 202921.
Les 33 séries suivantes sont rem
boursables 25.000 francs
106720 115327 117888 121304
12295*4 131412 132483 132681
158346 161348 172716 175120
175305 177993 188856 197302
204436 214467 215170 215704
216749 223147 228116 239498
248681 260707 260776 265450
269235 271036 277885 287436
292044.
Chacune des obligations apparte
nant l'une des séries ci-dessus a droit
au dixième du lot échu cette série.
Les affaires Mais on a tout fait
pour n en plus faire Nous parlons,
bien entendu, des affaires qui font vi
vre la masse des concitoyens et non
quelques privilégiés. Car le terrible re
proche adressé au Régime, notam
ment par les producteurs autonomes
des villes et des champs, par les petits
industriels, par les foules qui compo
sent les classes moyennes, c'est pré
cisément que ce régime s'imagine que,
quand les repus de l'hypercapitalisme
sont repus, les autres au ventre creux
doivent se tenir pour repus. Quand le
roi a bu, la Pologne n est plus ivre.
Exemples. Y oyez dans les champs.
Une fiscalité plus bête que nature n'a-
t-elle pas tué, ou presque, nos si inté
ressants planteurs de tabac Voilà des
années que cela dure. On a protesté.
En vain. Considérez nos infortunés li-
niers. On les a aussi laissés l'aban
don. Cependant, toute une région du
pays vivait de leur prospérité d'antan.
Contemplez le désastre de nos fores
tiers. On ne sait que trop comment
nos bois ont été sacrifiés, au profit, no
tamment, des bois soviétiques. Nous
consommons par an environ 1.200.000
mètres cubes de bois en mine. Nous
n'en pouvons produire que 500.00.
Il suffisait donc de contingenter conr
currence de 700.000 mètres cubes l'im
portation étrangère. Pas du tout au
nom du libre échange, on a laissé li
brement entrer les bois nordiques.
Mieux on leur a donné sur nos pro
pres chemins de fer des tarifs de fa
veur. Et le jour où, enfin, sous la tem
pête des réclamations, on a, de mau
vaise grâce, établi enfin un contingen
tement, on s y est pris de telle manière
que les quelques importateurs intéres
sés (gens qui ne manquent pas, eux,
de nouer des relations commerciales
avec les Soviets) ont eu le loisir de
se faire ouvrir de larges crédits par
les banques, d'acheter tout le flottant
et tout 1 entreposé et de se couvrir
pour un an. Sublime politique natio
nale
Et les sucres Demandez aux pro
ducteurs de betteraves comment on les
traite Lisez les contrats que les gran
des sucreries apparentées la haute
finance, leur imposent, avec des te
neurs en sucre impossibles atteindre,
avec des expertises unilatérales qu'ils
doivent accepter les yeux fermés. Ajou
tez-y la concurrence des sucres congo
lais, qui la prime de 100 francs est
également accordée, mais sans obli-
agtion de la ristourne. Quelles sont
donc les puissances qui ont pu obtenir
pareille faveur au profit d'une entre
prise dont 1 histoire mériterait d'être
racontée sur la place publique, pour
l'édification de ceux qui se demandent
quoi on a fait servir notre Congo
Belle Colonie, quelle disgrâce est la
vôtre Mais vos jours changeront la
génération montante, écœurée du stu
pre financier qui s'est abattu sur vous,
fera de votre terre le foyer de pure ci
vilisation qu'elle aurait pu être depuis
longtemps.
Dans ces divers domaine, cités
titre de simples exemples car il en
est cent autres, le véritable intérêt
national a été piétiné. On ne s'est pré
occupé que des profits de quelques
féodaux. Ou, plutôt, la puissance pu
blique ne s'est préoccupée de rien du
tout. Elle s'est laissée suborner ou elle
a laissé faire. On parle beaucoup
d'économie dirigée. Quelle prétention I
Si l'on commençait par ne pas avoir
une économie aveuglée. Ce serait déjà
magnifique.
Et l'on s'étonne que. d'un bout
l'autre du pays, l'opinion bout. J'en
sais quelque chose pour avoir fait, ces
dernières semaines, plus de trente con
férence publiques en province. Remar-
nuez-le c'est l'opinion de l'industrie,
du commerce, de l'agriculture, des
producteurs autonomes, des classes
moyennes, des intellectuels, plus en
core que l'opinion des prolétaires. Ces
masses ont enfin compris qu'avec la
déchéance de l'Europe, avec la fin
du libre-échange, avec la constitution
des quatre grands blocs économiques
1° Soviets 2° Japon-Chine 3° Etats-
Unis 4° Angleterre et Dominions
la suite d'Ottowa), avec le protection
nisme exaspéré de la France et de la
Hollande, avec l'Allemagne hitlérien
ne, un peuple comme le nôtre enserré
dans des murailles économiques, ne
pouvait plus se sauver avec les formu
les d'antan et que la liberté écono
mique n'était plus qu'une excuse pour
les féodaux de la finance et des af
faires de réaliser des profits. Aussi,
ces masses réclament, dans un cri de
détresse, une politique économique
nouvelle de rassemblement des intérêts
pour que plus un atome de nos forces
nationales ne soit distrait de l'intérêt
général. C'est un irrésistible mouve
ment, né non pas de la volition des
hommes, mais de l'impératif catégo
rique des événements. Quelle que soit
la forme qu il affectera, on l'appellera
Corporatisme
A ce sujet, on fera bien, plutôt que
de se rassasier de tant de littérature
étrangère inadaptée sur ce sujet, de lire
un remarquable livre belge, avec so
lutions belges, que vient de publier
M. L. Th. Léger Classes et Pro
fessions dans l'Etat. Le Précorpo
ratisme en Belgique (Bruxelles, Pu
blications de la Cité Chrétienne, 1934.
Bruxelles. Edition Universelle). 11
apprendra bien des choses bien des
gens. Le Soir Tribune libre.
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