CHRONIQUE AGRICOLE
(A •uivre)
POUR SERVIR LA CAUSE
DU BON LAIT
Sillon Belge du 1 2 mai)
11 est de plus en plus probable que
la production laitière connaîtra la sur
production plus ou moins bref délai.
Pourtant si nous faisions quelques
efforts pour développer la consomma
tion, il n'est pas douteux que le dan
ger de surproduction serait écarté
pour longtemps.
Malheureusement aucune initiative
ne s'est affirmée jusqu'à présent en fa
veur de la consommation du lait. Et
la raison de cette carence doit être
expliquée par le fait qu'aucun grou
pement professionnel n'a la charge de
défendre les intérêts de cette produc
tion. Lorsqu'on constate les nombreu
ses initiatives qui visent étendre la
consommation du sucre, on peut s'é
tonner qu'on ne fasse rien pour le
lait. Car sur le plan de l'hygiène pu
blique il serait infiniment plus profi
table de faire une active propagande
pour le lait plutôt que pour le sucre.
Mais voilà les sucriers sont organisés
et puissamment, tandis que les pro
ducteurs ne le sont pas.
L'Angleterre a entrepris depuis
quelques années un immense effort
qui porte ses fruits. En France aussi
la propagande en faveur de la con
sommation du lait a trouvé de nom
breux partisans. C'est ainsi que la ville
de Lille a procédé a une expérience
du plus haut intérêt.
Le 7 janvier, dans plusieurs éco-
les, on pesa un certain nombre d'en-
fants, 500 environ. Parmi eux, 250
furent choisis comme témoins, si
l'on peut utiliser cette expression,
et les 250 autres durent boire cha-
que jour un demi-litre de lait, 250
grammes 8 heures le matin et 250
grammes après la classe de 4 heu-
res.
Le 7 février, on pesa nouveau
les enfants soumis ce régime de
suralimentation. Des cas de rou-
geôle, de grippe et autres avaient
contrarié l'expérience. Il restait ce-
pendant 80 enfants qui avaient sui-
vi régulièrement le régime. On ré-
partit alors ces enfants en quatre
groupes 1 8 garçons et 18 filles té-
moins 1 8 garçons et 1 8 filles sura-
limentés.
L'augmentation totale de poids
des 18 garçons témoins ne fut que
de 8 kilos 650, tandis que l'augmen-
tation totale du poids des garçons
ayant bu régulièrement du lait fut
de 31 kilogs 800.
Pour les filles, l'augmentation to-
taie des 18 filles témoins fut de 1 1
kilogs 800 et l'augmentation totale
du poids des fillettes qui avaient bu
du lait fut de 25 kilogs 300.
L'expérience portait non seule-
ment sur le poids, mais sur le dé-
veloppement général et on a consta-
té ainsi qu'au bout de trois mois
les enfants qui buvaient du lait
avaient grandi plus que les autres
Voilà une expérience méditer par
tous ceux que préoccupe le problème
de l'hygiène publique. Les hommes
d'Etat qui, en Belgique, s'attacheront
donner une solution cette question
auront servi, du même coup, les in
térêts du pays et ceux de l'agriculture.
-ooo-
QUEL ALIMtNT DONNE LA MEIL
LEURE QUALITE DE VIANDE
DE PORC
La Centrale des Abattoirs Coopé
ratifs a fait, sous la direction du La
boratoire de l'Ecole Supérieure d'Agri
culture danoise, des recherches en vue
de déterminer 'l'influence des diffé
rents aliments sur la qualité de la
viande de porc. Les résultats en ont
été publiés dans le 149e Rapport du
laboratoire précité.
On sait qu'à l'examen des porcs
on classe la couleur et le goût de la
viande de 0 5, et la fermeté de la
viande de 0 15. A ce classement on
ajoute l'indice iode, qui révèle la te
nue en olëine et en acide oléique de
la viande, et l'on sait que la fermeté
de la viande est inversement propor
tionnelle la valeur de cet indice.
Le tableau ci-dessous donne les ré
sultats de ces recherches, qui montrent
la qualité de la viande obtenue en em
ployant les aliments suivants comme
supplément au seigle
LE BINAGE DES BETTERAVES
Binez les cultures dès que les li
gnes sont bien marquées, cette pra
tique assure la propreté des emblave-
ments dès le début, supprime l'éva-
poration excessive et facilite tous les
travaux ultérieurs. Evitez de biner par
temps humide et faites travailler les
cœurs et rasettes aussi superficielle
ment que possible lors du premier bi
nage. Veillez avec soin ce que la terre
soulevée par les organes travaillants,
ne recouvre pas les plantules.
Répétez les binages suivant les né
cessités et augmentez progressivement
la profondeur du travail de manière
réchauffer et aérer le sol, tout en
le nettoyant.
Procédez au placement dès que les
betteraves ont 4 feuilles.
La valorisation du froment
La valorisation par primes est-elle
appropriée équilibrer le budget de
la production du froment Telle est
la question qu'à l'heure actuelle doi
vent se poser les dirigeants de notre
politique agricole.
II est incontestable que le système
actuellement en vigueur est entaché de
défauts qu'on ne saurait complète
ment éliminer. Le payement tardif des
subventions, cause des légitimes
protestations des cultivateurs, ne de
vrait pas se produire. Seulement où le
système est impuissant, c'est dans l'é
coulement régulier de la production
des prix assez élevés pour permettre
au cultivateur de vivre. La prime, fixe
qu'elle est, est incapable d'enrayer la
baisse d'un produit que la meunerie
refuse d'acheter.
Il est donc de toute évidence que
la valorisation du froment devrait être
basée en grande partie et surtout sur
l'incorporation obligatoire dans les
meuneries, quoiqu'en disent les meu
niers et patissiers-boulangers, le pain
n'en serait que meilleur.
Aliments Goût
Lait maigre 4.9
Tourteau de tournesol 4.1
Tourteau d'arachide 4.1
Soya concassé 4.1
Couleur fermeté
4.4 12.8
4.3 11.6
3.8 10.5
4.1 11.5
Poudre de sang, de viande
et d'os 4.2
Ce tableau montre que l'on a ob
tenu la meilleure qualité de viande en
employant du lait maigre. On a ajouté
ces recherches l'examen des fourra
ges, ainsi que celui de pommes de
terre, betteraves sucrières etc... Le rap
port dit textuellement la viande des
porcs alimentés avec des céréales et
du lait maigre était de meilleure qua
lité que celle des porcs ayant reçu, au
lieu de lait maigre, d'autres aliments
riches en protéine. Cette estimation
4.4
12.0
Indice d'iode
59.9
65.5
66.5
64.8
63.3
porte sur la consistance générale et la
fermeté générale de la viande, son
goût, son odeur et sa couleur. Les bet
teraves sucrières ont rendu la viande
relativement molle, mais ont influencé
favorablement sa couleur, sans exer
cer aucune influence sur son goût. Cet
aliment ne fait produire que très peu
de lard de dos, en sorte qu'un grand
nombre de porcs nourris ainsi ont
été classés dans la 1 re catégorie, et
très peu dans la 3me.
No 21
par
HONORE DE BALZAC
Maman, dit-elle, jamais mon
cousin ne supportera l'odeur d'une
chandelle. Si nous achetions de la bou
gie Elle alla, légère comme un oi
seau, tirer de sa bourse l'écu de cent
sous qu'elle avait reçu pour ses dépen
ses du mois. Tiens, Nanon, dit-elle,
va vite.
Mais que dira ton père
Cette objection terrible fut proposée
par madame Grandet en voyant sa
fille armée d'un sucrier de vieux Sè
vres rapporté du château de Froid-
fond par Grandet. Et où prendas-
tu donc du sucre est-u folle
Maman, Nanon achètera aussi
bien du sucre que de la bougie.
Mais ton père
Serait-il convenable que son ne
veu ne pût boire un verre d'eau su
crée D'ailleurs, il n'y fera pas at
tention.
Ton père voit tout, dit madame
Grandet en hochant la tête.
Nanon hésitait, elle connaissait son
maître.
Mais va donc, Nanon, puisque
c'est ma fête I
Nanon laissa échapper un gros rire
en entendant la première plaisanterie
que sa jeune maîtresse eût jamais faite,
et lui obéit. Pendant qu'Eugénie et sa
mère s'efforçaient d'embellir la cham
bre destinée par monsieur Grandet
son neveu. Charles se trouvait l'objet
des attentions de madame des Gras-
sins, qui lui faisait des agaceries.
Vous êtes bien courageux, mon
sieur, lui dit-elle, de quitter les plai
sirs de la capitale pendant l'hiver pour
venir habiter Saumur. Mais si nous ne
vous faisons pas trop peur, vous ver
rez que l'on peut encore s'y amuser.
Elle lui lança une véritable œillade
de province, où, par habitude, les fem
mes mettent tant de réserve et de pru
dence dans leurs yeux qu'elles leur
communiquent la friande concupis
cence particulière ceux des ecclésias
tiques, pour qui tout plaisir semble ou
un vol ou une faute. Charles se trou
vait si dépaysé dans cette salle, si loin
du vaste château et de la fastueuse
existence qu'il supposait son oncle,
qu en regardant attentivement ma
dame des Grassins, il aperçut enfin
une image demi effacée des figures
parisiennes. Il répondit avec grâce
1 espèce d'invitation qui lui était adres
sée, et il s'engagea naturellement une
conversation dans laquelle madame
des Grassins baissa graduellement sa
voix pour la mettre en harmonie avec
la nature de ses confidences. Il exis
tait chez elle et chez Charles un mê
me besoin de confiance. Aussi, après
quelques moments de causerie coquette
et de plaisanteries sérieuses, l'adroite
provinciale put-elle lui dire sans se
croire entendue des autres personnes
qui parlaient de la vente des vins, dont
s occupait en ce moment tout le Sau-
murois Monsieur, si vous voulez
nous faire l'honneur de venir nous
voir, vous ferez très certainement au
tant de plaisir mon mari qu'à moi.
Notre salon est le seul dans Saumur
où vous trouverez réunis le haut com
merce et la noblesse nous apparte
nons aux deux sociétés, qui ne veulent
se rencontrer que là, parce qu'on s'y
amuse. Mon mari, je le dis avec or
SUITE DE LA T. S. F.
37me Tribune radiophonique du combat
tant. 21.15 h. Ouverture de La fian
cée vendue Elégie. Scherzo.
Le cygne, pour violoncelle soliste M.
Voordecker. Chants Printemps qui
commence. Sur les remparts de Sé-
ville. Après un rêve. Quatre danses
norvégiennes.
26-5-34 12 h. Ouverture de «Si j'étais
roi Trois pièces pour mes petits
amis. Le pas des fleurs. Fantaisie
sur Carmen Chant par Mlle Brûl
iez. 5. Ballet russe, Luigini. 13.10 h.
Disques demandés. 16.45 h. Causerie
Une police aérienne internationale
18 h. Caus. L'assurance chômage obli
gatoire 18.15 h. 25 ans d'art ly
rique. Rétrospective des disques enregis
trés par Armand Crabbé de 1908 1933.
19.30 h. Chron. scient, par M. Proumen.
Chron. de la radio.
I. N. R. fl. 321.9 m.
20.5 1 I h. Concert de carillon, donné par
M. Ant. Nauwelaerts, Bruges. 12. h.
Orch. de genre. Dir. M. Ch. Walpot.
I 7 h. Orch. symph. Dir. M. Kumps.
17.30 h. Résultats sportifs. 18 h.
Commémoration ALICE NAHON. Caus.
par Verheyden. Alice Nahon 19.15
h. Causerie religieuse par le R. P. Hup-
perts S. M. M. (Montfortain)19.30 h.
Chron. musicale par Jef Van Durme.
20 h. Radio-orchestre. Dir. M. Franz An
dré. 1. Marche hongroise. Berlioz. 2.
Humoresque, Dvorak. 3. Pastorale
hongroise pour flûte, Doppler. Soliste
M. Gason. 4. Rapsodie hongroise no
12, Liszt. 5. Rhapsodie en la, Dvo
rak. 6. Danses hongroises Nos 5 et 6,
Brahms. 21.00 Orchestre symphonique.
Dir. Jean Kumps. Concert consacré
August DE BOECK.
K. V. R. O.
24-5-34 12 h. Musique enregistrée.
1 3 h. 10 1Ballet de Mille et une nuits
Bortkiewiez. 2. Children's corner, De
bussy. 3. Mazurka no 2, B. Godard.
Aladdin, Nielsen. 5. Terpsichore,
Ganne. 6. La belle au bois dormant.
Tschaikowsky. 7. Caprice viennois,
Kreisler. 8. Mask dances, Wood.
I 7 h. I. Feest-ouverture, J. Boers. 2.
Symph. spir. No 6 en sol majeur, Ha-
merick. 3. Rapsodie flamande, A. Meu-
lemans. 4. Suite dans le style an
cien, Jan Blockx. I 7 h. 45 Matinée
enf. avec le conc. de l'Institut St-Victor,
Alsemberg. -18.30 h. I. Prélude en
mi mineur, J.-S. Bach. 2. Largo, Haen-
del. 3. Ik roep op U, Jezus, J.-S. Bach.
4. Rondo capriccioso, Mendelssohn.
18.45 h. Récital d'orgue, donné par le
R. P. Plum, aux Servites Bruxelles
19 h. 15 Chron. horticole par M. J. Jen-
nes, prof. 19.30 h. JOURNAL (Chron.
touristique par Frans Luyten). 20 h.
1. Ouverture pour une opérette. 2.
Poudre-de-riz. 3. Valse espagnole. In
termède de chant par M. Aug. De Laet.
Quelques chansons humoristiques.
4. Chanson viennoise. 5. Sourire d'or.
6. Sons de fanfare. 20.45 h. Chron.
du film et des livres. 21.00 I. Marche
bohémienne. 2. Dix minutes d'airs
succès. 3. Les libellules. Chansons
hum. par Aug. De Laet. 4. Fanfa-
retta. 5. Ire valse en sourdine.
6. Tom Tit. Marche.
25-5-34 14 h. Report, par M. Léo Schalc-
kens, «La presse». 14.25 h. Lecture
Les auberges de la jeunesse 1 8 h.
Intervieuw de M. Van Dyck, ing. Com
ment on fait un disque». 19.30 h.
Chron. radioph. par M. P. H. Brans).
gueil, est également considéré par les
uns et par les autres. Ainsi, nous tâ
cherons de faire diversion l'ennui
de votre séjour ici. Si vous restiez chez
monsieur Grandet, que deviendriez-
vous, bon Dieu Votre oncle est un
grigou qui ne pense qu'à ses provins,
votre tante est une dévote qui ne sait
pas coudre deux idées, et votre cou
sine est une petite sotte, sans éduca
tion, commune, sans dot, et qui passe
sa vie raccommoder des torchons.
- Elle est très bien, cette femme,
se dit en lui-même Charles Grandet,
en répondant aux minauderies de ma
dame des Grassins.
Il me semble, ma femme, que tu
veux accaparer monsieur, dit en riant
le gros et grand banquier.
Acette observation, le notaire et le
président dirent des mots plus ou
moins malicieux mais l'abbé les re
garda d un air fin, et résuma leurs pen
sées en prenant une pincée de tabac,
et offrant sa tabatière la ronde
Qui mieux que madame, dit-il, pour
rait faire monsieur les honneurs de
Saumur