L'ALBERTINE.
Le Roi
et la Reine
Ypres
Hebdomadaire Catholique d'Intérêt Général
Lisez dans le
SUD
Œuvres sociales
chrétiennes.
"AU SUD
il
4
Si
ABONNEZ-VOUS
Ire ANN No 22.
PRIX 35 centimes le numéro.
DIMANCHE 3 JUIN 1934.
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V-A
ABONNEMENT UN AN 15 FRANCS
Direction Ch. van RENYNGHE, Ypres. Rédaction-Administration A. BREYNE, 16, rue d'EJverdinghe, Tfpres. Compte chèques postaux 4086.97
Vous avez tous appris par la voie
des journaux qu'au lieu d'élever dans
chaque province un monument la
mémoire de notre Grand Roi Albert 1,
il était décidé de consacrer le total des
souscriptions publiques, la con
struction d'une grande bibliothèque,
l'ALBERTlNE.
Pareille décision grandit un peuple,
honore la dynastie, et nous rend fiers
d'être Belges
s
Quand un peuple travailleur vit sur
un petit territoire, c'est par l'élévation
de sa pensée, par sa vie culturelle et
morale qu'il s'élève au rang des gran
des nations. A travers toute l'histoire
de l'Europe nos provinces ont donné
la civilisation des hommes qui par
leur travail et par leur génie ont mar
qué des étapes dans l'évolution du sa
voir humain. Cime de l'intelligence,
force morale, génie créateur, chaque
instant nous voyons se lever sur le
sol de Belgique des individus qui tra
duisent dans des oeuvres durables tou
tes les qualités de la race la persé
vérance dans le travail, la personnalité
dans l'exécution, et cette magnifique
interprétation de la vie que nos gTands
hommes, nos grands artistes ont tou
jours su traduire le maximum de la
puissance dans la mesure. Le Belge
aime ce qui est solide, ce qui est sain,
ce qui est équilibré. Il se détourne du
dilettantisme, de la fantaisie, tout
comme il ne se laisse pas embourber
dans le pédantisme et l'ennui.
Albert de Belgique était la person
nification la plus parfaite de ce total
équilibre de notre pays. Mais le Roi
défunt tenait avant tout ce que le
peuple belge étonne le monde par son
élite intellectuelle. C'est par mille
traits que l'on pourrait mettre en re
lief ce souci constant du Roi et de sa
grande collaboratrice la Reine Elisa
beth. Aussi est-ce par une profonde
émotion que les Belges, qui ont le sens
de leur pays, qui veulent sa grandeur,
ont lu la lettre royale adressée au pre
mier Ministre par le Roi Léopold III
et la Reine Elisabeth. C'est la mère et
le fils qui demandent en une pieuse
pensée que soit continuée l'œuvre du
père, comme il l'aurait voulue la
simplicité, en profondeur, en huma
nité, orientée vers la gloire qui gran
dit l'être humain, la gloire de l'intelli
gence
Quand nous voyons autour de nous
tant de peuples européens avoir be
soin de fragiles idoles, accrocher la
grandeur de leur pays au bluff et
urte fausse mystique de la force, quand
nous voyons, d'autre part, certains
pays se décomposer dans la plus veule
des anarchies, l'anarchie de 1 argent,
nous saluons avec joie le geste de la
dynastie qui unit étroitement la mé
moire du Roi la grandeur intellec
tuelle du pays.
Il existe une raison technique, qui
fait que depuis longtemps nous deman
dons cette bibliothèque moderne les
locaux actuels sont trop étroits et cette
exiguïté même paralyse tout le ser
vice. C'est ainsi que la Bibliothèque
Royale n'est pas tenue au courant de
toute la documentation scientifique qui
paraît d'une façon continue. Elle n'en
a même pas l'essentiel.
Mais un second point est d'une im
portance capitale. Notre bibliothèque
est d'une absolue insuffisance au point
de vue des Flamands. Il faut pour re
médier cette insuffisance sortir de
la torpeur administrative car rien
n'est plus administratif que les accrois
sements d'une bibliothèque. La cir
constance actuelle en est l'occasion.
Et notre vœu le plus ardent, c'est de
voir le peuple flamand trouver dans
l'outil nouveau un magnifique instru
ment de travail.
Qu'il nous soit permis de faire une
suggestion Quand on veut faire œu
vre moderne... il faut être de son
temps. C'est la Bibliothèque du royau
me et non de Bruxelles. Il faut songer
faciliter l'accès de cette bibliothè
que aux habitants de la province, et
de même qu'aux Universités moder
nes sont annexés des Homes de
même la nouvelle bibliothèque devrait
être conçue de façon pouvoir dans
son bâtiment même avoir des Ho
mes Ce serait une destination tout
indiquée pour une partie des fonds des
souscriptions provinciales. Ainsi celui
qui viendrait de la province, ayant
deux ou trois jours pour étudier une
question, ne perdrait ni son temps, ni
son argent, et aurait même cet im
mense avantage de vivre dans un mi
lieu. dans une ambiance, qui lui faci
literait le travail. Et où nous arrive
rions une conception tout fait mo
derne. ce serait en permettant aux
pensionnaires de la Bibliothèque Al-
bertine de faire leur travail en cham
bre, au lieu de devoir péniblement
copier des fardes de notes dans cette
grande salle de lecture qui n'a certai
nement aucune des qualités requises
pour permettre au travail d'être mo
derne, c'est-à-dire rapide et concentré.
Nous demandons la grande presse
de reprendre cette idée, comme elle
a prise celle de la Bibliothèque Alber-
tine. Il nous faut une bibliothèque mo
derne, moins dans ses lignes architec
turales et dans ses salles, que dans les
facilités qu'elle apporterait au travail
de ses visiteurs. Grâce nos homes
provinciaux, auxquels pourraient être
Leurs Majestés ont exprimé le dé
source sûre au sujet de la visite royale
du 29 juillet.
Nous pouvons donner les rensei
gnements suivants que nous tenons de
sir de parcourir une grande partie de
la ville. Il est certain que la population
appréciera ce geste royal, et que le
loyalisme des Yprois y répondra d'une
façon vibrante. Il est acquis que LL.
MM. se rendront en voiture de la Ga
re la Grand'Place, et par la Rue de
Lille iront jusqu'à l'Eglise St Pierre.
Elles reviendront par la rue des Chiens,
et descendront de voiture la Grand'-
Place.
Sa Majesté le Roi se rendra pied
au Monument aux Morts, visitera la
Cathédrale et l'école anglaise, et le
Roi et la Reine se rendront ensuite en
voiture par la rue Surmont et la rue
Carton jusqu'à la porte de Menin.
Nous espérons donner de plus am
ples détails la semaine prochaine.
LE SUD.
Page 2 M. Vander Ghote nous dit...
Chronique d'Ypres La ré
gion des étangs landais.
Page 3 La région des étangs landais
(suite). Roulers. Marchés.
Cinéma.
Page 4 Chroniques de Comme* et de
Wervicq.
Page 5 La Réforme de l'Etat
Page 6 Page de la femme.
Page 7 Chronique agricole. La
réforme de l'Etat (suite). Feuil
leton.
Page 8 Page de la T. S. F.
Page 9 Chroniques de Mouscroa
(suite), de Bizet-Ploegsteert et
d'Houthem.
Page 10 Annonces notariales.
Chronique de Le Bizet.
Page 11 Chronique sportive.
T. S. F. (suite).
Page 12 Chronique de Mouscron.
attachées des bourses d'études, la Bi
bliothèque ATbertine deviendrait une
bibliothèque vraiment nationale.
Ch. van RENYNGHE.
La mission du prêtre dans nos œu
vres sociales chrétiennes est d'y faire
régner une atmosphère chrétienne,
imprégnant petit petit l'activité des
dirigeants et des membres et transfor
mant toutes les œuvres de la ligue en
œuvres chrétiennes au sens le plus in
tégral du mot... Pourquoi l'autorité
religieuse tient-elle ce que dans nos
collèges, les humanités soient ensei
gnées par des prêtres, alors qu'un
cours de rhétorique ou de poésie peut
être donné avec autant de compétence
scientifique par un professeur laïc
Elle y tient parce que l'enseigne
ment envisagé du point de vue re
ligieux revêt un tout autre caractère
que l'enseignement envisagé au point
de vue exclusivement scientifique.
Le professeur-prêtre, par sa façon
de se tenir et de parler, par l'influen
ce de son exemple et de ses conseils
doit assurer notre jeunesse catholi
que une éducation chrétienne prolon
geant celle des parents. Il en est de
même pour le prêtre directeur d'oeu
vres sociales une coopérative, un
syndicat, une mutualité peuvent par
faitement fonctionner sans lui, mais
ce que seul le prêtre peut faire, c'est
infuser aux œuvres et leurs diri
geants cet esprit surnaturel qui les dis
tingue sans confusion possible des œu
vres sociales ou neutres. Dans une li
gue ouvrière aussi bien que dans le mi
nistère paroissial, le prêtre doit être
avant tout l'échelle vivante par ou
Dieu descend vers les âmes et par où
les âmes montent Dieu. Personne
ne songe imposer nos œuvres j«
ne sais quel régime théocratique ea
vertu duquel tous les pouvoirs se
raient concentrés dans les mains du
prêtre-directeur. Mais quand il s'agit
de répandre sur nos dirigeants et sur
nos œuvres l'esprit chrétien avec tout
ce que comporte pour nous ce term.
générique, nous n'avons pas le droit
d accepter une restriction quelconque
de notre influence sacerdotale. Mieux
vaudrait se résigner une diminution
momentanée de nos effectifs qu'à un
rétrécissement de notre sphèTe d'ac
tion religieuse.
R. P. RUTTEN sénateur.
(Manuel d'Etudes et d'Action so
ciales l'usage du jeune clergé,
pp. 46-47).
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