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REPONSE
de M. Ch. van Renynghe de Voxvrie.
Avocat
Par la révolution Qu'est-ce
dire Les révolutionnaires en chambre
sont des snobs peu intéressants. La
question de régime étant une question
de générations, la révolution dépend
des aînés. Auront-ils l'art d'utiliser
de canaliser les aspirations des géné
rations jeunes Le conflit de la ré
forme de l'Etat, dans tous les pays
d'Europe, est le conflit de la généra
tion de la guerre contre la génération
de l'avant-guerre. Ce ne sont pas les
institutions comme telles qui sont visées
par les jeunes, mais ce sont les cadres
en ce que ceux-ci ne permettent pas
notre régime politique des partis,
régime artificiel, de se transformer en
un régime corporatif dans lequel la
Société serait organisée.
Qu'importe tel texte, telle hypo
thèse politique, tel article de la Con
stitution. Tout cela est momentané,
passager, destiné disparaître, être
remplacé, comme précédemment tout
cela a déjà remplacé d'autres textes,
d'autres articles, d'autres hypothèses.
La réalité c'est l'être humain et non
Yêtre électoral c'est l'homme vrai,
l'homme réel avec tous ses défauts et
toutes ses faiblesses l'homme vivant
en société et ayant besoin de cette ar
mature solide, logique de ce corps
social constitué selon ses besoins et
sa nature, et non de cette addition
conventionnelle des volontés inexistan
tes d'un corps électoral.
La réforme de l'Etat consiste re
placer dans un cadre vrai l'homme
réel. Ce cadre vrai a un triple aspect.
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Non pas la Commune, la Province et
l'Etat, mais bien la famille, la profes
sion et la société. La famille qui est
la cellule sociale doit subvenir ses
besoins au moyen de la profession, et
vivre dans un milieu qui est la société.
Notre régime actuel, issu du libéra
lisme, est centré sur l'individu, ignore
la profession puisqu'il ne l'organise
pas, et, cause de cet égocentrisme
libéral, enlève la masse le sens de
la collaboration, de la solidarité, et
par conséquent anémie, paralyse, ou
même supprime le sens de la société,
de la nation.
Le régime politique parlementaire
des partis ne peut vouloir pareille ré
forme, mais il doit la permettre, l'en
courager. 11 ne peut qu'en susciter l'é-
closion, car s'il en poursuivait directe
ment la réalisation, ce régime nouveau
serait déformé cause des étiquettes
politiques des hommes qui en seraient
les chefs. Quelle est la voie suivre
Reconstituer la Société côté de
l'Etat. Pourquoi Les individus, sous
le régime libéral, ou démocratique,
ayant été incapables de se défendre,
se sont vus acculés se mettre sous
la protection de l'Etat. Non pas par
une collaboration de l'Etat avec les
individus, mais par une abdication
complète des individus. L'Etat s'est
fait la providence de l'individu social.
L'Etat devient le protecteur de l'indi
vidu économique. Ayant abdiqué de
la sorte, l'individu, dans sa recherche
de protection et dans le sentiment de
sa faiblesse, va jusqu'à demander
l'Etat de. vouloir politiquement pour
lui, d'être tout, d'être totalitaire. Le
régime du libéralisme et de la démo
cratie politique a été le triomphe de
l'étatisme. Pour sauver la dignité de
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la personne humaine nous devons
côté, en dehors de l'Etat bureaucra
tique, par la délégation, organiser la
vie de la Société. Cette vie doit être
fondée sur des organismes naturels
la famille et la corporation.
Nous arrivons au point de rencon
tre qui permet notre régime de se
transformer, de se réformer, sans vio
lences. La réforme de l'Etat n'est pas,
dans le cas qui nous occupe, une œu
vre législative. C'est une œuvre vi
vante, qui peut établir la transition
entre la génération qui occupe et la
génération qui monte. Par une évolu
tion logique et dirigée, l'Etat actuel
doit avoir comme orientation, non
pas de s'emparer de toute l'activité
du pays, mais de susciter, d'encoura
ger, tout ce qui tend la naissance de
cette société de demain, avec un ca
dre nouveau. Ce qui revient dire
décentralisation dans le sens corporatif.
Aux aînés avoir une politique fa
miliale et corporative sans arrière-
pensées, comme sans a-priorismes,
sans plans préconçus, comme sans ex
clusions rigides. Aux jeunes se met
tre au-dessus de la politique des par
tis, en ne poursuivant que l'intérêt
général, le bien commun, l'intérêt cor
poratif, et en remettant en honneur
cette vérité essentielle qu'il vaut
mieux connaître fond son état, sa
profession, que de vouloir dire son
mot sur toutes les questions. Aux jeu
nes inculquer tous, en toute loyau
té et en toute générosité, ce sens de
la corporation. Aux jeunes se don
ner cette tâche avec ténacité, vou
loir cette organisation verticale de
toutes les branches de la production,
et faire naître par leur exemple le
sens de la solidarité au sein de la pro
duction. Tuons l'individualisme pour
sauver la personne humaine de l'em
prise étatiste. Pour échapper n'im
porte quelle forme de dictature éta
tiste organisons la Société selon la na
ture de la personne humaine et de sa
vie en société.
Dans le stade actuel du problème
de la réforme de l'Etat, il ne peut
être question de sortir des textes con
stitutionnels ou d'apporter une légis
lation toute faite. C'est détourner l'at
tention, que d'enliser le problème
dans des congrès prometteurs, et des
commissions savantes. Il n'est ques
tion que de constater loyalement la dé
faite de l'individualisme du dix-neu
vième siècle, le danger de l'étatisme
qui résulte de l'abdication volontaire
de l'individu, la nécessité de trouver
l'orientation vers laquelle doit tendre
la société de demain. Voilà où nous
en sommes. Nous devons sur ces bases
établir un accord de bonne volonté
(Voit suite page 7)
