CHRONIQUE SPORTIVE
Football
Cyclisme
SALVATOR
Les Belges aux Glaces Polaires.
11
CE QUE FUT LA FINALE
DU CHAMPIONNAT MONDIAL
Ce n'est pas sans un serrement de cœur
<jue les joueurs tchèques pénétreront sur le
stade. Comment vont-ils surmonter le han
dicap du parti-pris, sinon, de l'hostilité de
60.000 personnes Il est probable qu'ils ne
sauront donner toute leur mesure.
Se faire battre par les Azzurri c'est
le plus sûr moyen de gagner des sympa
thies dans ce pays.
Le match s'est déroulé suivant les prévi
sions. Il serait injuste de se borner dire
que 18 coups francs ont été sifflés contre
l'Italie et 8 seulement contre la Tchécoslo
vaquie. Si je vous disais qu'à la mi-temps,
l'ailier gauche" Pue, l'inter-droit Svoboda et
Kreil quittaient le terrain en boitant, sou
tenus par leurs amis, je ne rendrais par là
non plus la physionomie du match. Tout au
plus conviendrait-il de rendre hommage
ces joueurs de leur belle persévérance,
Kostalek, le demi-droit, avait la tâche la
plus lourde contre Orsi, l'ailier gauche ita
lien. Celui-ci fut le meilleur homme sur le
terrain. Les Italiens lui doivent la victoire.
Ses crochets firent le désespoir de Kostalek
et la joie du public. Il se rabat vers les
buts, mais il dribble aussi de gauche
droite de sorte qu'à un moment donné, l'é
quipe italienne a deux ailiers droite.
Les Tchèques s'organisent les premiers,
ir ais ils ne concluent pas leurs actions, sho-
tant, de loin et avec une grande impréci
sion. Pue rate plusieurs belles occasions.
Le jeu se déplace avec une grande rapi
dité. Mais les Tchèques sont au moins aussi
rapides que leurs adversaires et leurs passes
sont bien plus précises.
A la 14e minute, envoi-éclair de Meazza
sur passe de Guaita. Planicka arrête en
plongeant. La foule hurle, tempête et ap
plaudit. Era goal sicuro, quello Que
parata
De la 17e la 20e minute, l'Italie do
mine. Ferrari envoie au-dessus contre atta
que des Bohémiens. Monzeglio rate la balle.
Pue centre, mais Svoboda et Nejedly ne
sont pas là. L'avant-centre Sobotka se tient
trop en arrière. A la 30me minute, Guaita
posté 5 mètres des buts, envoie dans les
nuages.
C'est la mi-temps. Découragés par leur
ministre, intimidés par la foule, les Bohé
miens se sont très bien défendus.
A la reprise, les Italiens attaquent déses
pérément.
A la 9e minute, Monti lance Orsi qui se
rabat vers le but. Mais Planicka sort juste
temps. Pue et Nejedly passent la défense
adverse, Monzeglio et Monti commettent
des fautes dangereuses. Orsi file le long de
la touche, centre, mais Meazza, de la tête,
met dehors. A la 22me minute, Planicka
dégage de la main, sans se saisir de la balle,
sur le pied de Schiavio qui met de peu au-
dessus.
A la 26me minute, merveilleuse attaque
du quintette tchèque arrêté difficile de
Combi. Une minute après c'est le but tchè
que. Pue, sur coup franc, s'étant rabattu
vers le but, marque d'un envoi de biais.
Combi effleure des doigts sans pouvoir l'ar
rêter.
Si après une belle combinaison, avec ses
coéquipiers, le bolide Svoboda ou Sobotka
n'avait pas frappé la barre transversale, c'en
était fait de l'Italie.
C'était la 34me minute. Trois minutes
après. Orsi, ayant bifurqué droite, éga
lise d'une volée 20 mètres. C'est un tu
multe indescriptible.
Les gens s'embrassent, hurlent, sautent en
l'air, secoués d'une sorte de folie.
A la 41 me minute, c'est le deuxième but
pour l'Italie, but que l'arbitre n'aurait pas
dû accorder. Guaita réussit faire trébu
cher Ctyroky en le poussant avec les deux
mains dans le dos ce qui permit
Schiavio de s'emparer de la balle et de
marquer, but des plus irréguliers. Musso
lini qui donna nouveau le signal des ap
plaudissements, ne pouvait pas voir le geste
de Guaita, couvert par un coéquipier.
Pue gâche deux belles occasions, livrant
deux fois dans les mains de Combi. Junek,
sur raté d'Alemandi, arrivant tout seul de
vant les buts ennemis, shote trop tôt vers
le coin droit.
LE CHAMPIONNAT DE BELGIQUE
DEBUTANTS
La Ligue Vélocipédique Belge avait con
fié l'organisation de ce championnat la
Pédale Jodoignoise.
Le départ est ultra rapide.
Au troisième passage le peloton ne com
prend plus que trente coureurs.
Au cours de la dernière boucle, Bernaerts
démarre et prend cent mètres. Troch se dé
tache et rejoint le fuyard. Le sprint est très
disputé. Voici l'ordre des arrivées
1. BERNAERTS Albert, en 2 h. 41 m.
2. Troch, une demi-roue 3. Coppens,
1 m. 30 s. 4. Vermeiren l/2 roue
5. Desmet une roue etc...
LE GRAND PRIX DE CARNIERES
Victoire de Bury
Les indépendants prennent un départ de
choix et d'emblée c'est la bataille. Carlier
et Wilmotte se détachent et prennent une
avance notable.
Wilmotte lâche pied au cours du troi
sième tour, et Carlier file de l'avant. Toute
fois, la quatrième boucle, il est rejoint
par Luc. Georges.
Victime d'accident matériel, Luc. Georges
rétrograde tandis que Bury, Coelaert et
Meulenberg rejoignent Carlier.
A la neuvième boucle, Coelaert est vic
time d'une crevaison, tandis que Bury lâ
che ses deux compagnons de route.
Au cours du onzième tour, Meulenberg
lâche Carlier, et poursuivant son efforts, re
joint Bury.
On note un remarquable effort de Coe
laert qui parviendra rejoindre les deux
fuyards au cours de l'ultime boucle.
L'enlevage est de toute beauté Meulen
berg brise malheureusement une pédale
dans les cent derniers mètres et dans le rush
final Bury triomphe d'un rien de Coelaert.
Voici l'ordre des arrivées
1. Bury, couvrant les 144 km. en 4 h.
17 minutes.
2. Coelaert, une roue.
3. Meulenberg, 2 longueurs.
4. Pedroli, en 4 h. 18 m.
5. Carlier, 10 mètres.
6. Smets, en 4 h. 24 m.
PARIS-VICHY
Victoire du Français Lapébie
Dimanche dernier a été disputé le Vie
Paris-Vichy pour professionnels, épreuve an
nuelle comportant 351 kilomètres.
Ci-après le classement
1. Lapébie (France), en 9 h. 39 m. 36 s.
(moyenne 36 km. 335).
2. Louviot (France)
3. Speicher (France).
4. Le Grevés (France).
5. Bruneau (Belgique).
6. Bonduel (Belgique).
7. Duerloo (Belg.), tous même temps.
o
LE TOUR DE BELGIQUE
Le classement général
1. Gardier François 36 08 51
2. Dignef Antoine 36 11 56
3. Deloor Alphonse 36 13 45
4. Deloor Gustave 36 15 16
5. Roosemont Léopold 36 19 57
6. Schallier Camille 36 23 12
7. Vanderhaegen Joseph 36 23 14
8. Roels Louis 36 25 28
9. Guryckx François 36 31 16
10. Van Grootenbruel R. 36 48 20
11. Gérard Léopold 36 48 42
12. Cocqueriaux Maurice 36 54 32
13. Corthout Alphonse 37 03 02
•4. Laloup Georges 37 11 19
II
ULTIMES ADIEUX...
L'heure du départ a sonné Le village de
Les Bulles, blotti dans la pittoresque vallée
où la Vière se réunit la Semois, vient de
vivre une des cérémonies les plus émou
vantes dont notre religion puisse offrir le
spectacle ses fidèles il solennisait en
grande pompe le départ du jeune mission
naire, enfant de la paroisse, le Père Rodol
phe Périn, Oblat de Marie Immaculée. Son
obedience le conduit la Mission du Grand
Lac de L'Ours dans le Nord-Ouest Cana
dien. Il y travaillera avec le Père Gathy,
l'ancien vicaire d'Izel et de Neufchâteau,
l'évangélisation des Indiens nomades, chas
seurs de renards blancs et mangeurs de ca
ribous.
Il y a quelques jours peine, vers huit
heures et demie du soir, tous les villageois,
grands et petits, s'entassaient dans l'église
aux trois autels brillamment illuminés. Le
Père Laurent o. m. i. montait en chaire et
dans une allocution d'une belle élévation
et d'une chaude éloquence, il adressait au
P. Périn les adieux de la paroisse et de sa
Gaume natale. II disait la triple leçon de
ce départ leçon d'obéissance le Christ
veut que ses disciples soient apôtres et
qu'ils aillent porter la lumière de l'Evan
gile tous les peuples de la terre, et que
son règne s'étende aux confins du monde,
jusqu'aux hommes encore plongés dans les
ombres du paganisme l'œuvre est immense
puisqu'il reste plus d'un milliard de païens
convertir.
Leçon de charité Sa mission n'a d'au
tre but que de coopérer la gloire de Dieu
et au salut des âmes pour lesquelles le
Christ a versé son sang et ce but est d'au
tant mieux rempli qu'il est poursuivi avec
un amour parfait dans le don total de soi-
même.
Leçon de vaillance Le missionnaire
sait les souffrances physiques et morales
qui l'attendent le froid et les pires priva
tions, les embûches des hommes et du dé
mon, les travaux les plus obscurs et les
voyages les plus périlleux, les efforts sur
humains et les cruelles déceptions. Il sait
qu'il quitte peut-être jamais tous
ceux qui lui sont chers, pour aller vers l'in
connu, et, qui sait vers le martyre
mais comme son Maître, il accepte d'avance
de boire le calice amer et d'embrasser la
lourde Croix.
Il part d'ailleurs plein de courage, la
pensée que ses compatriotes l'aideront de
leurs prières et de leurs sacrifices.
Une vive émotion saisit l'auditoire quand
retraçant le passé du jeune missionnaire,
et rappelant qu'il ne connût pas les tendres
ses maternelles, sa mère mourut en ef
fet quand il n'avait que deux ans l'ora
teur le confie Marie, la mère du Christ
et depuis le Calvaire, la mère de tous les
Chrétiens et lui promet dans son Apos
tolat l'appui de la Reine des Confesseurs, le
secours de la Reine des Martyrs.
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22. Maes Albert 38 28 02
23 Croon Emile 38 55 45
24. Lauwers Henri 38 56 05
25. Binst François 38 58 39
26. Van Erp Henri 39 03 16
27. Ducastaing René 1 42 13 25
Le Père Périn, assis dans le chœur, face
l'assemblée, pour écouter cette allocution,
s'est levé après la vibrante péroraison et
s'est placé debout près du banc de commu
nion et aussitôt s'accomplit le rite du bai
ser d'adieu.
S'inspirant de ce cri d'enthousiasme et
d'amour que le prophète pousse la vue
des apôtres marchant la conquête de l'hu
manité «Quant speciosi pedes
Qu'ils sont beaux les pieds des annoncia
teurs de l'Evangile de la Paix L'Eglise
invite les fidèles baiser les pieds et tan
dis que les chantres déroulent avec une pié
té toute grégorienne les versets du psaume
symbolique In evilu Israël de Egypto
tous les paroissiens vont, comme le Ven
dredi-Saint pour la vénération de la Croix,
se prosterner devant le missionnaire et ap
pliquer leurs lèvres sur son pied. Tous,
vieux et jeunes, riches et pauvres, défilent
lentement, exécutant les larmes aux yeux
ce rite d'humilité et de respect. Puis c'est
au tour des fillettes et des jeunes filles, des
mères et des veuves de passer devant le
Père et de baiser sa Croix d'Oblat, son
epée, son étendard, cette croix qui l'accom
pagnera jusque dans la tombe.
Ensuite, pendant que le missionnaire est
étendu sur les marches de l'autel, c'est le
chant du cantique des adieux, cantique ca
pable d'arracher des pleurs aux plus insen
sibles, et qui, en quelques strophes poéti
ques et sur un rythme poignant gémit la
douleur de la séparation, adresse des en
couragements aux voyageurs, formule les
vœux d'un apostolat fécond et exprime l'es
pérance du revoir sinon ici-bas du
moins dans la patrie céleste où il n'y aura
plus de tristesses et de deuils...
On dirait que le poids de l'émotion l'é
crase quand le P. Périn se relève et vient,
l'entrée du chœur, dire ses ultima ver-
ba l'assistance. Il parvient toutefois
Dieu sait au prix de quels efforts se
maîtriser et il dit tous, son curé, ses
amis, ses bienfaiteurs le plus sincère des
mercis, le plus pathétique des adieux.
La cérémonie qui a duré plus d'une
heure est terminée. La foule quitte l'église
et longtemps stationne silencieuse sur la
place, dans l'espoir de saluer tantôt son
passage, une dernière fois, celui qui sous
l'égide des fameux évêques du Nord, les
Breynat et Fallaize, aux côtés des vaillants
P.P. Binamé et Gathy, des braves frères
coadjuteurs Berens et Claeys, va écrire dans
les glaces polaires, une nouvelle page héroï
que de l'Apostolat Catholique.
Oui, l'heure du départ a sonné Bientôt
ce fut la séance des adieux au scoiasticat
de Velaines-lez-Tournai et ensuite le dé
part pour Paris où le Père Périn rejoignit
son évêque et compagnon de voyage, Mgr
Fallaize enfin, la veille de la Pentecôte, le
19, ce fut du Havre, l'embarquement pour
la contrée du grand silence blanc aux
longs mois sans soleil, aux nombreuses se
maines sans nuit, pour le pays qu'on a pu
appeler le plus inhospitalier du globe
le royaume de l'horreur et de la souf
france Et ce départ s'effectua au mo
ment où chez nous toute la nature exultait
dans la joie printanière, où les vergers
épanouissaient les bouquets blancs et rosés
des poiriers et des pommiers, où les prés
s'émaillaient de mille fleurs aux teintes les
plus radieuses, sous la caresse des brises
tièdes, dans le susurrement des abeilles et
le concert des alouettes et des merles, des
pinsons et des rossignols...
Que Dieu bénisse le généreux mission
naire Que le Père Périn soit un nouveau
fleuron de la couronne que la Belgique a
posée sur le front de Marie Immaculée
Puisse son exemple nous exciter des
tâches apostoliques, nous aussi... nous
tous 1
Louis Wilmet.
(1) Nos lecteurs peuvent verser leurs
oboles destinées au P. Périn, au c. ch. p.
n. 411.15 du Séminaire Apostolique des
Pères Oblats de Marie Immaculée, Waere-
ghem.