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de
<i)
Durant la bataille de l'Yser, le Roi avait
installé son quartier général La Panne...
C'était, il y a un demi-siècle, un petit
hameau de pêcheurs perdu dans les dunes
tout l'extrémité du pays et dépendant
du village-frontière d'Adinkerke. C'est par
là qu'en 1831, Léopold 1er venant de Ca
lais était entré en Belgique, et l'on montre
encore le cabaret où il s'arrêta quelques
instants et où le bourgmestre vint le sa
luer il est des lieux prédestinés. Depuis
La Panne était devenue un lieu de villé
giature. Les dunes s'étaient garnies de vil
las avenantes, de jardins et de bosquets,
et le roi Albert, alors qu'il n'était encore
que prince héritier, y avait passé naguère
une saison avec sa jeune femme et ses en
fants, temps heureux dont il évoquait par
fois le souvenir avec un attendrissement mé
lancolique.
Jusqu'au début du mois d'octobre 1914,
cet aimable endroit avait conservé, par ce
bel et tragique automne, son aspect riant
de plage familiale la bataille de la Marne
avait fait naître des espoirs immenses. Brus
quement, après la capitulation d'Anvers, le
petit monde qui vivait là dans une atmo
sphère de vacances peine inquiètes se dis
persa dans l'épouvante. Ce fut un exode
désordonné vers la France et l'Angleterre.
En deux jours de temps, la gentille station
balnéaire prit l'aspect d'un camp. Tout
l'arrière, tous les services d'une armée désor
ganisée par la retraite s'y installèrent préci
pitamment dans des maisons abandonnées
et des baraquements improvisés. La petite
-ville d'eau peu près vide d'habitants de
vint grouillante de soldats dépenaillés, mais
prêts la bataille.
(1) Pages extraites d'un Albert 1er, Roi
des Belges, qui paraîtra bientôt chez Ber
nard Grasset, Paris.
Le Roi se logea avec la Reine dans une
villa bourgeoise d'un confortable assez re
latif, et située tout au bout du pays, du
côté de la frontière française, tandis que
M. de Broqueville, ministre de la Guerre,
établissait ses bureaux provisoires dans la
mairie de Dunkerkque, en attendant le dé
part pour Le Havre. Par une sorte d'in
tuition de génie, Albert 1er décida tout de
suite que, tant qu'il le pourrait, il demeu
rerait sur le sol belge. Il ne prononça pas
de mots historiques, n'annonça pas que plu
tôt que de céder, il voulait mourir au mi
lieu de ses soldats ce n'était pas du tout
sa manière mais il déclara tranquillement
ceux qui le pressèrent, dès la bataille fi
nie, d'établir sa résidence soit en France,
soit en Angleterre, que, tant qu'il lui reste
rait un pouce de territoire, il entendait y
demeurer. Les enfants royaux furent en
voyés en Grande-Bretagne, où les deux jeu
nes princes entrèrent au Collège d'Eton.
Dans I entourage du Roi, plusieurs, sans
oser le dire ouvertement, commencèrent
par blâmer cette résolution. Ils eussent vou
lu que, profitant de son prestige royal et
du rayonnement européen que lui avait va
lus sa décision du 4 août, il prît part la
conduite diplomatique de la guerre. Léo
pold II, disaient-ils, eût parcouru toute l'Eu
rope et fût devenu le chef de la coalition
Imaginations toutes gratuites. On voit au
jourd'hui combien la résolution d'Albert 1er
fut sage. En se mêlant activement de la
politique de guerre, au contact d'un monde
diplomatique et parlementaire qu'il ne con
naissait pas, il n'eût pu que compromettre
son prestige de soldat et de souverain. Il
eût porté injustement, ou peut-être même
justement, la responsabilité de tant de dé
cisions hasardeuses, de tant d'erreurs qui
furent commises par les gouvernements al
liés au cours de ces quatre années de
guerre. En demeurant attaché son lam
beau de patrie comme dit le poète Emile
Verhaeren, il ne cessa pas un instant d'ap
paraître aux yeux du monde comme le
symbole le plus noble et le plus pur de la
résistance, comme le porte-drapeau de
la cause du droit des peuples. On vint
le voir, le consulter, lui demander son ad
hésion aux grandes décisions communes,
et, dans sa solitude de La Panne, il pa
raissait d'autant plus grand qu'il n'avait
autour de lui que des soldats, son secré
taire particulier, M. Ingenbleek, et son prin
cipal conseiller militaire, le colonel Gallet.
Pas l'ombre d'une Cour. Il reçut la visite
du roi d'Angleterre, du président Poincaré,
de M. Clemenceau, de tous les grands chefs
de guerre de l'Entente, d'autant plus res
pecté que, dans les conseils de la coali
tion, il n'avait jamais voulu être que le roi
des Belges. Jamais il ne tenta d'intervenir
personnellement et directement dans la po
litique générale de la coalition. Il aurait
pu dire comme Clemenceau Je fais la
guerre Il ne la faisait que dans son sec
teur. Il la faisait de son mieux, et l'événe
ment montra qu'il la faisait supérieure
ment.
Et, quand il eut intervenir dans la con
duite générale de l'Entente, il s'en tint fer
mement, peut-être même obstinément,
l'attitude qu'il s'était assignée et qu'il avait
assignée la Belgique dès les premiers
jours du conflit. Non plus neutre, assuré
ment, et sans aucun désir de revenir après
la victoire une neutralité qui n'avait pu
protéger son pays belligérant, mais non
de la même manière que les autres. Très ja
loux de l'autonomie, de l'indépendance,
de la situation spéciale de la Belgique par
mi les Alliés, autonomie, indépendance, si
tuation spéciale que tous les Alliés avaient
solennellement reconnues et qu'aucun sans
doute ne songeait méconnaître, mais que
les circonstances de la guerre, l'urgence
du péril commun, l'éventualité d'une pair
sans victoire pouvaient incontestablement
compromettre, il se tint soigneusement
l'écart, non seulement de toutes les intri
gues, mais aussi de toutes les négociations
par lesquelles on essaya de détacher l'Au-
triche-Hongrie du bloc des Empires cen
traux et de tous les projets plus ou moins
chimériques que caressèrent des hommes
politiques sans emploi. Il faisait la guerre...
Il faisait la guerre en liaison étroite avec
les Alliés, mais en toute indépendance.
En 1916, la note du Président Wilson
demandant aux Alliés quels étaient leurs
buts de guerre parut nécessiter une ré
ponse commune. Une conférence franco-an
glaise se réunit Londres pour en arrêter
les termes.
(A Suivre), j