CHRONIQUE AGRICOLE
7
LE DANGER DES INSECTES AILES
A LA FERME.
Avec la belle saison qui nous arrive, le
risque se renouvelle de l'invasion de la mul
titude des parasites animaux qui vient s'a
battre sur les habitants et les animaux de
la ferme.
Ce sont surtout les diptères, dont la mou
che domestique, qui nuit et jour tourmen
tent sans arrêt humain, équin, bovin,
etc. Dans cette classe nous trouvons les
muscidés, dont les mouches les deStridés,
dont l'œstre du cheval, du bœuf et du mou
ton les tabanidés, dont les taons bien con
nus les hippoboscidés les simulidés les
cucilidés ou moustiques.
Inutile de s'arrêter une description de
ces insectes et aux dangers qu'ils font cou
rir aux êtres vivants. Tout le monde les
connaît et sait combien ils sont agaçants
et capables de propager toutes sortes de
maladies.
Les moyens de lutte pour les éviter et
les détruire sont multiples et, s'ils sont bien
employés, même de prévenir beaucoup de
mal.
Il faut tout d'abord éviter d'en favoriser
la multiplication, en maintenant les locaux
d'habitation, les étables et la cour en par
fait état de propreté. On ne doit pas lais
ser traîner des restes de manger, des dé
tritus quelconques qui pourrissent et em
pestent parfois toute la ferme.
Pour détruire les essaims de mouches
qui envahissent les appartements il existe
de multiples procédés
1. Assiettes creuses contenant 50 gr.
d'eau, 15 cm3 de formol du commerce
25 gr. de lait et 10 gr. de sucre. Cette
préparation toxique est très appréciée par
les insectes.
2. Papiers insecticides dont toutes sortes
d'attrape-mouches du commerce. On peut
en fabriquer de très bons et bon marché
on mélange dans une casserole 180 gr.
de résine, 100 gr. d'huile de ricin et 30
gr. de sucre en poudre faire bouillir au
bain-marie, remuer le liquide et y trem
per de grosses ficelles, de petites bandes
d'étoffe qu'on met alors au plafond. Les
mouches viennent s'y coller brûler les
grappes d'insectes ainsi capturés.
Les différents produits en tox sont sur
tout efficaces contre les moustiques les
autres insectes ne sont souvent qu'anesthé-
siés et se réveillent le lendemain.
Pour les écuries et étables il est con
seiller de badigeonner les murs et fe
nêtres avec un lait de chaux fortement
teinté en bleu. Ce procédé donne des ré
sultats inespérés.
Le crésyl 5 c. a. d. 2 cuillerées
soupe par litre d'eau, est précieux pour
la lutte insecticide. Si sur une plaque
chauffée au rouge sombre, on projette
quelques gouttes de crésyl pur, on obtient
des vapeurs insecticides très efficaces pour
la désinfection des écuries, étables, porche
ries, etc...
Les mares et purins peuvent être traités
au pétrole 15 cm3 par mètre carré.
Quant aux latrines on les arrosera avec
du crésyl ou on les saupoudrera avec du
chlorure de chaux, additionné de plâtre
et de sulfate de fer résultat destruction
totale des insectes, désodorisation et ob
tention d'un précieux engrais.
o
LA LUTTE
CONTRE LES INSECTES
Il a été proposé récemment l'Acadé
mie d'Agriculture de France, un nouveau
procédé de lutte contre les insectes rava
geurs. Ce procédé est basé sur la répu
gnance que manifestent la plupart des in
sectes pour certaines odeurs, telles que
celle des sels de nicotine, de la naphta
line, du créosote, de la pyridine, du per-
pinol. Ces produits mélangés de l'huile
et pulvérisés sur les plantes protéger em
pêcheraient toutes pontes et auraient l'a
vantage de ne pas être entraînés par les
pluies.
Les expériences réalisées en juin dernier
avec la mouche de la betterave en plusieurs
régions françaises, auraient été décisives.
o
L'AGRICULTURE ET
LE NOUVEAU GOUVERNEMENT
Voilà donc le Ministère de l'Agricul
ture mis dans les mains de M. Van Cau-
welaert, député d'Anvers, et ayant aussi
administrer l'Industrie, les Classes Moyen
nes et le commerce intérieur. Le monde
agricole s'est ému et tous ses portes-paroles
ont insisté qu'il ne fallait pas joindre
l'eau et le feu On a répondu que
c'était logique de donner toutes les forces
vives de la nation dans la main d'un seul
homme que c'était le seul moyen pour
pouvoir soigner en toute justice les inté
rêts de ces différents organes.
La réponse a été celle d'un idéaliste. A
voir ce que la pratique donnera.
Tout le monde sera d'accord pour dire
qu'il est d'autant mieux possible de traiter
chaque branche de notre activité nationale
en harmonie avec toute notre économie,
qu'on connaît fond l'importance et la
nature des autres sources de production.
Seulement l'agriculture a été trop souvent
sacrifiée aux intérêts de l'industrie, pour
que nos agriculteurs ne manifestent une
certaine inquiétude. Certains savent aussi
que le port d'Anvers a parfois des intérêts
diamétralement opposés ceux de l'agri
culture et voilà donc les raisons pour les
quelles le nouvel arrangement intervenu
Bruxelles est loin de tranquilliser les es
prits des cultivateurs
Espérons que M. Van Cauwelaert, dont
tous nous connaissons la vigilance et l'é
quité, traitera la première industrie du
pays d'après sa valeur qu'il n'oubliera pas
que l'agriculture a fait jusqu'ici plus que
n'importe quelle autre industrie, pour di
minuer le coût de la vie.
L'agriculteur, qui ne connaît pas la loi
de huit heures se trouve dans une situa
tion des plus lamentables. Accablé sous
les hauts fermages, les impôts écrasants et
les salaires au coefficient de 15 20, il
doit liquider ses produits loin en dessous des
prix d'avant-guerre.
Espérons ne pas voir abuser de la grande
docilité de nos populations rurales. II est
plus que temps qu'on pose des actes éner
giques, pour permettre que la meilleure
partie de la population du pays aie une
existence comparable celle des autres
classes de la société.
Les moyens pour venir en aide l'agri
culture ne manquent pas il s'agit de vou
loir. Les céréales, la plupart des cultures
industrielles, et la production animale sa
vent être soutenues.
o
LA MALADIE
DE LA POMME DE TERRE
C'est le moment, au moins pour les
pommes de terre hâtives, de faire les pul
vérisations en vue d'éviter la maladie de
la pomme de terre Phytophtora infes-
tani Cette maladie, qui attaque d'abord le
feuillage, se propage le mieux par temps
humide et chaud. Les vallées surtout, où
l'atmosphère esc toujours plus humide,
sont souvent les premières atteintes. Les
feuilles atteintes se flétrissent et se dessè
chent la surface inférieure on aper
çoit surtout par temps humide, autour des
taches une auréole grise formée de coni-
diophores produisant les spores ou graines
de la maladie. Ces spores disséminées ger
ment plus ou moins vite d'après les cir
constances.
La lutte consiste faire des aspersions
la bouillie bordelaise ou bourguignonne.
Ces bouillies sont base de sulfate de
cuivre, additionné de chaux ou de carbo
nate de soute pour neutraliser l'acidité.
Une bouillie mal préparée peut provo
quer des brûlures du feuillages.
Actuellement il est plus simple d'em
ployer un produit base d'oxychlorure de
cuivre le Nosperit. On utilise des solu
tions 1 II faut en moyenne 600 li
tres de liquide par Hectare.
bauer. a) Entrée de la Comtesse de Sang
viennois Joh. Strauss b) Czardas, de
La chauve-souris Joh. Strauss. 6. In
vitation la valse, Weber. 7. Valse de
La belle au bois dorman Tschaikowsky.
21 h. Reportage parlé par M. Paul Lévy.
Une visite au centre de contrôle de l'U
nion Internationale de Radiodiffusion
Bruxelles.
SUITE DE LA T. S. F.
21 h. 15 Musique française 1. Prélude
l'après-midi d'un faune, Debussy. 2.
Concertstiick, pour harpe et orchestre,
Pierné. Soliste Mlle Rocher. 3. La
forêt enchantée, d'Indy.
MERCREDI 20-6-34
18 h. Causerie sur La radiophonie en
Europe (En Pologne, en Finlande et dans
les pays Baltes, par M. Habaru)
19 h. 30 journal parlé de Pl. N. R.
(Chronique du week-end nar M. H. Fre-
nay-Cid. Chronique médicale par M. le
Dr. De Block de la Croix-Rouce de Bel
gique)
20 30 Concert de gala donné au Pa
lais des Beaux-Arts de Bruxelles au béné
fice des familles des victimes de la cata
strophe minière du Fief de Lambrechies.
Audition de FRANCESCA DA RJ-
MINI Cantate dramatique. Livret de Ju-
'es Gï.illaur e. Musique de Paul Gilson.
Sous la circct. de M. Désiré Defauw. Avec
le concours de Mme Berthe Briffaux,
Francesca. Mme Nellv Mousset, Ange
(.idb'iel - M. Frans Toutenel, Paolo.
M. Karel Bogaers, Minos, du grand or
chestre de l'f. N. R., des choristes des
chœurs du conservatoire royal de Bruxelles
et des oh eurs des Concerts Spirituels (Di
rection Maurice Weynandt). Location des
places de 5 25 fr., la Maison Lauweryns,
26, rue Treurenberg, 26, lel. 17.97.80.
A l'entr'acte Causeiie oar M. Henri Man-
gin. Suiet Un musicien belge Paul
Gilson
VENDR. 22-6-34
19 h. 30 Journal parlé de l'I. N. R.
(Chronique judiciaire "ar M. A. Salkin.
Chronique littéraire par M. G. Rency).
20 h. 39e Tribune radio phonique du
combattant a' Fastes et pages de gloire.
1. 3e régiment de ligne. 2. 14e ré
giment d'artillerie. Fastes du 14e A.
par le maior B. E. M. Baele b) Airs fran
çais et britanniques c) Airs des soldats
belges d) Communications nour les in
valides et combattants.
21 h. Ceux du Front Sketch.
Revue du 14e liene, présentée par
l'auteur M. P. Hoornaert et interprétée par
les créateurs (Brodure, Buckinx, Chysen,
Delgy, Delnorte, Dubois, Gillard, Pondant,
Rademaker) sous la direction de M. Gi-
lissen, accompagnés par l'orchestre sympho-
nique de 11. N. R., sous la direction de
M. Jean Kumps.
S. 23-6-34
A 5, 7 et 9 h., puis vers 13 h. ren
seignements colombophiles condensés.
16 h. 45 Cous, sur Les coins ignorés
par M. Lespineux, cons. gén. du Tourine
Club de Belgique.
18 h. Causerie sur Les musées de Bel
gique Le Musée forestier de Namur
par M. Angeroth, cons.
19 h. 30 Chronique de la radiophonie.
Chronique scientifique par M. Proumen.
20 h. Radio-orchestre. Dir. M. Franz
André. 1. Valse Parisienne, Ganne. 2.
Lettre Manon, Gillet. 3. Valse de
Faust, Gounod. 4. Andalucia, Valse,,
Popy. 5. Sang viennois, Valse, Strauss.
Intermède de chant par Mme Jung-
No 25
par
HONORE DE BALZAC
Oui, madame.
Et, reprit-elle, je ne voudrais
pas, ni Adolphe lui-même ne voudrait
pas de cent millions achetés ce
prix...
Madame, je n'ai point parlé de
cent millions. La tentation eût été
peut-être au-dessus de nos forces l'un
et l'autre. Seulement, je crois qu'une
honnête femme peut se permettre, en
tout bien tout honneur, de petites co
quetteries sans conséquence, qui font
partie de ses devoirs en sociétés, et
qui.
Vous croyez
Ne devons-nous pas, madame
tâcher de nous être agréables les uns
aux autres... Permettez que je me
mouche. Je vous assure, madame,
reprit-il, qu'il vous lorgnait d'un air
un peu plus flatteur que celui qu'il
avait en me regardant mais je lui
pardonne d'honorer préférablement
la vieillesse la beauté...
Il est clair, disait le président
de sa grosse voix, que monsieur Gran
det, de Paris, envoie son fils Saumur
dans des intentions extrêmement ma
trimoniales...
Mais, alors, le cousin ne serait
pas tombé comme une bombe, répon
dait le notaire.
Cela ne dirait rien, dit monsieur
des Grassins, le bonhomme est cacho-
tier.
Des Grassins, mon ami, je l'ai
invité dîner, ce jeune homme. Il fau
dra que tu ailles prier monsieur et ma
dame de Larsonnière, et les du Hau-
toy, avec la belle demoiselle du Hau-
toy, bien entendu pourvu qu'elle se
mette bien ce jour-là Par jalousie,
sa mère la fagote si mal J'espère,
messieurs, que vous nous ferez l'hon
neur de venir, ajouta-t-elle en arrê
tant le cortège pour se retourner vers
les deux Cruchot.
Vous voilà chez vous, madame,
dit le notaire.
Après avoir salué les trois des Gras
sins, les trois Cruchot s'en retournè
rent chez eux, en se servant de ce gé
nie d'analyse que possèdent les pro
vinciaux pour étudier sous toutes ses
faces le grand événement de cette soi
rée, qui changeait les positions respec
tives des Cruchotins et des Grassinis-
tes. L'admirable bon sens qui diri
geait les actions de ces grand calcu
lateurs leur fit sentir aux uns et aux
autres la nécessité d'une alliance mo
mentanée contre l'ennemi commun.
Ne devraient-ils pas mtutuellement
empêcher Eugénie d'aimer son cou
sin, et Charles de penser sa cousi
ne Le Parisien pourrait-il résis
ter aux insinuations perfides, aux
calomnies doucereuses, aux médi
sances pleines d'éloges, aux déné
gations naïves qui allaient constam
ment tourner autour de lui
Lorsque les quatre parents se trouvè
rent seuls dans la salle, monsieur
Grandet dit son neveu Il faut
se coucher. Il est trop tard pour cau
ser des affaires qui vous amènent ici,
nous prendrons demain un moment
convenable. Ici, nous déjeunons huit
heures. A midi, nous mangeons un
fruit, un rien de pain sur le pouce, et
nous buvons un verre de vin blanc
puis nous dînons, comme les Pari
siens, cinq heures. Voilà l'ordre.
Si vous voulez voir la ville ou les en
virons, vous serez libre comme l'air.
Vous m'excuserez si mes affaires ne
me permettent pas toujours de vous
accompagner. Vous les entendrez
peut-être tous ici vous disant que je
suis riche monsieur Grandet par-ci,
monsieur Grandet par-là Je les laisse
dire, leurs bavardages ne nuisent point
mon crédit. Mais je n ai pas le sou,
et je travaille mon âge comme un
jeune compagnon, qui n a pour tout
bien qu'une mauvaise plane et deux
bons bras. Vous verrez peut-être bien
tôt par vous-mêmes ce que coûte un
écu quand il faut le suer. Allons, Na-
non, les chandelles
J espère, mon neveu, que vous
trouverez tout ce dont vous aurez be
soin, dit madame Grandet mais, s'il
vous manquait quelque chose, vous
pourrez appeler Nanon.
Ma chère tante, ce serait diffi
cile j ai je crois, emporté toutes me®
affaires I Permettez-moi de vous sou
haiter une bonne nuit, ainsi qu'à ma
jeune cousine.
KA •uivre)