Oppositions et complots.
Hebdomadaire Catholique d'Intérêt Général
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Economie dirigée.
Taxe sur les chiens.
Ire ANNEE No 28.
PRIX 35 centimes le nuoero.
DIMANCHE 15 JUILLET 1934.
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ABONNEMENT
Direction Ch. van RENYNGHE, Ypres. Rédaction-Administration
UN AN 18 FRANCS
A. BREYNE, 16, rue d'Elverdinghe, Ypres. Compte chèques postaux 4066.97
Semaine politique agitée. Premier
acte l'attaque portée par M. Max.
Depuis de nombreuses années nous
sommes de ceux qui prétendent, qu'il
ne pourrait y avoir cumul d'un man
dat législatif et d'une charge commu
nale. C'est le Président de la Chambre
qui lui-même a dénoncé les inconvé
nients de ce cumul, et a prétendu que
l'absentéisme était fréquemment dû
cette cause. C'est en tant que bourg
mestre que M. Max a attaqué les pou
voirs spéciaux, et donc le Ministère de
l'Intérieur. Cette offensive paraît en
rayée, et la fin de la semaine, de
ce côté-là, le malaise état dissipé.
Deuxième acte la démocratie chré
tienne a demandé des précisions en ce
qui concerne les lois sociales. Ces pré
cisions ont été données avec beaucoup
de sincérité et de clarté par M. Van
isacker. M. Edmond Rubbens s'en ré
jouit, et écrit notamment dans le XXe
siècle de mercredi
Il faut que les charges financières
baissent. Le gouvernement peut atteindre ce
résultat, mais condition de ne pas fausser
le marché de l'argent par des emprunts et,
d'autre part, condition que le public soit
assuré que tout danger d'inflation est écarté.
Enfin il faut pour l'industrie une très
sérieuse diminution des charges fiscales. No
tre industrie ne peut continuer supporter
les charges actuelles.
Il en résulte que l'Etat doit réduire no
tablement ses dépenses et donc les crédits
prévus pour les principaux budgets.
J'ai accepté, souligna le Ministre, la di
minution de mon budget trois condi
tions 1 que les autres grands budgets, no
tamment celui de la Défense Nationale et
celui de l'Instruction Publique, soient dimi
nués dans une même proportion; 2) que
cette diminution ne s'applique pas d'une fa
çon identique aux divers postes de mon bud
get 3) que je demeure juge des mesures
prendre pour obtenir que cette diminu
tion globale n'entraîne pas automatiquement
une diminution des allocations individuelles.
Les mandataires de la démocratie
chrétienne ont fait confiance M. Van
Isacker. C'est ce que M. Rubbens ap
pelle la confiance de la clarté.
Troisième acte les libéraux et quel
ques conservateurs témoignent d'une
invincible horreur l'égard de tout ce
qui ressemble de près ou de loin l'éco
nomie dirigée. Ils craignent que le ter
me corporatisme dissimule des ten
tations d'économie étatiste. Devant
l'effondrement de l'économie libérale,
ils ne songent qu défendre des prin
cipes, et ils ne veulent pas se rendre
compte que nous sommes acculés par
la violence des faits. Il ne s'agit pas
de discuter d'économie dirigée, ou d'é
conomie libérale, il s'agit d'organiser
coûte que coûte notre économie na
tionale, et d'en tenir tous les éléments
en ma:ns pour trouver un équilibre
dans la production et orienter nos ex
portations vers de nouveaux débou
chés. 11 n'est pas question de bureau
cratiser l'économie du pays, mais bien
de la coordonner. Les explications de
M. Van Cauwelaert paraissent avoir
calmé les plus irréductibles.
Mais côté de ces oppositions, il y
a le complot Les semaines que
nous perdons en vaines discussions,
sont utilisées par le groupe chaque jour
plus puissant des partisans de la dé
valuation La Finance et avec elle
la grosse industrie écrasée par les char
ges qui résultent des emprunts cher
chent toutes deux se décongestionner
Les obligations sont chez les rentiers
les actions des débiteurs dans les por
tefeuilles des banques. Que de crédits
gelés ne prendraient pas une verdeur
nouvelle, du moins sur papier, la pre
mière dévaluation de la monnaie.
Les ennemis du capital-propriété,
c est-à-dire la finance et son esclave
la grosse entreprise ou le trust, esti
ment que la dévaluation leur ren
drait des liquidités, et momentané
ment un regain d'activité économique.
Ce qui m'inquiète, c'est le tinta
marre que fait la presse autour des op
positions, et le silence qui règne au
tour du complot. On me dit c Quelles
seraient les réactions du pays Je
le demande aux lecteurs du SUD
Je pose la question, et ce serait fort
utile de pouvoir montrer nos diri
geants, d'abord que l'opinion a encore
des réactions, et ensuite ce qu'elle
pense du complot et de la déva
luation.
Mais cette opinion publique existe-
t-elle encore J'en doute. Mon cour
rier répondra ce doute.
Ch. van RENYNGHE.
Nous lisons dans Le Bien Public de
mardi un excellent article de tête, et dont
nous donnons l'extrait suivant
Le gouvernement veut développer l'ac
tivité économique du pays.
Cette excellente intention ne soulève, bien
entendu, aucune hostilité, mais une cer
taine défiance s'est emparée du public
l'idée que cette politique pourrait bien ca
cher un plan d'économie dirigée Les
réactions ont été assez vives dans certains
milieux de droite, qui, sous l'influence de
cette crainte, se sont ingéniés aussitôt
trouver des formules, qui limiteraient les
pouvoirs demandés par le cabinet. Du côté
socialiste se sont fait jour par contre des
critiques opposées. Un organe d'extrême
gauche a expliqué que si le gouvernement
voulait appliquer un véritable programme
d'économie dirigée, la façon de celui que
rêve M. De Man, il s'y était bien mal pris
et avait commis la faute capitale de ne pas
demander des moyens d'action suffisants.
Que faut-il penser de cette formule d'« é-
conomie dirigée
En Belgique, personne n'est partisan de
l'Etatisme moins que jamais nous ne som
mes disposés confier aux pouvoirs publics
la gestion de nos industries. Le collecrivisme
ne rencontre pas nlus de faveur, et M. Henri
De Man, lui-même, dans son plan du tra-
Noua recevons de tous côtés des
plaintes au sujet de l'arbitraire de l'ad
ministration en ce qui concerne la taxe
sur les chiens dits de luxe Nous
avons pu nous rendre compte du bien
fondé de ces plaintes. et de la désin
volture avec laquelle ces procès-ver-
baux sont dressés. C'est juste titre
que I opinion publique s'émeut, et que
les propriétaires des chiens protestent.
L administration, et nous ne cesse
rons de le répéter, est au service des
citoyens. Elle n'a pas comme mission
de traiter les contribuables comme un
envahisseur étranger traiterait un pay3
conquis. C'est une saine et juste indi
gnation, que celle du citoyen qui subit
l'arbitraire de l'administration. Voici la
lettre que nous adressons M. le Gou
verneur pour lui demander de bien
vouloir remédier cet état de choses.
Nous sommes convaincus que M. le
Gouverneur par son intervention ra
pide et énergique, mettra fin ces
abus. C. v. R.
Ypres, le 10 juillet, 1934.
Monsieur le Gouverneur,
Je me permets d'attirer respectueusement
votre attention sur une taxe provinciale qui
provoque un vif mécontentement dans no
tre contrée. II s'agit de la taxe sur les
chiens de luxe.
Tout d'abord cette taxe est nettement ex
cessive, quand on tient compte des addi
tionnels. Mais ce qui est plus grave, c'est
vail, se défend de vouloir porter atteinte
la propriété privée.
Mais d'autre part, il est clair que le ré
gime de l'économie libérale est clos. Dans
nos rapports avec l'étranger règne aujour
d'hui l'arbitraire des politiques protection
nistes les plus débridées. A l'intérieur la
concentration industrielle et bancaire, les
monopoles et quasi monopoles de plus en
plus nombreux, les répercussions incessan
tes de phénomènes extra-économiques sur le
crédit public et privé ne permettent plus
aux industriels livrés eux-mêmes de me
ner leurs affaires avec quelque indépendance
et quelque sécurité. Si la tempête ne les
accable pas tous en même temps, tous sont
néanmoins menacés sans répit. Cette incer
titude du lendemain ajoute aux difficultés
journalières la charge très lourde des pré
cautions exceptionnelles qu'il faut prendre.
Tout l'ordre sur lequel s'était fondée l'éco
nomie du siècle dernier est aujourd'hui
bouleversé.
En face de cette situation, l'Etat ne peut
se croiser les bras. Il doit agir. Mais il
peut agir. Or il peut agir de deux manières
il peut prendre lui-même en main les le
viers de commande, c'est l'Etatisme, ou ré
tablir un ordre nouveau, par des mesures
qui rendent une certaine stabilité aux re
lations économiques, mais n'enlèvent pas
l'initiative privée la direction de l'industrie,
du commerce ni de la banque.
Seule cette dernière politique peut avoir
notre agrément. Elle tourne le dos au col
lectivisme. Mais cela ne veut pas dire qu'elle
se disperse dans l'anarchie au contraire,
elle ne peut avoir de chance de succès que
si elle prévoit une action coordonnée, dans
routes les branches de l'économie.
la façon arbitraire qui préside son appli
cation. Après avoir taxé une première fois
tous les chiens de l'arrondissement d'Ypres,
on procède depuis trois mois une révi
sion de la liste, et cette révision consiste
simplement dresser tous les propriétaires
de chiens un procès-verbal. La contraven
tion est fondée sur le fait que le chien a
été déclaré comme chien ordinaire, et que,
d'après celui qui verbalise, le chien doic
être considéré comme chien de luxe.
Je n'entre pas dans les détails, et je
n'énumérerai pas les cas les plus flagrants.
Ces contraventions sont dressées avec une
inconscience qui dépasse les bornes per
mises, et bientôt, dans tout l'arrondisse
ment d'Ypres, il n'y aura plus que des
chiens de luxe. Beaucoup de pauvres mé
nages ayant un chien de garde, dont la
valeur marchande est nulle, se voient taxés
et reçoivent une amende. La mauvaise foi
des verbalisants est évidente, et l'indigna
tion de la population est accrue du fait
qu'elle n'ignore pas que 50 de l'amende
sont donnés en prime celui qui verbalise.
Je vous prie, Monsieur le Gouverneur,
de bien vouloir par une intervention immé
diate faire cesser cet abus flagrant. Plu
sieurs centaines de dossiers de contraven
tions sont actuellement en suspens dans l'ar
rondissement d'Ypres, les contrôleurs des
contributions se rendant compte du carac
tère inique de ces contraventions. Pour quel
ques cas rarissimes de fausse déclaration,
nous nous trouvons en présence d'une inter
prétation certainement inexacte d'une taxe
provinciale. Il n'y a chien de luxe que dan*
des cas bien déterminés, et, d'après moi, il
faudrait ou un pédigrée ou l'inscrip
tion du chien dans les listes reconnues par
les associations qui s'occupent de la race
canine.
Dans toute autre hypothèse la taxe est
telle, qu'elle dépasse de beaucoup la valeur
du chien, et l'ami de l'homme subit un
impôt de plus de 100 de sa valeur réelle.
J'espère, Monsieur le Gouverneur, que
vous ferez écho aux justes revendications
de notre population, et que vous arrêterez
le plus rapidement possible l'abus commis
par ceux qui ont dressé tort de nombreux
procès-verbaux. Il serait indispensable que
ces procès-verbaux, ne correspondant au
cune réalité, soient classés sans suite.
Veuillez agréer, Monsieur le Gouverneur,
l'assurance de mes sentiments très respec
tueux. Ch. van Renynghe de Voxvrie.
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Cinéma.
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Dépuratifs du sang.
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Chronique agricole. Feuil-
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leton.
Page 8
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Chroniques de Comines
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Ploegsteert Bizet-Ploegsteert.
Marchés.
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nique de Mouscron (suite). T.
S. F. (suite).
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