Discours adressé au Roi. ■secrétariat 16. rue ci Elverdinghe c Le SUD UHBfaOB Mais entretemps, il fallait lutter. Lutter contre ceux qui prétendaient utiliser les ■destructions des villes pour faire du neuf •ontre d'autres qui estimaient que les rui nes sont respectables, et qu'il fallait lais ser subsister comme témoins de l'histoire des tas de décombres. Des rapports de M. Coomans en 1917 renversent ces deux thèses nos vieilles villes flamandes doivent reconquérir leur personnalité historique. Et c'est alors qu'en termes pathétiques, M. Coomans proclame sa volonté de reconstruire le Beffroi et les Halles. Cette volonté ne l'a pas quitté un instant. Rien qu'en cela déjà M. Coomans est un bel exemple de ténacité. Dès l'armistice M. Coomans se met l'œuvre et au printemps 1919, il fut le premier rebâtir son immeuble de la Place Colaert. Il s'attelle aux premiers travaux les plus urgents le curage des cours d'eau la remise en état de la voirie vicinale l'assainissement des depx étangs et la remise en état des berges. Et c'est en même temps la mise en œuvre de la reconstruaion de toute la ville. Le Beffroi d'Ypres était victime de la beauté de ses ruines. Qu'on laisse subsister ce seul témoin de la dévastation, disaient les uns. Qu'on utilise les dommages de guerre pour d'autres travaux, disaient les autres. M. Coomans répondait Nous vou lons notre Beffroi et nos Halles. Rien ne prévaudra contre cette volonté». La lutte fur longue. En 1926 M. Colaert s'adressait au ministère de l'Agriculture pour insister sur la reconstruction du Bef froi Deux ans plus tard en janvier 1928, Coomansdressa un 1 nouveau rappor: rifiant la nécessité de faire revivre le Beffroi. Il parvint obtenir l'appui de la Commission des Monuments et fina lement sa volonté triompha des obstacles. Si nous pouvons inaugurer aujourd'hui ce beau monument, nous le devons avant tout l'obstination de M. Coomans. Qu'il nous soit permis d'associer au nom de l'ar- chiteae yprois, le souvenir du grand bourg mestre de la ville, qui a consacré toutes les heures de la fin de sa vie la résurrec tion d'Ypres, René Colaert. La cérémonie d'aujourd'hui revêt un ca ractère particulièrement émouvant du fait que S. M. Léopold III inaugure la statue du Roi Albert. C est M. Coomans que nous devons d'avoir la partie statuaire du Beffroi. On voulait la supprimer. M. Coo mans non seulement se fit le champion de la restauration de la statue de N.-D. de Thuvne. mais il écrivait au Ministère en novembre 1927 Les quatre autres sta- tues répondent des sentiments d'un pa- triotisme bien compris. Les deux premiè- res rappellent les statues anciennes des Comte et Comtesse de Flandre, Baudouin *de Constantinople et Marie de Bourgo- gne. Les deux autres reproduisent les fi- gures de LL. MM. Albert et Elisabeth pour attester aux générations futures que la renaissance de cette grande œuvre a été réalisée sous leur règne. Au point de vue national, civique et éducatif, on ne peut contester que ces divers symboles sont l'expression d'un devoir auquel nous ne pouvons nous soustraire. Aussi insis- tons-nous vivement pour que leur exécu- rion se fasse en même temps que le Bef- froi N'est-il pas vrai que nous n'avons fait qu'obéir un stria devoir en liant aussi étroitement la personnalité de M. Jules Coomans aux fêtes de ce jour. Les Yprois le comprendront, et s'associeront de tout cœur cet hommage mérité. Ch. van RENYNGHE. Sire S'il est vrai de dire que l'histoire des communes flamandes est inscrite non seule ment dans les chroniques et les documents de nos archives, mais qu'elle est aussi gra vée sur les monuments que nous ont lé gués nos pères, on ne peut nier, en contem plant le majestueux édifice qui se trouve devant Votre Majesté, que la commune d'Ypres ait été au moyen-âge une grande et puissante commune. Aux Xllm,î et XIIIme siècles, cette bon ne ville régie par ses coutumes propres, dotée par ses comtes de nombreux privi lèges et d importantes franchises, exerçait, avec Gand et Bruges, une influence prépon dérante sur les destinées de la Flandre. L'industrie y avait acquis un développe ment immense les draps d'Ypres étaient connus dans le monde entier, et, pour as surer ses bourgeois et marchands la sécu rité que le commerce réclame, surtout en pays étrangers, la commune, traitant pour ainsi dire de puissance puissance, con cluait des traités de commerce et d'amitié avec la France, l'Angleterre, l'Allemagne, et même avec les rois et l'empereur de ces pays. C'est cette époque, Sire, que la com mune entière, avec ses corporations, ses métiers et ses gildes, élevait ses frais le splendide monument destiné avant tout satisfaire aux exigences sans cesse crois santes de sa puissante industrie. Mais au ^centre de l'édifice, elle plaça t&riqmsé^ -Hoffn/r garîïten 'de/'chànVs d affranchissement octroyées par ses comtes. Sous les ailes protectrices du dragon symbolique, nos industrieux ancêtres abri tèrent ces immenses salles où des hommes consciencieux et sages, choisis par eux, con trôlaient, avec une loyauté proverbiale, les riches produits de l'industrie yproise. Là aussi se tenaient, deux fois par an, ces mar chés fameux, ces foires célèbres et privilé giées qui attiraient en notre ville les mar chands du monde entier. Les guerres civiles et religieuses, les trou bles, et surtout la domination étrangère, que nos aïeux détestaient comme nous la détes terions nous-mêmes, Sire, portèrent un coup mortel notre industrie notre grande draperie émigra vers des pays déjà libres alors, dans l'espoir d'y trouver la paix et la sécurité. Notre Halle vide de marchandises subit les conséquences de ces événements, qui en traînèrent notre décadence industrielle le temps ravagea ses fleurons et ses ogives, ses élégantes tourelles se dégradèrent et la commune déchue de son antique splendeur, privée de ses franchises, se vit impuissante entretenir le monument que la commune libre, riche et forte, avait élevé jadis avec le seul concours de ses drapiers. Au com mencement de ce siècle, la Halle d'Ypres n'était pour ainsi dire qu'une vaste ruine. Mais dès que la Belgique eut conquis son indépendance, une ère de prospérité et de paix, que la patrie doit la sagesse de Votre Majesté permit de tenter de gran des entreprises. La ville d'Ypres pensa que le moment était venu d'entreprendre la réhabilitation artistique du glorieux monument dont elle a le droit d'être fière. Libéralement secon dée, Sire, par votre gouvernement et par l'autorité provinciale, elle se mit courageu sement l'œuvre elle a le bonheur de pou voir montrer aujourd'hui Votre Majesté et son Auguste Famille l'un des plus beaux et des plus imposants édifices a'vils du pays, presque complètement restauré dans son style primitif. Sire, si le peuple de Flandre, calme et réfléchi, n'a pas ces élans spontanés d'en thousiasme éphémère que l'on trouve chez d'autres nations, il a une qualité incontes table, la mémoire du cœur jamais il n ou blie les bienfaits qu'il doit ses princes. Sans faillir un véritable devoir, la ville d'Ypres, en restaurant le monument témoin de son antique prospérité, ne pouvait ou blier les souverains qui avaient contribué créer ou maintenir la commune puis sante et heureuse et des statues de nos comtes, exécutées par un artiste habile, oc cupent aujourd'hui les piédestaux que la reconnaissance publique leur a élevés. Des biographies populaires, écrites sur tout au point de vue de notre histoire lo cale, rappelleront un jour nos popula tions les bienfaits dont ces princes ont doté nos ancêtres, et les luttes que ceux-ci ont soutenues pour conquérir et maintenir leurs libertés et leur indépendance. Sire, en vulgarisant nos traditions et notre histoire nationales au sein des classes plébéiennes de la société, qui ne les con naissent et ne les apprécient pas assez, peut-être fortifierons-nous encore l'amour de notre nationalité déjà si profondément gravé dans tous les cœurs flamands. Qu'il soit permis de le rappeler Votre Majesté en Flandre, tous les grands faits historiques sont nés de grands sentiments. La foi de nos pères a élevé les majes tueuses cathédrales que notre siècle admire, mais qu'il est impuissant imiter et, dans notre pays de Flandre surtout, l'amour de la liberté, poussé jusqu'au fanatisme, a fait surgir ces beffrois, ces halles, ces superbes monuments qui font encore notre gloire et ta îdalle' d Ypres" a été bâtie'à une*epo: que où la commune était libre elle n'a pu être restaurée que lorsque la Belgique jouis sait d'une sage liberté, sous le règne heu reux de Votre Majesté. Et un jour, Sire, l'histoire redira nos neveux qu'un bon Roi, entouré de son Au guste Famille, a daigné quitter sa capitale pour venir, au sein d'une petite ville, pré sider l'inauguration des statues que le peuple flamand élève aujourd'hui afin de perpétuer la mémoire de ses anciens souve rains. C'est en ces termes que s'exprima en 1860 le grand bourgmestre d'Ypres Alphonse Vandenpeereboom. La jour née du 29 juillet 1934 prend une si gnification plus grande encore quand on relit ce magnfique discours, dont certaines phrases avaient un caractère prophétique. Ligne Ypres - Le Seau - Wameton Ypres, station D. 19.25 Kruisstraat 19.29 Voormezele, Crommenelst 19.37 Village 19-41 Kemmel, Vierstraat 19.49 Village 19.55 Lindenhoek 19.59 Dranouter, R. de Wulv. 20.03 Zwijnebak 20.07 Neuve Eglise 20.16 (Fr. B.) 20.20 Le Seau A. 20.25 Ypres, station D. 20.30 Kruisstraat 20.34 Voormezele, Crommenelst 20.42 Village 20.49 Kemmel, Vierstraat 20.54 Village 21.00 Wytschaete, R. de K. 21.13 R. de Messines 21.17 Messines, Village 21.25 Wameton, Pont-Rouge 21.39 Place A 21.45 Dimanche 29 juillet 1934 INAUGURATION DU BEFFROI par LL. MM. le Roi et la Reine des Belges Le Samedi 28 au soir A 19 heures Rentrée Solennelle de Goliath, Géant de la Ville. Iitinéraire Rue de Thourout, Rue Lon gue et Courte de Thourout, Grand'Place, Rue de Dixmude, Rue Surmont, Rue de Boesinghe, Place Vanden Peereboom, Rue au Beurre, Rue de Stuers, Place Colaert, Rue de la Station, Rue du Temple, Rue au Beurre, Rue de la Bouche, Rue du Lom bard, Rue de Lille, Grand'Place, Pl. Vanden Peereboom. A 20 h. 30 Concert de Carillon, par Mr Van Geyseghem Victor. A 21 heures Concert, Grand'Place, par l'Harmonie Ypriana. A 21 h. 45 Concert de Carillon par Mr Jef Denyn. A 22 h. 15 Retraite 1930. Itinéraire Rue de Lille, Rue des Trèfles, Zaalhof, Rue de l'Yperlée, Rue de Lille, Rue Wenninck, Rue des Chiens, Rue Neu ve, St-Jacques, Rue St-Jacques, Grand' Place, Rue au Beurre, Rue de Stuers, Place Colaert, Rue de la Gare, Rue du Temple, Rue au Beurre, Rue de la Bouche, Rue du Séminaire, Marché aux Poulets, Rue du Verger, Beffroi. Arrêts aux stations intermédiaires. Le Dimanche 29 A y fl. OO Grand'Al erse Pontificat* avec I assistance de Mgr Lamiroy, Evêque de Bruges. Messe 4 voix de van Rheiro- berger, Chœur de St Martin avec orgue et orchestre. Réception des Troupes et de la Musique militaire. A 12 h. Grand Concert de Carillon par MM. Jef Denyn et Van Geyseghem. A 15 h. 30 Arrivée des Souverains. Itinéraire du Cortège Royal Place Co laert, Rue de Stuers, Rue au Beurre, Rue de Lille, Rue des Plats, Rue des Boudeurs, Rue des Chiens, Grand'Place. A 16 h. Réception l'Hôtel de Ville. A 16 h. 20 Inauguration du Beffroi. A 16 h. 30 Sortie du Cortège Historique. Itinéraire Rue d'Elverdinghe, Rue' de Boesinghe, Rue Surmont, Rue Carton, Rue du Corbeau, Rue de Menin, Grand'Place, Rue du Verger, Rue Notre-Dame, Rue de la Bouche, Rue au Beurre, Rue de Stuers, Boulevard Malou, Rue Capron, Boul. Maré chal Foch, Place Colaert, Rue du Temple, Rue au Beurre, Rue de Lille. A 16 h. 45 Visite Royale au Monument aux Morts Yprois, la Cathédrale St-Martin, l'Ecole Anglaise et le Mémorial de la Porte de Menin. Itinéraire Grand'Place, Place Vanden Peereboom. Grand'Place, Rue de Menin. A 18 heures Concert de Gala par l'Har monie des Mines de Lens sur la Place Van den Peereboom. 20 k' Concert de Carillon par M. Staf Nees, carillonneur de la ville tle Malines. A 21 h. 30 Grande Fête de Nuit. Gondoles Vénitiennes. Ballets. Feu d'Artifice. Services spéciaux de Tramways, Trains et Autobus. Nombreux parcs d'autos gar dés. Plaine d'Amour, Esplanade. Gare. Kalf- vaart. Grande facilité d'accès.

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Le Sud (1934-1939) | 1934 | | pagina 2