De ia fierté,
du panache!
Hebdomadaire Catholique d'Intérêt Général
A propos du Congo
Respectons notre
passé.
Programme du
socialismefrancais.
Ire ANNEE No 37.
PRIX 35 centimes le numéro.
DIMANCHE 16 SEPTEMBRE 1934.
ABONNEMENT UN AN 18 FRANCS
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE. 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43.
Nous souffrons terriblement de mé
diocrité. Le Belge est un timide, quand
il s'agit d'histoire. On l'a répété mille
fois. Mais je vais bien plus loin. Le
Belge n'a aucune fierté de lui-même,
de sa valeur, de ce qui fait en général
l'admiration de l'étranger.
Nous ne respectons rien, ni dans le
passé de notre histoire, ni dans notre
volonté de nous imposer dans le pré
sent. Il faut proclamer ce défaut pour
s'en corriger. Il faut créer un état d'es
prit tel que le perpétuel ironiste, le
négatif, le dénigreur soit l'objet du
mépris, au lieu de passer pour être un
Monsieur spirituel. Nous devons avoir
l'imagination dans le généreux, le gran
diose. Ces réflexions me venaient en
assistant l'inauguration de la pla
que commémorative du 13e Belgian
Field Àrtillery.
Quelle est la ville de province
qui les événements historiques de la
guerre offrent l'occasion de cérémo
nies telles que celles qui se succèdent
Ypres. Mais Ypres a l'air de s'ex
cuser d'être ainsi l'objet de cérémonies
patriotiques. Nous avons été cette se
maine dans le Nord. A Bailleul, Ha-
zebrouck, Lille, partout on ignorait
l'importance de la cérémonie du 9 sep
tembre. Les Français du Nord le re
grettaient d'autant plus, qu'ils seraient
venus bien volontiers Ypres pour
assister cette journée. Et en West-
Flandre le même silence. La presse lo
cale des arrondissements voisins n'en
disait rien.
Mais il est une. lacune bien plus
grave. 11 n'y a aucune liaison entre
Ypres et les correspondants belges de
la presse anglaise. Ils nous disaient di
manche dernier, combien ils le déplo
raient et avec quel plaisir ils signale
raient tous les journaux anglais le
moindre pèlerinage anglais Ypres.
Où se trouve la cause Manque de
panache et d'imagination. Nous som
mes comme gênés par une trop grande
célébrité, qui remplit le monde entier
des noms des plus petits villages de
notre région.
Le remède Un contact continuel
avec la presse belge et étrangère. C'est
ce que nous comptons organiser au
nom des Amis d'Ypres. Nous allons
constituer un bureau de presse destiné
renseigner tant la presse locale et
provinciale, que la presse quotidienne
et étrangère. En collaboration avec
l'administration communale d'Ypres,
nous arriverons ainsi préparer l'ar
rivée des étrangers, entourer nos fê
tes et nos cérémonies de la publicité
indispensable, et nous convaincre
nous-mêmes du rôle que nous avons
remplir.
Le bureau de presse aura comme
adresse, celle de notre collaborateur
Voir Suite page 2.
Dans un article retentissant la suite de
polémiques d'ordre personnel, et que nous
passerons sous silence, la Libre Belgique
donne quelques lignes sur notre politique
coloniale, qui doivent retenir l'attention de
nos lecteurs.
Sous peu va se décider en haut lieu la
question de la succession du général Til-
kens au gouvernement général du Congo.
Il est inutile, croyons-nous, de souligner
longuement la gravité de la décision qui
va être prise. Le Congo est malade. Il est
malade, parce que la politique coloniale a
obéi, depuis la guerre, des conceptions
détestables. Sous peine de conduire le Con
go sa perte, il est temps de changer de
méthode.
Nous avons souligné ici, maintes re
prises, les fautes qui ont été commises.
Tout d'abord on a abandonné presque
toute l'activité économique de la Colonie
aux mains de grosses sociétés, vivant uni
quement grâce aux gros capitaux dont elles
disposaient et grâce aux monopoles de droit
ou de fait dont elles bénéficiaient. Leurs
abus, dont trop souvent l'administration a
été complice, ont fait du Congo une terre
ingrate pour le petit colon et le petit com
merçant. Et, tandis que la crise a mis en
relief les insuffisances et les dangers des
affaires gros capitaux et monopole, on
n'a rien fait pour susciter les petites entre
prises qui seules pourraient, par leur mul
tiplication, ranimer la vie économique.
Il s'agit de savoir si l'on va persister
dans cette voie, ou si l'on va, au contraire,
donner un sérieux coup de barre et chan
ger de politique.
Seul un homme énergique, de bon sens,
connaissant fond la vie coloniale, ayant
les mains complètement libres l'égard des
entreprises privées, quelles qu'elles soient,
pourrait sauver la colonie. Seul un gou
verneur-général totalement indépendant de
la Haute-Finance, pourrait mettre fin aux
abus des grosses sociétés et toucher
leurs monopoles. Seul il pourrait rendre l'at
mosphère respirable aux colons et aux com
merçants, qui ne demandent pas mieux que
d'extraire les richesses recélées par le sol
africain et de ressusciter des courants com
merciaux que trop souvent on s'est attaché
détruire.
De toute évidence, le futur gouverneur-
général doit être un ancien colonial, afin
qu'il ait une connaissance approfondie de
l'administration coloniale, des nécessitéés du
commerce et des affaires, des mœurs des
indigènes, de leur langue et de leurs be
soins. Les vrais coloniaux en ont assez d'une
direction venant presque uniquement de la
place Royale. Ils en ont assez de directives
données par des fonctionnaires qui n'ont
jamais mis le pied sur le sol de la Co
lonie. Ils en ont assez de voir toute ini
tiative émaner d'un Ministre et d'un admi
nistrateur général, qui croient tout con
naître, parce qu'ils ont fait au Congo quel
ques voyages touristiques, aux perspectives
soigneusement préparées.
Lisez la semaine prochaine dans
Le Sud la suite des articles sur la
COORDINATION RAIL-ROUTE.
Le parti S. F. I. O., en accord vraisem
blablement avec les partis socialistes des
autres pays, vient de publier un manifeste
exposant ses directives. On en a soigneu
sement éliminé tout ce qui, dans le pro
gramme des communistes, provisoirement
unis, comme on sait, aux socialistes français,
pouvait effrayer l'électeur.
C'est que, devant la carence internatio
nale du socialisme, il s'agit, pour les clefs
des S. F. I. O., de manœuvrer entre les
tendances des communistes, qui continuent
imperturbablement promettre leurs
adeptes la conquête du monde, avec une
prospérité générale sous leur autorité, et le
peu d'attrait qu'ont le collectivisme et ses
procédés pour les classes moyennes, qui,
très malheureuses et délaissées par les par
lementaires, penchent cependant pour les
solutions désespérées.
C'est aussi ce que tentent les socialistes
belges, en enrobant leur marxisme dans les
formules trompeuses du plan De Man.
Or, on s'aperçoit immédiatement com
bien, chez les uns et les autres, le socialisme
d'aujourd'hui comporte de bluff et,
quand on y regarde de près, reste vague.
Dans le manifeste français, on parle de
la nécessité de mettre fin la crise écono
mique. Mais c'est bien l'avis do tout le
monde. De donner du travail aux chô
meurs, des consommateurs aux producteurs,
des débouchés aux agriculteurs, la sécurité
aux épargnants et des garanties tous
C'est exactement ce que cherchent, pour le
moment, tous les gouvernements, et la rai
son, en ce qui concerne aussi bien la France
que la Belgique, des efforts d'assainisse
ment, de réglementation, d'économie, aux
quels précisément les socialistes font ob
stacle en plaçant l'intérêt de leur parti au-
dessus de celui du pays. Bien entendu, M.
Blum et ses amis en sont toujours aux illu
sions de la nationalisation (socialisation)
des grandes entreprises. Jadis, on aurait pu
admettre la sincérité de leur doctrine. Cela
n'est plus possible, aujourd'hui, en présence
des expériences faites de divers côtés, et
entre autres aux Etats-Unis par le président
Roosevelt. Or, c'est de celui-ci que se ré
clament les socialistes français dans leur
Mais, est-il besoin d'aller si loin et ne
suffit-il pas de regarder autour de soi
C'est précisément dans les services publics
où la responsabilité n'existe plus que
se rencontrent le plus de difficultés har
moniser les dépenses avec les possibilités
de l'Etat. Les fonctionnaires, du plus hum
ble ouvrier au plus élevé des chefs, esti
ment, au fur et mesure que leur traite
ment augmente et quel que soit le tra
vail fourni et les circonstances avoir des
droits acquis. Leur souci de stabilité est
légitimé et, cependant, dans les entreprises
privées, qui sont aussi des collectivités, l'in
certitude n'est-elle pas la règle, forcément
L'idéal est, disent d'aucuns, précisément
d'arriver la sécurité pour tous, avec une
extension indéfinie de l'étarisme. Or, on
arriverait ainsi augmenter effroyablement
le fardeau de l'Etat et diminuer, dès
{Voir suite page 7)
Le Comte Louis de Lichtervelde, notre
grand historien, chef de cabinet du Pre
mier Ministre, vient d'écrire un article que
nous reproduisons avec joie. C'est un écho
de l'article de tête de ce numéro de notre
journal. Nous ne respectons pas notre
passé. Beaucoup l'ignorent.
Et propos de cet article nous rompons
volontiers une lance en faveur d'une re
vendication qu'exprime, depuis des années,
l'architecte de l'Etat Bruges, historien de
la période bourguignonne, le Baron Alb.
van Zuylen van Neyevelt. Il demande que
soit célébré chaque année un service fu
nèbre solennel en l'église de Notre-Dame
la pieuse mémoire de nos princes belges
Charles-le-Téméraire et Marie de Bour
gogne. Nous sommes persuadés, que si no
tre gouverneur M. Baels. intervenait et ap
puyait les revendications de l'historien,
eux deux ils parviendraient obtenir que
cette cérémonie, entourée du faste qui s'im
pose, ressuscite dans la ville de Bruges la
gloire audacieuse du prince belge, Charles
le Téméraire, et le pieux souvenir de sa
douce fille Marie de Bourgogne. Autour
de cette cérémonie se formerait peu peu
un esprit de grandeur, et, avec le temps,
les nefs de Notre-Dame ne seraient plus
assez tartes pour contenir le peuple fla
mand venu prier près de la tombe de ses
princes.
A propos de ces tombes le comte de
Lichtervelde écrit
Parmi les monuments dont s'enorgueillit
juste titre la ville de Bruges, il faut citer
en bonne place les admirables tombeaux
de Charles le Téméraire et de Marie de
Bourgogne que le visiteur, s'il est attentif
et renseigné, peut découvrir dans une cha
pelle écartée de l'église Notre-Dame. Nous
ne referons pas, après tant d'autres, la des
cription de ces deux spécimens de la sculp
ture et de l'orfèvrerie du XVIe siècle. Les
figures couchées, en cuivre doré, exécutées
par Pierre De Becker et par J. de Jonghe-
iinck, d'après les ordres de Charles-Quint
et de Philippe II, reposent sur un soubas-
(Voir la suite page 5)
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Page 3 Chronique d'Ypres (suite).
Cinéma.
Page 4 Chroniques de Comines, de
Wervicq et de Ploegsteert.
Page 5 Respectons notre passé
(suite).
Page 6 Page de la femme.
Page 7 Page de la femme (suite).
Programme du socialisme fran
çais. Feuilleton. Suite T. S. F.
Page 8 Programmes choisis de T.
S. F.
Page 9 Une réalisation magnifique
de la J. O. C.
Page 10 Annonces notariales.
Chronique agricole.
Page 11 Chronique sportive. Mar
chés.
Page 12 Chronique de Mouscran. i