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lieux dirigeants une offensive en fa
veur du bloc-or. Il est certain que
pour notre pays les conséquences de
pareille politique économique sont
énormes. De toutes manières la Bel
gique doit s'attacher un des blocs
économiques existants. Nous croyons
utiles de documenter nos lecteurs ce
sujet, et nous ne pouvons mieux faire
que de reproduire l'avis de deux per
sonnalités de premier plan MM. Jas-
par et Francqui
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Rénommé pour ses hors-d'oeuvres variés.
M. Jaspar, minstre des Affaires étran
gères, a fait l'envoyé spécial de l'« Agence
Economique et Financière les déclara
tions suivantes
Depuis la prise de contact que j'ai
eue avec le gouvernement français derniè
rement Paris, j'ai pu me rendre compte
que l'identité de vue sur le terrain éco
nomique, qui existe entre la France et la
Belgique, pourraic nous amener déve
lopper sérieusement une politique qui s'in
spirerait d'un développement des échanges
entre les pays du bloc de l'or, c'est-à-dire
de ceux qui sont restés fidèles l'ortho
doxie monétaire. Pour ma part, je compte
collaborer effectivement l'organisation
d'un tel projet, car je le considère d'un in
térêt primordial pour tous les pays, qui,
luttant contre une concurrence, représentéc-
par le dumping des monnaies dévaluées,
ont le devoir de se défendre, en amélio
rant réciproquement leur commerce. Rien
ne s'oppose une ouverture plus franche
des frontières économiques entre nations lut
tant avec des armes égales pour assurer leu:
existence.
D'après moi, cette question domine tous
les autres problèmes du moment car de plus
en plus l'économique prime le poli
tique Le jour où les nations voudront
remettre de l'ordre dans leurs productions,
elles pourront en même temps pratiquer
une meilleure politique générale. Ce n'est
pas lorsque l'on est dans la misère que
l'on peut réfléchir et agir d'une manière
saine. Evidemment, la mise en pratique
d'une pareille politique ou si vous voulez
d'une entente économique entre les pays
du bloc-or demande une mure réflexion. II
s'agit toutefois d'aller vite et je pense que
nous pourrons bientôt trouver un système
qui permette d'élaborer un projet réalisant
cette idée. La question est de savoir s'il
faut d'abord traiter de nation nation ou
s'il faut nous mettre tous autour d'une
table pour discuter du problème. Bientôt,
j'espère, une décision dans cet ordre d'idées
sera prise et je soumettrai ensuite mes
collègues un projet d'action.
Les négociations qui se sont poursuivies
dernièrement Paris entre les délégués
français et belges comme suite mon voya
ge Paris, prouvent que l'on désire de
part et d'autre d'aboutir des résultats sa
tisfaisants. Nous avons déjà jeté les bases
de certains accords de principe, notamment
pour ce qui est d'une amélioration du con
tingentement du charbon belge. En madère
agricole, j'espère également que nous abou
tirons prochainement un accord satisfai
sant. En tous les cas, j'ai confiance dans
(Voir suite page 7)
e célébré V(IPD<
ent Anglais# I tllCS
Ce ne sera pas la gloire de la France
d'avoir déclanché le vote permettant la
Russie de siéger Genève. AI. Jaspar y ex
plique en termes précis les raisons qui mo
tivent l'abstention de la Belgique. Mais
c'est Al. Motta qu'est revenu le grand
mérite de défendre le point de vue moral.
Voici comment Al. Struye décrit dans La
Libre Belgique le climat dans lequel fut
prononcé ce discours.
Quand M. Motta, délégué de la Suisse,
s'avança vers la tribune, il y eut un vif
mouvement d'attention et de sympathie et
un silence religieux s'établit aussitôt.
M. Motta, vêtu de son immuable ja
quette un peu désuète, a l'allure d'un hon
nête clergyman. Le teint rougeaud, il a l'as
pect un peu fruste, mais il respire la bon
homie et la loyauté.
Il parle sans effets oratoires, mais avec
une sobre énergie, en martelant ses phra
ses, en les ponctuant de gestes vigoureux,
en élevant de temps autre la voix, et,
quand la pensée se hausse, en dressant
le bras vers le ciel comme s'il parlait d'une
chaire de vérité.
Son langage clair et courageux a pro
duit une impression profonde. Rarement
il m'a été donné de voir un auditoire aussi
bigarré et aussi sceptique dominé et remué
par un orateur qui n'a rien d'un artiste
ou d'un magicien mais qui sait faire parler
les faits.
M. Motta s'est, en débutant, déclaré dé
cidé parler avec ce sens de la mesure
et ce souci de la modération qui seuls ga
rantissent aux arguments leur efficacité».
Il a rappelé la position du Gouverne
ment suisse. La légation helvétique de Pe-
trograd a été pillée en 1918, un des fonc
tionnaires massacrés. Nous n'avons jamais
reçu un semblant d'excuse.
M. Motta signale que le Conseil fédé
ral a hésité longtemps entre l'abstention et
le vote négatif. Mais il doit aujourd'hui
tenir compte du vœu de l'opinion publi
que.
Suit alors une apologie émouvante de
l'esprit civique du peuple suisse. «Notre
opinion publique est libre et spontanée
Pas de presse officieuse. Pas de pression,
pas même de directives. Nous sommes fiers
de notre démocratie. Elle est une de nos
(Voir suite page 7)