ANNONCES NOTARIALES
LE SUD
A VENDRE
pour soixante-cinq mille frs français,
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dont un bloc de treize Hectares de bonnes
terres convenant soit la culture générale
soit la culture maraîchère.
Cette ferme est située dans le Sud-Ouesc
de la France près de Bayonne.
Pour tous renseignements s'adresser
Mr MAURICE REYNAERT, Docteur en
Droits, Ancien Notaire, 18, Rue Courte du
Marais Ypres. Demander rendez-vous pat
lettTe.
Etude du Notaire Albêric LAUW-'ERS
YPRES.
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MAISON DE MAITRE
située Ypres, 33, rue d'Elverdinghe
avec porte cochère, garage, cour et jardin
et toutes les installations modernes.
Libre le lr octobre.
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Ypres, 10, B. Maréchal French,
d'une superficie de 870 m', pouvant servir
pour commerce, garage, etc... Libre d'occu
pation.
Etude du Notaire THEVELIN
Messines.
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BELLE MAISON DE RENTIER
située Ploegsteert,
rue de Wairnetoq, avec fonds, cour et
jardin, d'une contenance totale de 7 ares
90 centiares, tenant d'un côté Mr Désiré
Despringre et de l'autre Mr Victor Cou
sin.
Libre d'occupation.
Séance unique
Mardi 16 octobre 1934
1 l/2 h. de l'après-midi au prétoire de
la Justice de Paix Messines, sous la pré
sidence de Monsieur le Juge de Paix.
Etude du Notaire DEVOS Wervicq.
A vendre de gré gré
UNE BELLE MAISON
avec cour et jardin
située Comines-Godshuis.
S'adresser pour renseignements en l'étude
du Notaire G. DEVOS, Wervicq.
EST LE JOURNAL
DE TOUTE LA RÉGION
Le Chômage.
Quoique la presse quotidienne ait
donné en entier l'important discours
prononcé par M. le Ministre Van
Isacker au Congrès des Employeurs
Chrétiens, nous croyons indispensable
de le redonner comme documentation
aux lecteurs du SUD Ce discours,
en effet, donne avec une telle préci
sion les directives gouvernementales,
qu'il vaut lui seul toute une bro
chure sur le chômage.
DISCOURS DE M. VAN ISACKER
Je suis convaincu que ce Congrès fera le
meilleur effet sur l'opinion publique en rai
son, non seulement, de l'ordre du jour
choisi, mais encore surtout des résolutions
que vous préconisez.
Le chômage est incontestablement un des
problèmes les plus pressants de notre épo
que. Ce problème suffirait lui seul pour
la tenue d'un congrès comme celui-ci. La
solution est sans nul doute fort complexe,
mais j'ai la conviction que vous êtes en
bonne voie. Tous vos rapports ont été in
spirés par cette idée directrice que 1 indus
trie et le commerce ont attiré, depuis quel
que temps, trop de travailleurs et qu'un
certain équilibre doit être rétabli.
L'origine du mal.
Il importe, en effet, de faire une distinc
tion fondamentale entre le chômage con
joncturel, d'une part, résultat d'un affais
sement du cycle économique, et le chômage
permanent, d'autre part, qui est appelé
continuer en temps de prospérité, même au
cas de relèvement de la conjoncture. L'exem
ple de l'étranger est là pour établir que,
même en période de grande prospérité, le
marché du travail demeure encombré par
un certain nombre de chômeurs permanents.
Ce fut le cas dans tous les grands pays
industriels, en Angleterre, en Allemagne et
aux Etats-Unis, pour ne citer que ces trois
là. La reconstruction économique après la
guerre a provoqué dans ces pays un appel
considérable la main-d'œuvre, favorisée
d'ailleurs par l'inflation. Il faut s'attendre
ce que des tendances économiques déter
minées qui se sont nettement dessinées
l'étranger, fassent également sentir leur in
fluence l'intérieur de nos frontières. De
puis le début de la crise en 1929, nous
avons vu se modifier les données du pro
blème économique des transformations dé
finitives se sont opérées, des modifications
fondamentales sont apparues dans l'orien
tation et l'intensité du négoce internatio
nal. La limitation des marchés a eu pour
effet de menacer un pays normalement ex
portateur comme la Belgique, d'un chô
mage structure! oui ne manquerait pas de
s'établir d'une façon permanente si des me
sures adéquates n'étaient prises.
Si l'on compare l'enquête sur les condi
tions de travail de 1869, celle qui fut
entreprise en 1926, l'on demeure frappé
par le fait qu'en 30 ans la masse des tra
vailleurs, occupés dans 1 industrie, a plus
que doublé. En effet, dans les entreprises
occupant 10 ouvriers et plus, il n'y avait,
en 1896, que 522.000 ouvriers et ouvrières
occupées. Ce chiffre atteignait 697.000 en
1910, pour passer en 1926, 1.800.000.
De 1926 1930, nous avons connu plu
sieurs années de réelle prospérité. Les en
quêtes sociales nous montrent qu'en 4 ans
de temps 130.000 ouvriers et ouvrières ont
encore été embauchés dans l'industrie.
Est-il, dès lors, étonnant que déjà au
cours du premier hiver de la crise en 1930,
nous constations parmi les travailleurs de
l'industrie et du commerce 147.000 chô
meurs complets et 229.000 chômeurs par
tiels. A ce moment déjà, nous nous trou
vions devant cette tragique et impression
nante constatation que 24 p. c. du total
des travailleurs recensés étaient complète
ment ou partiellement réduits au chômage.
Nous ne le savions pas alors pour le motif
qu'environ 60 p. c. des chômeurs recensés
n'étaient pas assurés cette époque. Mais
les résultats de l'enquête entreprise en 1930,
nous permettent depuis 4 mois d'avoir con
firmation de ces données.
Sans aucun doute, l'avenir peut encore
nous réserver des moments où nous man
querons de main-d'œuvre, même après l'ap
plication d'une stricte rationalisation.
La gravité
Par ailleurs, il y a un siècle, après le
développement du machinisme, l'on a con
nu de longues années de travail abondant.
Il semble cependant, eu égard aux tendan
ces actuelles de l'activité économique et de
la politique commerciale internationale, que
notre génération ne connaîtra plus ces temps
heureux et que nous continuerons porter
la charge d'un chômage intéressant des di
zaines de mille ouvriers. Et je ne dois pas
vous décrire tout ce qu'implique de pré
judiciable tous points de vue la persis
tance d'un chômage permanent. Cette situa
tion impliquerait la nécessité, pour une par
tie de la population productive, de tra
vailler pour faire face des charges finan
cières de plusieurs centaines de millions né
cessaires pour l'entretien des chômeurs.
L'économie nationale est menacée dans
ses fondements, l'ordre public, la paix so
ciale sont compromis par la présence con
tinue d'une armée de 170.000 chômeurs
complets et d'un nombre encore plus grand
de chômeurs partiels.
Un sentiment de désespoir doit s'em
parer de tous ceux qui ont supporter cette
épreuve. Le maintien de la dépression du
marché du travail signifie que des charges
insupportables pèseront demeure sur l'in
dustrie et, par contre-coup, sur les salaires.
Il importe de ne pas perdre de temps
dans la recherche d'une solution. J'ai la
conviction qu'en ce qui concerne la réa
lisation des résultats immédiats et tangi
bles le problème du chômage doit être guidé
par cette idée directrice qu 'un bien-être ap
parent a drcûnê trop de main-d'oeuvre vers
l'industrie et qu'il importe de réaliser, dans
l'avenir, un plus juste équilibre entre les
offres et les demandes de travail. Tous
les rapports qui ont été présentes ce con
grès partent de cette idée. Vous avez établi
que ce fut une politique erronée que d'at
tirer tant d'ouvriers étrangers dans notre
pays au cours des dernières années.
P
Les étrangère
Il y avait en 1930, 111.000 étrangers, par
mi lesquels 77.600 ouvriers et 15.000 em
ployés occupés dans l'industrie et le com
merce, alors que 155.000 Belges étaient ré
duits au chômage complet. Dans la pro
vince de Hainaut, nous avons, l'heure
actuelle, 5.000 chômeurs complets dans
l'industrie des mines. Il y a dans la même
province 5.000 célibataires étrangers, sans
charge de famille, occupés dans les char
bonnages. Ces 5.000 chômeurs coûtent an
nuellement plus de 20 millions au Fonds
de crise. Dans nombre d'industrie nous n'a
vons pas plus de chômeurs complets que
de travailleurs étrangers. Je crois donc pou
voir exprimer la conviction que lorsqu'une
industrie n'est plus même de nourrir ses
compatriotes, c'est une erreur d'y admettre
des travailleurs étrangers, surtout si nous
constatons que les fabricants partiellement
produits par ces étrangers sont écartés des
autres pays t>ar des mesures de protection,
alors que d'autre part, nos propres com
patriotes ne sont admis travailler l'ex
térieur de nos frontières que dans les bor
nes d'un contingentement très strict.
Le travail des femmes.
Vous avez également examiné le pro
blème du travail des femmes. Il y a trop
de femmes occupées dans l'industrie, sur
tout de femmes mariées. De 1896 1926,
la population masculine a augmenté dans
l'industrie de 99 p. c., alors que cette
augmentation est de 150 p. c. pour les
ouvrières. De 1926 1930, cette situation
s'est quelque peu améliorée, mais depuis
lors, en pleine crise, nous avons relevé une
augmentation anormale du travail féminin.
En 1930, le commerce et l'industrie occu
paient 114.000 femmes mariées et 230.000
célibataires. Il résulte d'investigations ef
fectuées dans le ressort du Fonds de chô
mage de Louvain que 20 p. c. des chô
meurs complets envoient leur femme la
fabrique. Cette proportion atteint 25 p. c.
Saint-Nicolas. Dans ces mêmes villes,
j'ai relevé que 60 p. c. de nos chômeurs
sont âgés de 20 40 ans. 80 p. c. au moins
des chômeurs dont la femme travaille n'ont
pas d'enfants, ou tout au plus un enfant.
Ces chiffres font réfléchir. Ils posent non
seulement un problème d'ordre financier,
mais encore un problème d'ordre moral,
social et national. Les possibilités du tra
vail sont détruites chez un grand nombre
de jeunes pères de famille les ménages
sont minés et l'on compromet ainsi
l'avenir. Je sais bien que les chefs d'entre
prise se procurent de la sorte une main-
d'œuvre bon marché parce que ces fem
mes travaillent bas salaires et elles accep
tent ces bas salaires pour ne pas diminuer
le montant du secours-chômage alloué leur
mari. C'est l'Etat qui paie la différence et
l'Etat fait peser cette charge sur l'industrie.
L'on se demande où est, en fin de compte,
le bénéfice de cette malsaine spéculation.
Les vieillards.
Nombre de jeunes gens sont chômeurs
non moins nombreux sont les jeunes pères
de famille qui ne trouvent pas de travail
et, d'autre part, l'industrie occupe encore
des milliers de vieillards de plus de 65 ans.
Les dossiers que je possède en matière de
pensions de vieillesse établissent qu'r/ y a
encore 80.000 vieillards de plus de 65 ans
qui disposent de revenus professionnels
Le roulement.
Vous avez également au cours de vos
assises, expliqué la question du roulement.
Je vous en félicite. Lorsque l'industrie est
contrainte de travailler temps réduit, il
est préférable de répartir le travail dispo
nible entre tous les ouvriers plutôt que de
contraindre un certain nombre de travail
leurs l'inactivité totale. Les pouvoirs pu
blics ont évidemment ici certaines mesures
prendre afin de ne pas contrarier le rou
lement par l'application de taxes spéciales
sur le personnel occupé ou par des augmen
tations des charges sociales.
Conclusions.
Je conclus Le problème du chômage
doit être attaqué avec la ferme intention
de diminuer le nombre des chômeurs et
d'assurer du travail ceux qui sont nor
malement appelés en avoir et qui sont
avant tout nos propres compatriotes, la
main-d'œuvre masculine, les ouvriers qui
sont dans la pleine force de l'âge, et j'ajoute
ceux qui ne trouvent pas déjà dans l'agri
culture et le petit commerce de quoi sub
venir leurs besoins.
Le gouvernement prépare actuellement
une série de mesures pour combattre le chô
mage. Nous ferons en sorte de multiplier
les occasions de travail mais que l'on ne
s'imagine pas que le problème puisse être
résolu par des procédés artificiels. Le salut
se trouve ailleurs. Dans la prise des me
sures envisagées, je me laisserai évidem
ment guider par les idées que je viens de
vous exposer et ces mesures inciteront tant
les patrons que les ouvriers suivre une
politique plus saine, qui doit insensible
ment, mais cependant en un temps assez
court, aboutir une diminution apprécia
ble de cette calamité qui menace notre éco
nomie nationale, qui compromet la paix so
ciale et qui fait le désespoir des masses
j'ai nommé le chômage.
Je sais qu'au milieu des employeurs chré
tiens où je me trouve actuellement, je puis
compter sur un appui moral et sur une
collaboration totale, et je m'en réjouis.
Lorsque tous les efforts s'assemblent, les
plus lourdes tâches deviennent plus faciles
se réaliser.
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