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Quoique la presse quotidienne ait donné en entier l'important discours prononcé par M. le Ministre Van Isacker au Congrès des Employeurs Chrétiens, nous croyons indispensable de le redonner comme documentation aux lecteurs du SUD Ce discours, en effet, donne avec une telle préci sion les directives gouvernementales, qu'il vaut lui seul toute une bro chure sur le chômage. DISCOURS DE M. VAN ISACKER Je suis convaincu que ce Congrès fera le meilleur effet sur l'opinion publique en rai son, non seulement, de l'ordre du jour choisi, mais encore surtout des résolutions que vous préconisez. Le chômage est incontestablement un des problèmes les plus pressants de notre épo que. Ce problème suffirait lui seul pour la tenue d'un congrès comme celui-ci. La solution est sans nul doute fort complexe, mais j'ai la conviction que vous êtes en bonne voie. Tous vos rapports ont été in spirés par cette idée directrice que 1 indus trie et le commerce ont attiré, depuis quel que temps, trop de travailleurs et qu'un certain équilibre doit être rétabli. L'origine du mal. Il importe, en effet, de faire une distinc tion fondamentale entre le chômage con joncturel, d'une part, résultat d'un affais sement du cycle économique, et le chômage permanent, d'autre part, qui est appelé continuer en temps de prospérité, même au cas de relèvement de la conjoncture. L'exem ple de l'étranger est là pour établir que, même en période de grande prospérité, le marché du travail demeure encombré par un certain nombre de chômeurs permanents. Ce fut le cas dans tous les grands pays industriels, en Angleterre, en Allemagne et aux Etats-Unis, pour ne citer que ces trois là. La reconstruction économique après la guerre a provoqué dans ces pays un appel considérable la main-d'œuvre, favorisée d'ailleurs par l'inflation. Il faut s'attendre ce que des tendances économiques déter minées qui se sont nettement dessinées l'étranger, fassent également sentir leur in fluence l'intérieur de nos frontières. De puis le début de la crise en 1929, nous avons vu se modifier les données du pro blème économique des transformations dé finitives se sont opérées, des modifications fondamentales sont apparues dans l'orien tation et l'intensité du négoce internatio nal. La limitation des marchés a eu pour effet de menacer un pays normalement ex portateur comme la Belgique, d'un chô mage structure! oui ne manquerait pas de s'établir d'une façon permanente si des me sures adéquates n'étaient prises. Si l'on compare l'enquête sur les condi tions de travail de 1869, celle qui fut entreprise en 1926, l'on demeure frappé par le fait qu'en 30 ans la masse des tra vailleurs, occupés dans 1 industrie, a plus que doublé. En effet, dans les entreprises occupant 10 ouvriers et plus, il n'y avait, en 1896, que 522.000 ouvriers et ouvrières occupées. Ce chiffre atteignait 697.000 en 1910, pour passer en 1926, 1.800.000. De 1926 1930, nous avons connu plu sieurs années de réelle prospérité. Les en quêtes sociales nous montrent qu'en 4 ans de temps 130.000 ouvriers et ouvrières ont encore été embauchés dans l'industrie. Est-il, dès lors, étonnant que déjà au cours du premier hiver de la crise en 1930, nous constations parmi les travailleurs de l'industrie et du commerce 147.000 chô meurs complets et 229.000 chômeurs par tiels. A ce moment déjà, nous nous trou vions devant cette tragique et impression nante constatation que 24 p. c. du total des travailleurs recensés étaient complète ment ou partiellement réduits au chômage. Nous ne le savions pas alors pour le motif qu'environ 60 p. c. des chômeurs recensés n'étaient pas assurés cette époque. Mais les résultats de l'enquête entreprise en 1930, nous permettent depuis 4 mois d'avoir con firmation de ces données. Sans aucun doute, l'avenir peut encore nous réserver des moments où nous man querons de main-d'œuvre, même après l'ap plication d'une stricte rationalisation. La gravité Par ailleurs, il y a un siècle, après le développement du machinisme, l'on a con nu de longues années de travail abondant. Il semble cependant, eu égard aux tendan ces actuelles de l'activité économique et de la politique commerciale internationale, que notre génération ne connaîtra plus ces temps heureux et que nous continuerons porter la charge d'un chômage intéressant des di zaines de mille ouvriers. Et je ne dois pas vous décrire tout ce qu'implique de pré judiciable tous points de vue la persis tance d'un chômage permanent. Cette situa tion impliquerait la nécessité, pour une par tie de la population productive, de tra vailler pour faire face des charges finan cières de plusieurs centaines de millions né cessaires pour l'entretien des chômeurs. L'économie nationale est menacée dans ses fondements, l'ordre public, la paix so ciale sont compromis par la présence con tinue d'une armée de 170.000 chômeurs complets et d'un nombre encore plus grand de chômeurs partiels. Un sentiment de désespoir doit s'em parer de tous ceux qui ont supporter cette épreuve. Le maintien de la dépression du marché du travail signifie que des charges insupportables pèseront demeure sur l'in dustrie et, par contre-coup, sur les salaires. Il importe de ne pas perdre de temps dans la recherche d'une solution. J'ai la conviction qu'en ce qui concerne la réa lisation des résultats immédiats et tangi bles le problème du chômage doit être guidé par cette idée directrice qu 'un bien-être ap parent a drcûnê trop de main-d'oeuvre vers l'industrie et qu'il importe de réaliser, dans l'avenir, un plus juste équilibre entre les offres et les demandes de travail. Tous les rapports qui ont été présentes ce con grès partent de cette idée. Vous avez établi que ce fut une politique erronée que d'at tirer tant d'ouvriers étrangers dans notre pays au cours des dernières années. P Les étrangère Il y avait en 1930, 111.000 étrangers, par mi lesquels 77.600 ouvriers et 15.000 em ployés occupés dans l'industrie et le com merce, alors que 155.000 Belges étaient ré duits au chômage complet. Dans la pro vince de Hainaut, nous avons, l'heure actuelle, 5.000 chômeurs complets dans l'industrie des mines. Il y a dans la même province 5.000 célibataires étrangers, sans charge de famille, occupés dans les char bonnages. Ces 5.000 chômeurs coûtent an nuellement plus de 20 millions au Fonds de crise. Dans nombre d'industrie nous n'a vons pas plus de chômeurs complets que de travailleurs étrangers. Je crois donc pou voir exprimer la conviction que lorsqu'une industrie n'est plus même de nourrir ses compatriotes, c'est une erreur d'y admettre des travailleurs étrangers, surtout si nous constatons que les fabricants partiellement produits par ces étrangers sont écartés des autres pays t>ar des mesures de protection, alors que d'autre part, nos propres com patriotes ne sont admis travailler l'ex térieur de nos frontières que dans les bor nes d'un contingentement très strict. Le travail des femmes. Vous avez également examiné le pro blème du travail des femmes. Il y a trop de femmes occupées dans l'industrie, sur tout de femmes mariées. De 1896 1926, la population masculine a augmenté dans l'industrie de 99 p. c., alors que cette augmentation est de 150 p. c. pour les ouvrières. De 1926 1930, cette situation s'est quelque peu améliorée, mais depuis lors, en pleine crise, nous avons relevé une augmentation anormale du travail féminin. En 1930, le commerce et l'industrie occu paient 114.000 femmes mariées et 230.000 célibataires. Il résulte d'investigations ef fectuées dans le ressort du Fonds de chô mage de Louvain que 20 p. c. des chô meurs complets envoient leur femme la fabrique. Cette proportion atteint 25 p. c. Saint-Nicolas. Dans ces mêmes villes, j'ai relevé que 60 p. c. de nos chômeurs sont âgés de 20 40 ans. 80 p. c. au moins des chômeurs dont la femme travaille n'ont pas d'enfants, ou tout au plus un enfant. Ces chiffres font réfléchir. Ils posent non seulement un problème d'ordre financier, mais encore un problème d'ordre moral, social et national. Les possibilités du tra vail sont détruites chez un grand nombre de jeunes pères de famille les ménages sont minés et l'on compromet ainsi l'avenir. Je sais bien que les chefs d'entre prise se procurent de la sorte une main- d'œuvre bon marché parce que ces fem mes travaillent bas salaires et elles accep tent ces bas salaires pour ne pas diminuer le montant du secours-chômage alloué leur mari. C'est l'Etat qui paie la différence et l'Etat fait peser cette charge sur l'industrie. L'on se demande où est, en fin de compte, le bénéfice de cette malsaine spéculation. Les vieillards. Nombre de jeunes gens sont chômeurs non moins nombreux sont les jeunes pères de famille qui ne trouvent pas de travail et, d'autre part, l'industrie occupe encore des milliers de vieillards de plus de 65 ans. Les dossiers que je possède en matière de pensions de vieillesse établissent qu'r/ y a encore 80.000 vieillards de plus de 65 ans qui disposent de revenus professionnels Le roulement. Vous avez également au cours de vos assises, expliqué la question du roulement. Je vous en félicite. Lorsque l'industrie est contrainte de travailler temps réduit, il est préférable de répartir le travail dispo nible entre tous les ouvriers plutôt que de contraindre un certain nombre de travail leurs l'inactivité totale. Les pouvoirs pu blics ont évidemment ici certaines mesures prendre afin de ne pas contrarier le rou lement par l'application de taxes spéciales sur le personnel occupé ou par des augmen tations des charges sociales. Conclusions. Je conclus Le problème du chômage doit être attaqué avec la ferme intention de diminuer le nombre des chômeurs et d'assurer du travail ceux qui sont nor malement appelés en avoir et qui sont avant tout nos propres compatriotes, la main-d'œuvre masculine, les ouvriers qui sont dans la pleine force de l'âge, et j'ajoute ceux qui ne trouvent pas déjà dans l'agri culture et le petit commerce de quoi sub venir leurs besoins. Le gouvernement prépare actuellement une série de mesures pour combattre le chô mage. Nous ferons en sorte de multiplier les occasions de travail mais que l'on ne s'imagine pas que le problème puisse être résolu par des procédés artificiels. Le salut se trouve ailleurs. Dans la prise des me sures envisagées, je me laisserai évidem ment guider par les idées que je viens de vous exposer et ces mesures inciteront tant les patrons que les ouvriers suivre une politique plus saine, qui doit insensible ment, mais cependant en un temps assez court, aboutir une diminution apprécia ble de cette calamité qui menace notre éco nomie nationale, qui compromet la paix so ciale et qui fait le désespoir des masses j'ai nommé le chômage. Je sais qu'au milieu des employeurs chré tiens où je me trouve actuellement, je puis compter sur un appui moral et sur une collaboration totale, et je m'en réjouis. Lorsque tous les efforts s'assemblent, les plus lourdes tâches deviennent plus faciles se réaliser. i

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Le Sud (1934-1939) | 1934 | | pagina 10