SALVATOR (Suite) La région est une plaine basse, sans ondulation apparente. Les digues de l'Yser et le remblai du chemin de fer y marquent un relief, celles-là de 2 3 mètres, celui-ci de 1 2 mètres. Aux environs de Dixmude, la rive droite de l'Yser domine la rive gau che. Alors que l'altitude peu près constante de celle-ci est de 3 mètres, l'autre atteint vers Beerst, la cote 1 0 vers Clercken, les cotes 35 et même 4L La partie basse est l'immense pâtu re très découverte du Veurne-Am- bacht. Les parcelles sont limitées par des fossés pour la plupart pleins d'eau. Les arbres sont rares, en dehors de rangées claires plantées le long des grandes routes. Quelques saules au bord des fossés, quelques pommiers autour des fermes isolées, semées dans la région. Ces fermes sont très nom breuses avec la petite agglomération de maisons qui entoure l'église des villages, ce sont les seuls couverts de la contrée. Hors des routes et chemins, d ailleurs peu nombreux, le mouvement des troupes est difficile. Outre les fossés de séparation des pâtures, le Kool- hofvaart, le Noordvaart ou Groot Be- verdijk, le Klein Beverdijk ou Reigers- vliet, l'Oostkerke Vaart, le Bertegat- vaart dessinent un lacis compliqué de rivières canalisées qu'on ne peut fran chir sans passerelles. A 10 kilomètres environ en arrière de l'Yser, le canal de Loo Furnes, plus large et bordé de digues, consti tue une seconde ligne d'eau de valeur défensive appréciable. Le Veurne-Ambacht est, presque tout en entier, au-dessous du niveau de la mer marée haute. Un jeu d é- cluses près de Nieuport sert évacuer, marée basse, le trop-plein des eaux intérieures. Inversement, l'ouverture des écluses, au moment propice du flux, permet de tendre des inonda tions. Tel est l'aspect du dernier lambeau de la Patrie qu'allait imprégner de son sang près d'un tiers de l'armée belge. La défense de l'Yser avait été ré partie de la manière suivante 2e division de la mer au pont de Saint-Georges, avec postes avancés Lombaertzyde et Mannekensveer 1 re division des abords du pont de Saint-Georges au milieu de la boucle de Tervaete, avec tête de pont Schoorbakke et poste avancé Schoore 4e division de l'aval de Tervaete jusqu'à hauteur de la ferme Den Tor- ren, avec postes avancés Keyem et Beerst Brigade de fusiliers marins français, lie et 12e de ligne, en tête de pont Dixmude 5e division de Saint-Jacques-Cap- pelle Driegrachten, avec tête de pont Luyghem 6e division de Merckem Boe- «inghe, où elle se reliait aux territo riaux français. La 1 re division de cavalerie était au sud de la forêt d'Houthulst La 2e division de cavalerie avait été placée en réserve vers Nieuport, ainsi que deux brigades de la 3e di vision vers Lampernisse. Dans la plupart des brigades mix tes, les régiments étaient réduits 3 bataillons. L'infanterie comptait au to tal 48.000 fusils l'armée entière 70.000 hommes. 6,000 fusilliers ma rins lui avaient été adjoints. L'ennemi espéra en venir facile ment bout. 11 y employa d'abord 100.000 hommes d'infanterie et 350 canons. Dans l'après-midi du 15, les ren seignements recueillis sur les mouve ments de l'ennemi faisaient prévoir une attaque prochaine sur le front Dixmude-Nieuport. Le jour suivant, le combat s'établit dans la matinée Saint-Pierre-Cap- pelle. où se trouvait la cavalerie de la Ire division d'armée, qui fit quelques prisonniers, et dans l'après-midi Dix mude. Là, les Allemands altaouèrent la ville après bombardement prélimi naire des simples tranchées dont se composait la défense. Les fusiliers marins, appuyés par 6 batteries bel ges, repoussèrent cette attaque. L'ac tion dégénéra en une canonnade qui ne cessa qu'à la nuit close. l-e J 7 octobre, de fortes colonnes ennemies, partant d'Ostende et de Bru ges, s'avancèrent vers l'Yser d'autres forces marchèrent de Staden sur Zar- ren. Une nouvelle attaque, précisant de plus en plus la concentration des efforts allemands, fut faite sur Ratte- valle le hameau, bombardé, fut in cendié. Saint-Pierre-Cappelle fut éga lement canonné. Les 4e et 7e divisions de cavalerie française, marchant par le nord de la forêt de Houthulst, chassèrent de la région les partis avances de 1 ennemi. La Ire division de cavalerie belge les appuya droite, en se portant de Langemark sur N/ijfwegen et Ondank, où, vers 10 heures du matin, elle ca- nonna violemment une colonne enne mie débouchant de Staden. Les obu- siers allemands ripostèrent la division se retira la lisière est de la forêt (1 Comme la présence de ces forces permettait de réduire la densité des troupes d'occupation sur l'Yperlée, la 5e division fut ramenée de Noord- schoote-Luyghem Lampernisse, où elle remplaça la 3e division dirigée sur Avecapelle. Une brigade de la 6e division combla l'intervalle ainsi ou vert Luyghem. Le 18 octobre, les Allemands atta quèrent les postes avancés de Lom baertzyde, Mannekensveere, Beerst et Keyem. Vers midi, tous étaient canonnés, ainsi que les abords du pont de Schoo- bakke. Appuyé par la flottille britannique, le poste de Lombaertzyde repoussa 1 assaut de la 4e division d'ersatz. Le 7e de ligne Mannekensveere céda sous une première attaque, mais re prit ses positions dans la soirée. A Schore, après quatre heures de bombardement, une avant-garde du Ille corps de réserve s'empara du vil lage, ne parvint pas a en déboucher, mais résista une contre-attaque de la 1 re division d'armée. Les grand'gardes du 10e de ligne, qui occupaient Keyem, durent reculer sur Kasteelhoek sous la pression de la 6e division de réserve. Renforcées, elles se reportèrent en avant dans la nuit et reprirent la lisière du village. Le major Funck. du 10e de ligne, fut tué dans ce combat. Beert résista. Les fusiliers marins poussèrent, Eessen, un poste avancé au delà du quel le goum marocain lança des re connaissances. Entre Dixmude et la Lys, le corps de cavalerie française re çut comme direction d'attaque Thou- rout et Roulers, pendant que la 7e di vision britannique marcherait sur Me- nin. Mais l'arrivée de forces ennemies importantes Thourout, Roulers et Courtrai empêcha lé mouvement de se poursuivre l'est de la ligne Zarren- Staden - Westroosebeke - Moorslede - Therland (ouest de Dadizeele). En arrière de ces troupes, sur l'Yper lée, la présence de la 6e division n'é tait plus indispensable. Elle reçut l'or dre de quitter Noordschoote et Boe- singhe pour venir se placer en seconde ligne l'ouest de Dixmude. Le roi inspecta, ce jour-là, la dé fense de Dixmude. Le 19, l'attaque des positions bel ges s'accentua avec plus de violence la droite, elle se développait devant Lombaertzyde, Saint-Georges et Man nekensveere. A Lombaertzyde, deux assauts de l'ennemi échouèrent. Toutefois, en dé pit du canon des navires alliés, l'ar tillerie ennemie continuait s'acharner sur les fronts de Nieuport, en butte un bombardement de plus en plus pré cis. Vers 10 heures, le pont de l'Union fut mis hors de service par un obus de gros calibre le détachement du 7e de ligne évacua Mannekensveere et se re tira sur la rive gauche du fleuve. Devant Saint-Georges, malgré l'ap pui d'une violente canonnade, les ef forts allemands restèrent sans effet. La tête de pont de Schoorbakke ne fut pas attaquée par l'infanterie. Par contre l'action de l'artillerie lourde allait croissant sans cesse. Keyem, re pris l'aube du 19, fut reperdu dans la matinée et ne put être reconquis. Le 1 3e de ligne, qui avait contre-atta- qué sous une pluie de shrapnells et d'obus, fut pris en flanc par des ren forts allemands accourus de Hoog- veld. Beerst, tombé aux mains des Alle mands au petit jour, fut ensuite le théâtre d'une action très vive. Les fu siliers marins prirent pied, peu après midi, dans le village en feu d'abord repoussés, ils s'en rendirent maîtres dans la soirée. La 5e division d'armée coopéra cette action. Dans le but de soulager les défen seurs de Keyem et de Beerst, elle re çut mission de faire une attaque de flanc par Eessen et Vladsloo. Le 3e chasseurs pied occupa Vladsloo, de concert, gauche, avec les fusiliers marins, droite avec le 1 er de ligne qui déboucha par Kruisstraat, au nord du canal de Handzaeme, et se dirigea sur Bovekerke. Le mouvement était en bonne voie, lorsque l'approche de fortes colonnes ennemies débouchant de Roulers obligèrent le commande ment l'arrêter. C'étaient les têtes du XXIlIe corps de réserve. Elles trouvèrent sur leur chemin, en tre Handzaeme et Roulers, la 1 re di vision de cavalerie qui, d'accord avec la 4e division de cavalerie française, opérait vers Cortemark et Thourout. Un détachement de la 6e division, for mé d'un bataillon de grenadiers et d'une batterie qui lui servait de sou tien, eut un contact avec elles près de Staden. ÉËItlËÉHEy.tu 'iàc La 5 e division Oostkerke (1). d' armee revint 1 Liste des officiers tués le I 7 octobre Staden. Médecin de régiment Debon- gnie, du 2e guides médecin-adjoint Bau- doux. de l'artillerie cheval. I Liste des officiers tué le 1 9 octobre Keyem major Delcourt, du 13e de li gne Staden major Dubreucq, du 2e grenadiers Saint-Georges capitaine-com mandant Dungelhoef, du 7e de ligne. Staden lieutenant de Roissart, du 2e gre nadiers Kasteelhoek lieutenant Fabry, du 1 3e de ligne Wercken sous-lieutenant Bottelsbergbs, des cyclistes. Le" corps de cavalerie française at taqua Roulers vers midi mais il dut se replier sur le front forêt de Hout- hulst-Westroosebeke. Une de ses di visions, la 5 e, avait été sensiblement éprouvée au cours de la journée. La 6e brigade de cavalerie britanni que occupa Ledeghem et Rolleghem- capelle. La retraite des Français Roulers, l'apparition des troupes ennemies l'ouest de Courtrai et au nord de Me- nin la firent revenir sur Moorslede. Le 20, l'armée belge n'occupait plus sur la rive droite de l'Yser, entre Dix mude et la mer .que les têtes de pont situées aux extrémités de ce front. Les Allemands s'efforcèrent de s'en emparer pendant que les XXIIe et XXIIIe corps de réserve achevaient leur déploiement le long du fleuve. Deux bataillons du be tenaient Lom baertzyde, la gauche la mer la droite, la ferme Bamburf. Le 3e ba taillon du 6e raccordait cette position au 7e de ligne, qui occupait la digue de l'Yser au nord de Saint-Georges. A l'aube, la 4e division d'ersatz dé boucha de Westende. Son effort porta d'abord sur la ferme Bamburg qui, perdue au début de la journée, fut re prise vers 9 heures par un bataillon du 9e de ligne, envoyé par la 3e divi sion d'armée. A 13 heures, un assaut général de la tête de pont fut repoussé mais deux heures plus tard, dans un nou vel assaut, l'ennemi força la ligne bel ge au sud-est de Lombaertzyde. Une contre-attaque du 9e de ligne ne réus sit pas rétablir les affaires. Nos troupes se retirèrent sur la tête de pont de Palingbrug, 600 mètres en ar rière. où elles résistèrent outrance. Après treize heures de combat, les Allemands occupèrent Lombaertzyde, sans parvenir pousser plus loin. A Dixmude, le 12e de ligne et 6 compagnies du lie gardaient la tête de pont sur la rive droite la brigade de fusiliers marins bordait la rive gau che du fleuve 6 compagnies du lie de ligne formaient la réserve Caes- kerke. L'amiral Ronarc'h commandait le groupement. L'artillerie lourde allemande, postée vers le Praetbosch, commença, dès 6 h. 30, le bombardement de la ville. A 8 heures, la cavalerie française fut refoulée de Zarren. Bientôt, l'infante rie ennemie déboucha de Beerst et Vlaedsloo (43e division de réserve) et d'Eessen (XXIIIe corps de réser ve), marchant concentriquement sur Dixmude. Le bombardement redoubla, causant aux troupes belges des pertes sensibles le capitaine-commandant Pouplier fut tué cet endroit. 9 batte ries de la 5e division furent appelées la rescousse. A 15 heures, l'infanterie ennemie, arrivée portée, donna l'as saut. Elle avait écrasé une compagnie du 12e et pénétré dans les lignes quand le 1 1 e de ligne belge et les 2 compagnies de fusiliers Souillé et Lu cas la rejetèrent en désordre. A 19 heures, la situation était rétablie. (A suivre Bicyclettes de Luxe Pourvues des meilleurs perfec tionnements. Modèles pour SPORT TOURISTES TRAVAIL TRANSPORT Motocyclettes légères des PRIX TRES MODÉRÉS En vente chez les Agents.

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Le Sud (1934-1939) | 1934 | | pagina 6