LE les Bonnes soirées Journ"' pub,ie un roman de HaariM Les Travailleurs Belges en France. Le sort des en France. Un meeting de protestation des frontaliers Les accords qui lient celle-ci la Belgique, en cette matière, doivent être respectés. La question du renvoi de la main- d'œuvre étrangère par la France et ce projet touche particulièrement la main-d'œuvre belge nous paraît tellement grave que, quoique nous lui ayons déjà consacré un article, nous pensons qu'il est nécessaire d'y revenir de nouveau. Les arguments abondent contre la décision du Gou vernement français spécifiant Il ne sera plus délivré, de nouveaux en trants, de cartes de travail. Le renou vellement des cartes déjà données sera soumis un examen très minutieux. Sous réserve des cas exceptionnels, dont le ministre du Travail sera juge, aucune carte de durée réduite ne pour ra être renouvelée, sauf si son titulaire réside en France depuis deux ans. Ces mesures pourraient peut-être être acceptées, si elles étaient appliquées avec la plus large tolérance mais il est craindre que les administrations interprètent précisément le communi qué officiel dans un tout autre esprit. Quant l'initiative de M. le député Petsche, de l'établissement, la charge de l'employeur, d'une taxe de 1 0 p. c. des salaires payés par eux aux travailleurs étrangers résidant en Fran ce depuis moins de dix ans, sans que cette taxe puisse être inférieure 5 francs par jour et par travailleur, elle nous paraît d'une xénophobie non en core atteinte. Il n'est pas possible que celui qui a suggéré une telle mesure ait songé aux réactions dangereuses qu'elle susciterait. M. de Gaiffier d'Hestroy est allé exprimer au Gouvernement français la fâcheuse impression que l'annonce des restrictions envisagées ferait en Bel gique. Succédant l'autre contingen tement, celui des marchandises, ce régime prohibitif de la main-d'œu vre, qui est une importation comme une autre, paraît tout fait imprévu, après les déclarations de M. Flandin, qui avait, au contraire, parlé de la né cessité de desserrer l'étau protection niste, et des promesses de M. Lamou- reux qui, la Commission économique des pays du Bloc de l'Or, avait sug géré pour ceux-ci une augmentation de 10 p. c. des échanges. Au sur plus, notre ambassadeur avait faire valoir de nombreux arguments, tant de droit que d'équité, et certainement il n'y a pas manqué. Rappelons, de nouveau, qu'il y a le traité de travail, du 24 décembre 1924, qui spécifie que les deux gou vernements s'engagent laisser péné trer librement les ouvriers et leurs fa milles dans le pays de destination, y séjourner et en sortir moyennant l'ob servation de certaines formalités admi nistratives. Des restrictions sont pré vues, il est vrai, mais elles ne visent que les émigrants venant individuelle ment et spontanément chercher du tra vail en France, et non les travailleurs qui y sont fixés ou les frontaliers qui y sont fixés ou les fiontaliers pourvus d'emploi. Un accord du 4 juillet 1928 a pré cisé la situation des frontaliers et des saisonniers, et une convention du 8 mars 1934 a délimité les zones fron talières belges. Légalement, le Gouvernement n'est pas autorisé modifier, de façon uni latérale, l'accord passé avec la Bel gique. ON DOIT DONC CONSIDÉ RER COMME ILLÉGAL LE REFUS DE RENOUVELLEMENT DES CAR TES DE TRAVAIL DONT LA FRANCE A TOUJOURS DIT, QUAND IL S'AGISSAIT DE LA TAXE QUI LES FRAPPE. QUE CE N'EST QU'UNE FORMALIÉ ADMI NISTRATIVE. Tout aussi illégale, au surplus, était la prétention d'une circu laire d'octobre 1933 de ranger les frontaliers belges en deux catégories, ceux qui sont entrés en France avant le 1 r juillet 1 929, et ceux qui y péné trèrent après. II nous souvient que, pendant longtemps, Espagnols et An glais, et même les Autrichiens, eurent en France une situation meilleure que les Belges, parce que possédant un statut conclu entre ces pays et la France. Or, les Belges ont actuelle ment un statut général de réciprocité qui ne peut être méconnu. A vrai dire, nous déplorons qu'il faille évoquer des raisons de droits, alors que d'autres, d'un caractère très différent, suffiraient. L ambassadeur de Belgique n'a re çu de M. Laval qu'une réponse cour toise. Evidemment, le ministre des Af faires étrangères était embarrassé pour lui dire qu'il ne pouvait faire un sort meilleur la Belgique qu'aux autres nations du moins publiquement. C'est toujours là une des conséquences de la clause de la nation la plus fa vorisée. On sait que nous ne pouvons, quant nous, nous rallier cette ma nière de voir, et nous avons dit, ici, souvent, les raisons qui sont d'ordre sentimental, certes, mais aussi d'ordre parfaitement pratique, qui militent en faveur, au contraire, d'exceptions pré férentielles. C'est encore le cas dans cette affaire de la main-d'œuvre. Nous pouvons, dans le cas présent, y ajouter une raison historique Nos régions frontières, peuplées et industrieuses, ont toujours servi de champs de re crutement l'industrie et l'agricul ture françaises du Nord et des Arden- nes déficitaires en main-d'œuvre. Il est douteux, en dépit de la crise, que l'in dustrie française puisse se passer de la main-d'œuvre belge et, en tout cas, elle en aurait besoin la moindre re prise. Est-il équitable de remercier ceux-là qui, après la guerre, avant même le rétablissement de l'industrie, et dans la suite, ont contribué la res tauration et au relèvement des régions dévastées françaises 11 nous a été pénible d'insister sur ce thème. Il le fallait cependant, parce que, certainement, M. Flandin n'a pas été suffisamment mis au courant des répercussions de la nouvelle législation de la main-d'œuvre ouvrière qu'on le presse de décréter. Le problème d'une reprise économique, il l'a dit lui-même, est ailleurs et beaucoup plus haut que dans quelques mesures d'ostra cisme sans grand effet, et tout fait contraires aux traditions hospitalières de la France. Georges CURTIUS, dans L'Indépendance Belge On sait comment la main-d'œuvre belge est refoulée par la France. Cette situation vaut I'« Avenir du Lu xembourg cette lettre d'un émigré belge La presse belge s'est émue des mesures que le gouvernement veut appliquer contre les travailleurs étrangers, car la Belgique risque d'être doublement touchée 1) dans les intérêts des travailleurs fronta liers 2) dans ceux des émigrés. Il y a officiellement 42.000 travailleurs frontaliers, mais ce chiffre varie d'année en année en fait le Nord en absorbe les 7/8, le reste se répartit dans les Ardennes et la Meurthe et Moselle ces frontaliers travaillent dans l'agriculture, le textile, le bâtiment et la métallurgie. A côté des frontaliers il y a les saison niers qui travaillent dans l'agriculture, les sucreries et les briquetteries. Enfin, il y a la masse des 326.000 belges immigrés en France. C'est cette masse qui sera touchée en même temps et plus même que les frontaliers. Il y a 70.000'Français en Belgique pour 8.000.000 de Belges et 30 mille kilomètres carrés. Il pourrait donc y avoir 350.000 Belges pour 40 millions de Français et même 1.350.000 Belges pour 550 mille kilomètres carrés. Tel est le contingent. Ajoutons que le Français n'émigre pas sauf pour pren dre place dans les professions libérales, les entreprises commerciales et industrielles, etc. Qu'arriverait-il, si les lois sur le travail risquaient d'obliger la masse des belges regagner son pays Il fut un temps où L'IMMIGRATION ETAIT CONSIDEREE COMME UN BIENFAIT, ELLE APPORTAIT UN SANG NOUVEAU AU PEUPLE DE FRANCE, elle remplaçait les milliers d'hommes tués ou blessés pendant la guerre, elle comblait les vides causés par la déna talité et par la désertion des campagnes. De 1919 1929, la France a attiré l'é tranger chez elle on a organisé des bu reaux en Pologne pour recruter des émi grants, car la France manquait de bras. Et la Belgique lui en a fourni abondam ment. Il n'est pas téméraire d'affirmer qu'en un demi-siècle, plus d'un million de Belges se sont établis en France et s'y sont assi- rural, d'autre part, l'exode rural ne suffi- MANDS SURTOUT, QUI ONT PEU PLE LE NORD DE LA FRANCE (les indigènes d'ailleurs eux-mêmes Flamands, n'ont pas pu, en effet, en un siècle, décu pler leur population par leur seule nata lité) ILS ONT CREE L'INDUSTRIE DU NORD, ils ont fait de cette région, l'une des plus riches de la France. D'une part, les Belges ont comblé dans les campagnes les vides causés par l'exode rural, d'autre part, ''exode rural ne suffi sant pas fournir la main-d'œuvre indus trielle du Nord, les Belges l'ont complétée. Car l'émigration belge est ancienne bien avant les Nord-Africains, les Nègres et les Slaves, avant les Italiens et Espa gnols, il y avait une colonie de 500.000 Belges en France. Et aujourd'hui il faudrait les chasser pour laisser la place aux Nègres et aux Sidis Telle est la situation. La France a consenti un traitement pri vilégié l'Italie, un traitement de la nation a hebdomadaire illustré avec un radio-programme, de l'humour, du cinéma, des actualités, etc. 1 fr. le n°. complet par semaine. 1 fr. le n°. publiceert wekelijks een volledigen roman. Geïllustreerd. 1 fr. per nr. la plus favorisée la Tchécoslovaquie et la Pologne. OR, CES NATIONS SONT BIEN MOINS PLACEES QUETA BEL GIQUE POUR OBTENIR DES AVAN TAGES. ET LA BELGIQUE N'A RIEN OBTENU. Et pourtant c'est l'immigration belge qui est la plus facilement assimilable et qui a porté les meilleurs éléments la nation française. Par la naturalisation, les maria ges, l'assimilation des enfants, la France a consommé 20 30.000 Belges par an. Mais voici la crise, et depuis 3 ans sur tout, les Belges sont brimés comme des métèques Pourquoi traite-t-on les Bel ges autrement qu'il y 30 ans, est-ce leur faute si la France attire les Italiens, Slaves,. Orientaux, Nègres et Sidis Ceux que la France a enlevé par ses hauts salaires, aux pays voisins, elle les renvoie sans pitié dès qu'elle n'en a plus besoin. Que l'on compare la législation belge Que l'on songe surtout la pression mo rale que la France exerce sur les immé- grés que l'on pense la licence incroyable que la Belgique accorde aux associations, la presse, aux ecoles, la main-d'œuvre étrangère, et l'on aura mesuré tout ce qu'il reste encore faire pour appliquer aux Français de Belgique un simple traitement de réciprocité du Courrier de l'Escaut A ARLON A l'initiative de la Ligue des Travailleurs Chrétiens, un grand meeting de protesta tion contre les mesures draconiennes dont le gouvernement français menace les ou vriers belges travaillant en France et parti culièrement les ouvriers frontaliers, s'est te nu en la grande salle de la Maison des Œuvres, Arlon. Plusieurs centaines d'ouvriers répondant l'app>el de la Ligue étaient venus d'un grand nombre de communes de la région arlonaise, écouter les vaillants orateurs dé fendre leur cause. M. René Simon, président de la Ligue- provinciale, préside le meeting, ayant se» côtés MM. Pierre Nothomb, président de l'Association catholique de l'arrondissement d'Arlon Louis Duroy, A. Laroche, Wals- dorff, Van Hoorebeek et Dulieu. M. René Simon ouvre la séance et, dan» un exposé aussi lumineux que documenté, rappelle les diverses étapes de la politique protectionniste de la France, en ce qui con cerne la main-d'œuvre étrangère. C'est ensuite M. Louis Duroy, le sympa thique propagandiste syndical particulière ment versé dans la question, qui expose la situation l'auditoire. Il montre l'erreur commise par la France en agissant comme elle le fait, parce que l'ouvrier étranger travaillant chez elle est un spécialisé et que son remplacement par des gens inexpé rimentés nuira sa production indus trielle. Enfin, M. Pierre Nothomb compare; les marques vaines d'amitié que n'ont cessé de nous prodiguer nos amis Français, aux mesures d'étranglement économique qu'ils ont prises contre nous sans souci de la situation parfois désastreuse dans laquelle ils nous mettaient. Le temps est venu de le dire tout haut Nous ne laisserons plus moquer plus longtemps A l'issue du meeting, l'assemblée a dé cidé d'envoyer des télégrammes de protesta tion l'ambassadeur de France Bruxelles et M. Hymans, ministre des Affaires étran gères. f Voir la suite page 7p

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Le Sud (1934-1939) | 1934 | | pagina 6