FOURRURE F.Vandevoorde YPRE/ Ce que pensent les Belges de France 31, Rue au Beurre Avant que le froid ne vous surprenne achetez votre chez le Maître-Fourreur Expert - Spécialiste du Manteau. Visitez ses Ateliers Modernes. Il ne fait que du BEAU et du BON aux meilleurs prix, Grâce l'importation directe en grande quantité des pelleteries brutes. Qualité d'abord est sa devise. Le Journal Belge de France consacre un important article la question de la main- d'œuvre étrangère, et nous découpons dans cet article les passages suivants, qui prou vent combien il est utile d'avoir des con tacts avec tout ce qui vit dans nos deux pays. Les contacts ne doivent pas seulement être de nature administrative et bureaucra tique. Le pays légal, que ce soit l'administra tion ou les partis politiques est si loin du pays réel qu'il se trouve impuissant ré soudre les problèmes les plus simples. Que pourrait-il alors devant des problèmes aussi compliqués. Usez ces réflexions pleines de bon sens de notre collègue de Paris Un grave problème LA MAIN-D'ŒUVRE ETRANGERE Une solution qui s'avère irréalisable Nous plaçant sur un terrain qui nous est cher, nous estimons que la France doit nos compatriotes quelques égards, sans vouloir invoquer la reconnaissance, qui est clamée au cours de toutes les fêtes ou cé rémonies officielles. Plus que tous autres, les Belges se sont implantés et ont formé des foyers français ayant épousé des Françaises dont ils ont des enfants Français. Va-t-on déli bérément, en les expulsant, ou tout sim plement en leur refusant le renouvelle ment de leur carte de travailleurs, dé truire d'innombrables foyers ou chasser de France les femmes françaises et souvent leurs parents qui sont la charge de nos courageux ouvriers belges Le pays légen daire de l'hospitalité oubliera-t-il que la plupart de ces Belges furent chassés de leur pays par l'invasion allemande N'est-ce pas une forme de l'immigration qui devrait gar der son caractère sacré Nous ne croyons pas manquer l'affec tion profonde que nous vouons notre pays d'adoption en réclamant pour nos com patriotes laborieux un régime d'exception, c'est-à-dire le droit de séjour sans avoir l'implorer. Sinon, où arrêtera-t-on les li mites de ce droit A-t-on un seul instant réfléchi dans les sphères officielles aux con séquences imprévisibles que pourrait avoir le reflux en Belgique de milliers de travail leurs Déjà, l'opinion publique s'y est émue très profondément. Avant que n'aient été publiés les décrets nouveaux ou modifiant ceux anciens, préci sant le pourcentage de la main-d'œuvre étrangère, de nombreux industriels licen cient des ouvriers étrangers. Quelques Bel ges sont rentrés au pays, le cœur rempli d'amertume, sans comprendre la fatalité qui s'acharne après eux ils fulminent contre la France et sont écoutés. Est-ce vraiment le moment pour elle de créer dans tous les pays, et plus particulièrement en Bel gique, un mouvement d'hostilité par des mesures dont l'inefficacité est flagrante. Renvoyer les étrangers dans leurs foyers d'origines sans aucune discrimination, en mettant sur le même pied nos compatriotes -et les sujets des pays ex-ennemis serait un défi l'amitié de nos deux pays, un défi au bon sens, une erreur irréparable. Nous le répétons, le renvoi en masse des travailleurs étrangers est absolument impossible pour de nombreuses raisons. Ces travailleurs sont indispensables l'é conomie française, car ils concourent com me tous les Français son développement. Ces étrangers ont des fils qui seront des Français et qui comblement les vides ré sultant de la guerre ou de la dénatalité. En cas de mobilisation, sans le concours des ouvriers agricoles étrangers, la vie agri cole qui est la sauvegarde de ce pays serait gravement atteinte ou même anéantie, parce qu'il ne resterait pour travailler la terre que les femmes, les vieillards et les enfants pour assurer la subsistance de la nation. Enfin, la France ne peut délibérément, au moment où sa position morale dans le mondé est particulièrement délicate et su bit les assauts de ses ennemis, soulever contre elle le sentiment de nombreux pays, et cela pour des fins illusoires. La réaction dans les organismes belges L'action de la C. S. B. F. Dès le mois de mai de cette année, aux premiers symptômes de la campagne contre la main-d'œuvre étrangère, la Confédération des Sociétés Belges de Fran ce, organisa la défense de nos compatrio tes. De nombreuses démarches furent effec tuées, et demain ou après encore, les délé gués de la C.S.B.F. seront reçus par le gou vernement français. Entre temps, le baron de Gaiffier d'Hes- troy multiplia ses démarches auprès des ministres du Travail et des Affaires étran gères, et ses collaborateurs poussèrent avec le plus grand zèle de nombreuses études et gardèrent un contact étroit avec les ser vices français intéressés témoignant ainsi de la plus belle émulation. L'action du Comité des IX Dans un domaine plus particulier, le Comité des IX, émanation de l'Amicale des Officiers Belges en France, de la Fé dération des Invalides et de la Fédération des combattants, avec l'appui de la C.S. B. F., organisa une action énergique afin que Les anciens combattants et invalides belges ne soient pas compris dans les pour centages prévus par les décrets pris en ap plication de la loi du 10 août 1932. Dans le cas où cette clause ne pour rait recevoir son application, la réalisation du vœu suivant ne pouvant porter aucun préjudice aux travailleurs français Que les pourcentages de main-d'œuvre étrangères fixés par les décrets pris en ap plication de la loi du 10 août 1932 soient attribués par priorité aux anciens combat tants ou invalides belges (ou même des pays ex-alliés ou associés) Le Comité des IX fut reçu en audience par M. Rivollet, ministre des Pensions qui donna une fois de plus la mesure de la grande affection qu'il donne ses anciens frères d'armes et qui fut leur défenseur dans le sein du Conseil des ministres. Conduits par M. Rivollet, un délégué du Comité des IX et le secrétaire général de la Fidac furent reçus par M. Jacquier, ministre du Travail, auquel ils exposèrent tous les arguments militant en faveur des vœux exprimés ci-dessus. Il convient cette occasion de dire le dévouement affec tueux des dirigeants de la Confédération française des Anciens combattants et vic times de la guerre qui assument la défense de leurs amis belges. Au cours de cette entrevue, M. Jacquier, ancien combattant lui-même, affirma qu'il était tout fait normal que les anciens combattants alliés résidant en France fus sent touchés les derniers par les mesures que le gouvernement avait l'impérieux de voir de prendre pour protéger la main- d'œuvre nationale. C'est dans cet esprit, qui est du reste celui du législateur, que le ministre du Travail doit envoyer aux autorités administratives une circulaire mi nistérielle afin qu'il soit assuré aux an ciens combattants alliés, résidant en France, cette priorité qu'ils ont bien méritée. Indépendamment de tout cela, le Comité des IX avait adressé tous les députés et sénateurs anciens combattants une lettre très explicative et convaincante accompa gnée de la brochure de la C.S.B.F., ce qui lui valut un grand nombre de réponses plus belles et encourageantes les unes que les autres. Conclusion Nos compatriotes trouveront dans la do cumentation qui précède un espoir vivi fiant. Aucun député, aucun sénateur, ne conteste la priorité des Belges dans l'affec tion des Français. Nous pouvons, dans tous les cas, leur affirmer qu'il ne s'agit pas du tout de renvoyer les Belges en masse. Le mot d'ordre doit être Malgré tout et quand même Confiance. Henry HARTY. LES BELGES TRAVAILLANT DANS LE NORD, VONT SE GROUPER POUR LUTTER CONTRE LES MESURES CONCERNANT LA MAIN-D'ŒUVRE ETRANGERE. Ce sera une affaire bien délicate que de faire comprendre la main-d'œuvre étrangère que la France doit d'abord assurer la vie de ses nationaux Voici en quels termes le Journal des Flandres Bergues fait écho nos protestations. Réflexe normal, prévu on aban donne difficilement des positions acqui ses, lesquelles positions n'auraient ja mais été prises dans d'aussi vastes pro portions si nous avions eu des gouver nements vigilants et prévoyants. Les Belges travaillant dans le Nord Français se sont tout de suite émus l'annonce des mesures gouvernemen tales prises en vue de protéger la main- d'œuvre nationale. Nous n'oublions pas, cependant, du point de vue inter national, que l'amitié belge nous est précieuse et nécessaire et qu'il y a des faits historiques qui ne permettent pas de faire montre d'ingratitude. Si, dans le Nord, on trouve quantité de Belges et de Polonais qui vont tout naturellement montrer les dents quand on prétendra les reconduire chez eux, dans le Sud-Est, les Italiens accueillis chez nous feront montre d'une certaine furia et les Espagnols réfugiés dans le Sud-Ouest pousseront des caram- ba coléreux 1 Tout cela laisse prévoir une ère de difficultés diplomatiques et peut-être de représailles économiques, car si la France refuse les Italiens, les Belges, les Polonais et les Espagnols, notam ment. elle trouvera devant elle autant de nations prêtes interdire l'entrée de nos marchandises chez elles. Il fau dra donc faire preuve de beaucoup de doigté et de certains ménagements vis- à-vis de ceux qui furent nos meilleurs amis aux heures des épreuves, et no tamment des Belges. Deux informations nous parvien nent concernant les protestations des Belges travaillant dans le Nord de la France et craignant les menaces de la nouvelle loi qui concerne la main- d'œuvre étrangère De Roubaix La colonie belge du Nord français, s'inquiétant des mesures annoncées, concernant l'emploi de la main-d'œu vre étrangère, a décidé de se grouper en vue de faire valoir ses intérêts parti culiers et de solliciter les appuis néces saires. De Paris M. Kerklofs, président de la section de France de la Fédération nationale des militaires belges mutilés et invali des de guerre, a été reçu par M. Paul Jacquier, ministre du Travail. Il lui a exposé la situation des invalides bel ges qui travaillent en France et qui sont menacés par la nouvelle loi qui con cerne tous les étrangers. On sait que le nombre des étran gers en France est de beaucoup supé rieur celui de nos chômeurs. Le Nord, soulagé d'une bonne par tie de sa main-d'œuvre étrangère, re trouverait certainement une puissance - d'activité et d'achat qui n'est pas né gligeable, si l'on songe toutes les fa milles françaises qui sont dans la né cessité par suite de chômage. Les braves gens parmi les étrangers- pourraient bénéficier de mesures de fa veur. Mais les nouvelles masures de vraient nous débarrasser des agitateurs la solde de Moscou et des indésira bles dans leurs propres pays. Si donc, le gouvernement va jus qu'au bout de ses intentions, ce ne sera- pas sans mal. Qu'il assure nos compatriotes du travail enlevé indûment aux Français et qu'il mette la porte les trop nom breux semeurs de désordre. Travail et paix un beau pro- - gramme. Dans le Journal des Flandres de Bergues:

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Le Sud (1934-1939) | 1934 | | pagina 6