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Ce que pensent les Belges de France
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Qualité d'abord est sa devise.
Le Journal Belge de France consacre un
important article la question de la main-
d'œuvre étrangère, et nous découpons dans
cet article les passages suivants, qui prou
vent combien il est utile d'avoir des con
tacts avec tout ce qui vit dans nos deux
pays.
Les contacts ne doivent pas seulement
être de nature administrative et bureaucra
tique. Le pays légal, que ce soit l'administra
tion ou les partis politiques est si loin du
pays réel qu'il se trouve impuissant ré
soudre les problèmes les plus simples. Que
pourrait-il alors devant des problèmes aussi
compliqués. Usez ces réflexions pleines de
bon sens de notre collègue de Paris
Un grave problème
LA MAIN-D'ŒUVRE
ETRANGERE
Une solution qui s'avère irréalisable
Nous plaçant sur un terrain qui nous
est cher, nous estimons que la France doit
nos compatriotes quelques égards, sans
vouloir invoquer la reconnaissance, qui est
clamée au cours de toutes les fêtes ou cé
rémonies officielles.
Plus que tous autres, les Belges se
sont implantés et ont formé des foyers
français ayant épousé des Françaises dont
ils ont des enfants Français. Va-t-on déli
bérément, en les expulsant, ou tout sim
plement en leur refusant le renouvelle
ment de leur carte de travailleurs, dé
truire d'innombrables foyers ou chasser de
France les femmes françaises et souvent
leurs parents qui sont la charge de nos
courageux ouvriers belges Le pays légen
daire de l'hospitalité oubliera-t-il que la
plupart de ces Belges furent chassés de leur
pays par l'invasion allemande N'est-ce pas
une forme de l'immigration qui devrait gar
der son caractère sacré
Nous ne croyons pas manquer l'affec
tion profonde que nous vouons notre
pays d'adoption en réclamant pour nos com
patriotes laborieux un régime d'exception,
c'est-à-dire le droit de séjour sans avoir
l'implorer. Sinon, où arrêtera-t-on les li
mites de ce droit A-t-on un seul instant
réfléchi dans les sphères officielles aux con
séquences imprévisibles que pourrait avoir
le reflux en Belgique de milliers de travail
leurs
Déjà, l'opinion publique s'y est émue
très profondément.
Avant que n'aient été publiés les décrets
nouveaux ou modifiant ceux anciens, préci
sant le pourcentage de la main-d'œuvre
étrangère, de nombreux industriels licen
cient des ouvriers étrangers. Quelques Bel
ges sont rentrés au pays, le cœur rempli
d'amertume, sans comprendre la fatalité qui
s'acharne après eux ils fulminent contre la
France et sont écoutés. Est-ce vraiment
le moment pour elle de créer dans tous
les pays, et plus particulièrement en Bel
gique, un mouvement d'hostilité par des
mesures dont l'inefficacité est flagrante.
Renvoyer les étrangers dans leurs foyers
d'origines sans aucune discrimination, en
mettant sur le même pied nos compatriotes
-et les sujets des pays ex-ennemis serait un
défi l'amitié de nos deux pays, un défi
au bon sens, une erreur irréparable.
Nous le répétons, le renvoi en masse
des travailleurs étrangers est absolument
impossible pour de nombreuses raisons.
Ces travailleurs sont indispensables l'é
conomie française, car ils concourent com
me tous les Français son développement.
Ces étrangers ont des fils qui seront des
Français et qui comblement les vides ré
sultant de la guerre ou de la dénatalité.
En cas de mobilisation, sans le concours
des ouvriers agricoles étrangers, la vie agri
cole qui est la sauvegarde de ce pays serait
gravement atteinte ou même anéantie, parce
qu'il ne resterait pour travailler la terre que
les femmes, les vieillards et les enfants pour
assurer la subsistance de la nation.
Enfin, la France ne peut délibérément,
au moment où sa position morale dans le
mondé est particulièrement délicate et su
bit les assauts de ses ennemis, soulever
contre elle le sentiment de nombreux pays,
et cela pour des fins illusoires.
La réaction
dans les organismes belges
L'action de la C. S. B. F.
Dès le mois de mai de cette année,
aux premiers symptômes de la campagne
contre la main-d'œuvre étrangère, la
Confédération des Sociétés Belges de Fran
ce, organisa la défense de nos compatrio
tes.
De nombreuses démarches furent effec
tuées, et demain ou après encore, les délé
gués de la C.S.B.F. seront reçus par le gou
vernement français.
Entre temps, le baron de Gaiffier d'Hes-
troy multiplia ses démarches auprès des
ministres du Travail et des Affaires étran
gères, et ses collaborateurs poussèrent avec
le plus grand zèle de nombreuses études
et gardèrent un contact étroit avec les ser
vices français intéressés témoignant ainsi de
la plus belle émulation.
L'action du Comité des IX
Dans un domaine plus particulier, le
Comité des IX, émanation de l'Amicale
des Officiers Belges en France, de la Fé
dération des Invalides et de la Fédération
des combattants, avec l'appui de la C.S.
B. F., organisa une action énergique afin
que
Les anciens combattants et invalides
belges ne soient pas compris dans les pour
centages prévus par les décrets pris en ap
plication de la loi du 10 août 1932.
Dans le cas où cette clause ne pour
rait recevoir son application, la réalisation
du vœu suivant ne pouvant porter aucun
préjudice aux travailleurs français
Que les pourcentages de main-d'œuvre
étrangères fixés par les décrets pris en ap
plication de la loi du 10 août 1932 soient
attribués par priorité aux anciens combat
tants ou invalides belges (ou même des
pays ex-alliés ou associés)
Le Comité des IX fut reçu en audience
par M. Rivollet, ministre des Pensions qui
donna une fois de plus la mesure de la
grande affection qu'il donne ses anciens
frères d'armes et qui fut leur défenseur
dans le sein du Conseil des ministres.
Conduits par M. Rivollet, un délégué
du Comité des IX et le secrétaire général
de la Fidac furent reçus par M. Jacquier,
ministre du Travail, auquel ils exposèrent
tous les arguments militant en faveur des
vœux exprimés ci-dessus. Il convient
cette occasion de dire le dévouement affec
tueux des dirigeants de la Confédération
française des Anciens combattants et vic
times de la guerre qui assument la défense
de leurs amis belges.
Au cours de cette entrevue, M. Jacquier,
ancien combattant lui-même, affirma qu'il
était tout fait normal que les anciens
combattants alliés résidant en France fus
sent touchés les derniers par les mesures
que le gouvernement avait l'impérieux de
voir de prendre pour protéger la main-
d'œuvre nationale. C'est dans cet esprit,
qui est du reste celui du législateur, que
le ministre du Travail doit envoyer aux
autorités administratives une circulaire mi
nistérielle afin qu'il soit assuré aux an
ciens combattants alliés, résidant en France,
cette priorité qu'ils ont bien méritée.
Indépendamment de tout cela, le Comité
des IX avait adressé tous les députés et
sénateurs anciens combattants une lettre
très explicative et convaincante accompa
gnée de la brochure de la C.S.B.F., ce qui
lui valut un grand nombre de réponses
plus belles et encourageantes les unes que
les autres.
Conclusion
Nos compatriotes trouveront dans la do
cumentation qui précède un espoir vivi
fiant. Aucun député, aucun sénateur, ne
conteste la priorité des Belges dans l'affec
tion des Français. Nous pouvons, dans tous
les cas, leur affirmer qu'il ne s'agit pas du
tout de renvoyer les Belges en masse.
Le mot d'ordre doit être Malgré tout et
quand même Confiance.
Henry HARTY.
LES BELGES TRAVAILLANT DANS
LE NORD, VONT SE GROUPER
POUR LUTTER CONTRE LES
MESURES CONCERNANT LA
MAIN-D'ŒUVRE ETRANGERE.
Ce sera une affaire bien délicate
que de faire comprendre
la main-d'œuvre étrangère
que la France doit d'abord
assurer la vie de ses nationaux
Voici en quels termes le Journal
des Flandres Bergues fait écho
nos protestations.
Réflexe normal, prévu on aban
donne difficilement des positions acqui
ses, lesquelles positions n'auraient ja
mais été prises dans d'aussi vastes pro
portions si nous avions eu des gouver
nements vigilants et prévoyants.
Les Belges travaillant dans le Nord
Français se sont tout de suite émus
l'annonce des mesures gouvernemen
tales prises en vue de protéger la main-
d'œuvre nationale. Nous n'oublions
pas, cependant, du point de vue inter
national, que l'amitié belge nous est
précieuse et nécessaire et qu'il y a des
faits historiques qui ne permettent pas
de faire montre d'ingratitude.
Si, dans le Nord, on trouve quantité
de Belges et de Polonais qui vont tout
naturellement montrer les dents quand
on prétendra les reconduire chez eux,
dans le Sud-Est, les Italiens accueillis
chez nous feront montre d'une certaine
furia et les Espagnols réfugiés dans
le Sud-Ouest pousseront des caram-
ba coléreux 1
Tout cela laisse prévoir une ère de
difficultés diplomatiques et peut-être
de représailles économiques, car si la
France refuse les Italiens, les Belges,
les Polonais et les Espagnols, notam
ment. elle trouvera devant elle autant
de nations prêtes interdire l'entrée
de nos marchandises chez elles. Il fau
dra donc faire preuve de beaucoup de
doigté et de certains ménagements vis-
à-vis de ceux qui furent nos meilleurs
amis aux heures des épreuves, et no
tamment des Belges.
Deux informations nous parvien
nent concernant les protestations des
Belges travaillant dans le Nord de la
France et craignant les menaces de la
nouvelle loi qui concerne la main-
d'œuvre étrangère
De Roubaix
La colonie belge du Nord français,
s'inquiétant des mesures annoncées,
concernant l'emploi de la main-d'œu
vre étrangère, a décidé de se grouper
en vue de faire valoir ses intérêts parti
culiers et de solliciter les appuis néces
saires.
De Paris
M. Kerklofs, président de la section
de France de la Fédération nationale
des militaires belges mutilés et invali
des de guerre, a été reçu par M. Paul
Jacquier, ministre du Travail. Il lui a
exposé la situation des invalides bel
ges qui travaillent en France et qui sont
menacés par la nouvelle loi qui con
cerne tous les étrangers.
On sait que le nombre des étran
gers en France est de beaucoup supé
rieur celui de nos chômeurs.
Le Nord, soulagé d'une bonne par
tie de sa main-d'œuvre étrangère, re
trouverait certainement une puissance -
d'activité et d'achat qui n'est pas né
gligeable, si l'on songe toutes les fa
milles françaises qui sont dans la né
cessité par suite de chômage.
Les braves gens parmi les étrangers-
pourraient bénéficier de mesures de fa
veur. Mais les nouvelles masures de
vraient nous débarrasser des agitateurs
la solde de Moscou et des indésira
bles dans leurs propres pays.
Si donc, le gouvernement va jus
qu'au bout de ses intentions, ce ne sera-
pas sans mal.
Qu'il assure nos compatriotes du
travail enlevé indûment aux Français
et qu'il mette la porte les trop nom
breux semeurs de désordre.
Travail et paix un beau pro- -
gramme.
Dans le Journal des Flandres de Bergues: