11 LA LUTTE CONTRE LES MALADIES CONTAGIEUSES DES ANIMAUX DOMESTIQUES. Le rôle du Laboratoire de l'Inspection Vétérinaire. L'avortement épizootique. La tuberculose. Nécessité d'une bonne hygiène. La collaboration indispensable. EXPOSITION DE TABACS A WERVICQ. Ce dimanche 23 décembre a lieu 1 1 heures Wervicq l'ouverture de l'exposition des tabacs. L'après-midi 2 Zi heures précises réunion générale laquelle tous les planteurs sont invités assister. LE PAIN EST-IL TROP CHER HONORE DE BALZAC Attendu qu'en principe, selon Bentham, l'argent est une marchandi se, reprit le président attendu qu'il est notoire que, soumise aux variations habituelles qui régissent les choses commerciales, la marchandise-billet, portant telle ou telle signature, com me tel ou tel article, abonde ou man que sur la place, qu'elle est chère ou tombe rien, le tribunal ordonne... (tiens que je suis bête, pardon...), je suis d'avis que vous pourrez rache ter votre frère pour vingt-cinq du cent. Vooous le no... no... no... nommez Jé... Jé... Jé... Jérémie Ben... Bentham, un Anglais. Ce Jérémie-là nous fera éviter bien des lamentations dans les affaires, dit le notaire en riant. Ces Anglais ont qué... qué... quelquefois du bon... on sens, dit Grandet. Ainsi, se... se... se... selon Ben... Ben,.. Ben Bentham, si les ef fets de mon frère... va... va... va... va... valent ne valent pas. Si je... je... je... dis bien, n'est-ce pas Ce la me paraît clair... Les créanciers se raient... Non, ne seraient pas... Je m'een... entends. Laissez-moi vous expliquer tout ceci, dit le président. En droit, si vous possédez les titres de toutes les créances dues par la maison Grandet, votre frère ou ses hoirs ne doivent rien personne. Bien. Bien, répéta le bonhomme. En équité, si les effets de votre frère se négocient (négocient, enten dez-vous bien ce terme sur la place tant pour cent de perte si 1 un de vos amis a passé par là, s'il les a ra chetés, les créanciers n'ayant été con traints par aucune violence les don ner, la succession de feu Grandet de Paris se trouve loyalement quitte. C'est vrai, les a... a... affaires sont les affaires, dit le tonnelier. Cela pooooosé.Mais, néanmoins, vous compre... ne... ne... ne... nez... que c'est di... di... di... difficile. Je... je... je n'ai pas d'aaargent.ni... ni... ni le temps, ni le temps, ni... Oui, vous ne pouvez pas vous déranger. Hé bien, je vous offre d'aller Paris (vous me tiendrez compte du voyage, c'est une misère). J'y vois les créanciers, je leur parle, j'atermoie, et tout s'arrange avec un supplément de payement que vous ajoutez aux valeurs de la liquidation, afin de rentrer dans les titres de créan ces. Mais noouous verrons cela je ne... ne... ne peux pas, je... je... ne veux pas m'en... en... en... engager sans que... Qui... qui... qui... ne... ne peut, ne peut. Vooouous compre nez Cela est juste. J'ai la tête ca... ca... cassée de ce que... que voouou... vous ma... a... a... avez dé... dé... décliqué là. Voilà la... la... première fois de ma vie que je... je suis fooorcé de son... songer de... Oui, vous n'êtes pas juriscon sulte. Je... je suis un pau... pau... pauvre vigneron, et ne sais rien de ce que vou... vou... vous venez de dire il fau... fau... faut que j'é... j'é... j'étudie ççça. Hé bien, reprit le président en se posant comme pour résumer la dis cussion. Mon neveu fit le notaire d un ton de reproche en l'interrompant. Hé bien, mon oncle, répondit le président. Laisse donc monsieur Grandet t'expliquer ses intentions. Il s'agit en ce moment d'un mandat important. Notre cher ami doit le congrûm... Un coup de marteau qui annonça l'arrivée de la famille des Grassins, leur entrée et leurs salutations empê chèrent Cruchot d'achever sa phrase. Le notaire fut content de cette inter ruption déjà Grandet le regardait de travers, et sa loupe indiquait un orage intérieur. Mais d'abord le prudent no taire ne trouvait pas convenable un président de tribunal de première ins tance d'aller Paris pour y faire ca pituler les créanciers, et y prêter les mains un tripotage qui froissait les lois de la stricte probité puis, n'ayant pas encore entendu le père Grandet exprimant la moindre velléité de payer quoi que ce fût, il tremblait instincti vement de voir son neveu engagé dans cette affaire. Il profita donc du mo ment où les des Grassins entraient pour prendre le président par le bras et l'attirer dans l'embrasure de la fe- nêtTe. (A fiiîvre). CHRONIQUE AGRICOLE Le Docteur Willems, qui assume la di rection du Laboratoire de l'Inspection Vété rinaire. a bien voulu ébaucher, pour les lecteurs, les grandes lignes du programme de lutte contre les maladies contagieuses la réalisation duquel il donne toute son acti vité et tout son savoir La création de ce laboratoire, nous dit notre distingué interlocuteur, répondait une nécessité évidente car il n'existait pas en Belgique, en dehors de l'Ecole vétéri naire, d'organisme susceptible de mettre la disposition des vétérinaires praticiens un matériel scientifique suffisant et un person nel spécialisé. L'objectif du laboratoire de l'Inspection Vétérinaire n'est pas limité l'établissement du diagnostic de laboratoire des maladies contagieuses, car on y pour suit également des recherches d'ordre scien tifique. vaccins semblent conduire de meilleurs résultats que les stock-vaccins. En ce qui concerne la fièvre aphteuse, les épizooties sont en diminution d'autre part les progrès dans la lutte contre cette maladie sont peu nombreux. Entre autres maladeis infectieuses impor tantes, je vous citerai encore les charbons bactëridiens et symptomatiques. L'Etat, vous ne l'ignorez pas, alloue une indemnité au propriétaire d'un animal mort de charbon, maladie qui doit d'ailleurs obligatoirement être déclarée. Mais ce n'est qu'après que nous avons confirmé le diagnostic posé par le vétérinaire que l'indemnité est allouée. Dans la lutte contre le charbon, la vac cination donne un pourcentage élevé de réussites. Parmi les maladies contagieuses, une place part doit être faite l'avortement épi zootique qui cause chaque année des ravages considérables. Notre mission en l'occurrence, consiste principalement examiner le sang des animaux suspects et faire ce que nous appelons le bilan sanitaire de l'élevage. Sui vant le degré d'infection de l'étable, le mé decin-vétérinaire traitant prend les mesures qui s'imposent et qui consistent traiter les malades, soit les faire abattre. Etant donné la structure de notre agriculture, il n'est guère possible dans les exploitations moyennes et petites, les plus nombreuses, d'isoler complètement les animaux porteurs du bacille de Bang aussi a-t-on de plus en plus recours la vaccination dont les résultats sont actuellement discutés, mais qui reste cependant le seul moyen relativement efficace de lutte contre l'avortement épi zootique. Pour tâcher d'améliorer les résul tats de la vaccination dans les exploitations où les stock-vaccins ne donnent pas entière satisfaction, nous nous efforçons d'isoler la souche bactérienne en cause dans l'exploi tation, et nous utilisons alors des auto-vac cins préparés au laboratoire. Le stock-vac cin est préparé suivant des données toujours les mêmes et est spécifique pour telle ou telle maladie l'auto-vaccin est adapté la variété de microbes qui cause des ravages dans une exploitation déterminée ces auto Notre action se limite presqu'exclusive- ment au dépistage des animaux atteints de tuberculose ouverte. La tuberculose bovine est très répandue en Belgique, mais vous concevez qu'il est impossible de sacrifier tous les animaux tuberculeux. On se borne écarter les bêtes qui présentent de grands dangers pour leurs congénères, celles qui éli minent un nombre élevé de bacilles de Koch. L'examen clinique auquel se livre le vétérinaire est complété par l'examen au laboratoire des mucosités de l'œsophage, du sang, des excrétions de la matrice et sur tout du lait. Annuellement nous avons examiner près de 3.000 échantillons de lait. Celui-ci, dans les cas de mammites tuber culeuses notamment, recèle parfois une grande quantité de bacilles de Koch. Tou tefois, dans certains cas le praticien peut être embarrassé pour précsier la nature de l'infection. Et c'est pourquoi l'examen cli nique doit être complété par l'examen bac tériologique. D'autre part le lait d'une va che atteinte de mammite tuberculeuse subit des altérations, des modifications d'ordre physique, chimique et biologique que l'ana lyse nous permet de déceler. Les résultats de l'examen auquel l'échantillon de lait est soumis vient renforcer ou infirmer le dia gnostic posé par le praticien. L'élimination des bêtes bovines atteintes de tuberculose ouverte, revêt une importance considérable si l'on considère que le lait cru intervient dans la fabrication du fro mage, du beurre, et que les produits rési- duaires provenant de ces fabrications sont utilisés dans l'alimentation des jeunes ani maux. Ne subissant pas de stérilisation avant leur utilisation, ces produits peuvent être l'origine de la contamination des ani maux sains ou déterminer une recrudescence de la maladie. Chez les bêtes bovines qui sont tubercu leuses mais qui n'offrent pas autant de dan ger de contamination, et que la réaction la tuberculine permet de dépister également, la grande hygiène, une nourriture saine et abondante, etc., sont susceptibles de retar der l'évolution de la maladie. Je tiens insister sur le fait que la plu part des locaux des animaux sont dans no tre pays beaucoup trop exigus, ou ne ré pondent pas, tout au moins dans leur plus grande généralité, aux conditions d'hygiène indispensables au maintien en bon état de santé des animaux. Dans la lutte contre les maladies contagieuses, on ne doit pas se borner appliquer la prophylaxie médicale, il faut appliquer d'abord la prophylaxie hy giénique ce n'est qu'à cette condition que les mesures d'ordre médical peuvent avoir une influence marquée et de longue durée et déterminer une amélioration progressive de l'état sanitaire d'un élevage. Avant de vous faire visiter les labora toires, poursuit notre interlocuteur, je vou drais insister sur un point encore. Dans la lutte contre les maladies contagieuses, il importe que s'établisse un contact étroit en tre les divers services vétérinaires. Si l'ac tion des services de l'inspection vété rinaire se manifeste aussi sur un autre plan que la nôtre, elles sont toutes deux con vergeantes. La centralisation par paliers de toutes les données relatives aux épizooties nous permet d'avoir immédiatement une vue d'ensemble de l'état sanitaire du cheptel. Un foyer d'in fection vient-il éclater en un point quel conque, le médecin praticien avertit immé diatement l'Inspecteur Vétérinaire celui-ci peut déjà prendre les premières mesures qui s'imposent au cas où l'infection mena cerait de s'étendre. Le laboratoire de Bru xelles, en relation constante avec les ser vices de l'Inspection Vétérinaire, est mê me, après avoir centralisé tous les rensei gnements qui lui arrivent des diverses ré gions du pays, de décréter des mesures plus rigoureuses et plus généralisées que la si tuation sanitaire peut nécessiter. En un mot, l'Inspecteur Vétérinaire joue un rôle con sidérable dans la lutte contre les maladies contagieuses, car il est le seul pouvoir assurer d'une façon réellement efficace la liaison indispensable entre le Laboratoire et la clinique. Cette liaison n'est pas encore, l'heure actuelle, suffisamment étroite. Il y aurait intérêt la renforcer et l'amé liorer pour rendre plus efficace la lutte que nous poursuivons. Cette question a d'ail leurs retenu toute l'attention du Ministère de l'Agriculture et je ne doute pas que d'ici peu il ne s'établisse des rapports plus étroits entre les divers services vétérinaires et le laboratoire. R. LAURENT. La bataille est engagée contre la pro tection agricole laquelle on impute la responsabilité de la cherté de la vie. Le grand public, dont l'opinion est éga rée par des campagnes de presse, estime que l'aide que l'Etat accorde aux produc teurs de céréales est excessive. Si l'on se donnait la peine de chiffrer ce qu'elle coûte au consommateur, on verrait bien que la charge en est bien minime. Le droit d'entrée de 10 fr. qui est établi sur les froments procure une recette de 120 millions environ, dont 80 sont ristour nés aux producteurs. Ce droit a pour con séquence de valoriser de 10 fr. le prix du froment indigène dont la production est d'environ 4 millions de sacs, soit 40 mil lions de plus value. Au total l'agriculture retire, de la protection du froment, un avantage (ne disons pas un bénéfice puis que, malgré tout, la culture reste défici taire) de 120 millions de francs. Ce chiffre qui semble élevé première »vue, représente peine 15 fr. par habi tant, soit quatre centimes par jour. Il faut bien convenir que ceux qui par tent en guerre contre le régime actuel de la protection du froment font preuve ou de mauvaise foi, ou d'ignorance. C'est une mauvaise cause qu'ils servent, ils sèment les germes de la discorde sociale. Puisqu'il est incontestable que sans être défendue, l'agriculture ne pourrait surmonter la crise, puisqu'il est tout aussi certain que sa sauvegarde est d'intérêt national, pour quoi faut-il dresser l'opinion publique con tre des mesures légitimes Que dirait-on des agriculteurs si, sous prétexte qu'une partie des recettes d'impôt sert aider les chômeurs, ils se refusaient acquitter leurs contributions No 50.

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Le Sud (1934-1939) | 1934 | | pagina 11