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Quelle femme ne s'applique pas, de
temps autre, la confection d'une
pièce de lingerie Sans doute, le bon
marché remarquable des pièces en in
démaillable décourage beaucoup de
bonnes volontés et le goût du sport a
fortement entamé celui des beaux des
sous. Mais il ne faut pas nous négli
ger et la note personnelle, même si
elle exige quelque effort, l'emporte
quand même de loin sur la banalité
du tout fait.
Donnons donc quelques conseils
celles qui vont risquer une pièce de
lingerie.
D'abord, si séduisantes que soient
certaines matières comme le Georgette
ou le crêpe satin, il faut y renoncer
si l'on veut avoir quelque usage de
ses créations.
Le voile triple et le crêpe de Chine
restent dans le domaine de nos dessous,
avec évidemment la bonne toile de
soie, les champions de la solidité.
Il ne faut pas avoir peur de recou
rir la dentelle. Rien ne supporte
mieux les lavages. La vraie dentelle
surtout est d'une longévité extraordi
naire. Puis, elle nous sera toujours d'un
véritable secours dans la construction
de nos combinaisons et de nos chemi
ses de nuit. En bordure principale
ment, une bande dentelle jouera le
même rôle qu'un ourlet de droit fil
pour empêcher le corsage en biais de
se détendre.
Et puisque nous parlons de bordu
res, signalons que toute belle lingerie
en fait grand usage. D'abord dans un
esprit d'ordre et de soutien, pour ajus
ter davantage au corps tout le travail
en biais, ensuite, dans le bas des com
binaisons et chemises de nuit, pour
accuser l'ampleur qui est toujours ac
centuée par une bande de droit fil.
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Nous avons vu que les pèlerines de
fourrures sont nombreuses dans les der
nières présentations. Souvent elles sont
indépendantes et se peuvent apparier
avec plusieurs manteaux ou robes-
manteaux. Une conséquence est qu'on
voit moins que d'habitude parmi les
dernières créations de cols de four
rure sur manteaux. Le pelage est loin
d'être absent, mais il figure de pré
férence en plastron, en gilet, en pare
ments, en bracelets voire, en effet,
de jabot.
Le grand plastron, l'empiècement,
ou la collerette en paillettes blanches
sur robe noire, ou très sombre, conti
nuent paraître dans les collections
et jeter sur la silhouette cet effet
porcelaine qui en a fait le succès.
Toutefois, on remarque que quelques
modifications s'amorcent le grand
plastron blanc se raye d'or ou les pail
lettes encore toutes blanches ne for
ment plus une armure uniforme elles
s'agglomèrent au contraire en petits
motifs genre boutons laissant entre les
agglomérations des alvéoles vides, ce
qui rompt, renouvelle, désuniformise
l'aspect connu, sans toutefois le déna
turer.
Au rayon des bas chics, voici les
teintes qui ont pour l'instant du suc
cès.
Dans les gris, qui demeurent les
moins recherchés taupe, mite, et
blend ce qui est un mélange de
tons plutôt soutenu.
Dans les beiges ambre, nymphe et
surtout hâle ce qui a le mérite
d'être très évocateur.
Pour le soir, on s'en tient aux tein
tes chair mais non hâlée et un fort
joli ton que l'on nomme miroitant
ÇA NE VA PAS.
Avez-vous, parfois, éprouvé ce que
j'appelle le ça ne va pas... quel
que chose comme une défaillance d'â
me..., une vapeur morale... l'évanouis
sement momentané de votre cœur.
Vrai Un jour, on ne sait pas
pourquoi, ça ne va pas..., la vie
paraît bête... On se demande ce qu'on
fait sur la terre, pauvre grain de sa
ble, dans le désert infini des mon
des On se demande pourquoi les
jours ont vingt-quatre heures au lieu
de vingt-huit et plutôt que neuf...
pourquoi on se trouve dans l'obliga
tion de rester immobilisé dévant une
table de travail au lieu d'aller muser
au soleil..., et pourquoi, toujours aux
mêmes heures, l'estomac crie fami
ne... On s'aperçoit subitement que le
tic de la vieille cousine, qui consiste
saliver entre les jointures d'un râtelier
mal assujetti, est insupportable, et que
le bon Dieu fît mal les choses en per
mettant aux chats de miauler, aux
roues des camions de grincer, et la
petite demoiselle qui sabote du piano
au-dessus de votre tête de rater tous
ses dièzes... On battrait le jeune en
têté qui s'obstine, avec des airs de
snob, dire devant vous, Je lui ai
causé... ou Je m'en rappelle...
exactement comme si c'était du fran
çais... Et pour cela, et d'autres rai
sons aussi stupides, on a les nerfs en
tire-bouchon.
Les jours où ça ne va pas, il faut
un rien pour sortir violemment de sa
nature... Que le déjeuner soit cinq mi
nutes en retard, qu'un de vos enfanta
soit rentré les pieds mouillés, que vo
tre mari ait oublié de faire la commis
sion, parfaitement oiseuse, dont vous
1 aviez chargé, et voilà le drame qui,
tel un gros nuage, crève rageusement...
L exaspération est dans l'air, les paro
les irritantes, irritées, grondent, crépi
tent, éclatent, et celà se termine, com
me les orages d'été, sous la pluie dé
licieuse des larmes.
Les jours où ça ne va pas, il est
inutile d essayer de persuader votre
amie qu elle n'est pas la plus malheu
reuse créature du monde. D'abord, elle
lest..., au moins pour l'instant... Ses
maux imaginaires la torturent, et vous
ne la ferez point démordre que tout
conspire contre son bonheur le temps,
la couleur du ciel, un bouton de fièvre
sur la lèvre, la facture payer qu'oit
lui présente, une réflexion qui ne lui
plaît pas, le livre des comptes de la
cuisinière, un brin de poussière sur la
commode, ou simplement le lacet de
son soulier qui casse... Ces aventures
là n'arrivent qu'à elle... elle en est
sûre. C'est pourquoi elle prend ses
têtes catastrophes, qui lui paraît tout
fait de circonstance.
Les jours où ça ne va pas, il est ex
cellent pour sentir le prix de la vie et
s'abîmer en un juste retour sur soi, de
toucher du doigt une vraie souffran
ce. une de ces souffrances profon
des dont on s'étonne qu'elles puissent
être supportées sans mourir... une
de ces souffrances qui permettent de
mesurer, d'un coup, la part de bonheur
méconnu que le destin dans sa bonté,
a réservé l'ingrat que vous êtes...
une de ces souffrances si complètes, si
douloureuses, si cruelles, si ardentes,
que la honte monte au visage en se-
souvenant qu'on vivait là, égoïstes,
côté d'elles les ignorant, ne faisant
rien pour tâcher de les deviner et
poussant le cynisme jusqu'à se plain
dre de son sort.
Ici une courte méditation... Evoquer
une vraie misère...
La souffrance Nous lui devons
tout ce qu'il y a de bon en nous, tout
ce qui donne du prix la vie. Nous
lui devons la pitié, nous lui devons du
courage, nous lui devons toutes nos
vertus.
Que deviendrait le dévouement au
milieu du bonheur universel
Yvonne SARCEY.
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