CHRONIQUE AGRICOLE CHRONIQUE HORTICOLE
C'est alors que certains pays, les plus
grands d'abord, Etats-Unis, Angleterre,
Allemagne, France, Japon organisèrent leur
politique commerciale pour sauver leurs
nationaux au prix du désordre économique
et de la misère des autres nations.
Ils inventèrent un statut douanier et pra
tiquèrent un dumping dont l'ingéniosité
contient plus de ruse que de loyauté. Tous
défendirent leur production, leur travail,
leurs finances, en exploitant au maximum
les possibilités de leur marché national,
tantôt le réservant exclusivement leurs
productions, tantôt l'ouvrant l'étranger
mais dans la mesure où l'étranger leur
ouvrait son propre marché.
C est dans ce milieu qu'il nous faut
vivre. Ce n'est pas un milieu de libre-
échange, c est un milieu de nationalisme
économique presque intégral ce n'est pas
un milieu de libre concurrence, c'est un
milieu de concurrence faussée, parfois de
concurrence déloyale ce n'est pas un mi
lieu d économie libre, c'est un milieu d'éco
nomie dirigée ce n'est pas un milieu de
solidarité internationale, c'est un milieu
d'égoïsmes nationaux.
Ouvrons les frontières nous disent les
théoriciens, les richesses glisseront sur nos
plaines, rouleront ur nos routes, nous n'au
rons qu'à y puiser. Regardez en arrière,
disent-ils, la liberté commerciale a fait la
fortune et la grandeur de l'humanité.
Nul ne conteste que la libre concur
rence fut un merveilleux instrument d'en
richissement aux périodes de productions
déficitaires, quand des débouchés nouveaux
qu'il suffisait de découvrir et d'exploiter,
existaient encore, mais aujourd'hui que
toutes les parties du monde se sont outil
lées pour couvrir leurs besoins par leurs
propres moyens, l'ère des expansions éco
nomiques paraît bien close pour une lon
gue période.
D autre part, il est démontré par les
faits, que nous sommes dans une période
de production excédentaire dont la durée
est indéterminée.
Quelle est en pareille conjoncture la po
litique agricole qu'il faut adopter
La même que celle qui assure la vie du
gouvernement, une politique d'équilibre
des budgets et des entreprises agricoles.
Que faut-il pour cela
Que les prix de vente des produits agri
coles couvrent les prix de revient.
Comment connaîtra-t-on le niveau au
quel les prix de vente agricole couvriront
les prix de revient
En établissant les prix de revient agri
coles, en en analysant le contenu, en dé
composant leurs facteurs le gouverne
ment apprendra ainsi quel doit être le prix
Les soins donner aux fruits de luxe
1. L'ECLAIRCISSAGE.
Une fois que les pétales sont tombées,
l'ovarie commence grossir et c'est ce
moment qu'on pratique 1 éclaircissage. Cette
opération consiste enlever, supprimer un
certain nombre de fruits.
De par cette opération, les effets sont
nombreux en effet, les fruits deviennent
plus gros, plus grands ainsi on obtient
le beau gros fruit de luxe.
Le fruit sera encore plus vigoureux, plus
succulent et par le fait même on le vendra
beaucoup plus cher, car il sera beaucoup
plus appétissant. Il est clair que ceux qui
cherchent obtenir le beau fruit, ne peu
vent pas songer chercher en même temps
la graine.
Ayant donné brièvement les effets de
l'éclaircissage, donnons-en maintenant les
avantages.
Comme nous l'avons déjà dit parmi les
effets, on obtient des fruits plus gros, plus
succulents. Par ce procédé, nous n'épuisons
pas l'arbre, le nombre de fruits porter
étant limité. Chaque branche ne portant
qu'un certain nombre de fruits, ceux-ci de
viendront plus grands et seront mieux for
mes. La fructification est plus régulière et
l'arbre sait mieux nourrir ses fruits. La
2e année, c'est-à-dire celle après l'éclair
cissage, on a encore une bonne quantité de
beaux et appétissants fruits. Enfin, par
l'éclaircissage, on évite des maladies (telle
que la chlorose).
de vente du cultivateur pour qu'il équilibre
son budget et il saura ce que chacun, culti
vateur et gouvernement, doir faire pour
diminuer le prix de revient.
Il faut que le gouvernement apprenne
par l'analyse des prix, la charge des fac
teurs du prix de revient qui échappe
l'action et la compression des cultivateurs,
ce que lui coûte l'impôt, le fermage, les
prix industriels, les charges sociales, les
transports, etc., ej il pourra s'il entend di
minuer le prix de la vie alléger impôts, fer
mages et charges multiples.
Il réglera ainsi par une politique scienti
fique les conditions de la production agri
cole, il saura quels sont les tarifs doua
niers, les contingentements, les traités com
merciaux qu'il doit établir et conclure,
pour assurer la vie de la première indus
trie de la nation.
Il importe qu'il ne se laisse pas impres
sionner et égarer par des articles de presse
ou par des arguments tirés de statistiques,
dont on joue comme les batteleurs jouent
de leurs gobelets.
A. Jabon.
POUR FRANCHIR L'OBSTACLE
Gouverner un pays c'est le diriger, c'est
tout d'abord assurer la subsistance du peu
ple par la prospérité de l'agriculture, du
commerce, de l'industrie, des finances pu
bliques et privées. Pour créer par une poli
tique active les courants favorables au dé
veloppement économique d'une nation par
la mise en valeur de toutes les ressources,
il faut tout d'abord connaître le milieu éco
nomique.
Quel est le milieu économique de l'heure
présente, comment s'est-il formé
Depuis la guerre les peuples belligérants
écrasés de dettes, ont courageusement ré
tabli leur agriculture ruinée et leur in
dustrie détruite. A peine avaient-ils porté
son ancien niveau leur puissance de pro
duction qu'ils se trouvaient en présence de
nouvelles et redoutables difficultés. Un mal
nouveau les assaillait, imprévu et décon
certant. Après la misère provoquée par la
disette, ils allaient connaître la misère ré
sultant de l'abondance.
Les pays non belligérants qui avaient ac
cru leurs épargnes en continuant commer
cer avec les pays belligérants utilisèrent les
capitaux ainsi acquis au développement de
leur outillage et de leurs entreprises. L'in
géniosité des inventeurs, excitée au même
moment par l'appât du gain, suscitait de
rapides progrès techniques.
L'offre dépassa finalement la demande
tel point que, non seulement les prix flé
chirent, mais qu'ils s'écroulèrent sous le
niveau des prix de revient les plus bas
d'autre part le potentiel de production se
maintint un niveau tel qu'il pesa sur
tous les marchés comme une menace con
tinuelle de débordement.
Ce fut la crise. Chacun se défendit d'a
bord par une technique plus perfection
née, meilleur outillage, meilleurs procédés
de fabrication, amélioration des productions
en quantité et en qualité.
Cela ne fit qu'aggraver la surproduction,
la chute des prix et le chômage.
Certaines entreprises cherchèrent alors
leur salut dans la coopération privée, dans
les concentrations, les trusts, les cartels,
réglant la production, fixant les prix
d'autres eurent recours aux banques pour
maintenir les stocks, pour lutter par de lar
ges crédits contre leurs concurrents désar
gentés. Ceux qui ne pouvaient utiliser ces
moyens, agriculteurs, artisans, commerçants,
propriétaires, industriels isolés, réclamèrent
l'aide des gouvernements. Ceux-ci voyaient
avec inquiétude, au fur et mesure que
se rétrécissaient les possibilités de ventes,
le trésor public se vider, les usines se fer
mer, le laboureur menacé de ruine, l'ou
vrier sans travail.
HONORE DE BALZAC
11 est plus horrible pour moi
que pour tout autre, moi choyé
par une mère qui m'adorait, chéri par
le meilleur des pères, et qui, mon dé
but dans le monde, ai rencontré l'a
mour d'une Anna I Je n ai connu que
les fleurs de la vie ce bonheur ne
pouvait pas durer. J'ai néanmoins, ma
chère Annette, plus de courage qu'il
n'était permis un insouciant jeune
homme d'en avoir, surtout un jeune
homme habitué aux cajoleries de la
plus délicieuse femme de Paris, bercé
dans les joies de la famille, qui tout
souriait au logis, et dont les désirs
étaient des lois pour un père... Oh
mon père, Annette, il est mort... Eh
bien, j'ai réfléchi ma position, j'ai
réfléchi la tienne aussi. J'ai bien
vieilli en vingt-quatre heures. Chère
Anna, si pour me garder près de toi,
dans Paris, tu sacrifiais toutes les
jouissances de ton luxe, ta toilette.
ta loge l'Opéra, nous n'arriverions
pas encore au chiffre des dépenses né
cessaires ma vie dissipée puis je
ne saurais accepter tant de sacrifices.
Nous nous quittons donc aujourd'hui
pour toujours.
II la quitte, Sainte Vierge Oh I
bonheur I
Eugénie sauta de joie. Charles fit
un mouvement, elle en eut froid de ter
reur mais heureusement pour elle, il
ne s'éveilla pas. Elle reprit
Quand reviendrai-je je ne sais.
Le climat des Indes vieillit prompte-
ment un Européen, et surtout un Eu
ropéen qui travaille. Mettons-nous
dix ans d'ici. Dans dix ans, ta fille
aura dix-huit ans, elle sera ta compa
gne, ton espion. Pour toi, le monde
sera bien cruel, ta fille le sera peut-
être davantage. Nous avons vu des
exemples de ces jugements mondains
et de ces ingratitudes de jeunes filles
sachons en profiter. Garde au fond de
ton âme, comme je le garderai moi-
même, le souvenir de ces quatre an
nées de bonheur, et sois fidèle, si tu
peux, ton pauvre ami. Je ne saurais
toutefois l'exiger, parce que, vois-tu,
ma chère Annette, je dois me confor
mer ma position, voir bourgeoise
ment la vie, et la chiffrer au plus vrai.
Donc je dois penser au mariage, qui
devient une des nécessités de ma nou
velle existence et je t'avouerai que
j'ai trouvé ici, Saumur, chez mon
oncle, une cousine dont les manières,
la figure, l'esprit et le cœur te plai
raient, et qui, en outre, me paraît
avoir...
Il devait être bien fatigué pour
avoir cessé de lui écrire, se dit Eugé
nie en voyant la lettre arrêtée au mi
lieu de cette phrase.
Elle le justifiait 1 N'était-il pas im
possible alors que cette innocente
fille s'aperçut de la froideur empreinte
dans cette lettre Aux jeunes filles
religieusement élevées, ignorantes et
pures, tout est amour dès qu'elles met
tent le pied dans les régions enchan
tées de l'amour. Elles y marchent en
tourées de la céleste lumière que leur
âme projette, et qui rejaillit en rayons
sur leur amant elles le colorent des
feux de leur propre sentiment et lui
prêtent leurs belles pensées. Les er
reurs de la femme viennent presque
toujours de sa croyance au bien, ou de
sa confiance dans le vrai. Pour Eugé-
A quel moment doit-on pratiquer
l'éclaircissage
Cette opération se fait en plusieurs fois.
Nous la pratiquons lorsque le fruit a la
grosseur d'une noisette. A ce moment, on
pourra voir aussi les arbres qui sont atta
qués par les insectes. Quelque temps après,
nous repasserons une 2e fois pour éliminer
les fruits oubliés ou qui n'étaient pas en
core assez grands. Pour les variétés gros
fruits d'apparat, il faut en laisser 5 6
par m2, ceci évidemment a rapport aux poi
res et pommes. Pour les fruits moyens, l'on
peut aller de 10 15, mais tout cela dé
pend également du mode de fructification.
Ainsi, le pêcher sur 1 m2, peut avoir 20
fruits si les arbres sont en bon rende
ment. Pour le prunier, en espalier, on laisse
50 fruits par m2, et pour l'abricotier, cul
tivé également en espalier, on en laisse 40.
L'époque laquelle on pratique l'éclair
cissage des pommiers et poiriers est les
15 premiers jours de juin. Quant aux pê
chers, abricotiers, les intempéries étant sou
vent funestes, il faut attendre jusqu'à ce
que les noyaux soient bien formés.
Comment pratique-t-on l'éclaircissage
La suppression des fruits, qu'on ne l'ou
blie pas, est une besogne délicate. Les pra
ticiens, d'un coup d'oeil, ont fait leur choix
ils suppriment les poires et les pommes
mal formées, mal placées et n'en conservent
que le nombre voulu parmi celles qui pré
sentent les meilleurs caractères. Là où il
y a des vides, on laisse plus de fruits afin
de cacher ces vides. Cette opération se fait
très délicatement. Ne jamais manœuvrer
les fruits brutalement et toujours éclaircir
en plusieurs fois, surtout si on est débu
tant. Nous pourrions même ajouter que l'é
claircissage fait différentes reprises, peut
atténuer les dégâts causés par certains enne
mis de nos arbres fruitiers, tels que la py-
rale et la tavelure.
Un excellent moyen, après l'éclaircissage,
consiste pulvériser les arbres portant ces
fruits éclairas, avec une solution de bouil
lie bordelaise, pour combattre la tavelure,
déjà citée plus haut, et d'autres maladies
cryptogamiques. Elle détruit en même temps
les lichens, mousses, etc.
2. L'ENSACHAGE.
C'est une pratique qui tend de plus en
plus se généraliser. Depuis quelques an
nées, il est entré dans le domaine des cul
tures commerciales. C'est une opération
recommander pour obtenir du beau fruit
de luxe ou du fruit de catégorie, de gran
deur et de grosseur.
(Voir la suite en page 4)
nie, ces mots Ma chère Annette, ma
bien-aimée, lui résonnaient au cœur
comme le plus joli langage de l'amour,
et lui caressaient l'âme comme, dans
son enfance, les notes divines du Ve-
nite, adoremus, redites par l'orgue,
lui caressèrent l'oreille. D'ailleurs, les
larmes qui baignaient encore les yeux
de Charles lui accusaient toutes les
noblesses de cœur par lesquelles une
jeune fille doit être séduite. Pouvait-
elle savoir que, si Charles aimait
tant son père et le pleurait si vérita
blement, cette tendresse venait moins
de la bonté de son cœur que des bon
tés paternelles Monsieur et madame
Guillaume Grandet, en satisfaisant tou
jours les fantaisies de leur fils, ne lui
donnant tous les plaisirs de la for
tune, l'avaient empêché de faire les
horribles calculs dont sont plus ou
moins coupables, Paris, la plupart
des enfants quand, en présence des
jouissances parisiennes, ils forment des
désirs et conçoivent des plans qu'ils
voient avec chagrin incessamment
ajournés et retardés par la vie de leurs
parents.
(A suitre.)