L, idée de Patrie. Le Sport Vous lirez.... 2e ANNEE No 4. Hebdomadaire 35 cent. le numéro. DIMANCHE 27 JANVIER 1935. Les peuples qui ne surent pas renoncer leurs luttes intestines ont disparu de l'his toire. Dr Gust. Le Bon. ABONNEMENT Direction-Administration 19, rue Longue de Thourout, YPRF.S. UN AN 18 FRANCS Ch. van RENYNGKE, Compte-chèques postaux 1003.43. Un gouvernement qui ne sait pas révo quer est un gouvernement qui ne gouverne pas. de Jouvenel. BILLET POLITIQUE Après le plébiscite de la Sarre une litté rature abondante en a commenté les résul tats dans la presse de tous les pays. Pour bien comprendre la signification de ce vote, il faut réduire ce plébsicite non pas une compétition entre la France et l'Allemagne, mais un choix entre le statu quo mo mentané ou la réintégration immédiate dans la communauté allemande. On ne peut nier que le Reich ait déformé la signification Au vote en ce qui concerne le statu quo, et que le gouvernement hitlérien ait fait croire la population de la Sarre que le caractère momentané du statu quo aurait pu devenir définitif. Mais, d'autre part, les partisans du statu quo n'ont pas manqué de donner au plébiscite la signification d'un choix du régime. Leur campagne a accen tué le sens hitlérien du vote du 13 janvier. Le pouvoir d'Hitler en est sorti singulière ment consolidé. C'est une leçon dont les admirateurs im pénitents de la formule démocratique par lementaire devraient tirer leur profit. On est souvent frappé, au cours de la vie. par le fait que tant d'hommes obéissent plus volontiers leurs passions qu a leur raison. Ils agissent vraiment l'encontre de ce qui est leur intérêt bien compris, et cela surtout parce qu'ils apprécient leur intérêt non pas d'après des éléments matériels ou mathéma tiques, mais en faisant intervenir une série de facteurs auxquels ils donnent une valeur personnelle haine ou amour, jalousie et envie, bénéfice immédiat ou satisfaction égoïste. L'homme est doue de raison, mais n'est pas pour cela raisonnable. Le culte de cette déesse de la révolution française, la Raison a créé toute une philo sophie de la vie en société qui est fondée sut l'homme raisonnable et non pas sur l homme réel. Et ce qui est plus grave c'est que cette conception de la vie en société a fini par identifier la raison l intérêt. Il en resuite notre société matérialiste qui ne correspond pas la nature de l'hontme. Une famille est un groupe d'être humains. Une société est une collectivité d'êtres hu mains. Dans la famille comme dans la so ciété il y a un lien d'ordre idéologique qui doit soutenir l'unité au-dessus et en de hors des intérêts matériels. C'est le rô/e des valeurs d'ordre spirituelElles ont ete méconnues pendant un siecle. Elles répon dent un besoin de l'humanitéL huma nité en a été sevrée par l'individualisme. A tâtons elle cherche nouveau ces valeurs spirituelles. J L Les sociétés veulent des maîtres, des chefs. Elles sentent que le principe d'autorité est une des valeurs essentielles. Dans le chaos des idées des théories folles surgissent. - Parce que théories elles réussissent se faire admettre. Les générations pénétrées de libéralisme n'ont rien compris de Moscou. Elle n'ont pas corn tris le fascisme. Elles ne compren nent pas Hitler. Elles ont décrété que ces régimes n'étaignt pas raisonnables, et. sa- Hsfdt:, elles attendent qu'ils s'effondrent. Ces régimes subsistent, ont l'audace de 'im poser aux peuples, et il ne reste aux géné rations libérales qu'à déplorer que les peu ples aient l'outrecuidance de ne pas donner raison leurs pronostics. L'homme raisonnable de la Sarre devait voter pour le statu'quo. Voter pour l'Allemagne était une folie. Le peuple de la Sarre a estimé qu'il est parfois néces saire d'être fou. Lé statu quo c'était la liberté. En 1933 la liberté individuelle a sombré dans les régimes dits démocratiques, au profit de certaines oligarchies. -- Le peuple de la Sarre a abdiqué l'illusion de la liberté Le statu quo c'était la richesse matérielle. Pas d'impôts, un grand marché économique, une situation privilégiée pour les salaires, pas de service militaire, rien que des avan tages. -Le peuple de la Sarre a méprisé tous les avantages d'ordre matériel au pro fit d'une idée. En votant pour le Reich le peuplé de la Sarre a accompli un énorme sacrifice d'ordre matériel. Il a envoyé un retentissant camouflet la civilisation du dix-neuvième siècle. Il a affirmé que l'hom me n'est pas fait uniquement pour gagner de l'argent. Il a mis au premier plan la va leur spirituelle de la patrie. Le peuple de la Sarre mérite pour cette rupture avec le dix-neuvième siècle libéral et matérialiste, que nous nous inclinions avec respect et admiration devant son idéalisme patriotique. L'idée de patrie n'est pas liée l'idée de race, pas plus qu'elle ne dépend d'un phénomène linguistiqueIl y a suffisam ment d'exemples dans l'histoire pour le prouver. Il est de fait que la coïncidence entre la patrie et la race, ou la patrie et la langue facilite et entretient l'idée patrio tique. Mais une communauté de sentiments et d'idées peut parfaitement entretenir un pa triotisme vibrant dans un pays où existent plusieurs races et plusieurs langues. -P n'est impossible dans le domaine de l'idéo logie. Au vingtième siècle l'évolution des so ciétés est telle que la patrie n'est plus une communauté d'intérêts, mais est devenue une communauté d'idées. Les collectivités ne sacrifient plus la raison, cette raison neu rasthénique qui n'était plus devenue que l'art de gagner de l'argent honnêtement ou non. Les peuples ont soif d'idéologie, d'en thousiasme, de dynamisme. Ils veulent vibrer dans un sentiment commun, tendre avec une volonté collective vers un but qui absorbe toute la vie du pays. C'est le con traire du parti politique. Le parti épuise les forces de la pairie. Le parti tue le dynamisme de la nation. Le parti divis- les efforts des citoyens. Le parti tue ta patrie. Telle est la signification éclatante du plé biscite de la Sarre. Nier cela, c'est perdre son temps. L'art consiste le comprendre, et canaliser ces courants idéologiques pour en obtenir le meilleur résultat, et rf en pas subir les dangereuses convulsions. Ch. van RENYNGHE. 7 Si le Belge peut se vanter d'avoir beaucoup de qualités, il doit reconnaî tre qu'il conserve un terrible défaut le Belge est affreusement bourgeois. Ce caractère bourgeois n'est tout prendre qu'un manque de race et d'en tregent. C est la timidité du Monsieur un peu gauche qui de crainte de n'être pas convenable finit par n'être ja mais personnel C'est le conformis me dans la stagnante uniformité. Ce mal des peuples vieillis a trouvé comme réaction l'attrait de la matière, de la vie, de la santé. Le sport est le tonique qui doit rajeunir nos popu lations, comme il a régénéré le peuple anglais. Nous donnons dans Le Sud une place spéciale au sport nous vou drions qu elle donne nos lecteurs un esprit sportif. Trop souvent il faut déplorer, chez nous, cette ignorance de ce que doit être le sport, qui non seulement est 1 éducation du corps, mais en est sur tout la discipline. Le sportif est l'homme qui se do mine, se maîtrise, de perfectionne, et tend s'améliorer par un effort dés intéressé, gratuit. Le sport élève, affine, prépare une éi'tC. Et lisez ce que disait il y a un an notre Roi au sujet de cet aérage du belge L'histoire des peuples est marquée par des périodes d'indifférence vis-à-vis de la na ture, périodes pendant lesquelles les préoc cupations livresques, l'esprit d'analyse et de spéculation semblent seuls retenir l'atten tion de l'homme. Mais elle est marquée aussi par des épi sodes d'enthousiasme l'activité humaine est alors sollicitée par l'appel irrésistible des joies physiques et spirituelles qui ac compagnent le contact et la contemplation des phénomènes naturels. De plus en plus notre époque semble être caractérisée par un tel retour. Des manifestations multiples dans le do maine des sports, du tourisme, du camping, de l'hygiène et de l'éducation physique sont symptomatiques cet égard. Nous paraissons être I'obiet d'un vio lent procès de libération. Nous voulons fuir nos villes trépidantes, avec leurs mai sons opaques, leurs rues bruyantes, leurs magasins et leurs usines. Nous nous y sen tons comme emprisonnés. Nous appelons l'air pur, la lumière, l'espace, la terre et la verdure. Nous prétendons nous y mou voir, débarrassés de toute entrave notre gé nération s'est enfin réconciliée avec la na ture. Ie-> répercussions sociales et morales de cette évclution sont profondes. Elles impo sent aux collectivités des disciplines salu taires. En orientant l'enseignement scolaire vers une compréhension plus immédiate des réalités vivantes, en dirigeant vers des plai sirs plus simples et plus sains les loisirs que laisse un labeur de jour en jour réduit par les perfectionnements du machinisme, pa reille évolution relève, par son action puri fiante, le niveau moral de tous les hommes. Ce retour la terre nourricière, les plus Nous poursuivons notre effort pour rendre LE SUD chaque semaine plus utile et plus intéressant. Etes-vous contents de nos différentes chroni ques La chronique horticole répond, paraît-il, au désir de nos lecteurs. La chronique sportive est elle assez éten due Que demandent les amateurs de sports Et vous, Mesdames, êtes-vous satisfaites de la Page de la Femme Nous présenterons partir du pro chain numéro, notre journal de façon ce que les nouvelles locales ne se mêlent plus aux chroniques. Chaque semaine le rayon d'action du SUD s'étend. Cet effort mérite votre appui, n'est- il pas vrai Apportez-nous votre con cours. Parlez du SUD Faites des abonnés. Adressez-nous des listes de personnes qui nous pourrions utile ment faire un service. LE SUD doit grouper tous ses lecteurs par un effort commun de propagande. Nous attendons vos suggestions et vos listes d'abonnés Vous lirez dans LE SUD des ar ticles de plus en plus nombreux de collaborateurs qui nous offrent leur ai de précieuse. La semaine prochaine nous achèverons la publication du rap port de M. le Gouverneur Baels, do cument dont vous avez pu apprécier toute la valeur. Ensuite nous donne rons l'article du Colonel Marchand sur les combats d'Eedemolen. La semaine suivante une précieuse documentation sur le problème du Rail et de la Rou te. Un article de M. l'ambassadeur de France Paul Claudel sur l'art religieux. LE SUD veut vous apporter chaque semaine un hebdomadaire di gne de vos foyers. Il compte sur votre appui et votre propagande. USEZ DANS LE SUD Page 2 Chronique d'Ypres. Page 3 Chronique d'Ypres (suite). Page 4 Le Sud dans le Nord. Chronique horticole (suite). Page 5 A propos du Léopold II de Pierre Daye. Page 6 Les valeurs économiques de la Flandre Occidentale. Page 7 Chronique aéronautique. Service d'autobus Comines - Kem- mel - Poperinghe. Pages 8 et 9 Pour la Femme. Page 10 Progr. choisis de T.S.F. Page 11 Chroniques agricole et hor ticole. Feuilleton. Page 12 Chronique sportive. An nonces notariales. «J V Page 13 Chronique de Comines. Page 14 Chroniques de Comines (sui te) et de Wervicq. Fête du Bien heureux Jean de Warneton. Page 15 Cinéma. Chronique d'Y pres (suite). Marchés. Page 16 Chroniques de Mouscron et de Ploegsteert. sensibles d'entre nous l'ont préparée dans nos esprits et dans nos cœurs. Léopold III, Roi des Belges.

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