I I Les Pièges du Plan billet politique nouveue Génération 2e ANNEE No 6. Hebdomadaire 35 cent, le numéro. DIMANCHE 10 FEVRIER 1935. Les peuples qui ne surent pas renoncer leurs luttes intestines ont disparu de l'his toire. Dr Gust. Le Bon. ABONNEMENT UN AN 18 FRANCS Direction-Administrât ion Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43. Un gouvernement qui ne sait pas révo quer est un gouvernement qui ne gouverne pas. de Jouvenel. Le camarade Mijsiaert a rendu un grand service aux intellectuels et aux employés de la région d'Y près en leur offrant les dis- tours de Willem Eekelers et de Rik de Mati. Au moins, maintenantils savent quoi s'en tenir. Le Plan de Man- est un piège comme tant (Loutres pour conquérir une majorité au profit d'un parti. N'insistons pas sur le discours d'Eeke- lers. C'est un discours genre Paul Crokaert, mais infiniment plus conservateur. Descrip tion de la situation économique, sombre tableau de la crise, reproches aux dirigeants, et affirmation catégorique de la nécessité de changer de méthodes. Crokaert Y excuse de venir de la droite, Eekelers demande par don de venir de la gauche. Crokaert a beau coup de culture et un grand talent. Eeke lers est un professionnel de meeting. Le discours du prophète de Man a été pour beaucoup une déception. En dehors d'une série d'affirmations concernant les banquiers et l'électricité, de Man a exposé aux auditeurs par quels pièges il comptait Y emparer de la masse au profit du parti socialiste. PREMIER PIEGE. Nous défendons les Classes Moyennes. Le gouvernement des banquiers par sa politique de défla- tion arrête la circulation des richesses. Nous voulons rendre la masse ouvrière sa puissance d'achats et ainsi nous sauve- rons les Classes Moyennes qui doivent vivre des hauts salaires des ouvriers. Nous faisons appel aux Classes Moyennes, aux employésaux diplômés Laissons tomber et amusant appel aux universitaires, ces universitaires pour les quels de Man et Eekelers ont soudain tant d'affection, oubliant probablement ce cri de triomphe du leader socialiste Anseele, il y a dix ans actuellement un ajusteur gagne plus qu'un ingénieur Le parti socialiste veut la disparition, la suppression des Classes Moyennes. Elles sont pour lui, l'ennemi. Vous en voulez une preuve. Usez ce qtYécrivaient les so cialistes dimanche dernier dans leur presse, dix livnes au-dessus de la convocation au meeting de Man. Nous rappelons que le premier devoir du socialiste est de soutenir ses propres organisations. La coopérative est fondée par les travailleurs et sert comme arme de combafl pour soutenir la population ouvrière dans la lutte contre les ennemis de sa classe. La coopérative par et pour les ouvriers. Quiconque est socialiste et ne se fournit pas en foin et en marchan- dises la coopérative socialiste, Koop en Vertrouwen soutient ses ennemis au lieu de ses défenseurs. Pourquoi une partie de nos affiliés restent-ils sourds nos appels La lutte pour la classe ouvrière progressera-t-elle plus vite, si elle laisse ses propres orga- nisations dans les difficultés, et si elle avantage ses ennemis Ses ennemis, c'est-à-dire les Classes Moyennes auxquelles de Man fait appel. Est-ce clair Augmenter la puissance (Ta chai de l'ouvrier, pour qu'il augmente le bénéfice de la coopérative. N'est-ce pas un piège tendu aux Classes Moyennes, que de prétendre que le Plan de Man travaille pour elles Pour les tuer, oui DEUXIEME PIEGE. Le plan de Man n'est pas l'œuvre d'un parti politique. Il fait appel tous. Il demande aux ca- tholiques et aux libéraux de se joindre ce mouvement national de libération. Plus de banquiers au pouvoir. C'est un programme national auquel tous les bel- ges doivent souscrire Pareil piège est une injure directe l'in telligence de l'auditoire On peut croire les bobards des politiciens, mais il y a une limite. Si le Plan de Man arrive au pou voir ce sera par le parti socialisteau profit du parti socialiste, pour réaliser un pro gramme socialiste. Faire patte de velours, dire que les libéraux et les catholiques peu vent soutenir le plan du Travail tout en restant catholiques et libéraux, c'est jouer avec les mots, et se moquer du public. Si Henri de Man avait imaginé un Plan du Travail en dehors du parti socialiste, en d'autres mots un plan du travail natio nal-socialiste, il aurait, je le crois, trouvé une majorité dans le pays. Le Plan de Man prétend être du neuf. On ne fait pas du neuf en traînant derrière soi le boulet d'un vieux parti politique, au moment où l'opi nion du pays comprend que tout le mal actuel est accentué par la lutte entre partis politiques, et au sein des partis entre grou pes politiques de Man prétendrait-il ex purger son plan de tout microbe marxiste, et utiliser, pour le faire triompher, le parti marxiste Usez la presse socialiste de l'arrondisse ment. Haine, vitupérations, perpétuellement le mot ennemis Et de Man vient prê cher l'amour entre les Belges autour de son plan. Qu'il convertisse d'abord les sous- chefs des organisations locales. Voyez, lec teurs du Sud, avec quelle bassesse chaque semaine les petits caporaux de village nous attaquent. Il rYont rien appris, ils n'ont rien oublié, ils sont exploiteurs de la po litique tout comme les mercenaires qui pré tendent défendre dans l'arrondissement le parti libéral. Et que Missiaen donne l'exemple. Le jour où il sera prouvé que par un coup de grâce, Missiaen n'est plus l'homme d'un parti, le socialiste militant, Taumônier de l'Eglise matérialiste, ce jour-là nous croirons que le Plan du Travail est une œuvre réaliser au-dessus et en-dehors des partis politiques. de Man a tué son œuvre en devenant le manager du parti socialiste belge. TROISIEME PIEGE, et ce n'est pas le moindre la question religieuse. Inutile d'insister. le sais d'expérience personnelle que tous pourparlers avec les socialistes se terminent au moment où la discussion ar rive la liberté philosophique, qui est le contraire de la neutralité. Tts ne Tadmettent jamais cette liberté, parce qu'ils sont avant tout T instrument du De jour en jour nous suivons une évolution très heureuse qui se produit au sein du gouvernement. La généra tion de la guerre, celle des quarante ans, est entrée nombreuse dans le mi nistère Theunis. Son influence devient chaque jour plus réelle, et vous aurez remarqué que les porte-paroles du gou vernement sont les ministres Pierlot, Van Isacker, Rubbens et du Bus. On ne souligne pas assez cette tran sition. Ces derniers temps Edouard Rubbens a étonné le Parlement par sa fermeté dans les débats, et par l'ex traordinaire maîtrise de soi qui le ca ractérise. Pour le dire carrément il a cloué le bec l'opposition. Nous conseillons aux esprits objec tifs de lire attentivement les discours de Charles du Bus. Et ce ne sont pas que des discours. Au gouvernement Charles du Bus apporte l'appui de son sain réalisme, et de son impassible fer meté. Quand on le connaît on ne peut que s'amuser des criailleries et des agitations qui sont provoquées autour de lui creuse de quelques me sures de détails 1 Depuis plus de dix ans nous pré tendons que le gouvernement du pays ne changerait, qu'en changeant de gé nérations. L'opinion devrait compren dre cette évolution. Nous avons assez subi les inconvénients des politiciens cumulards ou exploiteurs, pour que 1 é- quipe de demain soit uniquement com posée d'hommes pour qui la politique matérialisme et du sectarisme athée. Com bien de fois les jeunes catholiques n'ont- ils pas tenté un rapprochement avec les jeunes intellectuels socialistes. C'est nous qui avons fait plusieurs fois les premiers pas. C'est eux qui n'ont jamais voulu. Tout récemment un grand idéaliste, Raymond De Becker a fait une dernière tentative. Ce fut un nouvel échec. Le manifeste des jeunes des trois partis est une duperie, et les catholiques qui l'ont signé se sont lais sé aveugler par leurs haines personnelles contre certains financiers. L'après-guerre a été marquée dans tous les pays par la lutte contre le marxisme. La puissance des banques n'est que le résul tat de l'anémie nationale provoquée par les doctrines socialistes qui empoisonnent les peuples. Marxiste ou anti-marxiste, maté rialiste ou spiritualiste, collectiviste ou cor poratiste, étatiste ou personnaliste, tel est le dilemne qui se pose nos sociétés. C'est un choix qtY il nous faut, et non pas un compromis. Oui, la révolution est néces saire, mais en ajoutant ces adjectifs qui fu rent écrits par le roi Albert sur la couverture Sun livre morale et spirituelle Si nos populations tombent dans les piè ges du plan de Man, ce ne sera pas grâce la valeur des formules socialistes, mais avant tout couse de Vinertie, de l'insuffisance et des compromissions des dirigeants poli tiques. Organisons la Société pour l'arracher l'emprise de l'Etat. Sauvons la Patrie avant les partis. Ch. van RENYNGHE. est un idéal et non un moyen de s'en richir. Charles du Bus est un de ces hom mes désintéressés. Il comprend la mis sion du gouvernement, et il vous demande de le juger avec sérénité. Le terme approche, dit-il, où le gouvernement rendra ses comptes au pays. Ayant agi de bonne foi, il de mandera d'être jugé sans passion, la lumière de la raison, c'est-à-dire des intérêts vitaux de la Nation, en qui se confondent les intérêts véritables de chacun de nous. Pareil jugement n'est possible que si le Belge, par une victoire sur lui- même parvient se dégager des habi tudes de dénigrement systématique par quoi nous nous amoindrissons nous- mêmes. La critique est aisée tout pri maire peut s'en payer le luxe facile l'esprit critique est infiniment plus rare, car il requiert une volonté et un effort de compréhension qui sont la marque de l'homme supérieur, soucieux de loyauté et avide de vérité. La sérénité du jugement exige des efforts. Effort pour comprendre la na ture, la portée et les répercussions des problèmes envisagés effort pour faire abstraction de l'intérêt particulier et se hausser sur le plan des intérêts collec tifs effort pour se déprendre des im pressions et du sentiment, là où il s a- git d'apprécier froidement des faits. C'est demander beaucoup que d'exi ger ces efforts d'un honnête homme c'est demander davantage encore de la masse qui est naturellement rebelle la réflexion et ne demande qu em boîter le pas au premier venu qui lui mettra en tête une opinion toute faite frappée en une formule sonore. Il serait injuste d'incriminer la masse de ce chef il convient plutôt de la plaindre, de ne pas toujours trouver de guides sûrs et il importe peut-être de se demander si ceux-là qui pour raient et devraient l'éclairer remplis sent, comme il faudrait, le rôle de di rection qui leur incombe. Si l'opinion est parfois égarée, c'est parce qu'elle est un grand enfant, trop souvent privé de la surveillance nécessaire. Aujourd'hui, encore, l'opinion risque de se fourvoyer si elle marche derrière quelque calicots voyants qui peuvent amuser l'œil des badauds, mais ne sau vent pas un peuple. USEZ DANS LE SUD Page 2 Les valeurs économiques de la Flandre Occidentale. Page 3 Chronique aéronautique. Page 4 Le Sud dans le Nord. Marchés. Pages 5, 6, 7 10, 11 et 12 chro niques de la région. Pages 8 et 9 Pour la femme. Page 13 Au comité exécutif de l'Ex position. Page 14 Progr. choisis de T. S. F. Page 15 Chroniques agricole et horti cole. Feuilleton. Page 16 Chronique sportive. An nonces notariales.

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