I
I
Inquiétudes
k
Lef valeurs
spirituelles.
lisez dans le
SUD
Il Saut sauver nos
autocarristes
billet politique preiîljer anniversaire.
2e ANNEE No 8.
Hebdomadaire 35 cent, le numéro.
DIMANCHE 24 FEVRIER 1935.
Les peuples qui ne surent pas renoncer
leurs luttes intestines ont disparu de l'his
toire. Dr Gust. Le Bon.
ABONNEMENT UN AN 18 FRANC?
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43.
Un gouvernement qui ne sait pas révo
quer est un gouvernement qui ne gouverne
pas. de Jouvenel.
Nous lii ons, coup sûr, un curieux mo
ment de notre histoire politique. L'homme
qui raisonne, qui pèse le pour et le contre,
qui étudie au moins les données élémen
taires d'une question avant d'avoir une opi
nion, cet homme-là se dit Nous avons
en Belgique et en France des gouverne-
su ments comme nous n'en avons plus connus
depuis bien longtemps. Surtout en Bel-
su gique une équipe bien unie, calme, ha-
su bile paraît tenir en mains tous les fils
a conducteurs dé, l'Etat. La situation est
angoissante. Nos ministres la regardent
u bien en face, avec sang-froid, et marquent
u leur volonté réfléchie de conduire le bâ-
u teau travers la tempête. Ayons con-
fiance en eux. Qui agirait mieux Leur
u action est continue, leur politique de dé-
su flotion doit nous rouvrir les possibilités
u d'exporter. Laissons-les travailler.
Theunis et Gutt la Chambre belge,
Flandin la Chambre française, ont rem
porté de beaux succès gouvernementaux.
La presse se divise systématiquement en dé
tracteurs et louangeurs. Les seconds sont
bien plus nombreux que les premiers. Le
calme règne.
Que faut-il de plus
A mon avis la situation politique est som
bre.
La masse ignore le raisonnement. Elle
obéit des sentiments instinctifs. La triste
expérience de la politicaille d'après-guerre
le refrain trop répété des promesses élec
torales, la pénible déconvenue de la faillite
de ces promesses, me fait songer l'his-
toire de l'homme qui criait toujours Au
voleur On ne le croyait plus La masse
ne croit plus les chefs politiques. Plus aucun,
ni ceux du gouvernement, ni ceux de l'op
position. La masse a l'impression d'avoir
été trompée. Elle rumine ses désillusions.
Elle attend. C'est le calme avant la tem
pête.
Pour reprendre la masse il faut ou bien
provoquer la tempête c'est la manœuvre
du Plan du Travail ou bien susciter avec
énergie un mouvement colleclif de redres
sement de la masse c'est ce que je de
mande en vain depuis dix ans ceux qui
occupent les places de. Chefs. La Revue Ca
tholique posait la semaine dernière le mê
me problème
Répétons-le sans nous lasser, pourquoi le
Gouvernement n'accorde-t-il pas plus d'im
portance SA propagande Pourquoi ne
pas travailler convaincre le pays et l'en
traîner Pourquoi négliger ce point l'at
mosphère, le climat, le dynamisme qui faci
literaient pourtant beaucoup la solution des
problèmes matériels concrets Le chômage
est là qui mange notre substance en épui
sant nos réserves. Pourquoi ne pas l'envi
sager de haut Pourquoi ne pas exposer au
pays toute l'ampleur du problème, dans
quelle mesure sa solution dépend de nous-
mêmes et dans quelle mesure elle dépend des
autres Pourquoi ne pas informer l'opinion
publique de la manière dont nous traitent ces
autres et comment nous sommes malmenés
dans les négociations économiques avec ceux
qui ont pourtant le plus grand intérêt
nous voir vivre forts et prospères
Inquiétudes f J'allais dire voyez ce qui
se passe en France chaque semaine des
querelles, des coups de feu, des blessés, par
fois des morts. Marxisme contre anti-mar
xisme. Mais Bruxelles mercredi dernier
des jeunes socialistes attaquent des jeunes
rexistets. Quatre blejsés et un agent as
sommé.
Inquiétudes Car le problème est là. En
France et en Belgique le socialisme mettra
tout en œuvre pour gagner la bataille. Le
débat la Chambre a été révélateur ce
sujet. Or le socialisme n'est pas rien qu'un
parti politique c'est une forme de la so
ciété. Elle est entière, elle est totalitai
Avec elle aucun compromis n'est possible.
Ce qui m'inquiète, c'est qu'en Belgique
comme en France, la question du choix se
posera. Sommes-nous prêts entraîner le
choix de la masse Ma réponse, en ce qui
concerne notre région est nette. Je dis caté
goriquement non Nous ne sommes pas
prêts, et nos responsables ce sont nos di
rigeants
Ch. van RENYNGHE.
La guerre, avec son cortège de
deuils, s'efface trop vite dans la mé
moire des hommes. Des générations
montent qui, n'ayant pas vécu l'ef
froyable cauchemar, peuvent oublier
ses leçnos tragiques. Il semble parfois
que s'émousse l'ardente volonté de paix
que s'était forgée l'humaçité dans
l'épreuve.
La grande coalition des forces spi
rituelles ne doit pas permettre cette évo
lution des esprits qui, par une sorte de
fatalité cyclique, déchaînerait encore le
meurtre collectif. Trop de souffrances
sollicitent toutes les nations pour qu'el
les ne concentrent pas leurs efforts sur
la cure nécessaire et urgente de la mi
sère et du chômage.
Le sens social est inséparable du
sens national.
Le roi Albert, mieux que tout autre,
les possédait conjointement, non seule
ment dans sa raison, mais dans son
cœur. Ceux qui l'ont approché, et j'ai
eu cçt honneur, n'oublieront jamais sa
bonté.
Notre époque matérialiste commen
ce d'aspirer d'autres biens que la
jouissance physique. Par un juste re
tour, si fréquent dans le passé, la cul
ture et la recherche sollicitent ce goût
d'idéal qui a ennobli certains âges de
l'Histoire. La faillite partielle du pro
grès mécanique dans sa tentative de
standardisation du bonheur, rouvre les
guichets de la sensibilité humaine.
P. E. FLANDIN.
Le monde a rendu hommage au sou
venir d'Albert I. La Belgique a com
mémoré avec émotion et dignité le
douloureux anniversaire. On ne peut
rendre plus grand hommage ce Chef
qu'en méditant sur quelques pensées
royales. Relisez-les souvent. Elles
sont pour tous un guide très sûr 1
Il faut voir grand pour ne pas être
débordé par les événements.
Le devoir des princes est dicté leur
conscience par l'âme des peuples.
44
Les jeunes intellectuels ont le de
voir de conduire le peuple, de l'éclai
rer, de le former.
Se consacrer entièrement au service
de Notre-Seigneur confère ceux qui
sont touchés par la grâce la paix de
l'âme qui est le suprême bonheur ici-
bas.
La richesse crée des devoirs aux peu
ples comme aux individus. Seules les
forces intellectuelles et .morales d'une
nation fécondent sa prospérité.
4
4*
Pour un peuple épris de justice, une
mission colonisatrice ne peut être qu'u
ne mission de haute civilisation en
l'acceptant un petit pays se montre
grand.
4
44
L'Eglise, qui est la plus haute force
morale, possède une doctrine dont les
enseignements doivent être la base
de la prospérité des Etats.
4
44
Un pays qui se défend s'impose au
respect de tous.
4
44
Ce qu'A importe avant tout, c'est de
prier fermement pour la Belgique.
4
4*
Un homme toujours prêt la mort
ne doit pas la craindre.
Page 2 La rentrée des impôts. Le
Congo. Cléricalisme et parti ca
tholique. 4 millions.
Page 3 Chronique aéronautique.
Page 4 Le Sud dans le Nord.
Pages 5 - 6 - 7 - 10 - 11 - 12 Chroni
ques de la région.
Pages 8 et 9 Pour la femme.
Page 13 Mesure prendre pour amé
liorer la situation actuelle et amener
la collaboration du Rail et de la
Route.
Page 14 Progr. choisis de T. S. F.
Page 15 Chroniques agricole et horti
cole. Feuilleton.
Page 16 Chronique sportive. An
nonces notariales.
De tous côtés nous arrivent les pro
testations de la part des exploitants de
transport en auto-car. Ceux qui exploi
taient un pareil service n'en menaient
déjà pas large l'heure actuelle ils
sont atteints mortellement.
En effet par un arrêté ministériel du
18 juin 1934 sur lequel se sont gref
fées dans les derniers temps un grand
nombre de mesures également draco
niennes, la plupart de nos auto-car-
ristes se verront d'ici bientôt forcés
d'abandonner leur activité et de met
tre leur matériel en vente publique.
Voici quelques prescriptions auxquel
les ils sont obligés de se soumettre
partir du 1er janvier 1935.
1Etre agréé par arrêté Royal après
soumission.
2. Avoir un certificat de bonne con
duite et moeurs timbré et enregistré.
3. Verser au Ministère des Finances un
cautionnement de 1.000 frs par vé
hicule.
4. Payer une taxe forfaitaire de 700
francs par véhicule.
5. Avoir dans chaque véhicule deux
extincteurs.
6. Faire contrôler au moins deux fois
par an l'auto-car par un fonction
naire de l'Etat. Les frais de ce con
trôle sont charge de l'exploitant.
7. Etablir pour chaque voyage et d'a
vance une feuille de route donnant
l'itinéraire complet.
8. Etablir d'avance la facture et la con
fier au chauffeur...
9. Ne jamais prendre au retour la mê
me route qu'à l'aller.
1 0. Obligation de traiter avec une com
pagnie syndiquée pour l'assurance
illimitée, donc obligation de payer
au tarif le plus élevé.
1 1Avoir une sonnerie dans chaque
véhicule.
12. Faire peindre sur la carrosserie de
chaque car le numéro de l'autorisa
tion ainsi que le nombre des voya
geurs qu'on est autorisé charger.
Voilà quelques-unes de ces obliga
tions. Elles sont, dans leur ensemble»
injustes et tracassières les conséquen
ces ne tarderont pas se faire sentir.
Et pourquoi se demande-t-on...
Pour faire disparaître l'automobile qui,
d'après les statistiques officielles de fin
1 933, apportait dans la caisse de l'Etat,
la somme très importante de frs.
1.500.000.000 Pour sauver les
Chemins de Fer qui, chaque année,
ont besoin d'une intervention de l'Etat?
Et il soit noté ici entre parenthèses
que c'est encore précisément l'autocar
qui apporte la grande partie de la clien
tèle aux chemins de fer.
Et en cas de guerre Est-ce pour
rendre notre mobilisation quasi impos
sible et pour que nos populations pé
rissent plus vite que l'on tient
faire disparaître l'automobile en Bel
gique Car, en effet, dans l'éven
tualité d'une guerre ce sont les autos
et surtout les autocars qui rendraient